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« Pour qui voteront les Gilets Jaunes ? » – Quartier JauneAvec Anthony Toueilles, Ingrid Levavasseur, Laëtitia Dewalle et Mathilde Imer

Émission du 11/11/2021

À l’aube de la présidentielle 2022, les manifestations des Gilets Jaunes recommencent à s’organiser partout en France. QG a fait le point sur les intentions électorales du mouvement lors d’un grand débat. David Libeskind a reçu Anthony Toueilles, adjoint au maire France Insoumise de Malakoff, Ingrid Levavasseur, ex-Gilet jaune déçue par le mouvement, Laëtitia Dewalle, Gilet jaune et adjointe au maire de Pontoise, et Mathilde Imer, cofondatrice la Primaire populaire

Les insurgés de novembre 2018 se déplaceront-ils des ronds-points aux urnes ? Comment les candidats de gauche peuvent-ils regagner ce soutien populaire? L’extrême-droite sera-t-elle le réceptacle de cette colère ? Tant de questions débattues par nos invités à l’heure où le gouvernement Macron continue de réprimer la voix du peuple avec une violence policière sans précédent.

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10 Commentaire(s)

  1. Bonsoir à tous. Je viens de regarder l’émission et je reste quelque peu sur ma faim, la partie présentation même pertinente de chaque participant occupant pratiquement la moitié du débat.

    Deux réflexions suivantes : le propos de Madame Laëtitia Dewalle sur la notion de capitalisme qui semble croire que l’on peut négocier avec lui « tranquillement » et souligne son propos en arguant qu’un propriétaire de sa maison est un capitaliste. Où as t’on vu qu’être propriétaire de sa maison a une quelconque relation avec le capitalisme. La notion de capitalisme est strictement lié au travail et la subordination d’une personne en l’occurrence l’ouvrier, le salarié, etc… à une autre personne ayant le pouvoir (par la possession des moyens de production par son capital) de lui donner l’accès à ce travail en vue d’une plus-value sur la production de celui-ci afin de grossir son capital . Posséder sa maison ou un bien ne relève en rien du capitalisme. Tous l’enjeux du débat sur le « salaire à vie » ou « allocation universelle » remettrait en cause ce lien fondamental qu’ est le chantage d’aujourd’hui entre celui qui possède l’offre emploi et celui qui s’y soumet.

    Seconde réflexion : l’assistanat primes diverses aumônes gouvernementales parfaitement décrites par les invités ne sauraient remplacer une valorisation massive des petits salaires, pensions ou retraites. Plutôt que d’inventer des usines à gaz pour donner du pouvoir d’achat sous la forme de bon pour l’eau, les énergie, l’alimentation, il serait plus facile d’augmenter les petits salaires et avoir un SMIG décent permettant de vivre sans occulter d’autres solutions comme des politiques publiques de gestion de l’eau et de l’énergie. Augmenter les salaires par un transfert simple de TVA, indépendamment de l’entreprise, le SMIG reste ce qu’il, l’employeur donne une « prime » soumise à cotisations (patronale et salariale) jusqu’à hauteur du salaire décent requis puis déduit de ses déclarations de TVA cette même prime. Il y a effet de cycle, la TVA est restituée aux petits salaires, les cotisations sociales sont augmentées, l’entreprise n’est pas impactées de charges supplémentaires car déduites du reversement de sa TVA vers l’état. Une mesure qui pourrait être transitoire au besoin pour garantir un maintien du pouvoir d’achat, Mesure égalitaire par rapport à cet impôt injuste des classes ouvrières par une redistributions de la TVA collectées, les « riches » n’étant pas concernés, elle laisserai de plus le libre arbitre des gens concernés quant à leur mode d’achat (alimentation, loisir, vacances, voitures etc…)

    Il n’y a rien d’impossible en cela, juste le vouloir.

  2. bonjour à toutes et à tous, je vous demande juste un tout petit effort de quelques secondes histoire de ne pas trop empiéter sur votre précieux temps qui vaut de l’or. Essayez d’imaginer ce que çà implique que de vivre avec 350 euros par mois très exactement 700 euros par mois pour deux personnes ce qui est le cas de notre couple. Essayez d’imaginer ne serait ce que une demi seconde ce qui reste une fois payé l’eau, le gaz, l’électricité, le téléphone et l’essence car habitant en zone de montagne sans bagnole impossible de se déplacer. Alors oui les « assistés » en ont marre d’être systématiquement montrés du doigts alors que nous sommes mille fois plus compétents que n’importe Sinistre du budget de la santé et autres. Il est fort intéressant de voir que tous nos Dépités de la République se votent des salaires colossaux (j’ai bien dit TOUS) et admettent que l’on peut vivre avec 350 balle par mois. Vous pouvez blablater tout ce que vous voulez, relire Marx, Lénine ou De Gaulle nous ne voterons car les pauvres ont très bien compris et ce depuis fort longtemps que toutes et tous en avez strictement rien à foutre de nous puisque de toute façon vous êtes totalement incapable de comprendre se que signifie vivre avec pratiquement rien par mois., et comme en plus les pauvres ne votent pas alors qu’ils crèvent mais en silence car il ne faut pas perturber la fête. Pour conclure un simple abonnement à QG représente un réel effort, salut à vous les révolutionnaires de tout poil et j’espère que peut être un jour vous vous pencherez un peu sur le gouffre qui nous sépare

  3. Je ne suis pas d’accord avec le fait qu’on ne doit plus parler de droite ou de gauche car ce n’est pas parce que les socialistes ont tout oublié du socialisme qu’on n’a pas le droit de parler en tant que personne de gauche. Désolée mais je ne me considérerai jamais comme quelqu’un ni de droite ni de gauche, sans étiquette ! Il suffit de connaître l’histoire pour savoir quelle est la famille politique qui aide les personnes qui n’ont pas eu des parents aisés ! Certes, Hollande a trahi les gens de la gauche mais la gauche existe et est bien ancrée grâce au passé.
    Sans étiquette, c’est un tremplin pour accéder au pouvoir tout en cachant sa sensibilité car les politiques l’ont bien compris qu’il y a de l’absentéisme, c’est de la stratégie et c’est une belle arnaque.
    Fière d’être de gauche.

  4. Mme Dewalle n’avait pas l’air de savoir que les revendications des gilets jaunes étaient déjà dans le programme LFI en 2017… Elle pense avec des gens de droite et la droite n’a jamais été du côté des démunis…. Ok elle a un caractère très fort… Une lionne signe astro ??? Très autoritaire ce qui l’a amené à la Mairie, assez agressive… Ce qui est choquant, ,c’est qu’elle pense par le bas : Elle est jalouse des pauvres plutôt que des riches !!!!
    Anthony est une belle personne et son parcours est logique.
    Tant qu’à Mme Levasseur, elle aurait pu continuer son combat sans être payée et manipulée par BFM… Et non chez les gilets jaunes il n’y a pas que des travailleurs, il y a des chômeurs et des gens au RSA !!!
    Merci à Mathilde pour son intelligence et sa bienveillance.

  5. Oui il faut voter ! Il y a lieu de bien regarder les programmes, vérifier leur crédibilité ( le contenu Complet, les moyens , la couverture sociale visant à l’intérêt commun…) Le système étant ce qu’il est et sera encore en avril 2022 pour la présidentielle (1ère étape pour une rupture possible) le choix ne peut se faire qu’à travers un programme qui convient à l’électeur (trice) et donc sur un des candidats en lice . A mon avis ne pas voter ( présidentielle et … Législatives) serait un contre sens et équivaudrait en tant que « dégoutés [es] » ou autre … laisser la place aux « dégoutants » . Au lieu de voter pour « le moins pire » il s’agira de voter POUR (le meilleur programme complet et crédible) et donc le candidat qui est associé à ce projet identifiable au bloc de rupture …

  6. Heureusement qu’il y avait Mathilde Imer et le militant CGT-LFI. Laëtitia Dewalle est fondamentalement de droite. Ingrid Levavasseur a assurément le droit d’être fatiguée, mais s’abstenir de voter (je ne parle pas d’être élue), c’est laisser le terrain à ceux qui connaissent leurs intérêts et qui, eux, ne renonceront jamais à aucun moyen de pression (et le bulletin de vote en est un parmi d’autres). GJ, encore un effort pour devenir de gauche !

  7. Il fallait le programmer.
    Ca a permis de confirmer des éléments essentiels de la révolte des Gilets Jaunes.
    Le tour de table de présentation était un peu long, mais il a été instructif en ce qui concerne les activités professionnelles des personnes présentes, sauf celle de mme Ilmer qui a surtout présenté son rôle dans la révolte et en particulier l’avancement de son dispositif pour faire émerger des leaders électoraux.

    Ce qui m’a frappé dans cet entretien, c’est l’évidence de la corrélation entre les opinions politiques et la catégorie sociale. On sait que les gilets jaunes regroupent plusieurs classes sociales, toutes insatisfaites car maltraitées par les représentants (LREM) de la classe au pouvoir, la classe des grands capitalistes financiers cosmopolites, classe bien appuyée par la classe des grands capitalistes de clocher, cad capitalistes bien de chez nous (LR).

    – Mme Laetitia, bien appuyée ici par David Libeskind (qui n’a pas été neutre dans cet entretien) a eu un positionnement de « petit bourgeois » grand humaniste chrétien, cad moraliste (ce n’est pas du tout infamant et mme Laetitia a été vraiment excellente dans cet entretien). Tous deux de professions libérales : autoentrepreneur en GRH, et avocat au statut flou chez QG : rappelons que la bourgeoisie se caractérise comme « propriétaire et exploitant de ses propres moyens de production » mais sans salarié (pour être capitaliste il faut rémunérer des salariés et en tirer une plus-value à « capitaliser »).
    – Mme Levavasseur a été salarié, mais a évolué comme prestataire (pigiste ? autoentrepreneur ?) dans un média, ce qui la rapproche de la petite bourgeoisie : donc elle est entre deux eaux. Et son positionnement dans le cours de l’entretien a d’ailleurs été un peu en retrait, en hésitation.
    – Enfin Anthony Toueilles, salarié, qui plus est, syndicaliste et militant LFI (la totale). Positionnement clair, conforme à ses statuts.
    – Mme Elmer s’est peu exprimée en dehors de son dispositif. J’étais initialement convaincu que son dispositif visait à faire obstacle à LFI (je le crois encore) car il était totalement soutenu sinon promu par les pourris de la gauche caviardante (PC, PS, …) : apparemment c’est raté !

    Concernant la petite bourgeoisie, je cite (et joins un lien sur) l’ouvrage de Lénine « L’Etat et la révolution » qui dans un paragraphe décrit bien ce que sont, en fait, les Gilets Jaunes, ainsi que le phénomène d’alliance de circonstances entre classes sociales contre les grands exploiteurs. Pour Lénine, il est clair que le renversement du grand capital ne pourra s’opérer que sous la direction du prolétariat, bien qu’il reconnaisse que la petite bourgeoise peut être exploitée, opprimée et écrasée autant et même plus que le prolétariat par le grand capital.

    Lien sur « l’Etat et la révolution » (https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/08/er00t.htm
    4ième paragraphe de la page 13 du format PDF :
    « La domination de la bourgeoisie ne peut être renversée que par le prolétariat, classe distincte que ses conditions économiques d’existence préparent à ce renversement, et à qui elles offrent la possibilité et la force de l’accomplir. Tandis que la bourgeoisie (ainuage : ici il s’agit de la bourgeoisie capitaliste) fractionne et dissémine la paysannerie et toutes les couches petites-bourgeoises, elle groupe, unit et organise le prolétariat. Étant donné le rôle économique qu’il joue dans la grande production, le prolétariat est seul capable d’être le guide de toutes les masses laborieuses et exploitées que, souvent, la bourgeoisie exploite, opprime et écrase non pas moins, mais plus que les prolétaires, et qui sont incapables d’une lutte indépendante pour leur affranchissement. »

    Par ailleurs, ce document de Lénine pose la question sensible de la disparition (souhaitée par lui) de l’Etat en tant qu’organisation. Son argument s’appuie alternativement sur les écrits de Engels et de Marx. Personnellement, je suis férocement opposé à cette disparition comme perspective révolutionnaire immédiate. D’ailleurs, Lénine présente une argumentation un peu en yoyo dans son texte. La conclusion c’est que l’Etat ne pourra disparaitre « naturellement » qu’après une phase révolutionnaire qui institue la dictature du prolétariat (là, je suis d’accord). D’ailleurs, une fois au pouvoir et jusqu’à sa mort, Lénine et les soviets n’ont nullement supprimé l’Etat soviétique. Et puis à l’époque ils ne connaissaient pas le projet des capitalistes « libertariens » américains actuels, qui eux aussi souhaitent la disparition de l’Etat, car cet Etat se révèle une entrave à leur liberté d’exploiter le monde et ses habitants.

    Pour conclure je soutiens fermement le mouvement GJ, avec ses prolétaires et sa petite bourgeoisie exploitée ; exploitée mais néanmoins tellement timorée vis-à-vis d’un renversement révolutionnaire (elle rêve de devenir grande-bourgeoise et même capitaliste).

  8. La stratégie prônée par Geoffroy de Lagasnerie dans Sortir de Notre Impuissance Politique est à l’œuvre. Mais elle va prendre du temps pour porter ses fruits. Le nombre d’initiatives ici et là est important : media (QG, Le media, mediapart, blast, thinkerview, davduf, RT, etc.), politique (FI depuis 2016, le gouv, la concorde cit., la primaire cit., les GJ rentrant dans les conseils municipaux, les assemblées des assemblées, la CCC, etc.). Sans compter le nombre croissant d’intellectuel.les et d’experts qui prennent position, les livres, ainsi que les artistes, artivistes, notamment dans la BD.

    Mais pour moi il n’y a pas d’alternative gauche-droite. Il n’y a qu’un communisme progressiste, porté par des hommes et femmes politiques, des travailleuses syndiquées, qui nous sortira de la plutocratie. Je ne suis pas sûr que Roussel l’incarne. Les valeurs de droite (méritocratie, favoriser l’entreprise avant le ménage au nom de la compétitivité, propriété lucrative, suppression des impôts de production, toujours au nom de la compétitivité, etc.) appartiennent à une idéologie qui ne peut conduite qu’au fascisme. Des citoyens solidaires mis en concurrence sur des marchés, c’est un oxymore !

    Ruffin n’est pas le cul entre deux chaises. Ruffin est comme Herrou il n’organise rien, il agit. Quand on parle de lui, c’est qu’il a déjà remporté le combat. Il n’as pas d’idéologie. Il est un singleton idéologique. Il ne prétend pas être technicien. Ce sont des instinctifs au plus près du terrain. Le capital se méfie d’eux, il se méfie du GJ spontané, pas du GJ improvisé. Il y a une authenticité qu’on ne peut acquérir malgré toute sa volonté. Il faut les laisser agir. D’ailleurs, le Gilet Jaune génuine n’organise rien d’autre que son déplacement en manif. Celui qui commence à organiser les autres se place au-dessus d’eux. Seul le premier geste est pur, détaché de tout calcul. C’est le geste de Ruffin ou d’Herrou avant qu’on parle d’eux.

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