« Il n’y a aucune avancée concrète pour éviter l’effondrement qui se profile » par Serge Latouche

28/12/2022

Le principal penseur de la décroissance français s’exprime sur le site de QG, 50 ans après la publication du rapport Meadows. Si la conscience de la finitude du monde progresse, rien de décisif n’est selon lui mis en place, notamment parce que les gouvernements redoutent une forte montée des tensions sociales si un changement de paradigme véritable était mis en place. Le capitalisme a atteint une telle puissance qu’il n’y a que lui-même qui peut se détruire. Seule lueur d’espoir, il est bien parti pour cela selon l’auteur de « Pour en finir avec l’économie »

Cinquante ans après sa parution, le rapport Meadows, rédigé par des chercheurs du MIT qui pointèrent en 1972 les limites à la croissance « infinie », s’avère plus actuel que jamais. L’économiste Serge Latouche, principal penseur français de la décroissance, auteur de Penser un autre monde, estime que cette dernière permettrait seule de « limiter », voire de « piloter » la catastrophe que provoque le capitalisme qui est malade et rend malade tout ce qu’il touche. Interview pour QG

Serge Latouche est économiste, professeur émérite de l’université Paris-Sud. Il est l’auteur de Penser un nouveau monde (Rivages, à paraître), ou encore Pour en finir avec l’économie : Décroissance et critique de la valeur (avec Anselm Jappe, Libre & solidaire, 2015)

QG: Quel regard portez-vous sur la COP27, qui s’est réunie en novembre dernier à Charm el-Cheikh (Égypte), avec un accord sur des compensations financières pour les pays les plus exposés au réchauffement climatique, mais une absence de consensus sur la fin de l’utilisation des énergies fossiles ?

Serge Latouche : Comme pour les précédentes, le résultat est très décevant ! Mais mettre d’accord 190 pays, dont les principaux pays producteurs de pétrole, c’est un défi. On a affaire à une espèce de grand show pour faire croire aux opinions publiques qu’on fait le maximum, sans rien changer fondamentalement. Il n’y a aucune avancée concrète pour éviter l’effondrement qui se profile. On constate le réchauffement, avec des désastres de plus en plus fréquents qu’il entraîne, on n’arrête pas de dire « il faut faire quelque chose », mais on ne fait rien.

Les conséquences sont bien plus dramatiques pour les pays du Sud qui, historiquement, n’ont pas une grande responsabilité dans ce phénomène du changement climatique. La seule chose qu’on sait faire, et fort mal d’ailleurs, c’est de donner de l’argent. Et rien ne prouve que cet argent, comme celui des assistances techniques, n’ira pas se perdre dans les sables de la corruption et réussira à résoudre les problèmes. On a mis en avant comme résultat positif une idée, en partie macronienne, celle de faire un fonds pour les pays du Sud, avec des engagements financiers. Mais comme on dit en France, « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». L’expérience passée montre que ce type d’engagement n’est jamais respecté. Le fonds ne sera pas approvisionné à la hauteur de ce qui est prévu, estimé à 300 milliards de dollars. Or selon Macky Sall, le président du Sénégal, il en faudrait au minimum 10 fois plus ! En plus, il s’agit de prêts, pour la plupart. Ça veut dire que les pays du Sud vont aggraver leur problème de dette. C’est un jeu de dupes, bien que le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, soit vraiment monté au créneau pour tirer le signal d’alarme.

Schéma illustrant le rapport de Meadows sur les limites de la croissance « infinie« 

QG: Il y a 50 ans, le club de Rome avait publié le Rapport Meadows soulignant les limites de la croissance économique dans un monde fini. Un demi-siècle plus tard, peut-on dire que la science économique s’enferme dans une sacralisation de la croissance, niant toute critique scientifique à ce sujet ?

Pour l’essentiel, la science économique reste dans la sacralisation de la croissance. Mais il y a un changement important. Il y a une avancée de la prise de conscience, en particulier grâce aux rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) de plus en plus alarmistes. (Voir par exemple l‘entretien sur QG en juin 2022 de François Gemenne, membre du GIEC: « La catastrophe est déjà là ».) Disons que la communauté scientifique, pour l’essentiel, exception faite des économistes, même si certains font partie du GIEC, s’est mise d’accord pour remettre en question la croissance et souligner ses limites. Il n’y a plus cette sacralisation de la croissance comme il y avait dans les années 60 et ce jusqu’aux années 80. On entend de plus en plus de critiques, y compris de la part de chefs du gouvernement. 

Mais s’il y a une désacralisation au niveau symbolique, on est très loin du changement que cela supposerait dans la pratique. Il faut décoloniser notre imaginaire. La toxico-dépendance à la croissance reste intacte. Au niveau du consommateur, c’est le consumérisme. Les habitudes sont tellement ancrées. Il y a eu, récemment, le Black Friday et Noël, une fois de plus, a été la fête de la consommation. C’est aussi vrai au niveau des industriels qui défendent le productivisme avec des lobbys très puissants et s’opposent à la moindre remise en cause. Par exemple, pour passer d’une agriculture droguée aux pesticides et aux engrais chimiques à une agriculture durable, il y a un blocage terrible. C’est vrai, enfin, au niveau des États, parce que les États, pour maintenir le compromis social sans changer le système, ont absolument besoin de la croissance. C’est ce qui permet d’arriver à limiter les affrontements d’intérêt entre prolétaires et capitalistes. Cela a très bien fonctionné pendant les 30 Glorieuses, grâce à une croissance assez forte. Aujourd’hui, ça fonctionne moins bien. Mais si on sortait de la croissance, ça ne fonctionnerait plus du tout. On retrouverait la lutte des classes dans des proportions beaucoup plus fortes que les contestations auxquelles on assiste en ce moment pour la défense du pouvoir d’achat et des salaires.

Il faut bien constater à cet égard que le rapport Meadows, qui avait fait couler beaucoup d’encre, reste toujours d’une cruelle actualité.

Extrait du discours d’Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies, lors de l’ouverture de la COP15 pour la protection de la biodiversité de la planète.

QG: Est-ce que la crise Covid et la guerre russo-ukrainienne ont donné selon vous de nouveaux arguments en faveur de votre pensée d’une décroissance choisie et non pas subie ?

Tout d’abord, il faut être clair. Pour moi, la décroissance n’est pas une pensée économique. C’est une pensée de sortie de l’économie. Le monde a vécu durant des millénaires sans économie. L’économie est une invention récente, liée à la naissance du capitalisme qui est basé, comme le disait Marx, sur l’accumulation du capital. Donc, sur la croissance. Croissance et économie sont, pour moi, synonymes. 

On en est un peu sorti ponctuellement avec le Covid, si je puis dire. Lors du premier confinement, on a eu une expérience d’un arrêt. Certains ont dit : « Ça y est, c’est l’An 01 [titre d’une bande dessinée de Gébé, adaptée au cinéma par Jacques Doillon en 1973, NDLR]. On arrête tout, on réfléchit. » Et pour une frange non négligeable de la population, il y a eu une prise de conscience sur ce que pourrait donner un monde sans croissance, avec l’idée qu’on pouvait se passer de beaucoup de choses et qu’on pouvait vivre mieux avec moins. On voyait les oiseaux qui revenaient. L’air était beaucoup plus respirable. C’était agréable de se promener, même s’il fallait une attestation avec soi. Néanmoins, on est rapidement revenu au « business as usual. » On a également pris conscience de l’extraordinaire dépendance des chaînes de production, avec la mondialisation du système productif. On a perdu toute autonomie. On a vu qu’on ne pouvait plus produire quelque chose d’aussi simple que des masques médicaux. Il a fallu réapprendre. On a dit « il faut relocaliser ». Mais comme on ne s’est pas donné les moyens de le faire, c’est-à-dire remettre en question la concurrence dite « libre et non faussée » alors que la concurrence a toujours été non libre et toujours faussée, les quelques entreprises qui ont joué le jeu de la relocalisation ont fait faillite parce que les pouvoirs publics, les hôpitaux, pour des raisons financières, ont continué à commander leurs masques en Chine. (Idem aujourd’hui, en décembre 2022, avec des médicaments de base tels que le Doliprane enfants ou l’Amoxicilline, NDLR)

Avec la guerre russo-ukrainienne, on s’aperçoit qu’un pays pas forcément énorme, l’Ukraine, est tellement inscrit dans les chaînes productives mondialisées que le blocage de l’économie ukrainienne met la pagaille dans les approvisionnements à l’échelle mondiale. Sans oublier la dépendance aux exportations russes. Je viens de lire dans le journal qu’on veut retrouver l’autonomie énergétique en développant des centrales nucléaires. Ce qui est de la folie pure. D’abord, parce que cela nécessite de l’uranium. Et une partie non négligeable, surtout de l’uranium enrichi, provient de Russie ou passe par la Russie.

Le président Macron, qui est à la pointe pour faire de la communication, à condition de ne rien faire d’autre, avait eu l’idée de surfer sur cette crise en disant : « C’est la fin de l’abondance. Il faut de la sobriété. » Il disait pourtant peu avant qu’il ne voulait pas qu’on soit des Amish. Du pur enfumage donc. Ce n’est au demeurant pas très judicieux parce que c’est très intéressant les Amish. Ces derniers font la démonstration qu’on peut très bien vivre sans avoir de technologies sophistiquées. Ils ont refusé les tracteurs. Ils refusent les réseaux électriques et même téléphoniques. Ils acceptent certaines technologies mais en discutent avant pour savoir si c’est acceptable et compatible avec leur foi, leur système de croyance. On se moque d’eux parce qu’ils ont encore des tenues à l’ancienne, etc. Mais économiquement, avec leur agriculture faite avec des chevaux, des techniques traditionnelles, des charrues, ils étaient écolos avant la lettre. Par conséquent, ils vendent très bien leurs produits et sont florissants économiquement parlant.

Comme l’a dit mon collègue Dominique Bourg, écologiste suisse, sur France Inter : « La sobriété, c’est le volet subjectif dont la décroissance est le volet objectif. » Monsieur Jancovici ne pas dit autre chose, d’ailleurs. (Voir l’entretien de Jean-Marc Jancovici avec Aude Lancelin sur QG en mai 2022: « Comment repousser la fin du monde? ») Il y a un regain d’intérêt pour la décroissance. Les gens se demandent ce que c’est. Par exemple, j’ai fait le petit Que sais-je intitulé « La Décroissance ». Il a été récemment réédité. De même que mon livre « Le pari de la décroissance »: bien que paru il y a plus de 15 ans, il se vend encore. Les éditeurs se disent qu’il y a un marché. Il est prévu pour l’année prochaine une réédition de quatre de mes livres. Ça ne veut pas dire que ça va changer la face du monde. C’est beaucoup plus compliqué que ça. Mais cela montre une prise de conscience de plus en plus forte. C’est un pas en avant pour essayer, avant qu’il ne soit trop tard, de mettre en œuvre une société soutenable.

Marché amish dans le Maryland, Nord-Est des États-Unis. Photo : Joseph

QG: Estimez-vous qu’Antonio Guterres, secrétaire général de l’Organisation des nations unies, converge avec votre pensée en déclarant le 6 décembre, veille de la COP 15 sur la biodiversité : « Avec notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive »?

Oui. Là, je ne peux qu’être d’accord avec lui. Dans les années 1960, j’ai commencé à faire la critique du développement. Dans les années 1990, après la chute du mur de Berlin, on est passé du développement à la mondialisation. Il n’y avait soi-disant plus de Sud, il n’y avait plus de Nord et comme il n’y avait plus d’Est, on a un monde uni sous le signe de la religion de la croissance, qu’on a qualifiée, à ce moment-là, de durable. De ce point de vue-là, je rejoins Guterres. En revanche, je ne suis pas sûr qu’il me rejoigne vraiment sur l’idée de décroissance, mais c’est un autre problème.

QG: Est-ce que le terme « décroissance » est synonyme de sortie du capitalisme ? 

On ne peut pas convaincre des gens qui ont, évidemment, une autre foi enracinée. Le capitalisme a atteint une telle puissance qu’il n’y a que lui-même qui peut se détruire. Mais on peut lui faire confiance pour ça. Il va vers sa destruction. Malheureusement, sa destruction provoque beaucoup de dégâts. Je disais souvent qu’il fallait mettre en oeuvre une société de décroissance pour éviter l’effondrement. Je ne dis plus cela car on est dans la catastrophe. Il faut désormais entreprendre ce changement de paradigme pour limiter la catastrophe, pour éventuellement la piloter, et surtout pour organiser le monde d’après. Il est important que les idées de la décroissance se développent. Même si, pour le moment, les mises en œuvre sont très limitées. Il existe, au niveau local, des pratiques telles les Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne), les villes en transition, les villes lentes, les jardins partagés. Sans parler de l’agriculture biologique et des ZAD et des combats contre de grands projets inutiles et nuisibles. Il y a des tas de changements en cours, mais ce n’est pas suffisant. Il y a une rupture radicale à faire.

Propos recueillis par Jonathan Baudoin

Serge Latouche est économiste, professeur émérite de l’université Paris-Sud. Il est l’auteur de Penser un nouveau monde (à paraître en poche chez Rivages en février 2023) ; Travailler moins, travailler autrement ou ne pas travailler du tout (Rivages, 2021) ; L’abondance frugale comme art de vivre : Bonheur, gastronomie et décroissance (Rivages, 2020) ; La Décroissance (Que sais-je ?, 2019) ; Pour en finir avec l’économie : Décroissance et critique de la valeur (avec Anselm Jappe, Libre & solidaire, 2015) ; Pour sortir de la société de consommation : Voix et voies de la décroissance (Les liens qui libèrent, 2010) ; Le Pari de la décroissance (Fayard, 2006) ; ou encore Survivre au développement : De la décolonisation de l’imaginaire économique à la construction d’une société alternative (Mille et Une Nuits, 2004)

Photo en une : Stay Grounded / Judith Holzer

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34 Commentaire(s)

    1. ce qui me désespère dans tout çà c’est que Murray Bookchin a dans les années 60 tout dit, analysé et proposé l’écologie sociale, car pour lui l’écologie ne pouvait être QUE sociale et obligatoirement non capitaliste, il a théorisé le municipalisme libertaire qui inspire les Khurdes du Rojava..
      Que de temps perdu avant que tous ces « intellectuels » de gauche découvrent l’écologie (et encore avec une incompétence assez crasse, le programme LFI en est un bon exemple) que les prétendus écolos découvrent les vertus du social (version socialo donc capitaliste) il y a de quoi être un peu énervé.
      Donc lire et relire Bookchin (en acceptant les quelques erreurs dues à l’époque) tout le reste est un bon business qui fait vivre des masses de pisse copies.
      Au passage, le réchauffement climatique n’est rien par rapport à la pollution et face aux conséquences dues à l’extractivisme et çà c’est du réel et ne pas le prendre en compte c’est continuer à vendre des belles théories qui mènent dans le mur.
      Le mur on peut le peindre en vert, en rouge, en arc en ciel çà reste un mur.
      Bonne journée et merci pour les liens, je m’en retourne au champ retrouver mes liens qui libèrent

    2. Le reproche que je ferai à mme Tordjmann c’est qu’elle ne nomme pas vraiment, elle ne vise pas vraiment la dimension politique. Le modèle à bannir pour elle c’est surtout le modèle « industriel », d’autres diront c’est « l’économie », et quelques défauts du capitalisme. Pour moi, industrie et économie ne sont pas en cause. Sans modèle politique clair, ca limite la perspective..

  1. Vous vous êtes « fendu la pipe » avec le « rêve ailé » de Delacre ? Comment vous en vouloir cher Ainuage. Je me la suis fendu aussi ! Je suis fêlé ne l’oubliez pas ! Et un sacré à ce qu’il paraît, si j’en crois les dires de ceux qui me côtoient. « Heureux les fêlés parce qu’ils laissent passer la lumière » ai-je lu un jour, ou était-ce une nuit, sur les murs défraîchis d’un bar de Paris. Beaux et vivifiants échanges sur cette page. Merci à vous deux amis ! Que 2023 continue de nous sourire ainsi 🙏

    1. C’est ce qui manque à beaucoup de militants ; le boyau de la rigolade, c’est génétique. Il me semble qu’Ema Goldman disait que la révolution sans la fête ne valait pas le coup d’être vécue.
      On a intérêt à rigoler et pratiquer l’autodérision car celles et ceux d’en face ne sont pas parti pour nous faire marrer et puisque nous sommes entre nous, j’ai une botte secrète ; ils détestent qu’on se foute de leur gueule……….

      1. YES! Heu… UN GRAND OUI plutôt, pardonnez mon américanité, j’ai vécu ado aux US cela ne s’oublie pas.

        J’ai coutume de dire que le rire et l’autoderision que je pratique aussi, est l’arme ultime. J’ai débuté dans le médiatique par la caricature. Le ridicule ne tue pas mais il met à terre. Et ceux qui siègent en trône ont grand besoin d’être ramené à leur condition première.

        Aucun pouvoir n’est légitime en soi, tous sont des impostures, d’où le grand renfort de cérémonials et de pompes que la gente dominatrice met en scène pour étonner les faibles et se faire une gloire devant ceux qu’ils soumettent.

        De cette gloire faisons une glaire ! Changeons nos Ô en A, donnons à nos os une âme et à leurs ors des râles.

        HOOA est le cri de guerre des marines US. On est en France et on la joue souvent à l’envers. AHOU est le cri de guerre des GJ. HA HA le cri de la victoire ?

        Merci pour ce rappel des propos d’Emma Goldman. La Joie est plus que fête, elle soulève élance et donne des ailes à nos rêves d’un autre réel. J’ai coutume de dire qu’elle peut faire arme de guerre.

  2. Article qui illustre à lui seul les quiproquos, le teaser nous parle de décroissance et la première question est sur le réchauffement climatique…

    Il serait bon de remettre de l’ordre dans les idées et dire déjà que le problème de la finitude de certaines ressources du monde (et pas toutes) et le réchauffement climatique n’ont rien à voir et ne devraient pas être mélangés à mon avis.

    1. Y’a tout de même un « petit » lien entre les deux, non ?
      Plus l’industrie transforme (croissance, avec ou sans extractivisme), plus elle pollue il me semble (énergie, sauf nucléaire). Et il parait que la pollution impacte le climat. C’est du moins ce qu’on nous raconte.

      Ensuite, les produits transformés (iautes de 300m) ça pollue aussi. Donc un peu de PIB en moins (moins de iautes) ça devrait moins polluer. Alors , bien sûr, le chômage !!! –> RTT et/ou baisse des cadences et redistribution des plus value sur les biens collectifs et les services gratuits.

      1. Quant à l’épuisement des ressources naturelles, il y a encore toutes les steppes russes, tout le Groenland, l’Afrique, les fonds marins, la forêt amazonienne, l’Amérique (encore pour longtemps) : du carbone, y’en a partout. Et bien d’autres éléments. Faut pas désespérer !

          1. Oui, j’essaye d’être positif (j’ai suivi des formations de « communication non violente ») : dans toute critique, il faut savoir encourager, soutenir ….

  3. Bonjour à toutes et à tous,
    On ne doit pas cesser de poser la question toute simple (mais pas simpliste) produire quoi, réindustrialiser pour faire quoi, de quoi avons nous réellement besoin, la consommation à outrance rend t’elle heureux,qu’allons nous léguer de beau, etc…….Vivre avec beaucoup moins de merde ce n’est pas un retour au moyen age et une société non capitaliste ce n’est pas non plus le retour dans la grotte.
    Dans les années 60 Jacques Ellul posait la question et proposait de faire une pose, il partait du principe qu’à cette époque pas si lointaine l’homme moderne avait tout pour vivre super bien comme aucune génération avant lui, il fallait réfléchir à tout ce que nous étions capable de maitriser du début à la fin et capable de réparer d’entretenir, celà on pouvait continuer à le fabriquer le reste la recherche et la science devaient se poser les questions afin que çà devienne des produits gérés du début à la fin etc…..L’idée ne me semble pas totalement absurde. Sommes nous encore capable de poser des questions??????? là est LA question
    Force et courage pour toutes celles ceux qui n’ont pas les moyens de se demander quoi consommer et des bises pour cette nouvelle année

    1. Tout à fait d’accord avec ça.

      Juste un bémol qui nécessite un petit développement. Tous les « objectifs » que vous définissez me paraissent parfaitement valables, et en particulier : de quoi avons-nous vraiment besoin ? C’est la bonne question.

      Le bémol consiste à questionner l’étape 1 du projet en 3 étapes : « 1- faire une pause … 2- pour réfléchir … 3-à ce qu’il faut fabriquer »

      L’étape 1 (faire une pause) ne me parait pas réaliste. Pourquoi ?

      D’abord parce que seuls ceux qui ont le « pouvoir » peuvent décider d’une pause entre eux pour réfléchir entre eux ! Ensuite, paradoxalement, une « bonne partie » de la population est indécise et hésitera à remettre en cause un fonctionnement de vie qui, bien que possiblement terne à long terme, et même à court terme, présente la caractéristique d’être vécu comme maitrisé cad habituel, même si c’est dans la modestie.
      En fait, pour chacun, mettre en place individuellement -après moult acrobaties sociales- des routines de vie qui permettent de « tenir » tant bien que mal dans un contexte difficile, n’est pas rien en soi, et ne se remet pas en cause si facilement. Comme je l’ai observé parfois dans le travail en équipe, lors d’une opération difficile, après plusieurs tentatives pénibles et infructueuses, et qu’enfin « le truc récalcitrant consente à s’emboiter dans le machin tordu » (!), toute l’équipe s’exclame en cœur : « ça y est ! c’est bon, là, on touche plus à rien les mecs, on touche plus à rien », de peur qu’en touchant, pour faire mieux peut-être, on détruise « l’à peu près satisfaisant » auquel on est parvenu. Remettre en cause un « à peu près », même branlant, n’est pas toujours facile, et en tout cas est parfois vécu comme un risque.

      Ensuite, parce qu’en face, la puissance du système idéologique du capitalisme (industrie de la distraction, philosophes et journasophes pourris), ainsi que son système de répression concret (dont l’Etat qui est aux ordres), en face donc, ça va résister sans pitié : vociférations, procès, polices, mensonges, et même assassinats si nécessaire. En un mot, une « guerre » totale nous sera opposée (n’oublions pas que la condition du « profit » c’est la « consommation »).

      En conclusion, contrairement à « la pause », en première étape, c’est la guerre qu’il nous faudra organiser, déclarer, et mener contre le capitalisme, pour qu’il nous laisse le loisir de cette pause « réflexive ». Pause qui ensuite sera longue pour mettre tout le monde d’accord, et planifier la production (l’accusation de « bureaucratisme » était en partie due à cela pendant l’ère soviétique : la planification). Notons cependant que « planifier » ne signifie pas supprimer le marché, car le marché donne une bonne idée du besoin réel. Ce qu’il est important de supprimer, ce n’est pas le marché, c’est 1) la libre concurrence au niveau de la production, ainsi que 2) la liberté des prix afin d’éviter la spéculation.

      Note : après relecture, je prends conscience que mon laïus sur les difficultés « à remettre en cause un équilibre laborieusement construit », s’appliquera aussi à la préparation d’une guerre. C’est pour cela que je crois vraiment à la nécessité d’une « avant-garde » révolutionnaire, pour préparer et conduire la guerre révolutionnaire. Le peuple doit faire confiance à cette avant-garde qui doit communiquer et rendre des comptes sur son action.

    2. Bonjour Delacre.

      Parlant de « moyen-age », je vous invite à lire l’ouvrage de Jacques Le Goff : « Faut-il vraiment découper l’histoire en tranches ? » (Le Seuil, 2014), où il est question d’un moyen-age persistant au delà des périodes dites historiques,

      ainsi que cet article de Michel Potay écrit en 2008, « Bientôt un nouveau moyen-age » où il est question de guerre de l’énergie… Et de Jacques Ellul que vous mentionnez ici dans des termes similaires :

      https://michelpotayblog.net/jHC/jHCtv.html

      Bonne Année à vous !

      1. Bonjour Ainuage
        Pour « faire une pause » il est bien évident qu’avant il se sera passé quelque chose, quoi, comment je l’ignore car bien malin qui peut prédire, surtout dans le contexte actuel, ce qui peut arriver. Je ne suis pas assez naif pour croire que les tenants du pouvoir et leurs sbires lâcheront le morceau sans coup férir.
        Donc, oui anticiper, préparer les esprits, informer, éduquer etc…….la révolution espagnole a eu lieu car il y a eu 80 années de militantisme et d’explication (les Bakouninistes étaient fort nombreux) alors oui je connais la fin mais cette fin n’est pas imputable à ces 80 années de préparation, bref on ne va pas refaire l’histoire. De plus la lutte sur les ronds points m’a redonné espoir en « l’humain » et a son intelligence collective.
        Donc oui, une avant garde, mais pour proposer quoi?, quel type de société, quel mode d’organisation etc.. proposer une vraie vision de société et sortir des sempiternels il faut taxer les riches (sans dire comment) prendre le pouvoir (quel pouvoir, pourquoi faire et comment???). Nous avons basculé a une vitesse incroyable (et en accéléré depuis connardovirus) dans un autre monde, çà les GJ le comprenaient et commençaient à réfléchir sérieusement à une nouvelle société (en se pausant sur les ronds points) et les « gauchistes » n’avaient rien de sérieux ou de crédible à proposer, c’est la raison pour laquelle il me semble qu’il faudrait peut être faire une « pause » dans les différentes organisations et sortir enfin du capitalisme et pour moi le « marché » en fait partie. Contrairement à vous , je ne pense pas que le « marché » donne une idée des besoin réels, si cela était il y a un paquet de choses qui cesseraient d’être fabriquées, quand à la liberté des prix la aussi vaste débat et c’est çà qui est bon, sortir du capitalisme nous oblige à raisonner avec de nouveaux outils autrement on ne fera que mettre des pansements sur des jambes de bois.
        Merci pour cet échange (qui nécéssiterait plus de développements) et bonne journée

        1. Nous ne sommes pas loin ! Cet échange est vraiment intéressant malgré quelques différences.

          Juste pour préciser un point de malentendu : pour moi, le « marché » est un révélateur d’abord « quantitatif » et non pas qualitatif : le qualitatif est décidé en amont dans la phase « pause pour réfléchir ».
          Mais, par exemple, si personne n’achète un produit planifié, je pense qu’il faut le déplanifier et arrêter ou diminuer la production : l’entité productive doit être prévenue et dimensionnée de façon ad hoc. Le marché est le révélateur de l’éventuelle évolution des préférences, évolution qui sera à mettre au pot du « débat de planification ». Il y aura vraisemblablement des compromis de planification à ce niveau.

          Je me suis fendu la pipe avec « rêves ailés » : cette chirurgie du signifiant colle exactement au signifié ! (Aerik ne nous en voudra pas).

          Et meilleurs voeux pour cette année nouvelle … qui m’inquiète déjà !

          1. la petite précision sur le « marché » a son importance, comme quoi que ce qui parait évident pour notre cerveau ne l’est pas forcément pour un autre. Quand à la nouvelle année……….Vu l’état de la gauche……… On ne peut qu’être fortement inquiet, sale temps pour les gueux

      2. Bonjour Eric,
        Lorsque je pense Moyen Age je ne pense pas obscurantisme loin de là et j’apprécie les travaux de Le Goff. De plus dans son livre « l’entraide » Pierre Kropotkine donne une bonne vision de l’organisation des cités moyenâgeuses, mais l’histoire ne doit pas nous bloquer d’autant plus que ce qui s’est passé n’est jamais reproductible alors, oui regardons derrière pour aller de l’avant mais n’oublions pas d’être, avant toute chose, créatifs, car il me semble que tout est à inventer…..
        Bonne journée.
        PS ; quand aux « révélations d’Ares », ce ne sont que des révélations…. révélées par qui, pour qui?? les rêves ailés je veux bien mais révolution me convient mieux (athéisme forcené oblige)

        1. Merci pour votre belle réponse Delacre. Je partage avec vous un regard bienveillant sur le moyen-age sans en ignorer les problèmes et j’apprécie tout particulièrement Kropotkine, penseur anarchiste, fin et sensible.

          J’étais un athée farouche et révolutionnaire avant de trouver la foi à 21 ans en 1990 et suis resté ouvert à cette possibilité que je regarde aujourd’hui comme une option à envisager très sérieusement pour nous sortir de l’impasse dans laquelle ce pays est tombé, même si je ne vois pas encore de force capable de mener une telle entreprise avec succès à grande échelle. Une révolte n’est pas une révolution. Les GJ manquent d’un socle de pensée partagée en conscience et d’une expérience commune suffisamment étayée pour aller plus loin que de ponctuelles actions. Et la vision qui se dessine dans mon esprit d’une possible issue de ce genre vers un avenir meilleur demande une maturité politique que le peuple francais à perdue à force d’être infantilisé par ses gouvernants. Raison pour laquelle je m’investis prioritairement sur le terrain de la pensée et de l’expression. Pour faire socle à l’avenir. Il faut du temps pour consolider une base de ce genre surtout quand elle surgit avec un nouveau paradigme qui défie des millénaires d’histoire, tous pays nations et cultures confondues : « pas de chefs » !

          Cela a surgit en France spontanément et a explosé à la face du monde, faisant de la France l’épicentre de profonds changements à venir, qui affecteront le prochain millénaire. C’est tout le sujet de la Parole d’Arès qui dit notamment « tu ne seras le chef de personne » (16/1) et « tu ne commanderas à personne » et qui appelle l’homme à renouer avec la liberté pour « changer le monde » (28/7).

          Je précise que je suis perçu, entre autre pour mon tempérament de feu et la frappe de ma franchise, par Michel Potay que j’ai suivi pendant 30 ans, comme une sorte de « débauché » (l’appréciation à été rendue publique tout récemment sur son blog, raison des guillemets en la circonstance) qu’il tient à distance de ses rangs. Je poursuis ma route en solo désormais mais j’ai gardé de mon passage chez lui une forte et haute pensée.

          Quand je parle de retour au moyen-âge, je parle d’un retour à une économie tournée vers la subsistance et la où nous nous rejoignons c’est sur le créatif. S’il y a une chose que l’esprit français incarne c’est bien cela. Que sont la bricole, la démerde, sinon des manifestations d’ingéniosité ? Je fonde beaucoup d’espoir sur cette capacité de l’homme pour se sortir des situations difficiles qui se présenteront à lui. Ce que j’ai lu et vu en reportage de la ZAD de Nantes le démontre bellement. Comme d’autres expériences elle a fait germination. Poursuivons !

          1. j’ai vécu de bons moments sur la ZAD mais la fin a été d’une violence extrême et les milliers d’écolos bobos qui avaient juré qu’ils luttaient contre l’aéroport ET SON MONDE étaient bien absents lors de l’assaut final, je vous rejoint sur ce point l’écologie se vit au quotidien dans la brousse et pas dans les salons ou le cul derrière son écran. Quand à la religion…….Je suis indécrottable tout comme mes bottes (de jardinage les bottes)

        2. Addendum à ma réponse en réponse à votre aile hélée : révélation par qui, pour qui ? À quoi je réponds révélée par le « Grand Rêveur » Là Haut, pour les glands râleurs que nous sommes ici bas. 😉

          Comme me le disait Madal dans le film que j’ai réalisé avec lui : « Toi gland! Gland devenir chêne ou gland nourrir cochons ». A nous de choisir ce que nous voulons rester ou devenir, gland en terre ou grand sur terre. La Révélation d’Arès est Parole et Force d’éveil, de réalisation et d’élévation 😎

          Pardonnez mes facéties verbales, je suis d’humeur joueuse aujourd’hui 🤗

          Bonne journée à vous ! 🔥

          1. Lol!

            Le gland que je suis évolue aujourd’hui dans la nuit de l’insondable où ce par « Qui », n’a plus ni nom ni visage sinon ceux que je peux leur donner en me faisant image de ces Amour Liberté Parole Créativité et Individualité que tout homme incarne. Rien à voir avec la religion, un pouvoir !, que j’honnis tout comme vous et combats. Gardez vos bottes indécrottables ! Les miennes (je jardinne aussi et je potage, faibles moyens oblige) le sont restées. « C’est du fumier que sort le jardin » 🤗

            J’ai lu vos échanges avec Ainuage. Fort intéressant ! Mon ami GP anarchiste espagnol ne vous dédierai pas. 80 ans de préparation ! Oui. Ce fut là ce qui permis l’éclosion de l’expérience anarchiste selon lui et qui manque aujourd’hui aux GJ mais qui débute. Quant à ce qui ne lui permis pas de réussir…

            Vôtre témoignage sur la fin de la ZAD est aussi poignant. Je pressentais cette fin eu égard le rapport de forces entre zadistes et l’Etat. J’en ignorai ces détails fort instructifs. Merci ! Je retiens de cette expérience que défier territorialement un pouvoir en place est vain à moins d’avoir la force de lui opposer une résistance capable de tenir la rampe.

            Comme vous j’ai senti dans les GJ un espoir se lever qui fera Signe pour l’Histoire. Et leçon aussi. 6 mois de manifestation pour ne récolter que mépris et violences du gouvernement, et in fine, hausse démesurée des prix de toutes les énergies ! De cela je tire une leçon capitale : si c’est à Paris que le pouvoir en place doit être défait et foulé au pied comme un vulgaire javeau, c’est dans « les territoires » et hors-système que nos actions pour se forger une pensée et recréer de vrais liens de solidarité, sans rien attendre des pouvoirs en place, doivent se tisser.

            J’ai séjourné à Exarchia, le quartier rouge-noir d’Athènes où la police ne rentre pas sans renforts. J’ai aussi parcouru de part en part cette ville, de l’Acropole aux bars de nuit. Jamais je n’ai autant compris le message que nous a laissé la Grèce antique : la ville EST le lieu du pouvoir, le lieu où celui ci s’est forgé et perpétué. Raison de mon attachement à un certain « retour à la terre » pour refaire « le Jardin qui ne fane pas » (RA xvi/5).

            Vos commentaires m’ont donné ce soupçon de force qui me manquait, pour revenir en création sur mes films que je désespérais de voir finir enfouis après les déboires traversés. MERCI !

          2. « c’est la question posée au mais si : dis gland reviendras tu??? »
            Là, j’y crois pas !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! mdr

          3. on va essayer de continuer dans le positif, pour MOI les GJ sont une très grande réussite d’ailleurs çà devient maintenant (mieux vaut un peu tard que jamais) une référence de lutte et pas que en France. Quand aux liens qui doivent se tisser dans les campagnes 100% d’accord ainsi que les expérience multiples et variées de plus on apprend à militer totalement différemment qu’en ville et avec beaucoup plus d’humilité (il faut dire que le travaille de la terre y contribue).Lorsque j’ai quitté Montreuil je me rappelle que j’étais persuadé que nous avions beaucoup de choses à montrer aux bouseux…… Ils m’ont beaucoup appris et mes certitudes en ont pris un coup mais çà m’a rendu bien plus autonome et créatif; youquiiiii

          4. Et bien nous y voilà !

            Raccord à 100% avec vous cher Delacre sur votre expérience. Ce sont d’ailleurs les GJ qui m’ont fait sortir du bois. J’étais en poste infographie à RT France quand les GJ sont sortis de terre et j’ai activement contribué à booster leur visibilité en beauté sur la chaîne. Quelle émotion j’ai eu de voir sur tous les canaux de RT France, favorable aux GJ pour déstabiliser Macron, se recouvrir entièrement de Gilets Jaunes sur une mappemonde et en écho des points jaunes s’allumer ici et là un peu partout sur la terre ! J’ai vu et compris ce que portait ce mouvement pour l’avenir de l’humanité dès ses débuts.

            Oui, restons POSITIFS ET CRÉATIFS, seule façon d’envisager l’avenir, car seule façon de faire surgir la Vie🌈

  4. Nota : toute activité humaine génère une économie, d’où ma perplexité envers l’expression « sortie de l’économie » ou « en finir avec l’économie ».

    Une sortie du monde de l’argent peut-être et de sa logique de profit et d’accumulation à tout prix ? Il faudrait une profonde aspiration collective au partage voire au dénuement. Développer une économie fondée sur le Don ? Possible. Mais pas sans une toute autre conscience de sa participation à l’Humanité.

    Léconomie, tombée sous la coupe d’une Financière Mundi, oppose aujourd’hui le global au local. La Finance c’est la griffe du monstre qui veut assécher le monde. L’enjeu d’une sortie de l’économie de l’argent se jouera sur ce terrain là à mon sens. Sur la création de poches d’échanges autonomes hors monde de la Finance, hors argent des banques et des réseaux de distribution mondiaux. Enjeu de luttes aussi. Car le système n’aime pas la concurrence. Il brigue l’hégémonie. Financière Mundi (ses banques et ses entrepôts) contre fourmillement de petites économies autonomes, une piste à suivre.

    1. Il est clair que dès qu’il y a travail et échange (cad société) il y a « économie ». L’économie non-capitaliste existe. D’ailleurs ça a été celle des premiers hommes : l’humain primitif, très naturellement, ne travaillait pas plus que nécessaire (chasse, culture, outillage, art, confort) à son CLAN..

      Même sans croissance (contrairement à ce qui est plus ou moins insinué par l’auteur) le profit existe ou peut exister (et il devient alors capital supplémentaire accumulé ou bien rémunération du capitaliste). Mais dans le PIB il y a aussi et surtout les salaires, donc la question du chômage. Déjà, si l’on interdisait la spéculation boursière (spéculation purement financière; ceux qui s’enrichissent en dormant), le sort des acteurs de l’entreprise serait considérablement amélioré (voir F. Lordon).

      Entre « accumulation » du capital et « concurrence » je ne sais pas laquelle des deux est « première ».

      Tous ces discours soi-disant écolo ont tendance à m’énerver : ces écolos vertueux savent très bien que c’est la concurrence « libre » et « non faussée ou faussée » qui est la cause de la catastrophe écologique. Mais ils n’en disent rien. Ils préfèrent parler des Amishs, de la sobriété, et conspuer Macron qui est là pour ça, d’ailleurs.

      La question politique est totalement absente du discours ; on préfère s’en prendre à l’économie, qui n’a strictement rien à voir là dedans (un objectif de croissance systématique c’est pas de l’économie, c’est de la politique). Le discours de Guterrès en forme de supplication aux capitalistes est vraiment un modèle d’hypocrisie collaboratrice, genre CFDT.

      Ce genre de pleurnicheur écologiste incapable d’aborder un tant soit peu la question POLITIQUE directement (collectivisation des moyens de production – ce qui ne veut pas dire fin de la propriété), me semble en contradiction avec eux-mêmes. Une économie planifiée (choix politique) cad sans concurrence, ou sans concurrence libre, est La solution.

      Qui veut la fin, veut les moyens ; et quand il y a plusieurs fins, il faut faire des compromis ; et/ou alors il faut prioriser. Tout ça c’est de la politique.

      1. Je vous retrouve bien là cher Ainuage en qui je retrouve la force de conviction de ceux que j’écoutais enfant à la table familiale où se disputaient vivement cocos et socialos.

        J’ai gardé de ces temps révolus la nostalgie d’une certaine flamme que je ne reconnais plus dans les propos de ceux qui parlent aujourd’hui au nom du peuple, qui ont réduit leurs discours à des propos d’épiciers de comptoir. Il suffit d’écouter les revendications des beaux parleurs à la tribune de l’hémicycle. Ils ne parlent que de fric en parlant de problèmes qu’ils ne vivent ni ne connaissent eux-même. Ils font le jeu du système qui leur assure prébendes, honneurs et confortables salaires pendant que ceux qu’ils « représentent » triment, invisibilisés dans leur misère.

        Grandeur et hauteur de vue ont complètement disparu des vues politiques qui ont cours aujourd’hui. Et pour cause, le Financier a tout envahi jusqu’aux États dit « Nations ». Qui conseille en sous-main ou cheval de Troie, c’est tout comme, nos gouvernements ? Des MacKinsley et Cie. Qui tombe dans le piège de leurs émanations en reprenant en boucle le fil de leurs considérations ? Nos élus dans l’hémicycle et jusqu’aux voix populaires emblématiques qui cherchent à se faire entendre dans le très étroit chenal médiatique.

        Je ne dis pas que « le frigo » n’est pas important. Je sais combien les pouvoirs nous comptent habilement l’herbe et l’eau comme à des troupeaux parqués. Mais à la base il faut un sommet pour se lever et s’élever.

        Les écolos ? Une habile manœuvre de récupération des voix perdues de la Gauche. Et un terrible danger idéologique selon moi. Il suffit de rencontrer de vrais soucieux de la Nature pour voir combien les écolos politiques sont éloignés de ce dont ils parlent et que leurs ambitions ne sont que de pouvoir. Agiter les esprits avec des polémiques sur le barbecue pétrie de moelle féministe pour enrober la pilule et enflammer leurs flèches, en dit assez long sur la petitesse de leurs vues, la nature de leurs manœuvres et leurs véritables intentions.

        Qu’est ce qui pourrait redonner force et vie à ce qui fait et refera demain « Nation », je préfère ce mot à politique, mot galvaudé et mis à mal par les hommes qui l’ont incarné. Qui fait encore vraiment confiance à un seul d’entre eux ?

        Le Politique est mort selon moi, en tant qu’espérance et lieu de rassemblement. « Pas de chefs, pas de partis, pas de religion, pas de politique ». Combien de fois ai-je entendu ces mots scandés au sein des GJ, de Province il est vrai. Ceux qui parlent aujourd’hui au nom du peuple et briguent des mandats pour les représenter, auraient été bien inspirés de se fondre dans cette marée humaine pour faire plus qu’entendre ce que portait ce mouvement, pour SENTIR jusque dans leur trippes les renversements à l’œuvre et mesurer à quel point la base du peuple les honnit. Ils auraient peut-être gagné en humilité et lucidité en plus de retrouver peut-être le vrai sens de leurs action et vocation.

        Nous sommes ici dans un petit bastion rouge dont j’ignore si le destin sera celui d’un fort Alamo ou d’une avant-garde du renouveau de l’hypothèse communiste. Aussi restai-je mesuré. Car cette hypothèse communiste reviendra hanter le cœur des hommes, à tout le moins de certains. Je suis moi même très attaché à certaines de ses solutions comme la mise en commun des moyens de production pour assurer à chacun les besoins élémentaires de son existence hors concurrence. Puisse t-elle revenir alors, nourrie des leçons de l’Histoire et de ce qu’ont incarné dans leur houle fiévreuse les GJ.

        En attendant ce tournant, qui peut survenir dans bien longtemps, je vous souhaite une bonne année 2023 qui s’annonce comme une année de combat.

        1. Le constat est implacable … mais correspond à la réalité.

          Meilleurs voeux pour cette nouvelle année qui s’annonce morose pour les plus pauvres mais pas qu’eux ! En fait seuls ces grands salopards du grand capitalisme mondial vont s’en tirer cad s’en richir.

          1. Merci pour vos bons vœux ! Je crois à la force de ce que nos mots pétris de nos vies envoient par-delà le temps et l’espace.

            2023, année de combat !

            Seuls les riches s’en sortiront dites-vous. Les riches sont pauvres de ce qui fait le sel de notre humaine condition. De la vie ils ne connaissent que l’accumulation solitaire et la quête d’une gloire, d’une richesse ou d’une puissance éphémère qui les rassurent et les aveuglent en même temps sur leur misère humaine. Ce que l’on accumule dans cette vie fait masse et soucis en réalité.

            Certes je ne peux être qu’avec ce que j’ai. Si je n’ai rien, que puis-je être ? Je crois qu’il y a là, une vérité que les idéaux de gauche ont sentie mais mal menée, trahie par ceux-là même qui les ont « représentés », plus soucieux d’eux-mêmes que de l’impérieuse nécessité de donner à chacun l’élémentaire pour réaliser sa vie en frère de tous sur cette terre.

            « Le frère ne vend pas le pain et la laine » dit la Parole que je sers. Le Don, le partage, pour s’affranchir de la nécessité qui nous rend misérables, voilà mon idéal premier, le socle sur lequel une vraie vie humaine pour tous pourrait commencer.

            Je m’efforce pour ma part d’y apporter l’Élemental qui donne des ailes pour s’élever au-dessus de sa condition première, et retrouver sur des Hauteurs encore embrumées, les joies d’une authentique félicité.

            Le chemin sera long car les riches ne sont ni prêts à comprendre cela ni à partager. Mais notre misère partagée nous fera nous ressouder et retrouver dans l’effort et la tension d’un élan, une force unie qui fera plier puissants et riches. Ensemble nous formerons ce poing qui les abattra et les renversera. Nous déferlerons comme vagues obstinées sur les remparts de leurs forteresses et envahiront leurs cités. De leurs maisons de rois iniques nous ferons une brande et le feu que nous y allumerons chauffera le pot dans lequel nous mettrons leurs richesses à cuire pour que tous puissent manger.

            Ce n’est qu’une question de temps, de générations de luttes âpres et rudes très certainement, mais l’heure a sonné !

            Une fois encore, BONNE ET JOYEUSE ANNÉE !

  5. Ben mouais… C’est clair depuis un bout de temps de déjà. Un nouveau moyen-age se prépare. Sortie de l’économie dites vous ? Je dirai quelque chose comme sortie d’une économie de croissance pour revenir à une économie de subsistance selon les termes de Jacques Le Goff. Bon article. 🙏

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