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« Comment reprendre le pouvoir » Avec François Boulo et François Bégaudeau

Émission du 30/06/2025

Le pouvoir n’exécute même plus le résultat des urnes: il décide seul, dans une logique de plus en plus autocratique. Le vote devient un simulacre, nourrissant un sentiment d’impuissance civique. Le néolibéralisme, socle idéologique d’une Union européenne en déclin, a accentué les inégalités, provoqué la désindustrialisation et subordonné les États aux logiques du capital.

Les médias, en renonçant à leur rôle critique, favorisent la dépolitisation, tandis que l’oubli des trahisons passées progresse. Le discours technocratique prétend que l’économie ou le droit seraient trop complexes pour le peuple, l’excluant du débat démocratique. Face à cela, abstention, défiance et vote d’extrême-droite traduisent une profonde crise de représentation.

L’enjeu est de reconstruire une souveraineté populaire et d’assumer un projet de rupture sociale clair, y compris en direction des classes dominées qui votent aujourd’hui pour le RN. Une exigence qui implique de dépasser les postures morales, de parler franchement des sujets sensibles, et de redonner au peuple le contrôle.

Pour en parler, Aude Lancelin et François Bégaudeau ont reçu le lundi 30 juin sur QG, François Boulo, figure nationale des Gilets jaunes, partisan du Frexit, ex-avocat pour le tout dernier épisode de L’Explication de la saison !

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9 Commentaire(s)

  1. .
    Plutôt pas mal cette « Explication » entre deux qui peuvent s’entendre ( cf le commentaire de Gary Maël qui synthétise bien leurs correspondances, en lien avec leur histoire politique personnelle. )
    J’ai relevé en vrac :
    « Une chambre à soi », là où on vit, lit, écrit, pense, indispensable …
    « Les trois François », Boulo, Bégaudeau, Ruffin, ça vous fait un programme ? Mi-tour mi-bourg, mi-chèvre mi-chou, mi-figue mi-raisin… 😉
    À ces trois-là j’ajoute mon préféré même s’il n’est plus là, c’est François 1er, Pape, qui sut parler juste, jusqu’à la veille de sa mort, d’où le rapport que j’ai fait en écoutant Bégaudeau avec « les marchands ( du temple) ».

    Si on série les thèmes selon Boulo, on a le Frexit ( moins mis en avant ), le RN à conquérir, sachant qu’ avec sa pulsion « fondamentalement » ( un adverbe très Bégaudesque 🙂 ), raciste, on n’est pas près de l’amarrer à la gauche puisqu’il s’ancre à l’extrême-droite, et embarque dans sa soute : l’immigration comme problème ( ce qui pose quand même problème ).
    « L’islamophobie » qui est omniprésente dans les médias CNw, etc. et dans les têtes non voilées ( pour prendre une image en vue ).

    Le sujet « Palestine » ( Bégaudeau dit « la tragédie » mais ça ne suffit pas ), que mettent en avant les Fi ( « guerre et déshonneur » ?, parce que ce serait électoralement vendeur, certainement pas ! ) donnerait, à mon sens, un bon modèle de ce qui peut se court-circuiter et dessiner un (no)futur, car enfin, tous ces racistes qui considèrent que Gaza peut crever, – mais si par hypothèse, il/elle ne crève pas, en tout cas pas totalement, mais est refoulé..e hors de sa terre ?
    Que ferai-je si j’étais comme le dit Badiou « prolétaire nomade » gazaoui, hé bien je viendrais demander du travail et du pain chez, par exemple, les Français droits-de-l’hommiste ( comme disent les réacs bon teint ), et le probléme de l’islamo-haine en sortirait renforcé, alors qu’une Palestine reconstruite et reconnue donnerait envie à ses ressortissants de continuer d’exister sur leur terre… chantée par ses poètes morts et vivants. https://youtu.be/luZ6cXv6RXU?si=eWWxJRgeQuFzLcUr
    C’est d’ailleurs vrai de bien des lieux inhospitaliers ( pour raisons climatiques, de guerre et/ou de survie ) sur terre…

    p.-s. deux questions indiscrètes (?)
    – Le bras gauche de FB a retrouvé toute sa mobilité et symétrie parfaite avec le droit, mais d’où cet accident ?
    – FB ex-avocat en droit du travail, quel métier exerce-t-il désormais ?

    Bonne vacances à QG, et à la rentrée ! ( même s’il risque bien de se passer des choses ailleurs que sur les plages dans l’été 🙂 .
    .

    1. .
      En commençant, l’été, par vous soutenir Aude Lancelin, vous ( et notre média en ligne QG ), qui subissez sur Facebook la censure de votre compte, due aux assauts de « chiens de garde » malveillants issus de la « macronie » « en même temps » que « du « printemps républicain », comme le rappelle opportunément Barbara Stiegler sur X ( où j’ai lu l’alerte ).

      Tenez-nous au courant, – par un canal ou un autre -, des suites de cette ténébreuse affaire…
      .

      1. Merci pour votre mot et votre soutien. Pour information: je n’ai toujours pas récupéré mon compte Facebook Personnel. Situation qui impacte également le compte Professionnel de QG, dont je suis administratrice. La situation est en « cours d’examen » par Meta, qui a promis de revenir vers moi. Je vous tiendrai au courant. Hauts les coeurs. Aude

  2. J’aime beaucoup François Boulo, il est encore plus « matérialiste » que Bégaudeau. Peut-être que le fait qu’il soit passé de la droite à la gauche par l’épreuve du réel est signe de grande honnêteté intellectuelle : son égo ne repose pas sur ses opinions, c’est ça qui le rend pragmatique ou matérialiste. Bégaudeau défend depuis toujours avec brio son matérialisme marxiste, mais comme il vient d’une famille communiste, ce sont les idée, paradoxalement, qui l’ont amené au matérialisme, avant l’expérience. Le chemin de pensée n’est pas le même, et ça se ressent. Par exemple, Boulo est marrant : il utilise en effet un vocabulaire de droite, ou de centre droit, enfin, du milieu dont il vient, quoi, et c’est magnifique car par ce chemin, il arrive à des conclusions très socialistes, redistributives et solidaires. C’est ça qui est beau : quand l’honnêteté intellectuelle t’amène à faire le constat de la nécessité d’une société moins inégalitaire, par l’observation du réel, par l’expérience du réel, même, au contact des GJ, dans son cas. J’aime bien Bégaudeau, mais lorsqu’il tique sur le vocabulaire (ça lui arrive souvent), ce que je vois c’est un réflexe idéologique, parce que tout son corps et toute son âme sont imprégnées de sa culture familiale et de son milieu. C’est aussi ce qui le rebute dans le fait d’aborder des « sujets de droite » comme l’immigration et l’insécurité. Moi j’aime que Boulo n’ait pas peur de s’y frotter, parce que oui, il pourrait y avoir des réponses humanistes à ces questions, s’y l’on osait y aller (mais souvent on n’y va pas car on ne veut pas se salir les mains avec des « sujets de droite », et moi je postule qu’il n’y a pas de sujets de droite, il n’y a que des sujets tout court). Et je ne veux pas faire de mauvais procès à QG, qui est l’un des seuls (si ce n’est le seul) médias de gauche à ne pas avoir peur d’aborder tous les sujets, ce qui lui vaut quelques commentaires acerbes parfois du type « QG a des relents de conservatismes, bla bla bla ». Heureusement qu’Aude a la peau dure et ne s’en émeut pas. Bégaudeau a fait des progrès ces derniers temps d’ailleurs : il est moins attaché à la préservation de la pureté de la gauche. C’est bien, il devient de plus en plus matérialiste et je pense qu’il va bientôt y arriver totalement car on voit bien qu’il a entendu et digéré certaines critiques constructives à ce sujet. C’est pas évident de voir en soi ce qu’on reproche aux autres. Donc chapeau. En tout cas, j’avoue, Boulo et Bégaudeau (les deux François B.) sont en effet très complémentaires : un beau duo ! J’attends la liste 😉

  3. Ne jamais parler de la question de la sécurité -en lien avec les mafias (oui, racisées!!) et leurs trafics qui explosent partout jusque dans les villes moyennes- est une grave erreur à gauche, que vous perpétuez avec François Bégaudeau, en faisant comme si le sujet n’existait pas dans la vie concrète des gens, comme si leur « ressenti » n’était qu’un « sentiment »… Là vous refusez de voir une réalité qui s’est pourtant installée avec évidence partout!
    Qui sait? Ce serait peut-être une opportunité de retrouver une écoute populaire qui se tourne de plus en plus vers l’extrême droite, puisque la gauche est strictement aphone là dessus jusqu’à présent?
    J’habite Saint-Etienne…

  4. On appellera cet épisode « le déconstructeur déconstruit ». C’est à François Boulo qu’on doit cet inopiné et savoureux exercice. Merci camarade GJ de nous garder les pieds sur . . nos ronds-points. Merci de t’être prêté ici au jeu de la déconstruction des confortables exigences de l’anarchisme désenchanté qui avoue entrevoir – à regret bien entendu – le « moment totalitaire » comme possible, voire nécessaire pour devenir rédempteur. Merci encore d’avoir participé aux Universités de la République Souveraine : « Au NON de la France ». Dis-nous Aude, y a-t-on entendu quelques uns des prochains invités de . . l’Explication ? A suivre . .

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