« Macron démission »: quand la contestation s’invite sur le devant de la scène

21/07/2023

Hué par le public à de nombreuses occasions sportives ou musicales, pris pour cible sur scène par plusieurs artistes, après six années au pouvoir, la détestation d’Emmanuel Macron a atteint son paroxysme ces dernières semaines, boostée par le passage en force de la réforme de retraites malgré un mouvement social d’une ampleur rarement connue depuis Mai-68. Face à la contestation et pour épargner son image, des dispositifs de sécurité toujours plus conséquents ne cessent d’accompagner le chef de l’Etat

Le 2 avril 2023, on s’en souvient, en plein mouvement contre la réforme des retraites, le concert de l’artiste norvégienne Girl in Red a pris une tournure politique inattendue à l’Olympia. Alors que la chanteuse a demandé à son public de lui apprendre des mots en français, la réponse ne s’est pas faite attendre du côté de son public, qui en a profité pour faire passer un message au président en scandant “Macron démission”.

Le 22 juin devant la Tour Eiffel, c’est le public du Global Citizen Festival (concert pour la planète) qui a spontanément lancé des “Macron démission” à plusieurs reprises, lorsque le nom du président était évoqué sur scène.

Une détestation d’Emmanuel Macron boostée par le passage en force du texte suite à l’utilisation de l’article 49-3, sans parler des motions de censure rejetées par les députés, qui n’auront pas permis de calmer la colère du pays.

Au-delà du public, certaines personnalités ont récemment profité d’être sur scène pour faire passer un message au chef de l’État. C’est le cas notamment du groupe de rock Shaka Ponk qui s’en est pris plusieurs fois au président de la République ces dernières semaines.  

Après les festivals Solidays le 25 juin et Musilac le 6 juillet, le groupe a récidivé pour la troisième fois le mercredi 12 juillet en diffusant sur la scène des Francofolies de La Rochelle une vidéo d’Emmanuel Macron en marionnettiste conduisant des personnes vers un gouffre.

Quelques jours plus tôt, le 6 juillet, Emmanuel Macron avait également été pris pour cible par la chanteuse Izïa Higelin qui évoquait alors le lynchage du président dans une tirade lancée entre deux morceaux, alors que la chanteuse était la tête d’affiche du festival les Nuits Guitares à Beaulieu-sur-Mer. Des propos qui lui auront valu une tentative d’interpellation par les gendarmes, à l’issue du spectacle, ainsi que l’annulation d’un grand concert et l’ouverture d’une enquête pour “provocation publique à commettre un crime ou un délit”.

Fin juin, c’est un combattant de MMA, Philippe Salmon, qui avait fait parler de lui en entrant sur le ring vêtu d’un masque de Macron, un gilet jaune autour du cou et un t-shirt “Non à la réforme des retraites”. Une entrée fracassante avec le son “Macron explosion” de DJ Maes, devant les 4 000 spectateurs de la Sud de France Arena à Pérols, près de Montpellier.

Le 24 mars au Stade de France, une partie du public a également sifflé et scandé des “Macron démission” à la 49ème minute du match de la finale de la Coupe de France, quelques jours après l’activation de l’article 49 alinéa 3 pour faire passer la réforme des retraites.

Pour tenter de préserver son image face à un public aussi hostile, les dernières sorties d’Emmanuel Macron ont été marquées par l’ampleur des dispositifs de sécurité déployés. Et pour cause, pour son premier retour sur le terrain, Emmanuel Macron avait été copieusement hué et même insulté par des manifestants venu le cueuillir lors de son arrivée à Sélestat, en Alsace.

Des images choc que le Président aura tout fait pour éviter par la suite. Pour tenter d’éviter les concerts de casseroles et huées accompagnant chacun de ses déplacement, d’importants dispositifs policiers ont été déployés à chacune de ses sorties. Des dispositifs parfois surdimensionnés pour tenter de préserver coûte que coûte l’image du chef de l’Etat, comme lors de la commémoration du 8 mai où Emmanuel Macron remonta seul des Champs-Elysées vidés de leur public, après la mise en place d’un vaste périmètre de sécurité.

Luc Auffret

2 Commentaire(s)

  1. Encore quatre ans… Vite, qu’il se passe quelque chose. Que sais-je, du neuf. Darmanain premier ministre, Cazeneuve ou Valls (le grand retour après Barcelone, le flop) à l’intérieur, Hollande relooké coiffé punk, aux affaires sociales, quelques dents bien visibles en moins. Du renouveau dans la provocation maxi. Bon sang, mais faites… _ hé, gens de la micronie! _ je vous en supplie, ne nous laissez pas ainsi en attente, faites n’importe quoi, pour meubler le vide, si possible dans le pire, mais ne laissez pas ce vide de quatre ans s’installer et durer. Ici, je prends mes précautions, on ne sait jamais, et avec ma fragilité de verre, pure fiction donc, Vous voulez vraiment un nouveau soulèvement populaire comparable un peu à celui du Chili. Demandez à Pignéra de vous prêter ses « carabineros » avec carte blanche pour abîmer au bas mot 350 visages – on n’a pas pu avoir le chiffre exact, mais c’est de cet ordre _ plus des morts. Allez voir aussi du côté de Erdogan ou du côté de Bibi. Ou du côté du golfe, ou en Inde. Non, non, finalement il y a mieux, un robot du président. On doit pouvoir faire, la technostructure est là pour ça. Un mélange des derniers présidents, un combiné. Un zeste de Mitterrand, la démarche et la grimace de Sarko, l’air satisfait de Hollande, le vide abyssal du regard du dernier bien sûr ( je dois en oublier, on peut faire des rajouts, à votre bon coeur messieurs dames). Ou, nouvelle Idée, géniale ce coup ci, qui devrait tout régler, pour quelques jours, au moins le temps des vacances, pour ceux qui en ont, Le premier conseillé Aléxis prenant la place du président Manu, et vice versa. C’est peut être la solution, on n’entendrait plus on ne verrait plus qui vous savez. Quel bonheur! Plus de réveil en sursaut, plus de cauchemars, un peu de répit enfin. Est-ce trop demander? Je vais vous décevoir, c’est demander trop!

  2. Que dire d’autre à la suite de ce chapelet de faits sans appel que « Macron démission »!

    Qu’attendre du Président, sinon comme le dit Olivier Roy, qu’il se contente « d’une déclaration »?

    À l’ère de la com’ tout se fait Diction
    En Révolution tout se fait Action

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