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Pourquoi nous sommes déjà en guerre – Quartier LibreAvec Emmanuel Todd

Émission du 30/01/2023

Aude Lancelin a reçu Emmanuel Todd, historien et démographe, pour un grand décryptage inédit de la situation géopolitique mondiale. Russie, Allemagne, États-Unis, France, Chine, quels jeux d’influence entre ces puissances mondiales se tiennent dans l’ombre du conflit en Ukraine? Pourquoi les médias constituent-ils un acteur particulièrement belliciste dans la guerre en cours? Pourquoi les Russes sont-ils bien moins isolés mondialement que nous ne le pensons? Très peu présent dans les médias depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, l’historien livre ses analyses sur le sujet en toute liberté sur QG.

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45 Commentaire(s)

  1. Etant allemand, je me fait beaucoup de soucis à propos de cette guerre que certe les russes ont entamé, mais ou l’OTAN n’est pas innocent. En tout cas tout doit être fait pour mettre fin à cette boucherie. Monsieur Todd a raison, la peur des a toujours été le rapprochement entre l’Allemagne et la Russie. La preuve en est, les USA ont bien saboté le gazoduc et mis l’Europe dans une crise qui pourrait être fatale.
    Je pars la semaine prochaine pour un média allemand indépendant en Ukraine, je vous ferai part de mes impressions.
    Une chose est sûre, vu de France, on n’a pas conscience du côté fratricide de cette guerre, imaginez les campagnes francaises rentrer en guerre contre l’ile de France et Paris.
    Je respecte monsieur Todd en tant que démographe mais la géopolitique n’est pas son fort. Les Ukrainiens se défendront jusqu’au dernier, comme tout pays agressé.
    Le but de cette guerre sont les ressources énergétiques qui se rarifient au nivau mondial.

    1. Merci pour ce point de vue d’outre-Rhin.
      J’ai conscience que cette guerre est fratricide, l’Ukraine n’est-elle pas le berceau historique de la Russie blanche ? Un peu comme si La Francilie envahissait la Loire et ses châteaux après un éclatement de la France en régions autonomes et souveraines..
      Je serai curieux d’entendre vos impressions à votre retour d’Ukraine.

      1. Pour ma part, c’est une guerre stratégique et économique.En France, les médias appartiennent à quelques milliardaires pour qui l’interêt soit que la guerre dure et que l’Ukraine soit complétement détruite. Ils attendent déjà comme des hyènes les appels d’offres futurs pour la reconstruction de ce pays afin de faire des affaires.. Il est donc évident que la majorité de la population francaise se crétinise sous l’influence de la plupart des médias mainstream qui sont tous pour la guerre et les malheureux journalistes qui souhaitent rester honnêtes et sortent des clous sont tout de suite banis des rédactions et se retrouvent aux chômage, grillés définitivement auprès de la « presse néolibérale » omniprésente en France.
        Quand à l’affirmation de monsieur Todd sous entendant que les journalistes de guerre aiment au fond d’eux la guerre, je l’invite à m’acompagner prochainement en Ukraine.
        Je pense qu’il est nécessaire de témoigner en 2023 que les hommes sont toujours capable de commettre des horreurs identiques sinon pires à celles commisent lors des conflits mondiaux du 20ème siècle.

        1. Un grand merci pour ce retour sensé qui remet en quelques tours de phrases les pendules à l’heure.

          Vous écrivez :`

          « Je pense qu’il est nécessaire de témoigner en 2023 que les hommes sont toujours capable de commettre des horreurs identiques sinon pires à celles commises lors des conflits mondiaux du 20ème siècle. »

          C’est hélas le cas, l’homme n’ayant au fond rien changé à sa nature depuis et ne semble avoir pris comme leçon des guerres terribles qui se sont déroulées au 20eme siècle que la nécessité d’accroitre plus fortement et plus malignement encore son arsenal guerrier et coercitif au point de pouvoir aujourd’hui littéralement éradiquer la vie humaine sur terre. Le Tao parle de cette inclination à la violence comme d’un leurre qui donne à la fois à l’homme l’impression de le grandir sur le moment en le galvanisant, mais qui l’épuise prématurément et in fine le vide de sa force et le conduit à la mort.

          Quand Todd parle des journalistes de guerre qui aiment la guerre, je ne pense pas qu’il visait tous les journalistes. Certains comme vous qui ont gardé de leur vocation humaine, heureusement il y en a, une aspiration à la paix et à l’élévation, font contraste avec l’immense majorité des autres ballotés par les idées qui courent et la culture ambiante. et incarnent l’espoir d’un changement possible.

          Mais soyons réalistes. le bruit et la fureur de la guerre excitent et électrisent l’homme, qu’il soit journaliste ou non. autant qu’ils peuvent l’hébéter et l’horrifier. L’excitation est elle l’amour ? Quand un de ces « journalistes » officiels évoque la guerre à l’écran, je ne sens pas nécessairement de l’amour en lui pour les choses dont il parle dont il ne connait généralement rien. Mais je sens vois et entends son excitation fébrile tapie derrière ses mots, à commencer par la jouissance qu’il a de sentir qu’il fait trembler et frémir son auditoire, bref qu’il éprouve le pouvoir qu’il a sur les esprits tournés vers lui.

          Quand Todd dit que le journalisme est devenue « une idéologie », je pense qu’il parle de ce journalisme qui s’est complètement déconnecté de sa fonction d’information et de contre-pouvoir au sein de la société, pour devenir tout simplement un pouvoir lui-même qui mange à la table des grands (ce qui n’empêchent pas ses bataillons d’écrivaillons de vivre dans la précarité, on se souvient du train de vie des généraux de la guerre de 14-18 pendant que les trouffions de base croupissaient dans les tranchées). Comment comprendre autrement les milliards que les milliardaires dépensent dans une activité structurellement déficitaire ?

          Cette connivence entre sphères du pouvoir est particulièrement développée en France où les relations incestueuses entre journalistes et politiques sont monnaie courante, contrairement au monde anglo-saxon beaucoup plus strict en la matière. Notez que ce que je dis là des journalistes, je pourrais le dire du petit monde artistique et culturel français en général qui forme un seul et même bain, celui de l’élite bourgeoise en place. Voyez Hollande et Julie Gaillet, Sarkozy et Carla Bruni, pour ne citer que nos deux précédents présidents. Comment s’étonner des lors que les « éveillés » rejettent et les journalistes et les politiques d’un même front, parfois même avec une certaine violence de propos ou de geste pour acter la donne. Un rejet qui s’étend aujourd’hui depuis la crise covid au milieu artisitique lui même. « You can fool one people one time, you cannot fool all the people all the time » chantait Bob Marley. Leur imposture est déjà révélée. reste à la répandre et la vivre.

          A « pas de religion, pas de politique » la génération montante pourrait tout aussi bien scander « pas de médiatique » car à bien y regarder de plus près, on voit clairement ce que ces trois pouvoirs ont en commun : une posture surélevée, une confiscation et une parole descendante dont ils nous gavent et qu’ils nous demandent de gober comme des oies sans mots dire. A la messe, à l’Elysée, sur les bancs de l’assemblée nationale ou sur une chaine télé, le même schéma se perpétue. Heureusement quelques exceptions font contraste. C’est sur elles que reposent tout l’avenir du monde et l’espoir d’une autre voie.

          Bonne continuation à vous et bon courage. Liberté dans notre monde rime avec résister, résistance qui peut prendre bien des voies et des sentiers pourvu qu’ils montent. Dutilleux grand compositeur français qui a connu la deuxième guerre mondiale disait que « la qualité d’un homme se mesure à la qualité de ses refus ». Le refus n’est pas mort en France, ventre mou du monde. Puissions nous un jour voir ce peuple refuser et se refuser à faire la guerre, toute guerre, en choeur et avec coeur !

        2. Je partage complètement votre point de vue sur le caractère essentiellement stratégique et économique de cette guerre. Stratégique signifiant « ce qui est essentiel dans le rapport social », et Economique se référant aux « forces productives » a posséder dans ce rapport social pour le dominer.

          Quant aux horreurs commises (horreurs qu’on impute « aux hommes » ou « à l’homme », termes flous et donc faux même si commodes), il suffit qu’un des acteurs (et non pas homme(s)) en présence montent d’un cran dans l’offensive pour que l’autre suive « nécessairement »; et cela peut aller jusqu’au pire.

          Et celui (acteur) qui pousse à ce que la violence empire sans cesse, c’est l’Amérique actuellement (suivez le pipe-line, comme dit Mélenchon).

  2. Pour valider l’analyse d’E. Todd, la voix de Annie Lacroix Ryz :

    https://www.youtube.com/watch?v=slfmANDzWO4

    qui confirme le sauvetage « massif » des nazis par l’armée américaine, et leur rapatriement en Amérique, dés la fin de la guerre en 1945 (et même avant).

    Ensuite l’éclairage qu’elle donne sur la question Ukrainienne, et l’emprise américaine (financière, industrielle et foncière) sur cette Ukraine, est tout aussi sidérant.

    Le caractère de « caverne d’Ali-baba » miroitante (énergie, minerai) de la Russie d’en face est aussi souligné.

    Des hyènes : y’a qu’ce mot qui convienne !

    1. J’en profite pour apporter aussi un soutien à E. Todd en ce qui concerne le petit procès qui lui est fait plus bas, autour du terme « ennemis » dans l’expression « on va s’en faire des ennemis » (en parlant des pays non alignés sur l’Amérique) . Il faut être sacrément tordu pour faire semblant de comprendre l’inverse de ce qu’il a voulu dire. On fait dire à Todd qu’il traite « d’ennemis » les pays « non alignés », alors qu’il dit l’inverse : « ces pays non alignés » pourraient « nous » considérer comme « leur » ennemi si « nous » continuions à traiter la Russie comme nous le faisons. Ce sont ces pays non-alignés qui « pourraient » nous traiter en ennemis ; pas l’inverse.

      Pour généraliser la question : il ne faut pas confondre l’agresseur et l’agressé dans un rapport social d’ « ennemiïté » (inamitié). La question « qui a commencé ? » a de l’importance, La dynamique des hostilités n’est pas synchrone, cad qu’elle n’est symétrique qu’en apparence : c’est l’un après l’autre (les « moments » de la dialectique) : celui qui frappe pour se défendre est moins coupable que celui qui frappe le premier. Principe élémentaire de justice.

      On « est tenu de » (aliénation) se défendre lorsqu’on est agressé. L’inversion de l’aliénation (en apparence) est d’ailleurs le procédé typique de l’’Amérique, pays du spectacle et donc des apparences : « j’excite la Russie à donner la première gifle en lui donnant un coup de pied dans les couilles sous la table ». Toujours se méfier des apparences ! Et des dessous de table !

  3. Retrouvé Emmanuel Todd sur QG est un plaisir, dans ces temps obscures où des usurpateurs de plateaux TV se prennent pour des intellectuels en n’ayant rien produit et parfois même sans qualification (donc en ayant rien appris). La parole, plutôt la pensée, d’un intellectuel tel que Todd qui a des qualifications, une méthode et une expression claire, parfois teintée d’humour (voulu sinon ce serait trop facile) est rafraichissante.

    Sur le fond si je partage des points de vue avec lui, notamment sur la politique impériale qui est la source du conflit, j’ai quelques remarques et désaccords.

    Ce qu’il appelle « naïveté des européens » est de mon point de vue pas de la « naïveté » donc pas la conséquence du fait que les élites européennes ne seraient pas au niveau où trop idéalistes pour ne pas voir le plan grand étasunien. Je pense qu’il faut donner beaucoup plus de crédit aux élites européennes qui ne sont pas toutes des usurpatrices et comprendre où simplement voir la réalité pour ce qu’elle est : l’UE est une invention étasunienne qui a été noyauté par des élites atlantistes et qui œuvrent pour le salut de la pacs americana, ici et partout dans le monde. Il suffit de penser à Ursula. A partir de là on comprend que ces gens ne sont pas naïfs mais qu’ils souscrivent en pleine conscience au projet globaliste, hégémonique de l’oncle Sam où les USA sont à la tête d’une pyramide et dominent le reste de la planète, puis les autres en dessous chacun selon son rang : les amis, les alliés, les vassaux, les protectorats, les colonies, les ghettos… Todd ne cachant pas lui même son atlantisme on peut penser qu’il ait des difficultés à voir que quelque part il est lui aussi un bénéficiaire et peut-être un porteur d’eau de ce système. Néanmoins il faut lui reconnaitre d’être intellectuellement plus lucide que d’autres sur les USA.

    Sur le conflit avec la Russie, et sur son ouvrage la troisième guerre mondiale a commencé, je trouve dommage qu’il ait analysé la géopolitique mondiale uniquement sous le prisme du conflit en Ukraine et ses répercussions. Je pense que notamment pour quelqu’un qui revient du Japon, il aurait dû aborder le corolaire au conflit russe que sont les tensions croissantes avec la Chine et l’affaire taiwanaise. On peut raisonnablement penser que le plan actuel américain est « Russie first » mais que dans la ligne de mire il y a aussi la Chine. A partir de là on comprend mieux que les chinois, les indiens, les brésiliens, soit les nations qui seraient tentées d’être dans un ordre multipolaire plutôt qu’hégémonique à dominance américaine fassent ce qu’elles font. Sans compter leurs intérêts nationaux comme récupérer des matières premières à prix bradés.

    Je partage ses craintes sur ce que sont devenus les médias à la main d’oligarque. Par contre j’ai du mal à comprendre ses difficultés de compréhension sur la russophobie au sein de cette caste de journalistes. Il est évident que ce groupe de personnes en plus d’avoir vendu leur plume et parfois leurs corps et leurs âmes à la pacs americana et au globalisme, soit à l’hégémonie américaine. Ces individus se parent souvent de l’étiquette de « progressiste » pour justifier de toutes leurs turpitudes. Et parmi celles-ci le mensonge, la manipulation, la désinformation. Ainsi Trump avait raison de les qualifier de « fake news », ce ne sont plus des journalistes, ce sont des militants, des « médias d’opinion » comme dirait Macron. On comprend qu’ils aient eu peur de RT et ai voulu la fermer, car la réalité est que ce qu’ils projettent sur RT est ce qu’ils sont. On comprend facilement que pour la nomenklatura de journalistes parisiens et des grandes métropoles occidentales, la Russie qui incarne des valeurs conservatrices est l’ennemi. Tout comme cette presse a fustigé les conservateurs américains comme Trump lorsqu’il était au pouvoir en balançant fake news sur fake news (la golden shower…), cette même presse ferme aujourd’hui les yeux sur Biden et son fils, comprenne qui pourra.

    En ce qui concerne Macron je serai moins sévère que Todd. Certes il est incompétent dans bien des domaines. Mais comme pour les naïfs du début ne le sous-estimons pas. Ainsi à l’instar de Hollande-Merkel, on peut penser que sa position sur la Russie tenait plus de faire gagner du temps à l’Ukraine et leurrer la Russie dans des discussions stériles que de véritablement résoudre les problèmes. Macron est de fait un atlantiste et œuvre pour le triomphe de la pacs americana, il leur a quand même refilé Alstom et ses secrets industriels, c’est dire son niveau de conviction. Dans cette histoire son rôle était de jouer vis-à-vis de la Russie le rôle du « gentil » quand ‘le Royaume-Uni » faisait le rôle du méchant (cf. les binômes de flics avec le gentil et le méchant). Mais ils sont tous au service de Washington et de toute manière Londres ou Paris n’ont plus vraiment les moyens de leurs déclarations sauf quand Washington est co-signataire.

    Enfin mon plus grand désaccord avec Todd est quand il a dit « « il faut que les occidentaux se rendent comptent qu’ils sont entrain de se faire des ennemis » parce qu’ils portent un projet civilisationnel différend de celui d’autres régions du monde. Je trouve cette phrase choquante. La vérité est que ce ne sont pas les autres qui se sont déclarés « ennemis » du simple fait qu’ils voulaient vivre leur vie comme ils l’entendaient. Et ce n’est certainement pas eux qui ont envahi l’occident militairement. D’ailleurs le rêve de beaucoup dans le monde non occidental est d’émigré en occident de manière temporaire ou définitive. La vérité est que les occidentaux ont été eux les ennemis du reste de la planète avec leur politiques néocoloniales et bellicistes. Ce sont les occidentaux qui font la guerre au 4 coins de la planète, que ce soit militairement ou de manière hybride. Ce sont eux qui essaient d’imposer leurs valeurs au reste de la planète, non par bonté d’âmes mais pour défendre leur projet hégémonique et asservir le reste. Sous couvert de démocratie on trafique les élections, sous couvert de libéralisme on appauvri des pays et on les pille de leur matières premières. Je crois que Todd ne devraient pas inverser les rôles. Le problème de fond , on le voit avec l’aversion pour la Russie ou la Chine et que l’Occident, disons donc les USA ne veut pas que des pôles alternatifs émergent et souhaite un Reich jusqu’à la fin des temps.

    1. « Enfin mon plus grand désaccord avec Todd est quand il a dit « « il faut que les occidentaux se rendent comptent qu’ils sont entrain de se faire des ennemis » parce qu’ils portent un projet civilisationnel différend de celui d’autres régions du monde. Je trouve cette phrase choquante. »

      Vous exprimez là une des raisons profondes, peut-être, pour lesquelles Emmanuel Todd trouva son auditoire à l’étranger, en Japon dans son cas, comme d’autres ailleurs comme Derrida qui trouva refuge aux USA. Vous êtes « choqué » de ce qu’il perçoit et ose dire.

      Je rejoins pleinement Emmanuel Todd sur ce point et je vais même au delà. Je crois que les occidentaux voient « les ennemis » qu’ils se sont crées au cours de siècles d’exploitation et d’assujettissement, aspirer à prendre leur revanche et qu’ils sentent l’opportunité d’une percée aujourd’hui. Eternel cycle de la vengeance sans fin. Comment en sortir ? Ce sera à nous occidentaux de ne pas reproduire ce qui s’envient pour nous de subir. Comment dès lors accueillir le pire ?

      A sa manière Emmanuel Todd nous met en garde contre le retour de bâton qui peut venir de ce monde conquis naguère et rassemblé en reste, qui réclame aujourd’hui sa part. Et il nous prévient que les offensives que nous opposent et que vont continuer de nous opposer nos « ennemis » ne sont pas que de nature économique ou industrielle. Il nous dit qu’elles sont et peuvent même principalement devenir aussi morales et intellectuelles et donc civilisationnelles. D’autant plus qu’elles semblent nourrir l’union de forces antinomiques au plan géopolitique (Russie, Inde, Chine, Emirats et monde musulman…), dans ce projet de mise bas de l’hégémonie occidentale. Ce qui porte à voir et anticiper les conflits en germe à de toutes autres ampleur et niveau.

      Je n’irais pas jusqu’à dire que Todd se fait là le Samuel Huttington français, je dirais que ce qu’il dit fait écho à ces grands mouvements à l’oeuvre dans l’Histoire mondiale que d’autres instrumentalisent et qu’à bien des égards il faut entendre et même mûrement réfléchir ce qu’il nous dit de « choquant », car c’est souvent dans ces parages que se tient le fond de vérité qui nous taraude qu’il nous faut libérer pour voir clair et bien agir.

      Conclusion ? À tout revoir des assises de notre propre Pensée après avoir été « choqué », nous sommes tous bel et bien, certains diront condamnés, d’autres appelés, je dis ici « invités ». 😉

      1. D’abord, ce qui m’a choqué n’est pas l’expression d’une idée ou d’une pensée, mais que celle-ci provienne d’un intellectuel que j’ai connu plus fin et qui peut-être a lui aussi pris de l’âge ? Que vous rejoignez vous cette idée me choque moins, car je ne vous connais pas.

        Je n’ ignore pas que de tous temps, à toute époque et dans toutes cultures pour attaquer quelqu’un il vaut mieux le présenter en « ennemi » de sorte que l’agresseur puisse passer pour la victime ou à minima donner l’impression qu’il n’avait pas d’autres choix. Cette manière d’opérer à l’ère des réseaux sociaux et de la communication de masse à pris une ampleur nouvelle.

        Déjà avec l’invention de l’imprimerie et la diffusion d’œuvre de masse on a pu voir ce phénomène qui a peut-être contribué à nourrir les guerres de religions en Europe entre catholiques et protestants ? Plus proche de nous on peut se souvenir de la manière dont les nazis ont utilisé l’outil télévisuel et radiophonique pour distiller là aussi des mensonges sur des prétendus « ennemis de l’intérieur », en réalité de simple bouc-émissaire d’une situation qui les dépassait. Et de nos jours c’est pire car n’importe qui, n’importe quand peut jeter l’anathème sur presque tout le monde. Et ainsi on peut accuser des gens de choses fausses et s’en tirer à bon compte (du moins dans cette vie). Le problème est que pour moi Todd n’est pas un quidam et il devrait avoir des propos plus mesurés quand il s’agit de présenter des « ennemis ». Surtout quand en plus on explique que la cause pour laquelle ces gens seraient « ennemis » est pour le projet civilisationnel que l’Occident s’impose à lui-même….

        Je trouve ce raisonnement plus que choquant tout à fait délirant à la réflexion. Le monde non occidental n’a selon moi pas la prétention d’imposer à l’Occident ses mœurs, il souhaite juste pouvoir disposer de son droit (inaliénable il parait) de disposer des siennes. Il ne faut pas tout mélanger dans la vie.

        Ensuite que le monde occidental se soit fait des (vrais) « ennemis » est une réalité aussi vraie que dans la vie à titre individuel on se fait aussi des ennemis et que cela est quelque part presque contingent du fait de vivre, d’être. Des adversaires, des gens qui nous sont défavorables, que ce soit à l’école, au travail, dans les relations amoureuses, le sport on s’en fait tous. On ne peut pas être aimé de tout le monde…. Après il y a « ennemis » et « ennemis ». Si une personne est ton ennemi alors que tu ne lui as rien fait, le blâme est sur elle. Maintenant si une personne est ton ennemi parce que tu lui as fait du tort alors qu’elle ne t’avait rien fait, le tort est sur soi.

        Vous avez bien fait de rappeler l’Occident a ses crimes passés et contemporains et dirent que ceux-ci expliquent une montée de gens qui lui sont hostiles. Maintenant est-ce que des gens qui sont opprimés par un dictateur installé par la CIA ou l’Elysée ne sont pas en droit de se défendre contre ceux qui se sont montrés leur ennemis en fait et non en parole et qui leur ont fait du tort alors qu’ils ne leur avaient rien fait ? Là est la question. Pire ceux qui ont été envahis par l’Occident alors qu’ils ne leur avaient rien fait ne sont-ils pas en droit de se défendre et surtout de ne pas passer pour les agresseurs alors qu’ils sont de fait les victimes ? Je vous invite à vous interroger à quand remonte la dernière invasion non occidental d’un pays occidental, à quand remonte la dernière invasion des USA, de la France, du Royaume-Uni et quand remonte la dernière invasion d’un pays non occidental par un pays occidental ?

        Le colonel Douglas Mac Gregor de l’US Army, rappelait que depuis l’effondrement de l’URSS et l’hégémonie américaine, les USA avaient pris l’habitude de « bully » les autres nations. Ce ne sont plus des relations internationales, c’est une cour d’école où le plus fort impose sa terreur aux autres et se sent tellement intouchable qu’il ne s’en cache même plus. Qui est l’ennemi ?

        Après il faut toujours dans la vie éviter d’amalgamer tout le monde. Le peuple et ses élites par exemple. Les oligarques et la gueusaille… dire que les autres sont ennemis sans nommer de qui on parle, jette toujours un peu l’opprobre et la suspicion sur tous et c’est un procédé dangereux. Maintenant il faut raison garder, c’était juste une interview parfois les mots dépassent la pensée, surtout à certains âges. Il faut distinguer cela de pensées écrites et plus muries.

        Je finirai par dire qu’il est très dangereux dans la vie de calquer qui l’on est sur les autres. L’Occident a montré dans l’histoire récente un appétit vorace de même qu’une faible moralité. Avec des épisodes plus horribles les uns que les autres. Cela est de la responsabilité des acteurs de ces évènements et de ceux qui s’en revendiquent à l’instar d’un Le Pen pour qui la torture en Algérie ne semblait pas poser de cas de conscience (notons que dans sa logique, il ne devait pas avoir de mal avec la torture nazie en France de la résistance). Mais cela n’est pas de la responsabilité des gens qui n’en sont pas responsables. Et les gens même les non occidentaux ne sont pas idiots, ils savent faire la part des choses. Même s’ils peuvent aussi se dire que le manque de reconnaissance (pour ne pas dire de repentance pour le cas de ceux qui en sont responsables) des injustices qu’ils ont subies est sans doute le fait que certains sont leurs ennemis et pourraient être tentées de recommencer ou continuer (autre question).

        Mais le point est de dire qu’il faut arrêter de croire que le monde est comme l’Occident, il est vaste et les gens ne sont pas tous aussi belliqueux, cruels et sadiques que les gens qui travaillent à Langley ou au MI6. Les gens ne sont pas tous aussi pourris que Macron. Les cultures sont différentes, dans certaines les gens sont plus porté sur le pardon par exemple, certains sont plus pacifistes, d’autres moins portés sur les biens matériels….il faut parcourir le monde pour le connaitre et éviter les caricatures. Soit on pense qu’un monde meilleur est possible, basé sur le droit, les relations mutuellement gagnantes, la paix…et on œuvre pour cela. Soit on pense que c’est la loi de la jungle et on voit des ennemis partout et on ourdit des ruses pour faire par exemple le conflit en Ukraine où de vrais gens meurent, des enfants souffrent…. C’est là des visions du monde différentes. Mais il faut faire attention car ce que l’on projette sur autrui, on le devient aussi parfois.

        Tout le monde n’est pas aussi pourris que les pourritures que l’on a en Occident, loin de là. Et peut-être qu’un jour il faudra s’intéresser à la violence dans la culture occidentale, notamment américaine (fascination pour les armes). Mais aussi européenne (fascination pour la guerre, violence dans les rapports entre individus..). Tous ces crimes, ces guerres… peut-être qu’il y a des explications génétiques et environnementales ? C’est peut-être le manque de soleil ? Mais il faut arrêter de croire que toute la planète est aussi violente et travailler sur soi-même. Chacun selon ses problèmes, la seule chose dont on soit sûr est que tout le monde a de quoi faire.

        1. Je vous avais lancé une pichenette pour vous faire sortir du bois
          Considérant que votre premier commentaire ne vous honorait pas
          Vous m’offrez avec cette réponse bonne et belle matière à moudre
          Je m’en viens donc vous répondre à mon tour pour en découdre

          Vous me gratifiez aimablement d’un « je ne vous connais pas »
          Pour m’épargner le gâtisme dont vous affublez Todd sans fard
          Intellectuel de haut vol qui aurait la responsabilité selon vous
          De s’épargner de tels propos qui le font passer pour un fou

          Et à mon invitation de recevoir ce choc comme un coup d’éclat
          vous répondez par un double lancé de fronde en plein casque
          Un, vous m’invitez à quitter mon aire et à faire du monde le tour
          Deux, à m’interroger sur la réalité des invasions qui ont cours

          La première des choses que je me sens de vous dire sans clash
          C’est que vous avez bel et bien raison, vous ne me connaissez pas
          Je me vois donc dans l’obligation de vous conter quelques histoires
          Pour de ce pas éclairer votre lanterne et corriger ce tir dans le noir

          Du monde ma famille a fait le tour et a rapporté dans ses bagages
          L’amour des contrées les plus reculées de l’ancien empire colonial
          Senteurs et couleurs d’Afrique et d’Océanie courent comme mirages
          Encensent mes souvenirs d’enfant de sons roulant de fortes images

          Oh certes je n’ai approché ces peuples qu’en rêve et hors les âges
          Mais il y a bien des voies et canaux pour faire rencontres et voyages
          J’ai parcouru dans ma jeunesse l’Amérique du Nord de part en part
          Et traversé à pédibus Pérou et Equateur pour le Guide du Routard

          Bien qu’issu de milieu modeste, mon grand père étant simple gendarme,
          Je dois à un coup de chance d’avoir passé 3 ans à Washington aux USA
          Et 4 ans à préparer baccalauréats et concours au Lycée International
          Baignant 10 ans dans l’aristocratie et la grande bourgeoisie mondiale

          J’ai sillonné la France l’Italie la Grèce la Sicile fait le tour de maintes villes
          Parcouru en pensée les arts de mille contrées et les pages de maints livres
          C’est peu dire que du voyage je connais l’appel et jusqu’aux tours en vrille
          La vie m’ayant gratifié du don de douce folie et de partir partout en live

          Je sais que rien ne vaut un vrai partage dans la francheur du face à face
          Pour se faire juste appréciation des hommes et mondes qui nous côtoient
          Et qu’il est en chacun des peuples pour les autres des régions insondables
          Qui se transmettent entre générations par imprégnation à travers les âges

          Aussi je ne vous en veux pas de m’avoir invité complaisamment au voyage
          J’ai répondu par ces lignes pour vous faire part d’une ouverture déjà là
          qui ne demande qu’à être investie pour s’ouvrir et s’élargir davantage
          À tous ces mouvements mis en branle par l’accélération de l’Histoire

          Je reprends ici plume légère pour aborder la suite. Je ne voudrais pas tomber dans le piège de la rime et laisser inconsciemment glisser sous les mot-sons des faux-sens sur ces sujets à hauts risques. Je poursuis en fil rasant sur la glace à coups de lames limées en frises.

          Vous écrivez :

          « il faut parcourir le monde pour le connaitre et éviter les caricatures. Soit on pense qu’un monde meilleur est possible, basé sur le droit, les relations mutuellement gagnantes, la paix…et on œuvre pour cela. Soit on pense que c’est la loi de la jungle et on voit des ennemis partout et on ourdit des ruses pour faire par exemple le conflit en Ukraine où de vrais gens meurent, des enfants souffrent…. C’est là des visions du monde différentes. Mais il faut faire attention car ce que l’on projette sur autrui, on le devient aussi parfois.

          Je vous invite à vous interroger à quand remonte la dernière invasion non occidental d’un pays occidental, à quand remonte la dernière invasion des USA, de la France, du Royaume-Uni et quand remonte la dernière invasion d’un pays non occidental par un pays occidental ? »

          Toute votre prose transpire la flagellation « il faut, il faut,… » et l’esprit de repentance à coups de mordantes interpellations là où ma pichenette un brin facétieuse je le reconnais, était assortie d’un « peut-être » mis entre virgule pour le mettre en exergue.

          Je vous invite donc à me relire en première instance pour retrouver ton léger ; d’abord faire le constat que j’ai pris soin pour ma part de mettre le mot « ennemi » entre guillemets, pour souligner qu’en dépit de la montée de graves tensions que j’observe à l’échelle internationale, je tenais ce terme à distance. A distance de quoi ? De cet esprit vengeur et hargneux qui accompagne généralement ce qualificatif, justement, et le prendre comme une donnée à traiter froidement dans un contexte de « guerre mondiale » déclarée et de mouvement tectoniques des plaques géopolitiques.

          Le spirituel que je suis n’ignore pas qu’il n’a que les « ennemis » qu’il se fait ou ceux qu’il regarde comme tels, ainsi qu’il n’a que la paix qu’il porte en lui à apporter au monde. Et dans ce contexte de guerre mondiale naissante que je vois germer depuis 30 ans, croyez bien que je me sens parfois pris « d’angoisse » pour la paix en ce monde, comme je l’ai témoigné dans un autre commentaire en écho à ce que j’ai entendu sortir de la bouche d’Emmanuel Todd, et prendre en bouche le mot « ennemi » est pour moi lourd de conséquences.

          Où veux-je en venir ? Parlons invasions comme vous m’y invitez. Du peu que je connais de ce vaste monde et de son cours, je vois bien que la roue tourne. Je connais suffisamment l’Histoire pour savoir que la chute de grands empires ou civilisations appellent inévitablement en retour une poussée des migrations et razzia de sortes sortes d’autant plus rudes que les dominations se montrèrent hégémoniques et accumulatrices de richesses sans partage. Et concernant notre époque et nos contrées, je dirai que la crise tant redoutée qui provoquera notre chute est déjà, et avec elle les envahisseurs tapis dans l’ombre. Nous ne les voyons tout simplement pas. Ils pèsent déjà immenses sur notre destin et nous regardent.

          Où sont-ils ? Qui sont-il s? Ils sont partout et ils essaiment partout où l’appât du gain les attire. Ils sont cachés dans les détenteurs de titres et d’actions comme ceux de la dette française, dans les cabinets qui conseillent gouvernement et Etats, dans les multinationales qui raflent l’héritage de générations de sacrifice de recherches et de travail, dans les médias qui appartiennent à des milliardaires hors-sol qui brassent des flots d’argent venus de toutes parts, dans les riches de la planète qui investissent dans des villas dans les plus beaux endroits, dans les laboratoires qui s’approprient les génomes de toutes les espèces, dans des consortiums apatrides qui veulent nous foutent des puces dans le bras pour nous conduire comme des chiens à la niche pour se réserver couloirs aériens et palais sublimes,…

          Le temps des Etats-Nations protecteurs et souverains et peut-être même celui des « civilisations » se termine. Que peuvent ces entités contre le rouleau compresseur de ce soft underpower qui s’insémine partout et uniformise tout à l’excès, et qui fait que tout le monde ou presque aujourd’hui pense parle et vit argent business money bourse cours des changes prix de l’énergie… ?

          Le Financier a investi toutes les strates de la société et pris les rennes de l’économie-monde. Il se comporte comme une aristocratie mondiale capable qu’il est de changer la donne pour une région ou un pays avec une seule mise. L’avènement d’une sorte de gouvernance supra-états tout en sourdine par le biais d’une unique monnaie mondiale digitale se dessine. La France pays riche et fragilisé, clé de voute d’une Europe malade, est particulièrement visée et convoitée par les attaques et offensives de déstabilisations de sa puissance et de sa souveraineté dans ce jeu de billes. Il n’y a qu’à regarder où elle en est parvenue avec des Hollande et Macron félons à sa tête , le flot d’argent facile déversée pendant la crise covid pour acheter le silence de l’élite complice et du peuple abasourdi pendant qu’ils laminaient les petites économies locales, ainsi que le sort fait au fleuron de sa technologie qui lui assurait souveraineté et autonomie énergétique, pour se convaincre qu’il ne s’agit pas d’invasions fantômes mais de razzias sonnantes et trébuchantes pour leurs auteurs déjà entrés en action.

          Aux migrations qui peuvent également surgir à tout moment pour déstabiliser le pays et que vous n’évoquez pas, je préfère revenir sur l’emploi de ce terme « d’ennemis déjà là». Pourquoi ce terme à propos d’entités que vous avez raison de regarder d’abord en pairs avec qui rechercher la paix et la mutualité d’échanges donnant-donnant, plutôt que la guerre que prépare le mot ennemi ? Parce que je crois hélas qu’il nous faut être réaliste et bien comprendre la férocité du monde géopolitique et économique dans lequel on vit et les profonds antagonismes à l’oeuvre à notre époque.

          Le mot « ennemi » sonne l’alarme dans un monde de sourds. Il se justifie en cela que nous sommes aujourd’hui entré de plein pied dans une « guerre » mondiale, comme le soutient Emmanuel Todd dans cette interview. Certes ce ne sont pas nos enfants qui périssent aujourd’hui, mais la donne est claire. La France livre armes et forces à l’Ukraine et la Russie est clairement désignée chez nous et par nos édiles et élites comme l’agresseur et unique responsable du déclenchement de ce conflit et de son escalade dans le monde.

          Dans un tel contexte qui peut précipiter à tout moment la France dans une crise qui fera choc, je trouve salutaire de la part d’un intellectuel de renom d’attirer l’attention sur les lignes de front qui se dessinent et qui peuvent amener un pays comme la France à reconsidérer certaines de ses vues et positions.

          Vous croyez que la France continue d’être considérée comme une grande puissance ? Que les pays qui souhaite la fin de l’hégémonie occidentale ne voient pas sa déréliction morale et l’émiettement de ses assises ? Qu’ils n’ont pas conscience de nous regarder tomber et perdre la main sur les affaires mondiales ? Que l’hégémonie américaine qui vacille n’aiguise pas les appétits ? Que l’Europe qui perd peu à peu ses forces et croule sous les dettes et une natalité réduite n’attire pas les regards et les envies ? Que les riches consortiums, les puissants états et les riches milliardaires qui sont en place, sont amis entre eux ? Qu’ils jouent à donnant-donnant autours de la table ? Que l’ONU est un grand conseil où oeuvrent à la paix des forts et sages ? Que 500 ans de destruction de cultures, de domination et d’humiliation répétées n’ont laissés aucune trace de revanche dans les esprits ? Que tous les pays regardent comme universelle notre déclaration des droits de l’homme ? Que ceux qui la contestent ne font que nous rappeler leurs propres droits ? Et que certains de ceux qui connaissent ces divergences ne les exploitent pas et ne les instrumentaient pas cyniquement ? Pour une part du monde musulman la chute de l’empire soviétique a été provoqué par leur défaite face aux afghans et la destruction des tours de Manhattan a sonné le glas de l’empire américain. Combien de failles d’Andréa de ce type couvent sous les plaques ?

          Ce que les conquêtes occidentales ont engendré est un phénomène sans précédent dans l’histoire des hommes, qui peut se regarder à l’échelle des âges comme l’achèvement de ce grand tour entamé il y a des milliers d’années par les premiers bipèdes qui ont relevé la tête et humé l’air pour se répandre sur la terre en quête de découvertes. La boucle a été bouclée pour ainsi dire avec l’avènement de la mondialisation. L’homme grouille pour ainsi dire partout sur la terre et menace jusqu’à la production de ses propres ressources vitales et nécessaires.

          Comme toute création, la mondialisation cannibale actuelle porte en elle un possible contraire et en devenir un monde uni, loi du contraste qui structure la Création. Elle s’enfante pour l’heure dans les douleurs et doit en passer par la crise des crises avant de ressortir en force pour s’épanouir. Henri Michaux porte et poète du voyage par excellence a écrit à une époque où l’on pouvait faire le tour du monde, « la terre n’est pas ronde, il faut la faire ronde ».

          L’espoir de paix qui réside aujourd’hui entre les hommes ne viendra pas des États, des Institutions, des pouvoirs et armées de toutes sortes qui ne visent par essence qu’à la conquête, il viendra de la lassitude des peuples à faire et subir guerres et conquêtes si jamais il doit venir. Et je redoute plus que tout l’escalade du pire avant que ne s’embrase cette folle furie d’aimer entre les peuples dont parlait Alexandre Dumas fils, comme ultime recours à la folie des hommes de s’entre-détruire.

          Vous comprendrez que dans ce contexte de guerre déclarée et d’escalade larvée je préfère rester alerte. Je préférerai de loin voir les pays européens relever la tête face aux américains et construire avec la Russie un avenir commun. Mais nous n’en prenons pas le chemin et tous les pays ne partagent pas la vision d’un Poutine maléfique, loin s’en faut, et pour des raisons économiques ou autres, se rapprochent de Russie et Chine pour assurer leur propre avenir. Todd nous prévient. Des lignes de front et des alliances contraires se dessinent qui pourraient bien vous surprendre à l’avenir. Et comme le dit l’adage « si tu ne vois pas les problèmes venir de loin, tu les connaitras de près ». J’ai versé moi aussi avec Todd dans le mot « ennemi » pour sonner l’alerte depuis ma vigie.

          Je ne vous connais pas, mais je dirai que votre position et vos réactions font montre d’une certaine naïveté non dénuée d’un certain « romantisme pour l’étranger » qui me fait sourire, aimablement rassurez-vous, car vous évoquez ici et là des termes qui me sont familiers comme le pardon, qui souligne la bonté qui vous anime et qui se puise à cette phrase fameuse de Jésus « aimez vos ennemis ».

          Mais s’aveugler devant une menace n’est pas aimer selon moi. Aimer se signe dans la façon dont on a de faire lucidement face. Je n’aidas parlé « d’ennemi » par hargne ou volonté de faire la guerre, mais par réalisme de ce que ce monde produit de déterminismes que je subis et vois se produire, petit occidental français que je suis dans un monde dont les assises séculières vacillent.

          Là où je vous rejoins pleinement c’est sur le travail que nous avons à faire en nous-même sur la violence qui anime notre culture et la fascination qu’elle exerce pour nous ne libérer à terme. Si l’on se penche ne serait-ce sur ce que charrient nos écrans-médias et nos films à longueur de journée, on constate que cette guerre mondiale aux relents civilisations est dans nos têtes depuis bien longtemps et que sur le terrain des réalités elle n’a guère besoin des tanks et des bombes pour déjà se déployer et faire des ravages. Donc oui, Y’a de quoi faire !

          Bon boulot à vous, je retourne à ma pelle et mon sceau.

          1. Merci pour cette réponse qui m’honore. Je vais essayer de faire court.

            A la lecture de votre commentaire je crains qu’il y ait eu un quiproquo dans l’échange et que nous ne parlions pas de la même chose. Ma critique envers Todd était l’utilisation du terme « ennemi » pour qualifier les non-occidentaux en désaccord avec le projet civilisationnel occidental. Et j’ai trouvé que cette remarque venant d’un intellectuel du calibre de Todd était choquante. Et je ne peux que constater que vous ne pouvez vous-même pas défendre ce point de vue et bifurquiez sur d’autres raisons expliquant les « ennemis » de l’Occident.

            Je pense donc que j’avais raison de dire que cette phrase était choquante. Sur le fait de chercher une explication dans le fait que Todd avait pris de l’âge noté que j’ai dit « lui aussi a pris de l’âge ». Le fait de vieillir est vrai pour tous (nous vieillissons d’ailleurs tous en même temps) et je m’étais inclus. Je ne fais pas dans la gérontophobie ou le jeunisme, Todd est retraité et bien conservé, bien que je ne le connaisse pas personnellement il semble bien plus capable que beaucoup en activité. Du haut des 40 ans et de mes biens plus modestes accomplissements, le point était de dire que l’usure du temps pourrait expliquer une perte de lucidité dans les propos vu que ce ne semble pas être une déficience intellectuelle.

            Maintenant il faut remarquer qu’il y a deux Todd comme d’ailleurs chacun d’entre nous a une expression professionnelle (en théorie) et personnelle. D’une part le professionnel, le chercheur au CNRS qui a écrit sur ses sujets de prédilection et formation (l’anthropologie et l’histoire je crois). Et qui a montré de grandes qualités et a eu une belle carrière. Je me garderai bien de commenter cette partie vu que je ne suis pas professionnel dans son domaine. C’est un dialogue de chercheurs, il a une reconnaissance de ses paires, du public….

            Puis il y a l’essayiste qui écrit ou commente divers sujets qui ne sont pas nécessairement les siens, mais pour lesquels il partage son avis qui nourrit la réflexion générale. Dans ce cas il entre dans la fosse aux lions car tout le monde peut aussi donner son avis dans l’absolu et lui répondre, Certes tout le monde n’a pas sa carte de visite mais chacun a le droit d’avoir une opinion personnelle. C’est par exemple le cas pour l’économie ou la géopolitique. Alors certes il y a des intrications en sciences sociales et en sciences tout court mais il faut savoir faire la nuance.

            J’ignore comme je l’ai dit si les mots de Todd ont dépasser sa pensée ou l’ont formalisée mais pour ma part je suis en désaccord.

            Sur le reste merci de me permettre de mieux vous connaitre avec votre réponse. Le fait que ayez voyagé et continuez de le faire vous honore. J’ai dit que je ne vous connaissais pas car c’est la vérité vous la concédez vous-même. Quant à l’invitation au voyage elle ne vous visait pas particulièrement mais était générale. Todd a beaucoup voyagé en occident je crois. Je me souviens qu’il a dit que c’était grâce à ses voyages de jeunesses en vélo aux Pays-Bas et en Europe qu’il a compris que l’Euro (ou l’UE ?) ne pouvait pas marcher car on était en face de peuples différents. Je ne sais pas s’il a beaucoup voyagé hors du monde occidental, en Afrique, en Amérique Latine, en Asie (hors Japon et Corée du Sud) ?

            Sur tout le reste, ce sont d’autres sujets que ceux de la conversation initiale et à cette heure tardive je me dois de les laisser pour une autre fois. Je finirai juste en disant que je ne pense pas être « naïf », qu’il existe certes des « ennemis » mais qu’il faut faire l’effort de savoir pourquoi ils le sont ? et je ne crois pas que les gens soient ennemis de l’occident à cause des mœurs que l’occident s’impose à lui-même. La preuve j’ai parlé de l’émigration mais surtout mis à part les mondialistes qui pensent à l’échelle mondiale et sont hors-sol, la plupart des gens se soucient surtout de chez eux et respectent le bon sens populaire de « traiter autrui comme on voudrait qu’il nous traite ». Aussi ils ne veulent pas que les autres leur impose des choses mais ne souhaite pas non plus leur en imposer. Poutine tout en dénonçant la décadence occidentale, ne cherchait pas à changer les mœurs de l’occident qu’il qualifiait jusqu’à peu de « partenaires » mais souhaitait juste pour son pays un destin différent. Et il semble que ce soit précisément ce que ces élites occidentales lui reprochent, son désaveu de leur modèle et donc au-delà d’être un obstacle à leur hégémonie….

          2. Un grand merci pour le temps que vous avez pris à rédiger votre longue réponse qui m’honore à mon tour. Je suis heureux de voir qu’entre occidentaux et français on parvient encore ici et là à s’entendre sur la nécessité de dépasser par le dialogue nos divergences. Y’a de l’espoir 😉

            Vous avez bien senti que j’ai « bifurqué » en effet, prenant la tangente comme vous d’une « généralisation » évasive pour m’éviter les pièges de nominations excessives. Nous vivons des temps de volcan » disait Annie Lacroix-Ruiz, qui sont aussi des temps de poudrière.

            Au risque de maintenir le feu sous la poêle, je me dois cependant de dire que contrairement à vous qui dites « je ne crois pas que les gens soient ennemis de l’occident à cause des mœurs que l’occident s’impose à lui-même », je pense le contraire. Tous ne rentrent pas dans ce schéma fort heureusement, mais souvenez vous de Khomeini qui qualifiait les USA et la France respectivement de Grand Satan et de petit Satan, pour ne citer que cette veine là. Cas extrême et minoritaire certes, mais dont on ne peut nier la trace dans l’Histoire et les esprits.

            J’ai appris deux choses de l’Histoire. C’est toujours des minorités qui prennent les devant dans les temps de basculement et c’est la plus déterminée de celles qui se lèvent qui emporte le reste de la population dans son sillage. Qu’est ce qui donne la force aux hommes de se lever et oeuvrer corps esprit et âme à l’avènement d’un monde qui les dépasse ? Quelles sont les forces de changement qui surgiront dans cet occident en proie à l’effondrement ? D’où viendront elles, que porteront-elles ? En sachant qu’elles sont pour une part déjà en nous, inscrites en filigrane dans les failles de nos édifices et de notre pensée comme ces fleurs qui poussent sur les trottoirs des rue dans les fissures du bitume.. Il n’y a jamais complètement de table rase. Il y a brassage dans les profondeurs et renouvellement quand ce n’est pas ouverture et découverte de nouveaux champs.

            Tout cela pour dire que le projet moral et civilisationnel de l’occident est de toute façon remis en question et qu’il sera tôt ou tard battu en brèche sur son propre sol incapable qu’il sera de subsister et de faire face aux situations. Car ne nous trompons pas. C’est bien la portée du fond de toute civilisation qui la fait vivre et la notre n’a plus aucune force de projection. Elle les a épuisées en propulsant la mondialisation et en la dévorant de ses crocs voraces et cannibales en engendrant partout voracité et cannibalisme.

            Nos contrées ont besoin d’un profond renouveau. Sa régénération, si elle ne vient pas de forces intérieures tapies, viendra du dehors et ceux qui resteront accrochés au vieux monde, regarderont ipso facto en « ennemis » ceux qui les supplanteront, d’où qu’ils viennent et les traiteront comme tels. J’ose ajouter que cette bataille fait déjà rage sur certains terrains, en France notamment sur le terrain de la pensée et de l’expression, où règne la Pensée Unique. Là on en revient au sort d’Emmanuel Todd, de Derrida et d’autres qui n’ont pas même accès aux médias… heureusement que QG est là 😉

          3. Voilà une prose poétique et une poésie prosaïque tout à fait remarquables : c’est bien vous, ça ! Ici, sens et forme sont clairs et s’accordent ! J’imprimature !!!!!!!!!!!!

          4. Merci Ainuage pour cette imprimatur 🙂
            Voici en retour un Grin de rigolatur
            pour oublier le coté dramatur. 😉

            M’est revenu en tête en écrivant cette pré-genèse de la mondialisation, le conte d’une nuit védique forgé au détours de pages éffeuillées lues au cours de mes longues nuits de voyage

            il est écrit quelque part que la première forme sortie de l’explosion du chaos fécond qui engendra et dispersa la matière dans le vide fut celle d’une vache, symbole de prodigalité nourricière qui se gorgeait tellement de son propre lait que sa graisse en vint à se répandre dans tout l’univers Surgit la panthère noire pour la dévorer La panthère gagna grande force à ce festin et ce qui resta de vache épargnée se répandit éparpillé dans tout l’univers Ainsi la panthère put reprendre sa chasse effrénée après la matière prodigue pour répandre nuit et éparpillement partout où elle passe Elle enfanta dans ses bonds le cheval plus endurant à la course qui s’avéra capable de longues chevauchées pour faire revenir le jour sur son passage De course libre en course folle dans la foulée de ses bondissement voilà le cheval foulant le sol des terres mères et bondissant tel un chamois de monts en monts enfante l’oiseau qui peut voguer sur les airs et répandre les cieux perlés d’eau sur la terre…

            Vous ne trouvez pas que les USA, vus sur une mappemonde ressemblent à une grosse mamelle de vache bien grasse avec la Floride en pis ? De deux choses l’une, ou c’est bon à traire, ou c’est pour la panthère !-)

            Vous aurez compris qu’il s’agit là d’un de mes petits scenars d’animation que j’ai en banque (inachevé, il manque les mers les poissons et tous ceux qui baisent dedans comme dirait Renaud) et qu’à défaut d’avoir le temps de réaliser je réussis à glisser ici en loucedé pour vous faire marrer. Allez j’y go dard dard et pas d’agneau, moi si la panthère arrive y’a pas photo sur le topo chui maigricho y’a pad carne y’ak des os et dla flam chuui passé outre l’ère oiseau je me suis fait homme des bois avec hache et roseau et j’latten la ter-pan! Vien keu jlui dirai Vien tâter d’ma peau jlui sourirai… De tes crocs je ferais bien des stylos 😉

          5. Nous sommes d’accord sur le désaccord c’est déjà un pas.

            Les déclarations de Khomeini sorties de leurs contextes ne valent guère mieux que celle de Busch sur « l’axe du mal » ou de Reagan sur « l’Empire du mal ». On ne peut pas à partir de citations, d’extraits, en tirer quelconque conclusions sur quoique ce soit. La réalité de Khomeini c’est que son exile était en France du temps du régime monarchique du Chah. Leader complétement vendu aux anglo-américains et qui avait pratiqué un libéralisme sauvage en Iran, avec l’émergence d’une caste de riches ayant mainmises sur les ressources (il en a d’ailleurs bien profité). Il les utilisait pour s’acheter des bijoux, faire la fête entre autres et vivre à « l’occidental ». Alors que de très nombreux pauvres ne reconnaissaient plus le pays où ils vivaient et ont espéré que les religieux remettent de l’ordre. En démocratie la majorité a raison il parait. La suite on l’a connait, ils ont envoyé les chars irakiens ou plus précisément en la possession de l’Irak (c’est toujours plus simple de sous-traiter le sale boulot et se débarrasser par la suite de l’homme de main devenu gênant). Puis après ce fut les sanctions économiques pour appauvrir un régime qui quoiqu’on en pense à constituer un mieux par rapport au précédent et a permis l’éducation des garçons et des filles. Et un régime qui pratique sa forme de démocratie et a ses institutions…. Dans de telles conditions, il est compréhensible qu’il y ait un ressentiment envers l’occident mais pas pour ses mœurs mais bien pour le mal qu’il a fait et continue de faire aux iraniens dans la seule optique d’un « regime change » et que soit à Téhéran des valets de l’empire américain qui à l’instar des pétromonarchies voisines œuvrerons pour les intérêts des USA. Rappelons que les sanctions délirantes contre le « régime des mollahs » fait que des iraniens ne peuvent pas se soigner (et notamment les pauvres). Comme les sanctions imposées à l’Irak on peut penser que les morts de ces guerres de l’ombre se comptent en centaine de milliers…. Mais une fois de plus et pour la dernière fois pour ma part, je ne pense pas que les iraniens en aient quoique ce soit à faire des mœurs de l’occident, ils respectent le droit des gens de vivre comme ils l’entendent. D’ailleurs si les gens étaient des « ennemis » et qu’ils considéraient les mœurs comme mauvaises, pourquoi diable iraient-ils ou voudraient-ils les changer ? ca n’a pas de sens, si quelqu’un est ton ennemi et que tes mœurs sont mauvaises, je pense qu’il s’en réjouirait plutôt et essaierait juste d’en protéger sa population. D’ailleurs remarquons que certains soutiennent toujours les régimes les plus obscurantistes. Pour les iraniens je pense que l’occident c’est loin, ils consomment de la culture occidentale et n’ont pas de velléités sur l’occident qui n’a d’ailleurs pas fait partie de l’empire Perse même s’il est allé jusqu’en Grèce actuelle à une époque. La vérité une fois de plus et que l’on a fait passer la victime pour l’agresseur. Khomeini avait envoyé une lettre à Gorbatchev avec des lectures pour l’inviter à devenir musulman et abandonner la funeste idéologie athée communiste. C’est une lettre qui lui a envoyé et pas des chars. La vérité est là, certains cherchent à avoir raison par la force et la ruse. D’autres cherchent juste un dialogue et un échange d’arguments. Mais tous (en théorie) défendent leur souveraineté et le droit de choisir leur destiné. Et hélas quand les ennemis attaquent il faut aussi savoir se défendre. D’où la fameuse phrase de qui veut la paix doit préparer la guerre. Cependant préparer la guerre ne devrait pas donner droit de devenir soi l’agresseur. Or hélas c’est bien ce que l’on voit. Et j’ai quand même l’impression que la finalité des armes produites et d’être utilisée. Et je vous invite à regarder la liste des pays qui fabriquent le plus d’objet de mort, la finalité d’une arme est de tuer et détruire.

            Sur vos conclusions sur l’Histoire, je pense que vous oubliez les contingences, les évènements sortis de nulle part et qui ne sont pas prédictibles. C’est par exemple l’émergence de leaders, la découverte d’une ressource naturelle, des changements dans l’environnement (par exemple le réchauffement climatique), des catastrophes, des crises économiques….. On ignore tous de quoi demain sera fait, j’ignore si les futures générations se taperont un monde aussi tragique et continueront de subir les affres de la pacs americana, si le monde sera meilleur ou pire et pour qui. C’est pourquoi je pense qu’en réalité et même s’il faut préparer demain et le passage de témoin aux générations futures, notre priorité devrait rester le présent, et voir à l’heure actuelle les vraies menaces et comment y répondre. Au lieu d’hypothétiser sur des menaces qui ne pourraient jamais voir le jour. Ou des chutes d’empires qui ne sont pas près d’avoir lieu. C’est d’autant plus crucial qu’à l’échelle de nos vies, nous ne revivrons pas le passé et nous ne serons peut-être pas là dans le futur. Quant aux civilisations, aux pays, aux gens….tout fini toujours par passé mais la question qui se pose est quand ? Le régime des pharaons a tenu remarquablement longtemps (on découvre encore des tombes aujourd’hui). L’Empire Romain a tenu un temps remarquable. J’ignore si l’empire américain va s’effondrer, s’effondre ou va rebondir. Je pense par contre qu’il semble générer des cycles de guerres et que ce sont souvent les plus faibles qui en pâtissent. Dans ces conditions chacun se fera son avis sur si on veut le voir continuer ou pas ? Et si pas pour quoi après ? Remarquons aussi que dans l’histoire de l’humanité, aucun empire n’avait pour l’heure ambitionner de soumettre la terre entière et qu’ils ont tous dû faire face à des limites.

            Les questions sont là. Poutine lui a déjà donné sa réponse, il veut une fin de l’hégémonie américaine issue de la chute de l’URSS. C’est sa fameuse phrase « Celui qui ne regrette pas l’URSS n’a pas de cœur, et celui qui veut la reconstituer n’a pas de tête ». Il a bien vu que depuis que les USA n’avait plus d’altérité, le monde était devenu très dangereux pour ceux pour x ou y raisons ne rentraient plus dans les plans de Washington. Il semble œuvrer pour un monde multipolaire où la Russie est à la table des grands et des souverains. Cela ne résoudra peut-être pas les problèmes du monde, souvenons que la guerre froide a elle aussi eu ses drames. Mais à minima lui peut avoir le sentiment d’être souverain, et ceux qui sont dans la ligne de mire de Washington, l’espoir d’avoir un allié. A chacun d’avoir la réponse pour son pays, bien qu’en réalité c’est au peuple que devrait revenir de savoir ce qu’il veut, les prix qu’il est prêt à payer pour réaliser son objectif et de quel coté de l’Histoire il souhaite se trouver ? Avec l’éternelle question : vaut-il mieux être du coté du bien ou des vainqueurs quant les deux ne sont pas synonymes ?

          6. Bonsoir Hérodocte,

            J’ai lu plusieurs fois votre longue et lourde prose avant de me décider à prendre la plume. Je me disais d’abord que lui répondre ? Il ouvre son texte avec une réfutation mordante de ma proposition en jetant aux orties le contexte dans lequel je restitue mon propos sur Khomeini et ramène mon contenu à un vieil os à ronger qui n’a même plus de moelle et me lance son jus de limon Pour me faire la leçon.

            Bigre ! Je plaisantais en parlant de « crocs de « ter-pan » à transformer en stylo » (image de sa propre nuit intérieure transmuée par le travail de l’écriture, hache et rose-eau renvoyant à Ganesh, fils de Shiva et Pariati qui tranche les noeuds et ouvre l’esprit, mon nom étant Eric Desneux dont deux anagrammes sont « index creuse » et « scène du rixe », ce que je vis ici), me voilà servi ! Pas sûr cependant que les crocs de votre mordant soient de « ter-pan » mais en glissant sur les sons par la case Peter Pan, on pourrait sans maux dire et sans faux bonds plutôt parler de celui du Capitaine Crochet !

            Crocheté donc vous m’avez ! Je me sens comme une niquenouille qui pend au bout d’une dent à qui on essaye de faire gober une rizière. C’est vrai que du haut de mes 50 et quelques années je ne suis qu’un petit zozo sans gages, mais ramener sans délicatesse ce que je dis à un vieil os hors d’âge qui n’a aucune saveur de « présent » et qui aurait tout à apprendre de la vie me laisse songeur.

            Je commencerai par vous dire que je n’ai pas parlé du peuple iranien mais de l’un de ces leaders historiques. ce n’est pas la même chose. Et j’ai bien précisé que je le voyais comme l’expression d’une minorité, extrême de surcroit qui signait cependant un mouvement plus vaste débordant le cadre restreint de l’islam chiite, comme manifestation d’une opposition au projet civilisationnel occidental qui pouvait prendre les voies d’un affrontement radical.

            Le terrorisme islamique qui signe bruyamment et violemment la volonté de supplanter l’occident et même d’en faire une terre de conquête religieuse n’est pas à nier. J’ai trempé pendant 6 ans dans une ville, Montreuil sous-bois pour ne pas la nommer, pour enquêter sur la construction d’une mosquée depuis la pose de sa première pierre jusqu’à sa prière d’ouverture en fanfare. J’ai croisé tout le monde ou presque sur la ville et suis allé jusqu’à prier dans des caves, assisté à des cours coraniques, partagé thé et biscuits dans l’arrière boutique d’une mosquée avec des musulmans en roue libre et j’en ai tirer deux films documentaires qui m’ont valu d’être blacklisté auprès des télévisions françaises. Et je ne parle là que de ce que j’ai entrepris au sein du monde musulman. Si je devais parler d’autres expériences, vous conviendrez aisément je pense que je ne manque pas d’implication dans le réel comme dans le présent, en dépit de mon inclination a regarder les choses de mon promontoire ou de mes profondeurs selon l’humeur quand je me pose assis pour écrire et voir.

            Vous me posiez hier la question de savoir à quand datait la dernière invasion militaire en occident justement. Il se trouve qu’elle est venue d’un faisceau de forces extrêmes comme vous le savez, qui avaient notoirement en projet de détruire et renouveler les assises de cet occident malade par les voies d’une épuration ethnique et sociale des plus meurtrières, des autodafés de livres et j’en passe pour faire revivre d’anciens mythes pré-chrétiens dans une Allemagne marqué par la Réforme, l’Humanisme des Lumières et le Romantisme. Notez que La France n’a pas eu à faire beaucoup d’effort pour voir son propre fond de barbarie et de médiocrité se réveiller et soutenir l’effort de l’envahisseur à épurer et refonder quand elle fut sommer de participer en vassale soumise. Il parait même qu’elle y mit du zèle.

            Au fond, de quoi parle t-on quand on parle civilisation ?

            Des hauteurs de la Pensée et de la gloire des réalisations atteintes par des grappes d’hommes inspirés ? Ou de ce vernis de culture et d’habitudes qui peuvent prendre des formes très variées, que l’on donne à ce fond de barbarie animale commun à tous les hommes ? Je ré-entends Jules Ferry chanter les louanges de la colonisation « civilisatrice » par le feu des armes et la science des livres pour coloniser l’Afrique comme naguère l’Eglise armait le bras de ses fidèles du sabre et du goupillon pour coloniser et convertir l’Amérique et Sarkozy 150 plus tard tancer les africains d’un méprisant « L’Afrique n’est pas encore entrée dans l’Histoire » pour justifier la persistance à notre époque d’un discours tenu de haut et l’exploitation sans vergogne des richesses de ses terres, réveillant au passage une houle de contestations outrées et les germes de la colère.

            Ce qui m’inquiète aujourd’hui, outre la perte de mille façons et voir et vivre notre présence au monde, c’est la généralisation de ce désir rapace de conquête qui engendre humiliation des vaincus et uniformisation grandissante du monde. La généralisation de cet état d’esprit purement mercantile et matérialiste qui gagne toutes les contrés, toutes les cultures, toutes les pensées, ramenant à la trinité argent-pouvoir-jouissance ce qui meut au fond les hommes est ce qui me préoccupe le plus car elle entraine dans son sillage plus que la perte de cultures, de langues, de traditions ancestrales, elle entraine à échelle massive et mondiale la perte de vie intérieure et de quête d’élévation spirituelle. Elle écrase et étouffe ce qui avait tenu lieu de flamme d’humanité et avait été entretenu un peu partout jusqu’ici vaille que vaille.

            Les civilisations ? Quelles civilisations ? Des motifs aujourd’hui, des croyances et traditions fragiles en butte aux réalités premières de l’existence, que des hommes de pouvoir habiles brandissent pour donner majesté et légitimité à leurs quêtes de biens, de plaisirs et de puissance plus que jamais excitées. Einstein disait qu’il ne savait pas quand aurait lieu la troisième guerre mondiale mais qu’il savait comment se fera la quatrième. Avec des bâtons et des pierres.

            Tant que l’homme n’aura pas dans ses profondeurs rejoint les nécessités du partage et de l’entraide pour lesquels il n’est besoin de nulle loi, nul pouvoir, nulle armée, nulle police, nul représentant du peuple, le monde continuera de se diviser et les hommes de s’entretuer au nom de mille causes toutes peu ou prou « inventées », forgées habilement par d’habiles mais vils savants pour asservir tous les autres et manger la crème de la terre. L’homme est un loup pour l’homme disait Hobbes, phrase qu’il choppa à la Bible qui contient aussi ce fameux passage d’Isaïe qui évoque un monde et un temps où le lion dormira avec l’agneau.

            Comme vous j’aimerai voir les nations assemblées en paix, cherchant le gagnant-gagnant avec les autres dans le seul but de pouvoir tous vivre vie heureuse et digne. J’ai souligné ailleurs l’espoir que je mettais dans les peuples eux-même, encore harnachés pour l’heure à leurs maîtres et fausses idoles de l’esprit, de refuser subir et de participer aux conquêtes et guerres conduites par leurs élites, car reconnaissons le, ces entreprises ont besoin de « chefs », et la guerre est peut-être même la seule situation humaine qui commande, de part et d’autres, du coté des agresseurs comme des agressés, la nécessité de s’en remettre à un fonctionnement arbitraire et hiérarchique. La raison profonde pour lesquelles nos maitres maintiennent si habilement les guerres de sortes, allant avec la crise covid, jusqu’à installer « la guerre » au sein même des couples et des familles en divisant ce qui fait depuis toujours le noyau dur de toute société ? Quel noms portaient les « vaillants » de cette guerre ? Quels furent leurs gains à la mise ?

            Cette civilisation de l’argent qui prend place et recouvre de son épaisse nuée noire toute la terre, comment la nommer ? Mammon ? La Bête ? Le Compte ? La clé de ce retournement collectif pour ainsi dire, qui nous fera sortir de ce monde, est dans le déclenchement d’un foyer suffisamment fort de pardon et renoncement qui fera boule neige et explosera de foyer s réveillés en foyers réveillés selon le principe de la cascade systémique. Et oui ! Le principe d’une escalade de ce genre peut se produire dans le sens inverse à celui d’une crise dévastatrice. Il peut se produire dans le sens d’une explosion de vie créatrice et sublime comme l’explosion en chaine d’une bombe nucléaire et c’est en retrouvant les vrais profondeurs de son existence où gisent les forces Amour Liberté Individualité et Parole créatrice et en partageant le Feu avec ses semblables que l’homme y parviendra. Je vois de multiples forces à l’oeuvre dans ce cloaque où s’embarque le monde et j’essaie d’agir là ou je sens qu’une étincelle peut prendre feu et une eau peut frémir.

            Je ne donne peut-être pas l’impression d’agir dans le présent car j’oeuvre discrètement là où je me sens appelé en tant que porteur de mots et d’images parfois au plus près des coeurs et des âmes, loin des sirènes et des gyrophares. Dans un garage squatté en plein coeur d’un quartier populaire au temps ou je versais dans l’art vidéo pour recevoir en pleine face de la part du public du quartier des « c’est génial on devrait voir ça sur Arte » et des « C’est nul à chier vendez ma bande on s’casse! », dans des caves de cités et petites associations au temps ou j’ai donné dans le documentaire pour accueillir des « merci c’est la première fois que je me reconnais dans un film de blanc » et des « c’est pas du cinéma, remballe et revoie ta copie, c’est naze». Sans parler des 30 ans que j’ai passé dans la Capitale à battre le pavé pour répandre le feu de la Révélation d’Arès et me prendre tous les outrages possibles en retour dans la face alors que je parlais Amour Pardon Paix Liberté absolue de tous préjugés et Intelligence spirituelle, y compris de la part de ceux avec qui je faisais route qui me regardait d’un air bizarre..

            Bien que je sois quasiment seul aujourd’hui je suis toujours debout, convaincu que c’est par ces minces filets qui visent et touchent le coeur en silence que le véritable feu du changement passera et se répandra comme foudres, et non par le changement de lois ou de pouvoir en place. Je me montre facétieux et par trop juvénile parfois parce que le rire outre qu’il est aussi autodérision et qu’il me permet de revenir à ma dimension de petit dans l’univers, est depuis toujours la façon dont j’appréhende les vertiges et les angoisses de la vie humaine.

            Je file, j’ai du lourd dans ma besace et j’ai pris un long temps à vous répondre, marque de mon intérêt malgré tout pour vos écrits non dénués de qualité loin s’en faut. J’espère que vous ne m’en voudrez pas d’avoir ainsi asséné mes coups de hache et encré mon rose-eau. Je ne suis pas à proprement parler « écrivain » mais plutôt une sorte « d’écrivant » et il m’arrive de me laisser porter par les mots et leurs flots contraires tourbillonnants et d’éclabousser d’écume mes propos. Comme me le disait un vieil ami capitaine de vaisseau après une belle traversée de souvenirs et d’échanges en me lançant un fier sourire de sa joyeuse face les deux mains sur mes épaules pour m’envoyer sa crache : « JOIE ! On s’est encore envoyé quelques déferlantes et on est toujours debout à la barre ! C’est pour ça qu’on est marins et, que c’est comme cela qu’on avance. La Mer et ses rasades de vent, d’écume et de vagues, ON AIME ÇA ! »

            La mer et ses rasades ou l’âme errante de Shérazade ? Il n’y a pas que des fleurs noires qui font la beauté de l’Islam et du monde musulman… J’allais finir mon précédent commentaire d’un « de tes crocs je ferai un collier à ma femme et une paire de ciseaux » pour évoquer le travail de réalisation et de montage qui m’attends au studio, l’animation de ces mille et une visions nocturnes comme celle que j’ai conté à Ainuage plus haut. J’ai du pressentir votre venue et j’ai retenu mes mots, vous avez eu droit au noir du stylo. Je reprends ma plume et ses couleurs pour ces mille et un voyages Ailleurs

            Ciao !

          7. Cher Éric, plus nous échangeons, plus nous divergeons.

            Vous parlez par exemple d’un « terrorisme islamique qui signe bruyamment et violemment la volonté de supplanter l’occident et même d’en faire une terre de conquête religieuse n’est pas à nier. » Voyez que la formule « n’est pas à nier » marque une forme de ce que vous m’accusiez quand vous dites « son jus de limon pour me faire la leçon », et qui pour moi font échos aux autres accusations portées précédemment telles que « Toute votre prose transpire la flagellation « il faut, il faut,… ». On dit souvent que c’est celui qui dit, qui est, n’est-ce pas ?

            Je n’avais pas répondu jusque-là mais je me porte en faux face à vos accusations. Je ne fais pas la leçon, je ne suis pas professeur. Je ne flagelle personne en exprimant mes idées, et en débattant de manière respectueuse sans invectives à la différence par exemple de celui qui sur ce site a osé me traiter de « fasciste ». Mes commentaires sont là pour le prouver, je n’ai initialement que commenté la vidéo de Todd que j’apprécie au demeurant, en faisant court et en nuançant ce qui pour moi devait être nuancé. Puis vous nous avez fait bifurquer dans toutes autres directions, et suis pour ma part resté centré sur mon commentaire initial.

            Nous avons tous le droit d’avoir nos idées et nos biais cognitifs. On peut s’accorder sur le désaccord et considérer que quelles que soient ses convictions, il existe une place une doute, au débat et au partage d’idées. Faute de quoi on ne débat plus de rien y compris avec soi-même et on reste arcbouter sur ce que l’on est à l’instar d’une statue de marbre dont seul le temps parviendra à l’éroder et qui malgré ses apparences du vivant est morte (inanimé sans âme). J’ai vu l’interview de Todd chez Elucid

            https://www.youtube.com/watch?v=W4fDcaqttds&ab_channel=%C3%89LUCID

            Il s’y définit comme un « occidental avec ses biais cognitifs ». Et il a raison en tant qu’intellectuel notamment à l’âge de la sagesse de réaliser que l’on est qui l’on l’est, avec son vécu, son environnement familial, ses valeurs…de votre côté vous m’avez sans me connaitre qualifier « d’occidental et français » et puisqu’il semble que nos commentaires sont l’occasion de mieux nous révéler. Je vais simplement dire que je suis de différents environnements culturels entre celui du pays de mes origines et celui du pays où je suis né et ai grandi. Que cette biculturalité a ouvert mon intérêt pour d’autres cultures avec lesquelles je n’avais aucun lien à l’origine mais dont je me sens proche. Je me considère à présent comme un citoyen du monde et non pas juste comme un occidental. Non que j’aie la naïveté de croire que je suis en tout lieu chez moi à l’image d’un globaliste mais que je suis imprégné de plus d’une culture et que je considère cela comme une richesse personnelle. Français n’est qu’une seule de mes deux nationalités. Je ne suis donc pas que français, et pour certains je ne le suis pas tout court. Il suffit à ce sujet de se référer aux déclarations de l’extrême droite sur les binationaux (notamment ceux dont la deuxième nationalité n’est pas occidentale). Il faut aussi avoir vécu le racisme de la part des « souchiens » (racisme qui de nos jours s’exprime de manière décomplexer même à la télé) pour réaliser que si moi et ceux qui comme moi avons des apparences physiques différentes, pire parfois le simple fait d’avoir un prénom ou un nom à consonnance étrangère, sommes français. Nous sommes pour eux des « français de papier ».

            L’insulte suprême venant de la « loi séparatiste » puisque c’est une loi, dans laquelle des gens exclus, aux confins de l’apartheid dans certains cas, dans des quartiers poubelles, se retrouvent accusés de vouloir se séparer…vous souvenez-vous de quand j’ai parlé de victime qui devenait l’agresseur ? Si seulement l’accusation de séparatisme ne venait pas de gens vivant eux en vase clos, dans des ghettos de riches, parfois dans des communautés sectaires telles que la franc-maçonnerie (entre autres, à quand une loi contre eux ?) et qui donnent à plein dans la reproduction sociale et l’entre-soi notamment grâce à la manipulation d’un système scolaire complètement biaisé puis un monde professionnel tout autant pipé …Comble, même dans nos pays d’origines nous sommes vus comme des « étrangers ». Les mondialistes sont partout chez eux et nous, nous ne sommes nulle part chez nous. Ceux dont la patrie est l’argent ont compris que l’accumulation de richesse était la plus propice à mettre tout le monde d’accord et raffermir l’appartenance à la communauté mondiale. Quid alors des apatrides du système qui n’en n’ont pas ? « Ils ne sont rien » dixit Macron.

            Je dois vous avouer que je suis las de ces échanges et que je vais à présent me retirer de ce site. N’y voyez rien contre vous ou l’échange que nous avons eu. J’ai réalisé au fil des commentaires et des publications que je n’avais pas grand-chose à faire sur un site de la gauche dite « progressiste » et que j’avais des divergences de vues qui m’amenaient par la suite à dialoguer plus que je ne le souhaiterais. Malgré ma sympathie pour une femme courageuse telle qu’Aude je vais m’en aller. QG qui imprime du rouge de son logo son appartenance à la gauche, n’est en fin de compte pas la famille dont je me sens la plus proche. Si je ne suis pas de gauche, je suis encore moins de droite rassurez-vous (en tout cas française). Et je vais à présent vaquer à mes occupations quotidiennes et en retourné à ma solitude . A la différence de Todd je ne suis pas un intellectuel. Mon avis n’intéresse que moi et c’est bien mieux ainsi. D’autant que si de votre coté vous avez une femme et des projets qui vous tiennent à cœur à vous soucier. Mes soucis à moi sont bien moins agréables.

            Je finirai par le commencement et dire que je rejoins une fois de plus Poutine (ce qui ne me rend pas fan pour autant du personnage qui s’est imposé sous les bombes qu’il a imposé aux tchétchènes sans la retenu qu’il a fait preuve avec l’Ukraine, il a d’ailleurs réédité en Syrie, il faut dire que ce n’étaient pas des chrétiens. Et qu’il est à la tête d’un régime que l’on pourrait qualifier de mafieux avec des personnages tels qu’Abramovich gouverneur de Tchoukotka un temps. A sa décharge Poutine est arrivé dans une situation catastrophique, il a plus que redressé la barre du navire Russie qui prenait l’eau de toute part. Il n’aurait pas pu tout bien faire et a sans doute fait de son mieux. Avec des résultats remarquables tels que la réinstauration de l’autorité de l’état russe dans ses frontières et sur la scène internationale. Et la sortie de la pauvreté de millions de russes grâce sans doute aux ressources naturelles de la Russie. Mais encore fallait-il que l’argent les atteigne et il l’a fait. Il a aussi rebâti Grozny qui à l’air d’avoir fière allure, cela change de ceux qui n’ont laissé à la place de leur tapis de bombe que des ruines et demandé aux survivants de se débrouiller comme en Irak, Syrie et ailleurs. Poutine est peut-être à l’heure actuelle le plus grand personnage historique, de la trempe de ceux qui ont marqué de leur présence les générations après leur mort.) Donc Poutine a dit que lui que « le terrorisme n’a pas de religion ». Et je le rejoins. Loin de la propagande de masse des médias occidentaux qui ont attaqué la religion de l’Islam en la liant systématiquement aux actions terroristes de gens qui soi-disant s’en revendiquaient. Bien que ces gens par eux-mêmes n’était pas à la base des modèles de piété parfois des repris de justice, des nolife, cherchant leur version du « born again ». Et que leur actions s’inscrivaient dans aucune tradition islamique. Ces médias n’ont pas cessé d’être le bras médiatique de la guerre que les mondialistes ont livrés au monde musulman qui s’est intensifié à la chute de l’URSS mais qui en réalité lui est bien postérieure (on peut penser par exemple à la colonisation, le prosélytisme qui l’a accompagné et la sélection des versions les plus obscurantistes de la religion musulmane. Jusqu’à parfois exclure les traditions les plus ouvertes comme le soufisme et dire que ce n’est pas de l’Islam). Donc ces fakes news qui nous ont aussi vendu l’Irak acte I comme la 4ème armée du monde, et faisaient parti des convois des envahisseur du malheureux pays devant faire face à une coalition dont un seul de ses membres aurait pu faire le « travail » s’il avait été courageux. Ces mêmes médias vendus aux oligarques qui ont voulu nous faire croire que leur « liberté » se mesurait à la diffusion de caricatures (de mensonges) haineuses et islamophobes. Alors même que leurs maitres les tenaient en laisses. N’ont que participé à une propagande qui a facilité tous les possibles comme Guantanamo et on en passe. En France cela a libéré une parole raciste qui n’avait pas pignon sur rue jusqu’alors. On peut aussi dire L’Irak acte II rappelons qu’ils avaient quand même fait passer Saddam Hussein pour sponsor du terrorisme, Saddam leader du parti laïque Bas qui a passé sa vie à combattre les extrémistes (du moins autre que le sien)…c’est dire. Ce terrorisme qui n’a pas de religion donc, n’est pas le propre des musulmans. On a aussi vu des chrétiens, des juifs, des athées de gauche…pratiqué le terrorisme et rarement, voire jamais, avait-on lié une religion innocente ou une idéologie aux agissement de ses pratiquants ou supposés pratiquants indépendamment du dogme ou de l’histoire. Par exemple a-t-on dit du malheureux qui s’est fait sauter dans le camion pour détruire le pont de Crimée que c’était un terroriste chrétien ou un terroriste occidental ? Ces terroristes issus du monde musulman pour beaucoup n’avaient pas d’autres projet que leur propre mort dans leur vision de born again. Leur projet est nihiliste on pourrait dire anti christique dans une vision de fin du monde. Leur courroux s’est surtout abattu contre les musulmans, ils ont par exemple sur les ruines d’un état millénaire tel que la Syrie osé établir leur pseudo califat. Le tout en volant et tuant des musulmans. En détruisant ou en volant l’héritage de ce beau pays pour alimenter le trafic d’art international (on espère un jour mettre la main sur ceux qui ont acheté et pillé la Syrie). Et quand on cherche qui les a sponsorisé et armé on se rend compte d’une alliance de pétromonarques avec des nations occidentales dont notre flamby national, et Obama prix nobel de la paix. Trump a qualifié Obama et Clinton femme de « MVP d’ISIS » c’est tout dire. Quant à la France avec le Qatar se serait plus l’aide à Al Nosra. Tout cela pour quoi ? faire un pipeline du Qatar à l’Europe sans besoin de GPL ?

            En conclusion j’invite chacun à faire l’effort intellectuel de ne pas donner dans la propagande, se poser les bonnes questions et chercher la vérité ou essayer de s’en approcher le plus possible.

          8. @Ainuage: merci pour l’ouvrage, je vais me le procurer

            @Herodocte : désolé d’apprendre que vous quittez QG. J’avais compris que vous ne versiez pas dans le bol rouge de ce site et j’appréciais vos interventions pour cette raison. Je ne suis pas rouge moi-même.

            J’ai lu votre long texte. J’ai toujours apprécié le limon que vous brassiez. Vos connaissances sont riches et votre façon de relier les évenements soulève bien des questionnements et reactions. Je parle de limon comme d’une matière et dense et fertile dont vous n’hésitez pas à soulever la noirceur. Désolé que le terme vous ai heurté. Je ne pensais pas à mal. J’ai réagi vivement sanw vous connaître. Vous vous confiez là et je comprends mieux votre position.

            Désolé de vous avoir induit en erreur, je ne suis pas marié. la femme évoquée dans mon précédent com est la création et navigation sur la « Mer sur les Hauteurs » ; j’ai laissé échapper la joie qui m’anime à la reprise de mes projets de réalisation que je vis comme des traversées, marin dans l’âme que je suis, et le grand projet que je caresse depuis des années s’annonce enfin possible. L’air du grand large qui s’engouffre dans les voiles vous connaissez ?

            Je vous souhaite bon vent comme de trouver lieu ou partager et échanger pour avancer.

            Bien à vous

            Eric

          9. Passée la nuit arrimé à vos dires. je ne voudrais pas que nous nous quittâmes sur un ombrage. Vous évoquez la vérité dans votre dernier commentaire. Laissez moi vous conter une petite histoire. Je la tiens de la bouche d’une vieille femme au physique disgracieux qui vivait dans le souvenir de l’époque où elle était mascotte d’une unité anarchiste pendant la guerre d’Espagne. J’ai nommé Paquita Merchand. J’ai souvent médité les mots de cette femme. Son souvenir est reste gravé dans ma mémoire porteur de cette histoire.

            Jeune homme fringuant épris de Liberté je conversais souvent avec elle. Femme de caractère à la sagesse bien trempée et au sourire impayable, elle avait le verbe vif le poil dru et le regard malicieux. Un jour de gris fêté chaleureusement autours d’un repas familial je m’isolais avec elle en fin d’après midi, pour entendre l’histoire d’un jeune homme qui avait parcouru la terre à la recherche de la vérité et enduré toutes les souffrances pour la trouver dans l’espoir de la rapporter aux hommes.

            Parvenu au fond d’une grotte à la pointe d’un mont escaladé à mains nues, il trouva une vieille femme édentée au physique repoussant qui le tançait de son regard.. Désemparé, éprouvé par les mille efforts qu’il avait enduré pour la trouver, le jeune homme s’effondra en larmes et s’écria : « Que vais-je dire aux hommes à mon retour dans la plaine? ». La femme perça à nu son regard et lui lança : « Dites leur que la vérité est belle »

            😉

  4. Un grand plaisir de retrouver Emmanuel Todd sérieux, et développant son analyse du conflit Ukraino-Russe. Je la partage et ayant consacré pas mal de temps à écouter les discours de Poutine et Lavroff depuis 2015 et l’entrée de l’armée russe en Syrie je me souviens de m’être désolée d’avoir une telle médiocrité dans nos sphères politiques françaises (en comparaison). Ecouter l’intelligence se déployer de la sorte est toujours une grande fierté.
    Merci Monsieur Todd. Merci à vous Aude de nous offrir de tels moments.
    France Furby

  5. Interview passionnante, j’ai retenu avec d’autres commentateurs du fil 🙂 , deux néo-concepts la
    « géopsychiatrie » et le « Journal — isme », très judicieusement inventés. Ensuite, concernant ce qu’on subit, vit et éprouve en cette pérode de guerre et de grève, « le vertige du nihilisme » et « la pédagogie de la servitude » en décrivent bien le balancement et l’obscur dessein du macronisme qui lance une autre guerre, celle-là, interne contre le peuple de France qui résiste magnifiquement dans les rues !!
    Comme il est amplement question,, dans l’entretien, de la Russie, voire de l’URSS recréée par les éditorialistes de plateaux tv ( les fameux Journal — istes » 😉 , parler de « l’ achat de serfs » = nos vies, leurs profits, est opportun.
    Et la remarque de E T sur l’immensité des terres russes et l’absurdité de la volonté de s’agrandir encore des terres de la relativement petite et très résistante Ukraine donne à penser que le problème est autre, ce qu’il démontre plutôt bien.
    Pour ce qui est des prophéties, Todd s’y refuse et on le comprend « On ne sait pas …  » répètera-t-il à plusieurs reprises.
    p.-s. Aude Lancelin, pertinente dans ses réactions, relances et questions, était tout à fait admirable.

    1. oui,, des fois on peu sembler un peu désespéré ,,
      désespéré de marcher trop seul dans un monde apeuré, inquiet, suspicieux ou encore , ? et les mots que je formulerais à cette heure pourraient peut etre sembler excessifs………….

      La présence d’E.TODD sur le plateau de QG me redonne l’espoir d’un lieu ou les échanges peuvent se faire en liberté,respect intelligence et aussi accompagnés pour nous conduire avec prudence sur la route sinueuse d, aujourdh’ui ………….;
      cordialement , dame B

      1. Bonjour,
        J’apprécie beaucoup votre façon de faire afin de trouver du positif en toute choses afin de remonter un peu le moral, mais là, désolé , en ce moment j’ai beaucoup de mal (même si malgrès tout je me sens un peu privilégié) car le futur est de plus en plus sombre sombre et je ne peux que penser à mes petits enfants dont leur quotidien ne sera pas dans la philosophie des lendemains qui chantent. Mais ce qui est sûr c’est que çà ne va pas tarder à me passer car la vie (dans les champs) reprend ses droits et même si je n’ai plus vingt ans, le travail de la terre m’apaise (privilège)
        Bonne journée, force et courage

        1. je relis votre commentaire DELACRE ,,et je sens cette sorte de lassitude qui nous envahit actuellement dans un quotidien bien souvent soumis aux pressions de toutes sortes ,et chargées de rapports de force dans lesquelles il nous est impossible de trouver une issue tant le langage entre les humains d’aujourdh’ui est déja Hélas engagé dans une pente qui peu à peu nous méne à une destruction des rapports par une toute puissance ,dévalorisante voire méprisante ou mensongeuse ,,,
          au delà de ceux auxquels beaucoup d’entre nous aspireraient ,,

          les petits enfants ,?OUI ,je vois aussi hélas là ce qui s’en vient probablement dans le temps,
          ,,
          notre Force à nous vive ,,encore ,, je le sais et je le sens, tant mieux est peut etre d’en emplir leur Vie par nos convictions profondes d’AUTRE CHOSE possible !!

          ,, de charger leur regard de ces richesses qui nous entourent,,la nature, l’art ,la force d’inetlligence dans les relations, l’amour , la création et ses multiples facettes !!

          ….et de les conduire ainsi vers la Noblesse ,celle que l’on peut nommer Beauté ,,

          cette Beauté là nous donne et leur donnera FORCE de VIE ,,sans LAQUELLE l’humanité s’écroulerait,,,

          oui,,retournons AU CHAMP,,en retournant la terre gageons d’y puiser la PAIX .

          cordialement dameB

      1. Excellente aussi, effectivement. Moi, j’aurai bien cité le « paludisme », le « crétinisme » et le « bourgeoisisme » comme synonyme du « journalisme de complaisance ».
        Ce qui est intéressant avec un chercheur comme lui, c’est sa rationalité. Les faits, chez lui, sont attestés et il tente toujours de les comprendre, de les mettre en lien à la lumière de leurs évolutions (conséquences successives, fatales ou volontaires). La dialectique Hégelo-marxiste ou du Tao est présente dans son analyse : « si tu veux avoir la paix, prépare la guerre » autre façon de dire « la raison du plus fort est toujours la meilleure » (et non pas « la meilleure raison sera la plus forte »)(toujours et encore les forces productives).

        1. Moi, j’aurai bien cité le « paludisme », le « crétinisme » et le « bourgeoisisme » comme synonyme du « journalisme de complaisance ».

          Excellentissime !
          Je reprends la rime
          et j’en fais une tranche
          de CAKE-À-QUOTE anime

          J’ai dans les toncards
          un projet de série « Sidecar »
          de vidéo-com en tags griffé
          « Les Ti-fraz Cultes de QG »

          Les Ti-Punch vous connaissez,
          cher Ainuage dont le Poing est sage ?
          Et la saveur des phrasés cultes, vous goutez ?

          J’avais dans l’idée aussi des KAK-À-WHEAT
          Mais là vous venez d’inventez les…
          CAKE À L’OUEST !!!

          Allez, j’vous laisse gamberger
          j’retourne à mes fourneaux
          j’reviens kan l’pla est chou
          tou shuss sorti du four ! 😉

          4…_… 2…1.. 0 c’est parti !

          (vous jouez au 421 ?)

          1. Bon fourneaux donc, avec tous mes encouragements.

            Perso, j’ai toujours aimé les proverbes, ces phrases courtes qui font à la fois « philosophie » mais aussi « poésie » (je veux dire que leur phrasé a une certaine élégance indéfinissable, même si rude parfois) ( je sais que l’élégance est une idée bourgeoise, bourgeoiseté que, bizarrement, nul n’attribue à la poésie. Ainsi va le monde ! Et, ici, c’est tant mieux. Pourtant, je crois que Bourdieu dirait que la poésie est un habitus de classe ! Je vais en parler à mes lapins ! et peut-être même à mon épouse).

            Non, je ne joue pas au 421. Le seul jeu que je pratique (1 fois tous les 5 ans) c’est la « bataille », jeu enfantin certes mais … « bataille » !

          2. Petite précision sur le 421…
            et sa fonction sur ma table 😉

            Un simple lancer de dés au départ
            en hommage à ce vers de Mallarmé
            « Jamais un coup de dé
            n’abolira le hasard »

            Avant chaque départ de projet
            Je joue au dés le top signal
            Quand le 421 sort au tirage
            C signe de prendre le large

            pour QG il est sorti acté
            Avec en mise sur le tapis
            Une PLAYLIST dédiée
            TéLéGRAFIK’AL en ligne

            1 clip animé pour Ainuage
            J’ai nommé L’internationale
            repeinte en noire pour l’occaze

            20 citations puisées en commentaires
            des écrivants D. À la craie sur table basque
            Y’a pas mal de matière brute de décoffrage

            Et

            400 clips pour la Dame extraits de ses ouvrages
            et publications diverses extraites au gré des pages
            de cette scène du rixe où se signent forts et sages

            J’ai ouvert le fil avec la première partie du chapitre 1
            de « La Pensée en otage » de Aude Lancelin
            Je vais poursuivre avec ce qui se présentera
            Si vous avez des idées flash, n’hésitez pas

            Vous qui aimez les proverbes….
            et qui n’êtes pas sans verve
            devriez sans trop de peine
            en extraire à la pelle 😉

            C’est comme les lapins
            ça se reproduit sans fin

            Quant à l’élégance…
            Convention bourge ?
            Peut-être… Eux aussi
            lèvent les yeux haut

            vers ce…

            trait de finesse
            et de hauteur légère
            qui distingue les êtres
            qui vivent ailés sur terre

            Elégance, j’aime ce mot
            il rime tant avec Excellence

            Je remercie QG au passage
            De nous offrir sur ces pages
            l’occasion de ces partages

            Bien à vous cher Ainuage

            je retourne à mon ouvrage
            J’ai intégré vos remarques
            à mon travail de montage
            Dernière passe avant final

            Je prends très à coeur
            vos encouragements
            et très au sérieux
            vos retours francs

            votre Poing m’est précieux
            Il fait blanc-seing à mes yeux

      2. Dans mon pays, l’Allemagne, le journalisme ou l’idée dont je m’en fais, possédant moi même une carte de presse et me rendant sur des zones de guerre est avant tout de témoigner d’une situation à l’instant T. Celà est beaucoup plus politique en France vu que la quasi-totalité des médias mainstream, subventionnés avec votre argent appartient à une poignée de milliardaires opportunistes, pour qui l’image d’une guerre longue et destructrice concernant l’Ukraine se traduit par de nombreux appels d’offres futurs et des profis supplémentaire. Parfois, souvent même, le pragmatisme et l’opportunité sont à la base des grandes souffrances de ce monde. Le reste, c’est pour moi de la littérature.

    1. Ceci dit, sur le fond, je partage quasi totalement son analyse de la question Russo-Ukrainienne actuelle (Mélenchon n’est pas allé jusque-là : enjeu électoral oblige).

      La pourriture politique américaine prépare cette guerre depuis longtemps. Ses maitres, les charognards (investisseurs) américains, se sont déjà appropriés légalement (cad financièrement) de nombreuses plaines d’Ukraine.

      Tout est en place, pour faire de l’Ukraine le 53 ième Etat américain, pile en face de cette Russie dont ils convoitent le territoire, source inépuisable de minerai et d’énergie. L’Europe, bien alignée, est à leurs ordres, la France en tête, avec son fameux « bloc » d’idiots (dont Bruno Lemaire) bien soutenus, en soubassement, par le sous-bloc des léche-culs -je veux dire les équipes du matin ou du soir des journalistes paludiques. Et ils lèchent, ils lèchent, elles lèchent, elles lèchent (là, je reste correct).

      1. Vous frappez fort ! Et je serai bien en peine de vous donner tord sur le fond car je partage bien des vues et expériences de vie avec Emmanuel Todd interviewé là et que vous reprenez en force.

        En dépit des 3 ans intenses que j’ai passés aux US à l’adolescence, expatriation qui me sortie de la gangue de la banlieue parisienne, et des 4 ans passées à l’ancien lycée américain de l’OTAN, le lycée international de St-Germain-en-Laye, je suis depuis toujours très critique à l’égard de la politique hégémonique américaine et j’aime les russes.

        De la Russie j’aime la peinture, la poésie, la littérature, le cinéma, la langue, l’histoire,… J’éprouve pour ce peuple une profonde affection comme une certaine affliction. C’est un Français qui a oté la vie à leur grand poète Pouchkine génie pur de la langue russe, intraduisible selon les dires, sans lequel ne seraient ni Tolstoï ni Dostoïevski. N’est-il pas troublant que la Révolution française qui a échoué ses dernières forces avec les armées napoléoniennes en Russie et pris la vie de leur grand poète national, ait vu son écho le plus fort à l’échelle de l’histoire se produire sur ces terres slaves ? Voilà deux peuples et deux pays aux destins liés. Pour quel Destin commun ? Oserai-je l’évoquer ?

        De l’histoire contemporaine je regarde l’inéluctable se produire avec une certaine amertume non dénué d’angoisse. Tout était inscrit dans l’issue donnée à la chute du mur de Berlin en 1989 et l’effondrement de l’empire soviétique qui s’ensuivit. L’Amérique s’est enorgueillie de sa « victoire » et a reproduit la même erreur que les alliés en 1918. Elle a humiliée la Russie et la contraint à mordre la poussière et manger sa terre. Elle a entraîné l’Europe dans son sillage jusqu’à planter ses missiles aux portes de Moscou, en plein coeur de l’ancien glacis de l’Est.

        Poutine est loin d’être un saint et mon inclination pour la Russie éternelle ne me fait pas m’aveugler sur le bonhomme et ses rêves de honte lavée, de grandeur retrouvée et de Destin accompli pour « la Grande Russie ». Emmanuel Todd disait dans les années 2000 que deux peuples avaient incarné dans l’Histoire une aspiration à l’Universel, ou quelque choses comme ça, les Français et les Russes.

        Je le rejoins pleinement sur ce point, comme sur ses analyses géopolitiques qui impliquent l’émergence des BRICS et de nouveaux rapports de force mondiaux qui mettent à mal le camp occidental et redistribuent les cartes. Oui la politique US est un des grands dangers qui pèsent sur l’avenir du monde. Je redoute par dessous tout une escalade de conflits locaux décidés et conduits en sous main par Washington et le Pentagone, pour contrer la perte d’hégémonie du Dollar face à la montée en puissance du Yuan chinois dans les échanges internationaux autours de l’énergie notamment, moteur de l’industrie et du commerce mondial.

        Là où je diffère d’Emmanuel Todd, démographe et grand connaisseur de l’histoire de l’humanité, instruit et très documenté, c’est que je regarde pour ma part le monde et son terreau à la Lumière des Écritures dans une perspective eschatologique. Nous brassons tous les deux les millénaires mais pas avec le même projo. Son approche est rationnelle, la mienne est spirituelle. Mais les deux approches ont partie liées avec la construction de la Raison. N’avons nous pas deux yeux pour se forger un regard ?

        La concordance de certaines vues ne se fondent pas sur les mêmes données, mais tout se jouant dans les rapports entre les choses dans la Création, je pense que nous mettons à jour les poussées d’une même onde qui parcourt l’histoire des hommes et provoque aujourd’hui un basculement sans précédent historique à l’échelle monde. Raison pour laquelle j’écoute Emmanuel Todd avec la plus grande attention et murit longuement ce que j’apprends de lui avant de tirer toute conclusion.

        Cet entretien était très riche et comme le dit Delacre en commentaire plus haut : « l y a des jours comme çà, ou on est un peu désespéré d’être absolument d’accord avec des analyses car çà laisse peu de place à l’optimisme…… ». Je ne suis pas « absolument d’accord » avec tout mais j’ai ressenti le même coup de pelle sur le palto à l’écoute de certains de ses mots.

        Reste mon optimisme juvénile qui renait toujours pour me sortir de la mouise et des pensées tristes. « La France, ce pays naguère si riche » comme le disait Attali, objet de tant de convoitises…. L’Occident qui a ouvert et créé la mondialisation se voit aujourd’hui remis en question par ce « monde constitué en reste » (Arkoun) qu’il a dominé et exploité honteusement pendant des siècles, et son berceau, l’Europe de l’Ouest, est désormais prise en étau entre de puissantes mâchoires qui briguent ses richesses accumulées.

        Que lui prédire sinon un temps d’épreuves difficiles dont elle ne sortira pas indemne ? Que lui donner sinon la force de regarder avec lucidité ce qui l’attend et, sur les décombres de sa propre histoire faire naitre un nouvel espoir ? La France est un pays de terroirs et son peuple est à l’image de la vigne, un peuple aux racines profondes qui n’a eu de cesse au cours de l’histoire d’être traversée par les invasions et de broyer dans son terreau ce qui a fini par échouer et se planter là.

        On pourrait croire ce peuple épuisé et essoré, après avoir été saigné à blanc au cours des siècles par les guerres de religion, la folie des rois, les révolutions, les guerres napoléoniennes, les luttes sociales, deux guerres mondiales… et il l’est pour une grande part. Ce qui lui reste de force est tapie, comme gardé en réserve dans l’attente d’un Signal dont les GJ ont eu la prémonition. La France est un avant poste de l’Histoire occidentale. Elle a épuisé les voies de la religion, de fille ainée de l’Eglise elle est devenu championne mondiale de l’athéisme avec la Chine, et elle est en passe aujourd’hui d’épuiser les voies de la quête politique et ce qui la sous-tend, le ressort idéologique. Sa passion de la politique s’est mué en record s de l’absentéisme.

        Le fond est une crise de la représentation, de la figure du « chef ». « Pas de chef, pas de parti, pas de religion, pas de politique! » scandaient les GJ de Bordeaux. OK mais quoi à la place ? Nul doute que ce basculement anticipe un effondrement civilisationnel qui affectera tôt ou tard toutes les nations occidentales, et à plus grande échéance les grands pouvoirs qui lui disputent la première place. Un éclatement des grandes masses politisées, voilà ce qui se prépare sur le terrain géopolitique mondial. Quant à ce qui surgira…

        Qui vivra verra… mais qui oeuvre voit déjà !

        1. Oulala ! un grand bravo pour cette lecture historique de l’axe Franco-Russe et même plus.

          Quelques remarques :
          – D’abord sur l’affaire de la mort de Pouchkine (une histoire de femme et de français, bien évidemment) https://fr.rbth.com/art/histoire/2017/02/10/le-duel-dalexandre-pouchkine-en-cinq-faits_699271
          – Les Gilets Jaunes, ça a été « de la » révolte plus que « de la » révolution. La différence c’est qu’une révolution porte un projet politique, et c’est pour cela que derrière il y a de l’organisation, du chef, du parti etc … La révolte c’est comme une grève pour des revendications uniquement salariales : ça ne questionne pas la vision du monde. En gros « fais ce que tu dois, advienne que pourra ».
          – Mettre en cause la valeur de référence du dollar (valeur uniquement spéculative : Todd a souligné le déficit commercial de l’Amérique) sur le marché mondial semble être un crime impardonnable : Libye, Irak, …
          – Il est possible que la France ait été une avant-garde. Mais là, elle est bien fatiguée et elle se contente de lécher le cul de l’oncle Sam. La fin du temps est proche !
          – l’eschatologie c’est bien, mais ça me laisse un peu rêveur : « laid squat ou logis ? », « laisse Cath’ au logis », « lèche Cath au logis », « laisse Catherine tranquille », « laisse aussi catho tranquille » et ainsi de suite jusqu’à plus rien (ou jusqu’à tout, en fait).

          1. LO !

            J’ai bien ri en égrenant le petit chapelet de jeux de mots dont vous avez gratifié la suite de sons lettrés « et scatologie » 😉 Vous l’aviez évité volontairement celle-là, pour ne pas m’offenser ? Merci de cette délicatesse dont je peux savourer l’épice moi-même.

            Oui, je ne suis pas bégueule, loin s’en faut. Qu’entendais-je par ce mot ? Quelque chose comme le Salut Universel, les fins dernières, la fin des temps et tout cela à la fois, qui sont les mots par lesquels notre civilisation qui bascule, s’est fait au cours des siècles, une idée des forces autres que matérielles à l’oeuvre dans l’Univers y compris sur notre petite terre, et d’une Intention mise dans la Création par une Force qui participe du Vivant, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, et dont l’Univers et plongé au milieu de lui l’homme, est une manifestation.

            Dit autrement, j’emploie ce genre de termes issu de l’univers religieux » pour signifier que je me situe sur un tout autre plan par rapport à une pensée dite « rationnelle », qui nie en bloc ces aspects. Je partage avec la religion l’idée d’une fin des temps, d’une éternité possible pour l’homme grâce à l’activation de la dimension spirituelle de son existence, mais les voies que j’emprunte, le regard que je porte comme le but que je poursuis, diffèrent radicalement des siennes, radicalement, au point que la religion est pour ainsi dire, l’ennemi puisque je vois en elle l’archétype de la prison des siècles dans laquelle l’humanité s’est enfermée elle-même et dont elle doit sortir pour enfin vivre ce à quoi elle est destinée.

            Notre époque est celle d’une transition attendue et annoncée par biens des porteurs de mémoire dont on trouve la trace dans bien des récits et que corrobore et conforte la Révélation d’Arès, qui est ma principale source comme vous le savez. Je ne vais pas rentrer dans tout ce qu’il y aurait à dire à ce sujet. Je ferai juste remarquer deux choses.

            La première c’est que je vois et vis l’aventure humaine à ‘l’intérieur d’un un grand projet qui est celui de la Création dans son ensemble, que je regarde et auquel je participe en créateur moi-même. Pas de création sans liberté, voilà pourquoi je suis si attaché à elle. Et qui dit liberté dit prise de risque. Et qui dit risque… dit aussi risque d’échouer dans ses tentatives et pour Dieu, et donc pour l’homme lui-même, qui incorpore avec sa liberté, le risque de s’anéantir lui-même. Pas d’autre déterminisme dans la Création pour nous autres hommes, que celui de créer notre propre destinée à l’échelle individuelle et de créer notre propre Destin en tant qu’espèce. A nous de choisir ce dans quoi nous voulons nous inscrire, en sachant toutefois qu’une sorte de sur-déterminisme gouverne tout cela, mais n’allons pas trop loin, car nous sommes là en présence d’un phénomène que je ne perçois pour l’heure que sous forme d’une force d’inflexion d’une courbure temporelle qui court après elle-même. Passons…

            L’Histoire, les pays, les nations, les guerres, les ravages, les pillages,… tout ce cloaque dans lequel nous baignons aveuglément n’est fruit que de nos volontés et de nos actes mêmes inconscients, tous nés de l’usage que nous faisons de notre « liberté ». Je partage avec la religion l’idée d’une possible éternité. Le temps et ses conséquences, la maladie et la mort, c’est ce dans quoi nous sommes tombés. La domination qui est occultation de la Liberté qui ne peut vivre que pleinement déployée, est à l’origine de cette chute dans le temps. Le temps c’est c’est « le péché » en somme, c’est le mur que l’homme a monté entre lui et le fond de sa nature, entre lui la Force de l’Univers qui s’est comprimé en lui dans le but d’éclore libre et aimante.

            La liberté humaine et ce que l’homme peut en faire de de bon, de beau et pour ainsi de sublime, je vois l’Univers tout entier lui même tendu vers le but de cette réalisation-là. L’homme libre, amant de la Création, c’est le projet de Dieu en somme. De se fondre dans la liberté humaine dans son Univers et de vivre avec l’homme, dans l’homme. Pour quoi et pourquoi ?

            Pour quoi c’est justement à l’homme d’en décider puisqu’il est lui même l’expression de cette volonté sur ce petit bout de terre. Pourquoi…. La réponse à cette question se trouve dans les pensées de Dieu lui-même. C’est la seule chose qui semblait intéresser Einstein au demeurant. Il pensait que Dieu ne jouait pas aux dés… Je penche pour le contraire, du moins je pense que la Création a pris le risque de la création de l’homme en conscience de la possibilité pour lui d’utiliser sa liberté dans le sens de son propre anéantissement. Mais que c’était là justement le prix à payer pour créer l’homme libre et vivre quelque chose de possiblement divin tourné vers le Bien avec lui.

            Le PARI donc, d’où ma profonde connivence avec Pascal car j’ai compris avec sa Mathématique que la Création et l’Univers tout entier était mu dans son expansion par une dynamique probabiliste et combinatoire. A cette échelle les étoiles dansent, les horizons se courbent et les cieux s’ouvrent. Le terrain de l’Histoire, terreau de notre enfantement ? Le temps dans lequel nous sommes entrés et dont nous perpétuons les cycles indéfiniment sans en sortir.

            Notre époque est d’ouverture et d’espérance en cela que toutes les périodes de crise sont l’occasion d’une remise en jeu possible des forces en présence et notre époque qui voit commutativement se produire la fin de structures mentales et historiques quasi millénaires, religieuses politiques et bientôt intellectuelles, offre les possibilités d’un véritable retournement qui peut s’il est poursuivi, ouvrir une nouvelle ère.

            Poursuivrais-je ? Les GJ en sont un signe annonciateur au plan sociétal La révolution qu’ils ont annoncée n’est pas de celle et celles nées à l’aube de l’ère industrielle qui ont enfanté l’ère de la politique et de ses masses, qui ont gardé des structures religieuses, les chefs et les prêtres et tout ce qui va avec. Voyez le train de vie de ceux qui « représentent le peuple » aujourd’hui ! Elle annonce tout autre chose, mais révolution elle n’en est pas moins en germe, qui mettra peut-être des générations à éclore mais pour celui qui se sent traversé par ces forces à l’oeuvre et qui y participe même modestement, c’est déjà là.

            Ce qui manque le plus à notre monde et aux hommes de notre temps justement, c’est un signe qui leur fasse relever la tête et voir au delà de leur propre existence, et porte leur regard au delà du temps. Notre monde est plombé par l’individualisme et le court-termisme. Je m’efforce autant que faire se peut de diffuser quelque chose comme une vapeur d’aurore dans notre nuit en attendant que se lève le jour dans la tête et le coeur des hommes.

            Merci pour l’article sur Pouchkine. J’ai appris des détails que j’ignorais. A la question « que conseillerez-vous de faire » auquel Todd n’a pas osé répondre, puis je suggérer en toute malice, d’apprendre à lire l’alphabet cyrillique ? Pour lire Pouchkine en russe dans le texte cela va sans dire. Que nul n’entre en Russie s’il n’a pas lu Pouchkine !

            A très bientôt, j’ai du chaud sur les fourneaux et comme je peux pas être au four et au moulin, et que je dois aussi être en boutique (et oui, copier coller et uploader sur YouTube c’est du boulot aussi), faut que je vous laisse si je veux que votre « COM VU A LA TéLé » sorte sur la mienne 😉

            merci pour votre lecture et ces retours. Je les apprécie toujours

          2. C’est du grand art. De plus en plus grand. Je comprends mieux votre « tension » eschatologique. Perso, je n’ai pas l’habitude de ces parages, donc j’observe seulement, pour l’instant.

            Le lien sur l »affaire Pouchkine avec le tableau de la scène, et ce magnifique portrait de Natalia Gontcharova (qui a mis le feu à la baraque), ainsi que la narration factuelle de l’affaire, ne provoque-t-elle pas une émotion, une rêverie, inconnues dans l’espace déconcertant (au début) de l’art contemporain ? (ah lala, je suis trop sentimental bien que je n’en montre aucunement les dehors si j’en crois mon entourage).

          3. Que vous dire sinon merci pour votre retour qui me touche comme m’ont profondément touché ces deux tableaux que vous mentionnez.

            Je vois dans le portrait de Pouchkine tout ce que cet homme incarne de romantisme naissant et d’ouverture à la transcendance dans le langage poétique comme il l’écrit lui même dans le poème intitulé Le Prophète reproduit plus loin. Le romantisme ! Ce grand mouvement, cette lame de fond qui a profondément marqué notre culture et notre histoire puisqu’elle a fait se lever les vagues du sentiment provoquant les débordements qui ont accompagnés les révolutions.

            Quant au portrait aquarellé de son épouse, femme d’une grande noblesse qui fut une beauté moscovite très courtisée en son temps, il irradie de lumière froide et de douce tendresse, ces forces qui animent le coeur de l’âme russe, la nostalgie. Les couleurs blanches et noires évoquent sa pureté d’âme et son veuvage et la figure inachevé d’un cygne, symbole de fidélité, rappelle subtilement son drame.

            Je dois moi aussi être sentimental pour avoir été touché par ces images et par ces vers de Pouchkine traduits par Prosper Mérimée qui ne m’évoquent pas seulement des passages de la Bible (Isaïe) et de la vie du prophète Mouhamad, mais aussi des épreuves traversées. Echo de la chair qui vibrillonne au sons des cors célestes pour se faire corps stellaire, la poésie est une emportée dans les sphères qui ignore toutes les frontières

            Le prophète

            Tourmenté d’une soif spirituelle,
            j’allais errant dans un sombre désert,
            et un séraphin à six ailes m’apparut
            à la croisée d’un sentier.
            De ses doigts légers comme un songe,
            il toucha mes prunelles.
            Mes prunelles s’ouvrirent voyantes
            Comme celles d’un aiglon effarouché.
            Il toucha mes oreilles,
            elles se remplirent
            de bruits et de rumeurs.
            Et je compris l’architecture des cieux
            et le vol des anges au-dessus des monts,
            et la voie des essaims
            d’animaux marins sous les ondes,
            le travail souterrain
            de la plante qui germe.
            Et l’ange, se penchant vers ma bouche,
            m’arracha ma langue pécheresse,
            la diseuse de frivolités et de mensonges,
            et entre mes lèvres glacées
            sa main sanglante
            il mit le dard du sage serpent.
            D’un glaive il fendit ma poitrine
            et en arracha mon cœur palpitant,
            et dans ma poitrine entrouverte
            il enfonça une braise ardente.
            Tel un cadavre,
            j’étais gisant dans le désert,
            Et la voix de Dieu m’appela :
            Lève-toi, prophète,
            vois, écoute et parcourant
            et les mers et les terres,
            Brûle par la Parole
            les cœurs des humains.

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