« Le gouvernement Netanyahu s’est jeté exactement là où l’attendait le Hamas »

19/01/2024

Après 100 jours de frappes israéliennes indiscriminées sur la bande de Gaza, faisant essentiellement des victimes « collatérales », Guillaume Ancel, ancien militaire et essayiste, livre à QG sa vision complète de la situation. À ses yeux l’intention génocidaire n’est pas encore prouvée. Mais le bilan s’élève déjà selon lui à plus de 35.000 morts palestiniens, et il s’agit bien d’un carnage à huis clos dont les conséquences seront très lourdes, y compris au sein de la société israélienne. Quand on cessera de lâcher des tonnes d’explosifs sur un enclos où se retrouvent piégés 90% de civils, viendra le temps terrible des explications pour Israël. Entretien à lire sur QG

Plus de 100 jours après le démarrage de la réponse israélienne à l’attaque du Hamas du 7 octobre dernier, la situation semble s’enliser et le massacre se perpétue dans la bande de Gaza. Au point d’être possiblement dans une situation « génocidaire », comme l’estime l’Afrique du Sud dans le procès qu’elle a intenté contre Israël devant la Cour internationale de justice. L’ancien officier Guillaume Ancel, ayant vécu le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, estime quant à lui que cette accusation « n’est pas étayée », en dépit du fait qu’il y a bien plus de morts encore, selon lui, que ceux annoncés par le Hamas, et du fait que certains ministres israéliens voudraient en effet mettre en oeuvre une déportation des gazaouis. Et pourraient dans ce cas, se voir accuser de crime contre l’humanité. Interview par Jonathan Baudoin pour QG

Guillaume Ancel est ancien militaire et fondateur du blog nepassubir.fr. Il est notamment l’auteur de: « Un casque bleu chez les Khmers rouges » (Les Belles Lettres, 2021) et « Rwanda, la fin du silence » (Les Belles Lettres, 2018)

QG : A quoi a servi la tournée diplomatique au Moyen-Orient d’Antony Blinken, secrétaire d’État américain, notamment concernant l’opération militaire menée par Israël dans la bande de Gaza ?

Guillaume Ancel : Le secrétaire d’État américain a fait une tournée qui est cruciale. Il a préparé une attaque ciblée contre les Houthis au Yémen, qui s’est déroulée dans la nuit du 11 au 12 janvier dernier. Il a voulu faire exactement l’inverse de la méthode du gouvernement Netanyahu. Il s’est assuré que cela ne crée pas de débordement régional. Cette nuit-là, quand des navires américains et britanniques ont lancé des frappes sur les sites de lancement Houthis au Yémen contre le trafic maritime dans la mer Rouge, les Saoudiens, les Qataris et les Égyptiens étaient informés de ce qui allait se passer et Blinken a réussi à former une sorte de coalition anti-Iran. Ce qui est un tour de force de sa part parce que, autant l’offensive israélienne a divisé ces différents pays, autant le fait que les Houthis, qui sont instrumentalisés par l’Iran, essayent de perturber le trafic international, les a rassemblés.

Blinken a créé une forme de consensus sur le sujet et je suis persuadé que ces frappes seront un succès en termes d’effet. Cela revient à dire aux Houthis : « Ça suffit. Vous avez été trop loin, et si vous continuez, vous vous exposez à des frappes de destruction ». C’est aussi un message pour le Hezbollah libanais, piloté par l’Iran : « Regardez bien ce que je sais faire si jamais vous avez la tentation de déclencher une guerre d’invasion contre Israël ». C’est enfin un message pour le gouvernement Netanyahu, pour leur dire : « Quand on est exposé à des frappes terroristes, voilà comment il faut procéder ». On fait des frappes ciblées. On ne fait pas 500 morts, mais une dizaine, essentiellement des militaires. On cible un objectif.

Le secrétaire d’État Antony Blinken (à gauche) et Benyamin Netanyahu en Israël lors de la tournée diplomatique de Blinken au Moyen-Orient, janvier 2023. / Photo : Ron Przysucha

Je pense qu’il a passé aussi du temps avec le gouvernement Netanyahu pour les convaincre de sortir de l’impasse dans laquelle ils se sont enfermés avec leur offensive dans la bande de Gaza, qui est exactement le miroir inversé de ce qu’ont fait les Américains en mer Rouge. C’est-à-dire des frappes indiscriminées, qui font essentiellement des victimes « collatérales » et qui, au bout de trois mois, sont devenues un carnage à huis clos.

Peut-on penser que le pouvoir israélien a pour objectif de raser la bande de Gaza ? Et ce, quitte à sacrifier les otages encore présents sur place ?

Il y a une accusation très lourde qui pèse contre le gouvernement Netanyahu, c’est l’intention génocidaire. Les Sud-africains la portent devant la Cour internationale de justice. Pour moi, elle n’est pas étayée dans la mesure où les Israéliens ont les moyens de raser la bande de Gaza, mais ce n’est pas le choix qu’ils ont fait. Et cela même si dans le Nord de Gaza, les deux tiers des immeubles ont été détruits, un chiffre considérable. Ce qui est constitutif d’un génocide, et malheureusement j’en ai traversé trois, au Cambodge, au Rwanda et à Srebrenica dans les Balkans, c’est quand on s’attaque à un peuple en tant que tel. Là, ce n’est pas le cas.

Par contre, quel est l’avenir de la bande de Gaza, dans le cadre de leur offensive ? C’est une discussion qui commence à peine, avec la tournée d’Antony Blinken. On est, quelque part, dans une solution à trouver entre trois termes. Il y a d’une part les ministres d’extrême-droite du gouvernement Netanyahu [Bezalel Smotrich ministre des Finances et Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, NDLR], qui parlent de coloniser Gaza et d’expulser la population. Il y a la position de Benjamin Netanyahu qui est très ambigüe. Le 25 décembre, il a déclaré devant ses supporters du Likoud : « On va faire en sorte que la population de Gaza soit la plus réduite possible ». Qu’entend-il au juste par là ? C’est assez inquiétant. Et de l’autre côté du balancier, il y a le projet mis sur la table par le ministre de la Défense Yoav Gallant, qui est plutôt sur : « Israël n’a pas sa place sur la bande de Gaza ». Dans son esprit, une coalition internationale, menée par les États-Unis, doit garantir à Israël que la bande de Gaza ne développe plus de menace contre le territoire israélien et il faudra trouver une forme de gouvernance qui interdise le retour du Hamas ou le développement d’une menace sur la bande de Gaza. La discussion a lieu entre ces trois aspects, sachant que Netanyahu est un peu au milieu. Je pense que la communauté internationale a un rôle très fort à jouer pour imposer une solution acceptable qui garantisse, en particulier, un avenir pour le peuple palestinien, afin que les Palestiniens n’aient pas pour seul avenir de préparer leur vengeance contre Israël. Et Israël ne peut pas espérer une paix durable si la Palestine n’est pas dans une situation de paix et de prospérité durables.

Pancarte « Merci à l’Afrique du Sud » brandie par une militante lors de la manifestation pour un cessez-le-feu à Paris, 13 janvier 2024. Photo : Serge D’Ignazio

Dans un billet de blog, vous indiquez que le nombre de victimes de l’opération militaire israélienne oscille entre 25.000 et 35.000. Soit davantage que les estimations fournies par le Hamas. Quels sont les éléments qui vous permettent de donner une telle fourchette ?

Aujourd’hui, on a largement dépassé les 30.000 morts dans la bande de Gaza. Je m’appuie sur un élément technique qu’on appelle le « Bomb damage assessment » dans l’artillerie. On fait une estimation sur l’importance des bombardements. C’est-à-dire les munitions utilisées, la fréquence et les cibles. Or là on est en plus sur un camp de réfugiés surpeuplé, car la bande de Gaza est un immense camp de prisonniers à ciel ouvert avec 2,4 millions de personnes sur 300 km². Par conséquent, quand on balance entre 100 et 400 fois par jour soit des bombes de 250 kg, faites pour détruire un immeuble de trois étages, soit une volée d’obus d’artillerie capables de détruire la moitié d’un stade de foot, on fait forcément des milliers de morts. Compte tenu de l’importance des bombardements, je dis en effet qu’aujourd’hui, à Gaza, on a largement dépassé les 30.000 morts.

Ce qui est étonnant, c’est que les chiffres de l’état civil du Hamas sur la bande de Gaza arrivent à peu près vers ce bilan-là. Ils annoncent 23.000 morts et 8.000 disparus. Ces derniers, on ne les retrouvera pas. Ils ne peuvent pas s’être échappés de la bande de Gaza, qui est assiégée par l’armée israélienne. En réalité, ils comptent 31.000 morts, les disparus devant être intégrés à ce chiffre. Quand la guerre sera terminée, qu’on commencera à déblayer ces milliers d’immeubles détruits durant cette offensive, on trouvera, malheureusement, encore plus de morts. Des gens qui n’ont pas été déclarés par leurs proches car leurs proches ont disparu avec eux. Je dirais plutôt qu’on est entre 30.000 et 35.000 morts, fourchette basse.

Estimez-vous que le pouvoir israélien a réellement l’intention de déporter les réfugiés gazaouis vers des pays comme la République démocratique du Congo, ainsi que cela a était débattu ces derniers temps ?

Pour moi, cela n’a aucun sens. Mais ce que disent en général les extrémistes n’a aucun sens, si ce n’est d’essayer de monter les uns contre les autres. Il faut quand même rappeler qu’il y a 2,4 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza. On n’organise pas leur déportation vers un pays comme le Congo qui, au passage, est surpeuplé. Si on parle des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, je n’imagine pas du tout le Congo accueillir autant de personnes. Ce n’est pas réalisable.

Par contre, on voit bien la volonté affichée de dire aux Palestiniens : « Vous devez partir, dès que possible ». Ils jouent un jeu particulièrement vicieux qui consiste à convaincre les Palestiniens qu’ils ne pourront pas vivre en paix dans la bande de Gaza. Et quelque part, ce qu’espèrent ces extrémistes, c’est que les Palestiniens fassent d’eux-mêmes ce choix, de profiter de la première occasion pour partir en Égypte. Mais l’Égypte a déjà annoncé qu’elle ne souhaitait pas accueillir 2,4 millions de Palestiniens et surtout pas le Hamas. On voit bien la volonté affichée de montrer aux Palestiniens qu’ils n’ont pas d’avenir sur ce territoire-là. C’est une position totalement extrémiste qui n’a pas à être acceptée par la communauté internationale. Il faut se rappeler que c’est l’Union européenne qui va financer une partie de la reconstruction de la bande de Gaza. Il me semblerait normal que l’Union européenne ait de réelles exigences sur le sujet, et notamment que soient écartés les extrémistes du gouvernement israélien.

Des gazaouis marchent sur les décombres de la bande de Gaza, octobre 2023. / Photo : Naaman Omar

Est-ce que cela pourrait renforcer l’accusation de génocide, portée par l’Afrique du Sud auprès de la Cour internationale de justice ?

Si le gouvernement Netanyahu planchait sur un départ des Palestiniens vers l’Afrique ou ailleurs, il y aurait une accusation possible, non pas de génocide, mais de crime contre l’humanité. La déportation est un crime contre l’humanité. À mon sens, ce qu’ont fait ces deux ministres extrémistes, c’est de provoquer la société israélienne et l’opinion internationale pour dire « regardez jusqu’où on peut aller ». Je n’imagine pas le gouvernement israélien accepter cela, quel qu’il soit.

Peut-on imaginer que des soldats israéliens apporteront un témoignage critique envers l’opération menée dans la bande de Gaza, à l’instar de votre propre témoignage critique envers l’opération Turquoise menée au Rwanda au moment du génocide des Tutsis en 1994 ?

Les Israéliens sont, très clairement, dans un état de sidération. Ils ont fait l’objet d’une attaque bestiale du Hamas le 7 octobre. 1.200 morts, des conditions atroces, des violences totalement inutiles, barbares, qui ont été filmées pour bien les montrer à tout le monde et choquer. Ce que voulait le Hamas, et cela a été dit par le New York Times, c’est instaurer un état de guerre permanent avec Israël. Ce qui est dramatique, c’est que le gouvernement Netanyahu s’est jeté exactement là où l’attendait le Hamas. C’est-à-dire une opération dévastatrice contre la bande de Gaza qui ferait essentiellement des pertes civiles. Tout le monde est remué, même aux États-Unis, même dans la communauté juive américaine. Quand on voit des photos d’enfants ou de familles qui sont complètement dévastés, on voit bien qu’il ne s’agit pas de membres du Hamas ou de menaces pour Israël. Le côté disproportionné de cette riposte fait que les opinions se renversent contre Israël.

L’armée israélienne, aujourd’hui, avec 400.000 hommes dans l’opération, est une armée de mobilisés. Ce ne sont pas des professionnels. Donc, ces jeunes gens, femmes et hommes, font les choses parce qu’ils sont dans le feu de l’action. On leur a monté la tête pour leur dire que s’ils ne faisaient pas ça, c’est tout Israël qui était menacé. Quand ça va s’arrêter, va arriver le temps terrible des explications. Et là, bien sûr qu’il y aura des soldats et des soldates qui vont dire « est-ce que c’est normal qu’on ait tué ou torturé des gens qui étaient des aides-soignants, des personnels de la Croix rouge internationale ? Est-ce normal qu’on ait tiré sur des hôpitaux ? Est-ce normal de flinguer des journalistes alors qu’on les voyait dans nos optiques ? » Je pense que ce sera très dur pour Israël d’assumer de telles pertes, déjà 30.000 morts et trois à quatre fois plus de blessés. Cela veut dire qu’aujourd’hui, on est autour de 150.000 morts et blessés sur la bande de Gaza. C’est l’équivalent d’une grande ville qui a été dévastée par cette offensive. Et pour 90% d’entre eux, ce sont des civils.

Les attaques menées par des rebelles Houthis yéménites sur les bords de la mer Rouge portent-elles un risque d’embrasement au Moyen-Orient ? Quelles en seraient les conséquences, notamment au niveau économique ?

Les attaques des rebelles Houthis au Yémen contre le trafic maritime empruntant la mer Rouge, allant rejoindre le canal de Suez, qui représente 12% du commerce international, sont extrêmement graves. Pourquoi ? C’est un trafic civil et les compagnies maritimes ont besoin d’assurance. Les compagnies d’assurance sont extrêmement réticentes au moindre risque. Si on leur dit qu’il y a des attaques au drone, au navire pirate, ou avec des drones sous-marins parce que les rebelles Houthis en sont équipés, ou qu’ils lâchent des mines dans le détroit, les compagnies d’assurance vont tout faire pour dissuader les compagnies maritimes de passer par là. Dans ce cas, elles seront obligées de faire le tour de l’Afrique par le Cap de Bonne-espérance. Les compagnies maritimes doublent, voire triplent, le prix de leurs transports. Ce sont des points d’inflation pour nos économies.

Capture d’écran d’une attaque au drone des Houthis yéménites contre des navires commerciaux dans la mer Rouge

On se souvient qu’au début de la guerre en Ukraine, toutes nos sociétés ont été très impactées par l’augmentation des prix des céréales, et qu’on voit les prix augmenter beaucoup plus vite que nos salaires. Quand on voit cette inflation qui revient, on se dit que les gens qui sont moins fortunés vont terriblement souffrir, même dans les sociétés les plus prospères et on verra un décrochage entre le revenu et le niveau de prix. Cela a un impact considérable. On peut toujours envoyer, comme l’ont fait les Américains, un groupe naval, des navires néerlandais, italiens, français dans la mer Rouge. Mais on ne peut pas protéger le trafic maritime face à des attaques terroristes. Il y a trop de risques à trop d’endroits différents pour garantir au trafic maritime qu’il n’y ait plus de risque. Est-ce qu’une compagnie maritime peut se permettre de faire passer un bateau, avec un équipage à l’intérieur, et prendre le risque qu’il entrave le trafic dans la mer Rouge ou qu’il mette en danger l’équipage ? Non, ils ne le feront pas.

C’est la raison pour laquelle ce risque est utilisé par l’Iran. Les Houthis sont incapables de mener des attaques de ce genre tout seuls. Ils n’ont pas assez d’armements, ni de moyens pour repérer à plus de 10 km des navires pour leur tirer dessus. Ils ont besoin des renseignements de l’Iran. Ils attaquent. Ce qu’ils veulent, c’est perturber l’ordre mondial pour que tout le monde réagisse contre Israël et sa guerre. Ce qui est assez choquant, c’est que si on regarde bien, il y a un axe qui s’est organisé autour de Vladimir Poutine en Russie, qui est le principal bénéficiaire du conflit en Israël. L’Iran, dont on imagine bien que la principale production est la malfaisance aujourd’hui, cherchant à garder son pouvoir en dépit des oppositions internes. Il est probable que l’attaque du 7 octobre ait été préparée par le Hamas pendant au moins un an, avec la complicité de l’Iran et sans doute aussi avec un rôle de la Russie de Poutine.

Propos recueillis par Jonathan Baudoin

Image d’ouverture : Pancarte brandie lors de la manifestation pour un cessez-le-feu à Paris, 13 janvier 2024 . Photo: Serge D’Ignazio

Guillaume Ancel est un ancien militaire, ayant servi au Cambodge, au Rwanda, en Bosnie-Herzégovine. Il tient le blog nepassubir.fr. Il est l’auteur de: Un casque bleu chez les Khmers rouges (Les Belles Lettres, 2021) ; Rwanda, la fin du silence (Les Belles Lettres, 2018) ; Vent glacial sur Sarajevo (Les Belles Lettres, 2017) ; Vents sombres sur le lac Kivu (The Book Edition, 2014)

2 Commentaire(s)

  1. c’est une blague cet article.
    J’ai sursauté à trois reprises:

    – 1) « Ce qui est constitutif d’un génocide, et malheureusement j’en ai traversé trois, au Cambodge, au Rwanda et à Srebrenica dans les Balkans, c’est quand on s’attaque à un peuple en tant que tel. Là, ce n’est pas le cas. »

    Si, c’est le cas, Israël s’attaque aux palestiniens en tant que palestiniens.

    – 2) « Le secrétaire d’État américain a fait une tournée qui est cruciale. Il a préparé une attaque ciblée contre les Houthis au Yémen, qui s’est déroulée dans la nuit du 11 au 12 janvier dernier. Il a voulu faire exactement l’inverse de la méthode du gouvernement Netanyahu. Il s’est assuré que cela ne crée pas de débordement régional. Cette nuit-là, quand des navires américains et britanniques ont lancé des frappes sur les sites de lancement Houthis au Yémen contre le trafic maritime dans la mer Rouge, les Saoudiens, les Qataris et les Égyptiens étaient informés de ce qui allait se passer et Blinken a réussi à former une sorte de coalition anti-Iran.  »

    ben si un débordement régional a été crée. Par l’attaque du Yémen justement. Ce Ancel commet un contre-sens: les Etats-Unis ne viennent pas calmer le jeu, ils viennent donner un coup de main à Israel en surenchérisant sur le Yémen, alors que Israel veut attaquer le Liban.
    La solution est simple: Israel se retire de Gaza, et les Houthis cessent les attaques en Mer Rouge.

    Et apothéose:

    -3)  » Ce qui est assez choquant, c’est que si on regarde bien, il y a un axe qui s’est organisé autour de Vladimir Poutine en Russie, qui est le principal bénéficiaire du conflit en Israël. L’Iran, dont on imagine bien que la principale production est la malfaisance aujourd’hui, cherchant à garder son pouvoir en dépit des oppositions internes. Il est probable que l’attaque du 7 octobre ait été préparée par le Hamas pendant au moins un an, avec la complicité de l’Iran et sans doute aussi avec un rôle de la Russie de Poutine. »

    reductio ad Poutinam…. et l’Iran qui ne produit que de la malfaisance. Epoustouflant. Le Moyen-Orient est défoncé par des guerres américaines majeurs et une partie du Maghreb (Libye), Israël mène un ethnicide à feux lent depuis 2000, et c’est I’Iran qui produit de la malfaisance.
    Ancel lui produit de la connerie.

    Les Houthis veulent « perturber l’ordre mondial « . Tilt! « ordre mondial » …. « communauté internationale » … etc

    Ce genre d’article c’est peut-être pour celà que QG perçoit 100.000€ de subvention de la part du régime de Macron ?

  2. Vent d’ouest, toute !

    Dans cet « A lire », Mr Ancel tient des propos vraiment très impertinents : il s’agit pour lui de dénoncer tous les méchants, ou plutôt toutes les méchancetés des uns et des autres, dans ce conflit d’apparence transversale cad qui n’oppose pas explicitement et directement l’Est et l’Ouest (Russie versus Amérique). Son image d’impartialité et d’humanité ainsi construite, il peut conclure, en juge rigoureux, à la culpabilité finale de … Poutine le tyran, dans ce conflit ! Waouh ! Eh bin mon colon, ça s’appelle de la stratégie militaire extrêmement subtile ! Militaire un jour, militaire toujours ! Et toujours aux ordres ! L’armée serait-elle un think-tank  rémunèrant des retraités influenceurs ? Philosophie politique dans un char d’assaut ?

    Lors de la présentation d’un de ses autres ouvrages (« vent glacial sur Sarajevo » https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251446769/vent-glacial-sur-sarajevo ) sur le plateau de Médiapart (média anti-communiste, gardien de la morale sociétale), il explique en introduction qu’il a écrit ce livre qui accable la Serbie « à destination des gens qui veulent se faire leur propre opinion sur le sujet » !!! leur propre opinion ????!!!! Vraiment ? Le « vent glacial » ne serait-il pas selon lui le vent qui vient de Sibérie (simple anagramme de Serbie)  ?

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