« Le pic de l’inflation est sans doute derrière nous » a affirmé Elisabeth Borne ce 26 juillet dans une interview donnée à BFMTV. Après de nombreuses autres déclarations antérieures du gouvernement se voulant rassurantes, la Première Ministre a à son tour tenté de rassurer les français concernant la hausse des prix qui ne cesse d’impacter le pouvoir d’achat des consommateurs.
Un pic de l’inflation qui aurait pourtant dû être atteint il y a déjà plusieurs mois à en croire les anciennes déclarations de Bruno Le Maire sur BFMTV. En juin 2022, le Ministre de l’Economie prédisait alors que l’inflation commencerait à refluer « début 2023 » affirmant que la France se situait alors « dans le pic de l’inflation » qui allait « durer encore quelques semaines voire quelques mois ». Un pic de l’inflation qui aura donc durer plusieurs mois supplémentaires que les prévisions du ministre.

Une inflation alimentaire en augmentation de 21,2% sur deux ans
Selon les données d’un baromètre Circana-LSA publiées ce 26 juillet, les prix de l’alimentaire ont augmenté en moyenne de 21,2% ces deux dernières années. Dans le détails des produits alimentaires qui ont été le plus marqué par l’inflation, les plats cuisinés appertisés (stérilisés par la chaleur, NDLR) ont augmenté en moyenne de 34,2%, la moutarde de 31,9%, le sucre de 28,8%, tandis que la sauce tomate a pris 23,9% et le maïs 23,9%.
Après une hausse importante des prix largement ressentie par les consommateurs, l’inflation alimentaire commence enfin à se stabiliser, ce qui ne signifie pas pour autant un retour au prix d’avant crise comme l’analyse Emily Mayer, directrice des études chez le panéliste Circana : « Nous ne sommes pas sortis des prix élevés car l’inflation sur 2 ans, elle, continue de progresser : en cumulant les hausses de juillet 2022 (+6,7%) et celles de juillet 2023 (+13,6%), les prix ont augmenté en moyenne de +21,2% sur deux ans et c’est bien cela que vivent les Français au quotidien. La stabilité des prix depuis 2 mois est donc positive mais ne change pas la donne au moment de passer en caisse.«
Une inflation qui va continuer malgré un ralentissement
En réaction aux propos d’Elisabeth Borne, la grande distribution n’a pas tardé à apporter quelques éléments supplémentaires sur le sujet. Interrogé ce jeudi matin sur Europe 1, Michel-Edouard Leclerc n’a pas été aussi rassurant que la Première Ministre. Pour le patron des magasins Leclerc “il n’y aura pas de septembre vert” ni “de baisses massives (des prix) à la rentrée” ajoutant que la baisse du taux d’inflation ne signifie pas une baisse des prix pour les consommateurs mais bien une augmentation des prix mais de manière moins rapide.
Même son de cloche du côté de LIDL. Invité de RTL le mercredi 26 juillet, Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France a également annoncé une mauvaise nouvelle pour les consommateurs : « Il faut arrêter de vendre du rêve aux Français : on ne retrouvera pas les prix d’avant crise » expliquant qu’il n’y aura « pas de baisse significative » des prix à la rentrée.
Au-delà de l’inflation alimentaire, le prix de l’électricité augmentera aussi de 10% à partir du 1er août 2023 avec le début de la fin progressive du bouclier tarifaire, tandis que la Poste a également annoncé ce jeudi que le prix des timbres devrait augmenter en moyenne de 8,3% à partir du 1er janvier 2024.
Luc Auffret
30% d’inflation sur l’alimentaire en un an, c’est exactement la mesure de l’effondrement du prix des oeufs payés aux producteurs en moins de 6 mois … Quelqu’un a vu une répercussion sur les prix de détails ?
Les oligopoles se goinfrent comme le prouvent l’explosion des salaires de leurs dirigeants et l’envolée des dividendes.
Et la situation des ménages c’est une diminution de 11% des dépenses alimentaires ce qui nous ramène 40 ans en arrière.