11 Commentaire(s)

1. .
   Beaucoup a été dit sur le fil et de belle manière, sur quoi par conséquent, je ne reviendrai pas, et il est vrai que le débat était de haute qualité, grâce à l’invité, grâce aux relances parfaitement appropriées pour donner les directions du débat, de A. Lancelin, et grâce à Bégaudeau qui y excella ! 🙂

   Je ré-appuie sur ce qu’on ne peut pas faire l’économie de citer l’islamophobie ( ou ses équivalents : arabophobie, algérianophobie et la haine qui va avec, racisme ), dans un livre sur l’antiracisme, tant il est évident qu’on en voit et les foyers, ex ) le + cruel actuel, Gaza où la « persistance d’un tropisme colonial » est aveuglante, et les effets en France : racisme redoublé sur les chaines dédiées, type Cnews ( mais pas que ), partis qui font l’impasse ( parce que ce n’est pas vendeur électoralement… ) sur le sujet, débats qui oublient où se passe le déni d’humanité et qui oublient les vivants et les morts dont l’existence est niée. 
   Quant aux pseudo-journalistes à peau noire et masque blanc, ils son traitres à toute histoire qui les inclueraient, tant ils veulent être du côté du manche pourvu qu’on tape sur qui ils détestent par haine de soi ( miroir ) et avidité pour l’or et le pouvoir.
   J’ajoute que Bouvet « l’Islam comme sujet numéro 1 » et le Printemps républicain, c’est non.

   Mais pour l’érudit et aimable,- car il l’est -, Boucaud-Victoire, si même il veut ne s’appuyer que sur l’histoire, là, récente, on lui rappellera avec Bégaudeau, que le « racisme institutionnel », ça existe !, ( et le « racisme anti-blanc », OQTF ou pas, n’est qu’un épiphénomène, à mon sens, aussi ), pour preuve Michel Zecker victime d’une chasse au noir ( là, dans une vidéo de soutien à l’enfant Nahel, autre victime qu’on déplore, tué par un policier ) https://youtu.be/hUQpya8TQx4?si=OS7FUIwZNN6DEUXg

   Que K B-V estime que classe passe avant race, dans sa réflexion politique, que le capitalisme fait monter la question raciale pour mieux l’instrumentaliser à ses fins, est juste mais n’empêche pas que les deux sont mêlés, tel Franz Fanon, tel les Black Panthers heureusement cités, et d’autres, le démontrent … 

   Je ne pense pas que le PIR produise un effet zéro, et il m’arrive assez souvent de suivre des émissions de PDH. Je pense que ça nourrit les réseaux, la réflexion et finalement les gens qui les suivent directement ou indirectement. Je trouve aussi que le terme « racisés » est parfaitement pertinent.

   Pour l’Histoire + ancienne, + longue,
   Je pense, des années 70 évoquées, à https://youtu.be/hzBGcP5B-Pk?si=WxLWVJd0Z8Q5A6v1J
   Je trouve intéressant que Boucaud-Victoire ait cité le Zapatisme https://fr.wikipedia.org/wiki/Viva_Zapata_!

   Qu’il mette l’accent sur le « faire ensemble » me semble aussi approprié sous peine de rester dans le domaine des idées, ou des seuls symboles. Reste à savoir, à nouveau, – car on se le demande toujours -, comment …

   Et finir par L’Internationale, chant splendide ( inclus « les damnés de la terre » que je trouve, comme K B-V, idéal ) auquel les présents se rallient me va 🙂 :

   https://youtu.be/Ykln5iQqw1E?si=0bb3qQaxmBaJzu1K

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2. Très bon débat : Bégaudeau est redoutable, car il ne laisse rien passer et n’a aucune retenue pour vous cuisiner jusqu’au bout. Je serais à la fois terrifiée et ravie d’être face à lui pour une interview un jour. Je pense qu’il ne perçoit pas sa propre agressivité dans la communication, ce qui est le reflet d’une habitude de communication acquise depuis très longtemps, et face à quelqu’un comme ça, c’est un plus d’être soi-même aussi naturellement agressif, ce qui n’est pas du tout le cas de Kevin. En fait c’est le cas de peu de monde, car Bégaudeau l’est particulièrement (agressif). Et je ne dis pas que c’est un défaut, tant que ça reste verbal (quoi que ?). Mais passons. Il se trouve que ce mode de communication fonctionne bien à l’écoute lorsqu’il a un peu d’amitié pour la personne avec qui il converse. C’est un désastre lorsque la personne en face est un adversaire pur et dur. Donc là, ça fonctionne bien et l’on arrive à suivre des raisonnements clairs.

   Si j’ai bien compris, la thèse de Kevin Boucaud-Victoire, est que la lutte des classes prime sur la lutte des races, et Bégaudeau est d’accord avec lui sur ce point. Donc ce que lui reproche Bégaudeau, c’est (comme souvent) des problèmes de sémantique qu’il aurait empruntée à la droite. Donc finalement, ça concerne plus le verbe que la réalité tangible. N’est-ce pas ironique, lorsqu’on connaît le matérialisme de ce cher François ? En fait, c’est vrai, il l’a coincé plusieurs fois à partager des opinions de droite, comme le fait que les OQTF qui commettent des crimes, bah c’est relou. Bon. Moi à la place de Kevin, à la question de quelle est la réponse de gauche au problème des crimes commis pas les OQTF, j’aurais sans doute répondu « je ne sais pas, il faudrait que j’y réfléchisse, mais je n’ai pas l’intension de détourner le regard et je veux pouvoir observer un problème, tenter de le comprendre, être là, comme l’a fait QG, ne pas déserter parce que ça ne m’arrange pas, parce que ça pourrait être récupéré par la droite, etc ». Ce qu’il ne veux pas comprendre, Bégaudeau, c’est que lorsque la gauche ferme les yeux ou nie un problème, ça laisse la place pour qu’un autre camp s’en empare, et c’est une stratégie étrange (et perdante), de ne pas proposer un discours de gauche sur ce genre d’événement, qui pourrait contre-balancer celui de droite. J’entends le fait que tout ça ce sont des mots, de la communication, du verbe. Or ces mots ont un effet sur le réel. Ils façonnent l’imaginaire collectif, ils créent des projections. Et l’on peut penser que tout ça n’est pas réel et préférer ne rien faire, ne pas produire de discours sur ces sujets, rester dans sa tour d’ivoire à chier sur Cnews qui dit n’importe quoi pendant que soi, on ne se salit pas les manches à s’exprimer sur le sujet, à la fin le résultat est que la seule parole entendue c’est celle de Praud qui dit que c’est plus possible tous ces Islamistes qui trucident nos enfants. Et en face : l’écho. Le discours produit des choses, agit sur le réel. Ce qu’il peut se passer, aussi, lorsqu’on s’intéresse aux « sujets de droite », comme ce genre de fait divers, c’est d’observer des choses qui ne nous arrangent pas, idéologiquement. Et bizarrement, Bégaudeau qui se dit matérialiste, je le sens un peu réticent à prendre le risque de devoir acquiescer à un truc de droite, s’il s’avérait être vrai, après observation.

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3. Notre François est toujours aussi brillant quand il n’est pas en difficulté. Nos deux interlocuteurs jouent dans la même cour, théorique, trop théorique ! En la matière, théoriser est terriblement réducteur, par saturation. Alors notre François de reprendre son souffle en « revenant au réel » . . hmm . . tout en demeurant dans cette réalité bavarde et narcissique qui ne se raconte qu’elle-même à elle-même. Badiou aurait été là, il aurait interrompu la ronde du tranchant d’un de ses axiomes : « l’Archipel n’est pas, mais il y a de l’archipel » (distinguant le A majuscule du minuscule). Et tout aurait été dit ! Ou plutôt, tout aurait été relancé . . pour peut-être s’Expliquer. Une prochaine fois ?

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   1. .
      Je salue le retour de Badiou dans l’analyse. 😉
      .

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4. Bonjour,
   Merci de nourrir mon esprit avec ces échanges passionnants et enrichissants. FB toujours et encore à la hauteur , piquant , d’une précision chirurgicale , j’adore !!!
   J’espere que d’autres débats de cette qualité suivront
   Un soutien total et joyeux anniversaire

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5. Bonjour tout le monde,

   Je suis plutôt content de ce debat et particulièrement satisfait des interventions de François Begaudeau (comme d’hab’). A son appui sur le racisme anti-blanc : il n’y a pas de déni de l’antiracisme politique qui arrive à dire en même temps que tout le monde est raciste, que tout le monde a des biais racistes, et qu’il n’y a pas de racisme structurel anti-blanc. Et c’est leur grand mérite que de discerner un racisme édenté et le racisme armé de toutes les structures oppressives de l’Etat et du capitalisme qui sont l’un et l’autre modialisés. Rien a voir donc.
   Bien à vous,
   JB

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   1. J’en suis là de l’entretien, que je trouve de haute volée avec un intervenant intéressant qui maîtrise son sujet, et Bégaudeau, brillant dans ce genre de configuration. Or il me vient un exemple précis de racisme anti-blanc structurel dans un pays voisin : le Royaume-Uni. Il vient d’éclater une affaire tragique de trafic humain relevant du proxénétisme en bande organisée : l’affaire des « grooming-gangs ». Il s’agit de gangs de Pakistanais qui ont pendant plus de 30 ans exploité de très jeunes adolescentes blanches issues de classes sociales populaires, souvent très sinistrées, qu’ils ont droguées puis prostituées. La police n’a pas agi pour plusieurs raisons, notamment la peur d’être traitée de raciste en tant qu’institution et le mépris de classe profond dont pâtissaient ces jeunes victimes (« elles sont comme ça, c’est leur choix », etc). Il y a donc eu dans cet exemple un choix délibérer d’une institution entière, de ne pas protéger ces filles, car c’était les victimes blanches de criminels pakistanais. Je suis d’accord pour dire que c’est plus rare, dans ce sens, les discriminations raciales structurelles, mais le réel nous indique que ça peut arriver, puisque c’est arrivé.

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      1. *un choix délibéré (rah, la faute d’accord, j’y crois pas !)

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6. Bégaudeau est très bien aujourd’hui et il pointe ce qui me gêne chez QG: un arrière-fond conservateur.

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   1. QG n’est pas conservateur, mais a parfois des points de convergence avec lui, comme lorsque Marine Le Pen dit qu’il pleut et qu’il se trouve que c’est vrai. C’est impossible de n’avoir aucun point de convergence avec ses adversaires. Je pense qu’en cherchant bien vous en auriez vous-même avec les Nazis.

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7. Une superbe Explication que je vous recommande entre François Bégaudeau et Kévin Boucaud-Victoire autour de l’essai de ce dernier « Mon antiracisme ». Échange passionnant. Lancé le 18 juin 2019, QG Le Media Libre est une réussite, bravo à sa fondatrice Aude Lancelin et la team QG. Joyeux anniversaire à QG ! Je vous embrasse tous !

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