« L’erreur colossale a été de ne pas miser sur une solution à deux États »

14/10/2023

La principale faiblesse est de se croire invincible. Israël, grande puissance militaire mondiale, vient de l’apprendre tragiquement à ses dépens. Les attaques criminelles menées par le Hamas ayant mené à la mort de plus de 1.200 citoyens israéliens, ne viennent cependant pas de nulle part. Le refus de solutions négociées, la violation permanente des traités internationaux, et plus encore, la marginalisation des vies palestiniennes, ont en grande partie conduit à ce déchaînement de violence aveugle le 7 octobre dernier. L’histoire a montré que ce sentiment de ne pas exister constitue l’un des pires fauteurs de guerre qui soient. Entretien sur QG avec Bertrand Badie, géopolitologue, et grand connaisseur du conflit israélo-palestinien

« Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ». Cette phrase de George Orwell n’est pas sans évoquer tristement le traitement médiatique de l’offensive effroyable du Hamas, samedi 7 octobre, qui a conduit à la mort de plus de 1.200 Israéliens, contrastant avec la longue indifférence générale à l’égard des victimes palestiniennes, récemment comparées à des « animaux humains » par l’actuel ministre de la défense israélien, Yovan Galant, en charge de l’opération à Gaza. Pour QG, le géopolitologue Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po, souligne combien ces attaques odieuses du Hamas constituent une nouvelle phase d’une guerre qui dure depuis 75 ans. Pour lui, le gouvernement israélien, en empêchant sans cesse l’application de la solution à deux États, a nourri « une immense rage et une violence aveugle » côté palestinien, dont les civils, israéliens comme palestiniens, paient aujourd’hui le prix fort. Interview par Jonathan Baudoin

Bertrand Badie est géopolitologue et professeur émérite à Sciences Po

QG : En quoi les attaques du Hamas sur Israël le 7 octobre dernier sont-elles inédites dans ce conflit israélo-palestinien qui dure depuis 1948 ?

Bertrand Badie : Il y a une part d’inédit, mais aussi une part de reconduction d’un passé qui n’en finit pas. Ce qui est inédit, ce sont deux éléments qui ont immédiatement touché l’opinion publique israélienne et internationale. D’abord, la démonstration, soudaine et douloureuse, que les rapports de force ne sont plus déterminants. Pour Israël, c’est un choc très grand parce que la politique de « statu quo évolutif », glissant progressivement vers l’annexion des territoires occupés semblait garantie par un rapport de force tellement favorable à Israël que rien ne semblait pouvoir la contrarier. Le fait que des bandes armées puissent entrer dans le territoire israélien le 7 octobre dernier, faire fi d’un mur qui était considéré comme infranchissable, déjouer des services de renseignement tenus pour tout à fait exceptionnels dans leurs performances, mettre à l’épreuve un gouvernement qui se présentait comme le plus sécuritaire de l’histoire d’Israël, sont autant d’éléments qui montrent que, décidément, la puissance est impuissante, y compris au Proche-Orient. On savait ce genre de chose depuis les guerres de décolonisation, des guerres comme celle du Viêt-Nam ou celles – au pluriel – d’Afghanistan, ou dans le Sahel. Mais on pensait qu’Israël serait une exception. Ça ne l’est plus !

Le deuxième élément inédit tient à la confirmation que les acteurs proactifs au Proche-Orient ne sont pas des États, mais des organisations, dont certaines sont tenues pour terroristes par la communauté internationale, et qui s’excluent des mœurs étatiques traditionnelles. C’est une rupture avec la première phase de conflit, qui était marquée par les quatre grands conflits israélo-arabes – 1948, 1956, 1967, 1973 –, qui opposaient des États. Voilà qui va rendre le traitement de la guerre et d’éventuelles négociations encore plus difficiles parce que personne ne sait, à ce jour, comment faire la guerre à des organisations non-étatiques, ni négocier avec certaines d’entre elles qui sont considérées comme terroristes.

Mais tout ceci ne doit pas cacher l’essentiel. Ce conflit a 75 ans d’âge. Ce simple fait suffit pour se convaincre définitivement que ce n’est pas tant une rupture par rapport au passé qu’une incapacité de parvenir au traitement du mal qui est à l’origine de cette guerre. C’est davantage dans une continuité que nul n’a le courage d’assumer qu’il faut trouver les racines d’une violence qui, samedi dernier, a tourné à la rage : quand un problème n’est plus traité, et n’est même plus considéré par les uns et les autres, on arrive à ce genre de situation odieuse.

« Ce conflit a 75 ans d’âge. Ce simple fait suffit pour se convaincre définitivement qu’il y a une incapacité de parvenir au traitement du mal qui est à l’origine de cette guerre »

QG : Peut-on dire que le gouvernement et les services de renseignement israéliens ont été totalement pris au dépourvu ?

On nous dit, par exemple, que les services égyptiens avaient informé le gouvernement israélien des risques d’une attaque de cette nature. Est-ce vrai ? Je ne suis pas en mesure de répondre, mais je dirais que, même si c’est vrai, on peut s’interroger sur les raisons pour lesquelles cet avertissement n’a pas été pris au sérieux par le gouvernement israélien. Et on en revient à l’idée centrale d’une dévalorisation de l’adversaire, d’une confiance en soi excessive, d’un certain mépris pour le peuple palestinien et ses organisations, dont on ne pouvait pas imaginer avant le 7 octobre qu’elles pouvaient lancer une attaque d’une telle ampleur. On met ainsi le doigt sur la principale faiblesse qui est de se croire invincible. La croyance en l’invincibilité engendre chez celui qui en est porteur une assurance qui, inévitablement, se retourne contre lui. On connaît cela en Europe depuis les guerres de décolonisation.

QG : Cette offensive du Hamas, depuis la bande de Gaza, n’est-elle pas également un aveu d’impuissance définitif de la part de Mahmoud Abbas et du Fatah ?

Je crois que l’Autorité palestinienne a vécu, avec ces événements, un nouveau degré de descente aux enfers. On voit comment Abbas est impuissant, totalement passif, ne disposant d’aucun levier, ne serait-ce que pour faire pression sur le Hamas et les autres organisations combattantes. On voit, par ailleurs, à quel point il est peu considéré par les différentes parties, qui le laissent hors-jeu et qui se préoccupent plus de ce qui se dit à Beyrouth, à Damas, ou dans les capitales des puissances du Nord, que de ce qu’on pense à Ramallah. D’autre part, cette descente aux enfers a été amorcée depuis un bon bout de temps. Cela fait plus de 15 ans que cette Autorité n’a plus de légitimité. C’est un échec grave dans la mesure où l’existence d’une Autorité palestinienne, aussi faible soit-elle, était un élément de l’équilibre antérieurement pensé et qui pouvait contribuer à faire durer le provisoire. Aujourd’hui, alors qu’on constate que cette Autorité palestinienne n’est plus considérée, ce statu quo post-Oslo, qui était destiné à voiler l’absence totale de débouché des accords d’Oslo, tend à disparaître et à affaiblir la position israélienne.

« On voit comment Mahmoud Abbas est impuissant, totalement passif, ne disposant d’aucun levier, ne serait-ce que pour faire pression sur le Hamas »

QG : Au vu des réactions médiatico-politiques, notamment en France, à ces attaques du Hamas et aux crimes perpétrés par ce dernier, peut-on constater que la vie des Palestiniens est moins considérée que la vie des Israéliens ?

C’est, hélas, très clair. C’est peut-être l’une des causes profondes de ce comportement de rage et de violence aveugle qui a ensanglanté la fin de la semaine dernière. On voit bien, dans le traitement médiatique, la différence qui est faite entre des souffrances israéliennes réelles, encore plus depuis les événements de samedi dernier, et les souffrances palestiniennes, anonymisées et présentées comme des fatalités. D’un côté, on interviewe des proches de personnes qui ont été assassinées ou prises en otage. Alors que, côté gazaoui, les morts sont anonymes, les images sont pauvres, peu nombreuses.

L’autre gigantesque différence, c’est que la mort des Palestiniens est un phénomène récurrent, dont personne ne parle, dont aucune chancellerie ne s’empare. Lorsque Shireen Abu-Akleh a été assassinée [journaliste américano-palestinienne tuée par une balle de l’armée israélienne le 11 mai 2022 à Jénine, NDLR], les différents gouvernements occidentaux sont restés totalement muets. Tout ceci est compris, perçu par la population palestinienne. De même que cette population voit quel prix on donne, à juste titre, aux sacrifices de vies en Ukraine et à quel point les vies sacrifiées en Palestine, que ce soit à Gaza, à Jérusalem-Est, ou en Cisjordanie, ne sont que marginalement considérées. L’histoire a montré que ce sentiment de ne pas exister, de ne pas avoir de prix, constitue, dans un monde d’extrême visibilité, l’un des facteurs les plus belligènes qui soient.

QG : Peut-on dire que Benjamin Netanyahu et l’extrême-droite israélienne ont privilégié un renforcement du Hamas depuis la fondation de cette organisation en 1987, afin d’empêcher l’application de la solution à deux États, écrite noir sur blanc dans plusieurs résolutions des Nations unies depuis plusieurs décennies ?

C’est ce qui se dit et c’est très difficile à vérifier empiriquement. Mais c’est sûr que la création du Hamas a fait partie de cette stratégie d’endiguement de la puissance de l’Autorité palestinienne et d’une légitimité naissante, autour du charisme de Yasser Arafat, d’un processus électoral qui allait s’amorcer. Maintenant, il y a aussi plus décisif. La naissance du Hamas, comme celle du Hezbollah au Liban, sont aussi liées directement aux refus récurrents de prendre en compte les droits des Palestiniens. Tout ceci a construit une histoire de la radicalisation, dont le Hamas, le Hezbollah, le Jihad islamique, et d’autres encore, sont le résultat effrayant. L’erreur a été colossale de ne pas miser sur une solution négociée, une solution à deux États quand elle était encore réalisable et d’avoir ainsi créé les conditions de violence illimitée que l’on connaît aujourd’hui.

« La naissance du Hamas est aussi liée directement aux refus récurrents de prendre en compte les droits des Palestiniens »

QG : Ces derniers mois, l’opposition de gauche en Israël avait mobilisé massivement face à la réforme judiciaire, proposée par la coalition gouvernementale de Netanyahu. Est-ce que l’offensive du Hamas va faciliter, au bout du compte, cette réforme contestée et ainsi rendre service au premier ministre israélien ?

Il est tout à fait évident que cette grave crise du système politique israélien, qui est même devenue une crise de la société israélienne, a été un point de départ favorable pour le Hamas dans sa stratégie de contre-offensive et dans le déclenchement des violences. Peut-être même que si le système de renseignement a failli, c’est que l’attention était détournée vers des questions qui n’étaient pas vitales pour la sécurité d’Israël, mais qui semblaient l’être pour le gouvernement de Netanyahu. Maintenant, est-ce que cette réforme va atteindre son terme grâce à cette attaque ? Difficile à dire. On ne sait pas encore l’ampleur de l’attaque israélienne contre Gaza. Il est sûr que, quelle que soit la formule, elle sera difficile, longue et coûteuse : est-ce que Netanyahu pourra, cyniquement, aller jusqu’au bout de cette réforme dans un contexte de violence et d’insécurité aussi manifestes ? On peut se poser la question.

QG : Est-ce que ce nouvel épisode de la guerre israélo-palestinienne tend à renforcer une polarité Nord/Sud, avec des pays du Nord plutôt pro-israéliens et des pays du Sud plutôt propalestiniens ?

C’est un élément très intéressant qu’il faut suivre attentivement. Le réflexe campiste occidental a fortement fonctionné, et même plus fortement que par rapport à l’Ukraine. Sur la question ukrainienne, le bloc a su faire preuve d’unité, même si on voit quelques divergences, quelques nuances, des États baltes jusqu’à l’Espagne, en passant par la Hongrie. Sur la situation présente au Proche-Orient, les Occidentaux, sous la houlette des États-Unis, ont fait immédiatement bloc. À quelques exceptions près, le soutien absolu d’Israël provient du seul monde occidental. Dans le contexte actuel, certains vont s’en emparer pour simplifier les choses et montrer qu’il y a toujours cette dynamique de l’hégémonie occidentale qui veut se distinguer du reste pour dominer le monde.

D’un certain point de vue, cela va donc renforcer la tendance des pays du Sud de se retrouver dans la cause palestinienne. Pour l’instant, ce n’est pas très marqué. D’abord, il est difficile de réagir spontanément en approuvant une attaque très meurtrière, inhumaine et d’une violence inégalée. D’autre part, on voit qu’à l’intérieur du « Sud global », il y a des nuances très fortes. Et ce, d’autant plus que depuis de longues années, Israël investit beaucoup auprès d’États africains pour gagner leur soutien. Ce qui les rend silencieux dans cette affaire.  Enfin, certains grands du Sud global, comme l’Inde, sont réputés proches d’Israël et l’ont confirmé.

Benyamin Netanyahou et sa femme aux côtés du premier ministre indien, Narendra Modi, à New Delhi. 2018

Il reste que l’on voit, peu à peu, se profiler ce Sud global autour de certains leaders tels le Brésil et l’Afrique du Sud, qui sont très proches historiquement de la Palestine. On voit le monde arabe, même des pays qui ont signé les accords d’Abraham [traités de paix entre Israël, Bahreïn et les Émirats Arabes Unis en 2020, NDLR], rester prudents ou exprimer un soutien à la cause palestinienne. Et surtout, on voit comment cette cause palestinienne rencontre les principes du Sud global : la volonté de se distinguer du camp occidental, le désir d’emblématiser la cause palestinienne comme étant celle de l’émancipation face à des tutelles jugées injustes, une aspiration à s’inscrire dans une histoire de la décolonisation.

Il reste deux inconnues. La première est le poids des opinions publiques dans les pays du Sud, en particulier dans les pays arabes. Cette opinion, que l’on sait favorable à la Palestine, malgré les transactions passées par leurs gouvernements, va-t-elle s’exprimer jusqu’à contraindre des États comme le Maroc, qui avaient signé des accords de paix avec Israël ? La deuxième inconnue concerne deux acteurs importants des BRICS que sont la Russie et la Chine. La Russie ne fait pas partie du Sud, mais elle a un jeu extraordinairement complexe depuis l’effondrement de l’Union soviétique. Elle s’est beaucoup rapprochée d’Israël et ne veut pas compromettre ses liens avec Tel Aviv. Elle laisse Israël bombarder les positions du Hezbollah et de l’Iran en Syrie. Cela m’étonnerait que Vladimir Poutine veuille renoncer à tous ces acquis. La Chine, potentiel leader du Sud global, qui a horreur des conflits surtout ceux qu’elle ne contrôle pas, qui est la seule des puissances à gagner des points en ce moment au Moyen-Orient, alors que toutes les autres en perdent, pourrait un jour tenter quelque chose. Et peut-être alors cristalliser le positionnement du Sud global de manière originale. Pour l’instant, on ne sait pas. C’est quelque chose à suivre, qui est intéressant, et qui, de toute façon, va faire que, dans cette tragédie, le Sud global est en voie de s’affirmer.

Propos recueillis par Jonathan Baudoin

Bertrand Badie est géopolitologue, professeur émérite à Sciences Po. Il est l’auteur, entre autres, de : Pour une approche subjective des relations internationales (Odile Jacob, 2023) ; Les Puissances mondialisées. Repenser la sécurité internationale (Odile Jacob, 2021) ; Quand le Sud réinvente le monde. Essai sur la puissance de la faiblesse (La Découverte, 2018) ; Le Temps des humiliés. Pathologie des relations internationales (Odile Jacob, 2014) ; La Diplomatie de connivence (La Découverte, 2011).

Image d’ouverture : Gaza, août 2022. Mohammed Ibrahim

16 Commentaire(s)

  1. La « solution à deux États » est un leurre destiné à faire accepter l’existence d’Israël en Palestine..

    Comme disait Yasser Arafat en 1974 : « Si les Occidentaux ont un complexe de culpabilité avec le génocide des Juifs, ils n’avaient qu’à leur donner la Bavière ! » !

    1. Au Texas, peut-être, pour le climat … disons tempéré ! mais en Bavière ? vengeance certes, mais aussi mauvais souvenir ! ils se seraient demandés si c’est du lard ou du cochon ?.
      Chaud, vraiment trop chaud !
      Il avait un humour juif, Arafat.
      Ce qui prouve qu’ils ont peut-être les mêmes racines …

  2. L’obscurité règne sur l’Étoile
    À l’endroit même du point aveugle.
    L’attente est interminable
    Aucune perspective n’écarte la tragédie de l’oubli
    À l’angle, l’absence, à l’intersection des droites, s’incarne dans la violence des mensonges

    L’excuse de la géopolitique
    Poursuit la guerre

    Vue sous l’angle de la barbarie, aucune parole d’espoir ou de lumière ne change le destin des angles Maures.
    Le massacre des palestiniens se poursuit dans la cruauté de l’indifférence …,

    1. Afin qu’il n’y ait pas d’ambigüité, faites-vous partie de l’équipe de QG qui jusqu’à maintenant a su se tenir à l’écart des commentaires sauf pour des « légitimes » raisons techniques ou de modérations (rares) ?

      QG a le droit d’avoir une position officielle bien heureusement (j’imagine mal AL et les salariés sans position), position qui pilote sa planification essentiellement. Mais faut-il qu’il (QG) prenne part et partie dans les commentaires compris comme un lieu de débats « contradictoires » offerts aux adhérents ?
      C’est une simple question.

      La forme poétique est plutôt intéressante (c’est rare -sauf Aerik qui a pris le large). La question des angles y est très présente ce qui n’est pas clair pour moi ! Et d’autres aspects restent aussi un peu obscurs. Par contre j’ai parfaitement saisi les deux vers mis en exergue concernant la géopolitique et ne suis pas d’accord avec vous (vous vous en doutez bien n’est-ce pas) ! Par exemple, la solution, des deux Etats, que je défens car elle fait l’unanimité y compris à l’ONU, est super sur le papier ! Mais c’est le rôle des spécialistes en géopolitique d’évaluer la faisabilité/pertinence de deux Etats (Nations) contigus avec une capitale commune divisée en deux : je ne me sens pas compétent pour apprécier cela; je pense seulement que ce n’est pas évident ! seuls les connaisseurs fins des cultures réciproques des belligérants, ainsi que les belligérants eux-mêmes peuvent se prononcer.

    1. Certes la vengeance ou punition collective n’est pas la solution.
      Mais cette position de « contre-attaque » pose tout de même problème ! est-ce qu’il faut comprendre que « contre-attaque » et vous considérez que le Hamas a eu raison de ne pas faire ce genre de tract à ses voisins avant d’aller les massacrer ?

      1. je ne sais pas comment vous avez lu l’article de contre attaque, mais visiblement les mots n’ont pas le même sens pour moi. Je ne pense pas que ce soit mon manque de culture. Provocation de votre part ??? Après m’avoir traité d’anti communiste primaire maintenant vous insinuez que je suis un barbu délirant, certes j’ai une barbe mais sous mon turban çà respire le bon air. Faute de moyens je ne renouvelle pas mon abonnement et aussi car je trouve que QG tourne en rond et avoir affaire à des censeurs de votre acabit me fatigue. Bonne route Monsieur Jailavérité mais surtout ne changez rien à votre fonctionnement ce sont des gens comme vous qui ont découragé bien des militants et on voit le résultat , de toute façon les gueux de mon genre ne comprennent rien à rien c’est bien connu

        1. Nulle provocation de ma part : il est évident que vous parliez (de façon réprobatrice) de la diplomatie d’Israël avec son tract de sommation …. et non pas de la diplomatie de « contre-attaque » !
          Faire des « sommations » avant assaut (cad prévenir de l’imminence de l’assaut) fait partie des règles plutôt intéressantes (je le dis comme ça) de la belligérance où sont impliqués des civils ! La convention de Genève en parle. Cette convention prévoit des protections particulières pour les femmes, enfants, vieillards, pour des raisons évidentes.

          1. faire des sommations alors que les civils n’ont nulle part ou aller c’est ce que dit contre attaque, pas plus, et relisez bien votre commentaire car vous me mettez bien dans le lot car vous écrivez :  » est ce qu’il faut comprendre que contre attaque et VOUS … » Je veux bien que nous ne parlons pas le même langage mais les abonnés de QG en lisant entièrement l’article de contre attaque (c’est à dire en ne s’arrêtant pas uniquement au titre) et votre commentaire se feront peut être les mêmes réflexions que moi.

          2. Pour donner un autre éclairage à ma position : le Hamas, dans ses menées terroristes, ne fait jamais qu’adopter, que copier, une position historique traditionnelle du terrorisme américain. Par exemple :

            1- larguer inutilement, et sans sommation, deux bombes atomiques sur deux villes japonaises (non militarisées) alors que la guerre contre le Japon était d’ores et déjà quasi gagnée par l’Union Soviétique (https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_sovi%C3%A9to-japonaise_(1945) et les révolutionnaires chinois sur les fronts militaires Est de la Russie et de la Chine ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxi%C3%A8me_front_uni_chinois ).
            L’Amérique est ainsi parvenue à convaincre le monde que c’est elle qui a vaincu le Japon.

            2- détruire quasi complètement (et sans sommation) la ville allemande de Dresde (https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardement_de_Dresde) alors que la guerre contre l’Allemagne était d’ores et déjà gagnée par l’Union Soviétique. (https://www.youtube.com/watch?v=Bq7Qr08X4AA)
            L’Amérique a ainsi convaincu le monde que c’est elle qui a vaincu l’Allemagne.

            Le sens de l’opportunité communicationnelle de l’Amérique est vraiment remarquable. Elle est prête à massacrer, par millions et sans sommation, des civils, pour se donner le beau rôle. L’Amérique c’est l’ami … approximatif, férocité garantie dans les affaires. Pas de doute, colporteuse de l’idéologie du mérite, elle mérite vraiment de dominer le monde.

        2. Je rajoute que terrorisme et cruauté sont quasi génétiques chez l’anglo-saxon (« génétique » au sens figuré de « social », « culturel » ou plutôt « politico-idéologique »).

          Toujours accompagnée par une religion « accommodante » (calvinisme des frères pèlerins) qui recouvre et cache une religion politique sous-jacente -celle de l’argent, de l’individualisme, de la loi du plus fort- elle a perpétré le génocide des amérindiens. Certes les amérindiens n’étaient pas que des civils puisque dans leur mode de vie tribal, tout civil était aussi militaire.

          Mais ça ne change rien à la religion du « profitable » des conquérants anglo-saxons : « tuons-les tous, c’est notre intérêt » : japonais, allemands, amérindiens et malheureusement bien d’autres à venir.

          « Profiteurs de tous les pays, unissons-nous ! » c’est leur cri de guerre !

          Leur « liberté », c’est la liberté du fort au faible. L’égalité, la fraternité sont ici illusoires. D’ailleurs ils ne les revendiquent pas ! La France devrait être le premier ennemi de l’Amérique. Mais en France, c’est l’extrême-droite économico-sociale qui gouverne ; la macronie ; la « filleule » du … « parrain » Américain.

  3. Je ne suis pas du tout spécialiste de géopolitique, ni de relations internationales. Aussi, bien que comprenant parfaitement les propos de mr Badie ici –mais sans en mesurer exactement la pertinence- je vais me contenter de gloser sur quelques paroles et quelques « titres » de ses publications. Je sais que l’heure est dramatique, et n’est donc pas « à la plaisanterie » ; mais l’évolution des publications de mr Badie m’a interpelé, car on peut leur donner un sens ! Sens de l’impuissance ?

    Mr Badie est l’auteur, entre autres, de :
    – Pour une approche subjective des relations internationales (Odile Jacob, 2023) ;
    – Les Puissances mondialisées. Repenser la sécurité internationale (Odile Jacob, 2021) ;
    – Quand le Sud réinvente le monde. Essai sur la puissance de la faiblesse (La Découverte, 2018)
    – Le Temps des humiliés. Pathologie des relations internationales (Odile Jacob, 2014)
    – La Diplomatie de connivence (La Découverte, 2011).

    Partant du constat (en 2011) d’une diplomatie de connivence
    «  La Diplomatie de connivence (La Découverte, 2011) »

    mr Badie finit par conclure à une pathologie générale des relations internationales au détriments des pays (ou peuples ?) humiliés
    « Le Temps des humiliés. Pathologie des relations internationales (Odile Jacob, 2014) ».

    L’humiliation concernant apparemment plutôt les faibles et humiliés -(le Sud)- celui-ci finit par réinventer le monde, et ce dans une nouvelle dialectique du maître et de l’esclave, cad du faible et du fort
    « Quand le Sud réinvente le monde. Essai sur la puissance de la faiblesse (La Découverte, 2018) ».

    Mais malheureusement, la puissance du faible ne marche pas aussi bien qu’on l’attendait, car on découvre que le « sud » et le « non-sud » forment, en fait, un bloc mondialisé, une totalité internationale dont il faut repenser … totalement et autrement la sécurité
    « Les Puissances mondialisées. Repenser la sécurité internationale (Odile Jacob, 2021) »

    et là, boum, on constate que toutes ces approches objectivistes doivent être abandonnées au profit d’un subjectivisme coupablement délaissé jusqu’ici
    « Pour une approche subjective des relations internationales (Odile Jacob, 2023) ».

    et là, c’est sûr, ça va marcher : on va prendre en compte la subjectivité des peuples et des individus !

    Ouais, mais ça se présente mal, car mr Badie déclare dans cet interview
    « On voit comment Mahmoud Abbas est impuissant, totalement passif, ne disposant d’aucun levier, ne serait-ce que pour faire pression sur le Hamas ».

    Les leviers, la pression, c’est pas tellement subjectif ça !
    La matérialité du réel sera toujours un défi à l’esprit humain !!!! même les meilleures têtes n’y arrivent pas.

Laisser un commentaire