ENQUÊTE: « Les manifestants contre le pass sanitaire sont ils vraiment les idiots égoïstes que beaucoup décrivent ? » par Geoffrey Pion et Emma Wenckowski

06/09/2021

Alors que la doxa médiatico-politique se déchaîne contre les manifestants anti-pass sanitaire assimilés à des adversaires de la vaccination, à des obscurantistes, ou à des militants d’extrême-droite, deux jeunes chercheurs ont étudié la géographie et la sociologie politique de ces grandes protestations qui ont émaillé l’été. QG publie le résultat souvent étonnant de leur étude, à quelques jours de la grande manifestation du 11 septembre

Le discours d’Emmanuel Macron annonçant subitement le 12 juillet 2021 la mise en place d’un pass sanitaire, obligation vaccinale déguisée, a engendré dès le 17 juillet une mobilisation inédite en cette période de l’année. Non encadrées par les syndicats en vacances, non soutenues par la quasi intégralité des formations politiques représentées à l’Assemblée Nationale, ces manifestations anti-pass sanitaire agrègent depuis lors chaque week-end des centaines de milliers de manifestants à Paris et surtout en province.

Le gouvernement minimise comme à son habitude leur nombre à travers des comptages délibérément sous-estimés par les préfectures, en particulier à Paris. Le traitement médiatique de ce mouvement anti pass sanitaire tourne essentiellement autour des épiphénomènes de violence et de la présence de quelques pancartes politiquement incorrectes, voire offensantes, brandies dans les cortèges. Systématiquement associés depuis ses débuts à un mouvement d’anti-vax, les manifestants sont réduits par la classe médiatico-politique à « des égoïstes », « des incultes », « des nihilistes » quand on ne tombe pas carrément dans l’insulte : « connards », «gros loosers » ou « cloportes ». Ces analyses outrancières et réductrices ne correspondent pas vraiment au calme, à la mesure, au bon sens et aux simples volontés de respect du secret médical et de liberté vaccinale des manifestants.

Systématiquement associés aux « anti-vax », les manifestants anti-Pass sanitaire
sont régulièrement insultés par la classe médiatico-politique

Déplorant le fait de ne disposer pour l’instant du moindre chiffre sur les manifestants à l’exception des enquêtes de l’IFOP sur le soutien aux manifestations [1], une consultation citoyenne a été organisée les samedi 7 et 14 août dans les cortèges de Rouen et de Montpellier [2]. Des données quantitatives auprès de 349 manifestants y ont été collectées ainsi que des interviews qualitatives. Et l’analyse des résultats montre clairement que les français mobilisés contre le pass sanitaire sont issus d’horizons divers mais ont tendance à être plus actifs, plus instruits, mieux informés et plus politisés que la moyenne. La comparaison avec les gilets jaunes étant fréquemment proposée, on montrera que si une certaine congruence demeure, ce mouvement social inédit est plus centralisé dans les préfectures de département et plus « sudiste » que les gilets jaunes.

L’amalgame est systématiquement fait entre sécurité sanitaire et protection de la population, liant forcément les anti-pass à des individus ne se préoccupant pas du groupe, du commun. Cette stratégie entraîne instinctivement une décrédibilisation des manifestants par la doxa médiatico-politique, les assimilant à des non-vaccinés. Or l’enquête montre que 21% des manifestants sont vaccinés ou en cours de vaccination tel David, 56 ans, ne doutant non pas de leur efficacité mais des enjeux qu’il sous-tend : « Moi je ne suis pas anti-vax ! Je suis anti-pass ! Je suis vacciné aujourd’hui mais pour moi la santé n’est pas la question de ce vaccin, il n’y a aucune bienveillance dans l’imposition. J’ai plein de jeunes de mon entourage qui se font vacciner parce qu’ils ont des enfants, ils ne peuvent pas se permettre de perdre leur job, mais ce n’est pas un choix, c’est un couteau sous la gorge. On n’a pas le temps ou le droit de réfléchir. Et puis le pass sanitaire c’est un modèle de ségrégation et de division de la population. Macron fait faire le sale travail aux employeurs, qui n’ont pas envie de faire ce contrôle. »

L’enquête met également en évidence la féminisation des cortèges, dans la suite des gilets jaunes qui recensaient aussi un nombre inédit de femmes militantes. En effet 55% des manifestants sont des femmes, présentes dans ce mode de lutte sociale traditionnellement plutôt masculin. Ceci est dû d’une part à l’importance du personnel soignant, tendanciellement plus féminin, soumis dès mi-août 2021 à l’obligation vaccinale (31% des femmes salariées dans les cortèges y sont d’ores et déjà soumises) et d’autre part à la préoccupation des mères quant à la vaccination des adolescents puis des enfants qui sera discutée à la rentrée de septembre.

60% des manifestants sont des adultes actifs entre 30 et 60 ans dont une part importante d’indépendant, chef d’entreprise, profession libérale ou artisan commerçant (22% des manifestants hommes). Les retraités représentent un peu plus d’un quart des manifestants (27%) alors que l’on recense peu de jeunes de moins de 30 ans et donc d’étudiants. Il semble, assez logiquement au vu de cette période au cœur des vacances d’été, qu’un important roulement s’opère d’une manifestation à l’autre. Deux fois plus de jeunes et de retraités ont par exemple été interrogés le 14 août par rapport au 7 août. Ces personnes témoignent unanimement que l’information est l’enjeu de cette crise comme Stéphane, 46 ans: « Je m’informe essentiellement par des connaissances dans le milieu médical, et je lis des articles de médecins, de chercheurs. Ce n’est pas les télés mainstreams ça c’est sûr ! Enfin je les regarde aussi pour voir l’ampleur des dégâts, de comment les gens perçoivent ce qu’on leur dit à la télé, c’est dramatique, et je me dit que je comprends que les gens suivent comme des moutons, si on écoute que ça. Il n’y a pas de discours opposé, ouvert, de débat, il y a tellement de scientifiques qui alertent et on n’en entend absolument pas parler, ne serait-ce que pour confronter les points de vue. Moi je suis pleins de scientifiques, avec des opinions divergentes, et je me suis fait mon avis. » C’est également ce qu’énonce Sophie, 42 ans, cadre dans le domaine des droits de l’homme : « Je m’informe de mon côté, il faut aller les chercher les informations sinon on ne les a pas. Moi je suis juriste donc je vais lire tous les articles de loi, les décisions du Conseil Constitutionnel, le code du travail, j’ai lu les notices Pfizer. C’est le premier samedi que je suis en manifestation parce que je suis claustrophobe, c’est un gros défi d’être là pour moi aujourd’hui, mais je préférerais mourir pour ce en quoi je crois. »

Répartition en métropole du nombre de manifestants par département, et en % d’inscrits sur les listes électorales

Comme il est possible de le lire ou de le voir dans nombre de reportages ou de plateaux, les manifestants sont d’emblée catalogués en ignares, en gilets jaunes et en complotistes. Au vu des informations quantitatives recueillies dans les cortèges, il semble bien que ce soit l’inverse. En termes de diplômes, 64% des manifestants ont fait des études supérieures (37% disposent d’un BAC+4/5), soit bien plus que la moyenne en France. Les manifestants retraités sont notamment particulièrement diplômés pour leur classe d’âge, de même que les 30-40 ans (52% a un Master). Selon la dernière enquête de l’IFOP sur le soutien au mouvement anti-pass, 87% des diplômés du supérieur se déclaraient vaccinés et 66% favorables au pass sanitaire[3]. Nous aurions donc parmi cette frange la plus diplômée de la population, qui forme le gros des cadres et professions intermédiaires, à la fois les plus vaccinés, les plus favorables au pass sanitaire mais aussi la majorité des manifestants anti-pass sanitaire. Parmi ces diplômés du supérieur, on trouverait donc à la fois les français les plus conformistes et les plus récalcitrants aux injonctions du gouvernement et à l’imposition d’une mesure politique et non pas sanitaire calquée sur le modèle chinois[4]. C’est ce que nous raconte Corinne, 59 ans, kinésithérapeute, qui a attrapé volontairement le Covid il y a quinze jours pour avoir un certificat pour son employeur lors des six prochains mois: « Cela faisait partie des solutions, et je me suis traitée. Je me suis rapprochée de quelqu’un qui l’avait vraiment quoi, mais j’avais moins peur de ça que du vaccin, qui n’est pas un vaccin d’ailleurs. Dans un temps plus ou moins long je vais changer de métier, je suis obligée… J’ai passé trente ans de ma vie à soigner des gens et là ils détruisent leur santé et leur l’immunité. Moi je travaille dans le domaine du médical, j’ai un bac+5, et je vois autour de moi que ce sont les médecins qui ont essayé de soigner, de trouver des traitements, qui sont incriminés par le conseil de l’ordre. On ne soigne pas avec un vaccin ».

Banderole invitant à l’union des vaccinés et non-vaccinés lors d’une manifestions anti-pass sanitaire

Avec une participation lors d’au moins un des deux tours des dernières élections régionales de 48%, les manifestants anti pass sanitaire participent nettement plus aux élections que la moyenne, et ce dans toutes les classes d’âge (29% pour les moins de 35 ans contre 18% en moyenne et 69% pour les plus de 65 ans contre 47% selon l’IFOP[5]). La thèse de militants marginaux hors-systèmes, dépolitisés et inciviques tombe. Enfin, les commentateurs ont rapidement lié ce mouvement anti-pass avec les gilets jaunes, attirés par la lumière de leurs chasubles dans les cortèges. Cela leur a permis de faire l’élitiste raccourci réduisant les gilets jaunes aux classes populaires, et de fait les manifestants anti-pass à des incultes. Si 43% des manifestants contre le pass sanitaire ont effectivement participé au mouvement des gilets jaunes et 35% à celui contre la réforme des retraites (54% des plus de 65 ans), ils sont aussi 26% à avoir participé à la Manif pour Tous. Cependant plus d’un tiers des personnes présentes dans le cortèges manifestent pour la première fois et même, manifestaient le 14 août pour la première fois depuis le début du mouvement anti pass sanitaire. Un roulement de manifestants selon les manifestations au grès des congés et départs en vacances semble s’opérer, un peu à la manière des 3×8 de la mobilisation constaté lors du temps des ronds points avec les gilets jaunes.

En changeant d’échelle, il apparaît que la géographie de la mobilisation contre le pass sanitaire est relativement proche de celle des gilets jaunes pendant le temps des manifestations à partir de janvier 2019 (mais pas durant le temps des ronds points en novembre-décembre 2018)[6]. La mobilisation des gilets jaunes était nettement plus décentralisée que lors du mouvement contre le pass sanitaire qui se rassemble en très grande majorité dans les préfectures de département. L’afflux touristique dans le sud de la France explique en partie les massifs cortèges dans les villes du pourtour méditerranéen, Toulon et Nice recensant les plus grosses manifestations provinciales. On se convaincra de ce phénomène en constatant que des manifestations inédites ont eu lieu dans plusieurs îles touristiques de la côte Atlantique (Oléron, Groix, Belle Île en Mer). Il faut aussi noter la forte mobilisation de l’Alsace et de la Franche Comté, des départements alpins et pyrénéens ainsi que de la Bretagne. Le Nord Pas de Calais, la Lorraine et le grand bassin parisien apparaissent à l’inverse comme les zones de faible mobilisation (voir figure 1). L’importance de la mobilisation dans les départements de l’arrière pays méditerranéen, de l’Ariège aux Alpes de Haute Provence, déjà présente lors des gilets jaunes, peut être mise en lien avec la faible couverture vaccinale contre le covid[7].

Les chiffres inédits proposés ici infirment donc largement le diagnostic médiatiquement admis des manifestants anti pass, à savoir qu’ils seraient majoritairement issus des classes populaires, perpétuant le mouvement des Gilets Jaunes et par analogie classique élitiste le fait de personnes peu instruites, peu politisées et peu intégrées socialement. Cependant avec la généralisation de l’obligation vaccinale dans le secteur public, la probable prolongation du pass sanitaire au-delà du 15 novembre 2021 (sinon pourquoi avoir embauché des contrôleurs en contrats de 10 mois ou investir dans des machines de contrôle ne nécessitant plus l’intervention de l’humain?[8]) et la vaccination des adolescents et des enfants entraînant une potentielle discrimination dans l’accès à l’éducation, il est possible que les manifestations redoublent d’intensité et agrègent effectivement aux manifestants actuels anti-pass sanitaire des classes plus populaires. Or la jonction entre classes populaires et « petite bourgeoisie » est historiquement le cocktail social nécessaire aux changements brutaux de gouvernement… qui se vaccinera (ou pas) verra ?

Geoffrey Pion, géographe, et Emma Wenckowski, étudiante en sciences politiques

Geoffrey Pion était le co-auteur d’une étude de terrain sur les Gilets jaunes publiée fin décembre 2018 dans le Monde. À lire ici : « Le mouvement des “gilets jaunes” n’est pas un rassemblement aux revendications hétéroclites ». Ou encore d’une étude parue dans le Monde Diplomatique en février 2021 sur le comptage des manifestants de ce même mouvement. Ici: « Gilets jaunes, combien de divisions? »

[1]     L’illustration des deux dossiers de juillet et août 2021 par des photos de pancartes marquées « anti-vax » prises dans des manifestations anglo-saxonnes datant de plusieurs mois laissent cependant entendre le parti pris de l’enquête…

[2]    A la manière de celle organisée en décembre 2018 avec les gilets jaunes dieppois : Dormagen & Pion, « Le mouvement des “gilets jaunes” n’est pas un rassemblement aux revendications hétéroclites », Le Monde, 27 décembre 2018. Merci à Tiffany et Cécile pour leur aide

[3]    « Les Français et la mobilisation contre le pass sanitaire », IFOP, août 2021

[4]    Le Figaro présentait de manière assez alarmiste les mesures chinoises dans un article le 15 juillet 2021 : « L’étau se resserre autour des non-vaccinés en Chine »

[5]     Focus Numéro 214 IFOP

[6]    Dormagen & Pion, « Gilets jaunes », combien de divisions?», Le Monde Diplomatique, février 2021

[7]     Fourquet & Manternach, Pourquoi la défiance vaccinale est-elle plus forte dans le sud de la France ?, Fondation Jean Jaurès, août 2021

[8]    « Passe sanitaire : la région Paca va financer des machines de contrôle à l’entrée des établissements », Le Figaro, 4 août 2021

13 Commentaire(s)

  1. Toute enquête sociologique a forcément ses limites: radiographier les manifs anti-pass pour les calquer sur les Gilets Jaunes et en faire ressortir dans leur composition similitudes et différences, doit certainement présenter un intérêt. Sauf que l’enquêteur, pour pouvoir les comparer, devra considérer isolément manifs anti-pass et gilets jaunes, c’est à dire les prendre comme deux « évènements » distincts. Là est l’erreur de méthode: les Gilets Jaunes ont ouvert la voie. Même ultra minoritaires, ils n’ont cessé d’occuper samedi après samedi, la rue. Nassés, réprimés, entêtés, nous n’avons jamais disparu! « De cette société là, on n’en veut pas ». Et le noyau des manifs anti-pass se retrouve bien dans les manifs anti-pass qui en sont la continuité. C’est ce que ne peut faire ressortir l’enquête. A Paris, les déclarants restent souvent les Gilets Jaunes, et en province, même sans gilets, nous restons une référence: nos chants sont toujours repris, et notre conception de la démocratie directe une référence. Et pas seulement chez les anti-pass, mais chez les salariés, les syndiqués de base…. Et en même temps, comme dirait l’autre, c’est une grande chance que le mouvement citoyen se soit renouvelé, endurci, élargi… Le pass concentre toute l’abomination de la politique neolibérale actuelle. Et c’est pourquoi Macron ne l’abandonnera pas si facilement… les horreurs sociales suivent! et on ne lâchera rien.

  2. Info sur l’intention de retrait de François Boulo du débat public.
    Il semblerait être dans une usure et dans des contradictions pour partie liées aux conflits vaccinaux actuels ! Il y a deux mois il avait déjà annoncé vouloir « sortir » du cirque de la Tweetomanie.
    https://www.marianne.net/politique/figure-des-gilets-jaunes-il-se-retire-de-la-vie-publique-qui-est-lavocat-francois-boulo
    C’est bien dommage qu’une telle figure se retire.

  3. Je m’interroge sur l’efficience d’ un commentaire sur Q. G. . Cela revient un peu à prêcher pour des convaincus. Si nous sommes abonnés à Q. G., c’est parce que depuis des mois et des mois l’oligarchie qui détient les médias majeurs cadenassent l’information d’une manière éhontée. Pourquoi le fait-elle ? Tout le monde le sait : pour assurer la réélection de son poulain avant que la vérité sur la gestion de cette crise ne se fasse…Merci à Aude Lancelin et à son équipe : elle sauve et ils sauvent l’honneur de la profession.

  4. Je viens également de m’abonner et je ne regrette pas !
    Merci pour cet article qui rétablit enfin une réalité totalement niée depuis des semaines !
    Pour ma part, je suis professeure de Français, femme, bac + 5, je m’informe le plus possible en multipliant les médias. Je ne suis pas contre les vaccins quand ceux-ci sont fiables, mais ce n’est pas le cas pour les arn messagers qu’on nous impose.
    Je manifeste à chaque fois que je peux (3 samedis en août et j’en serai aujourd’hui) car depuis le 12 juillet, je vis avec la sensation permanente d’un étau qui m’enserre et me menace d’asphyxie. J’ai peur pour mes enfants (16 et 20ans)à qui on fait subir un chantage infâme.
    Ma vie sociale et culturelle s’est réduite, je suis devenue une sous-citoyenne, et cela uniquement parce que je préfère attendre un traitement plus fiable, n’étant par ailleurs, pas du tout à risque face au virus !
    Qu’est donc devenue la France ? Des lois sont votées en catimini ou à 5heures du matin (1 min seulement de temps de parole accordée à chaque amendement, tous rejetés, et pour cause !!!), aucun débat public de qualité qui mettrait en présence de vrais scientifiques (sans conflit d’intérêt), des voix contradictoires censurées, des médecins empêchés de traiter et menacés par le conseil de l’ordre (certains subissent même un examen psychiatrique parce qu’ils veulent utiliser des traitements qui fonctionnent ou veulent alerter sur les effets du vaccin), des scientifiques diffamés, de fausses études scientifiques (dans le Lancet, sur l’hydroxychloroquine ou encore l’étude mathématique qui a motivé le pass sanitaire) , auxquelles on accorde le plus grand crédit, des politiques englués dans une corruption devenue systémique…
    Oui, il y a urgence à manifester et non, je n’ai pas l’intention de m’arrêter tant que j’aurai encore ce droit.
    Je conseille à tous ceux qui doutent et souhaitent entendre d’autres éclairages, les réunions publiques du CSI (conseil scientifique indépendant) sur crowdbunker, une plateforme qui ne les censure pas.
    https://crowdbunker.com/v/cEageBup

  5. Pour quoi parle-t-on toujours d’anti- vax ? Beaucoup de personnes qui ne souhaitent pas être vaccinées le font parce que le choix de vaccin est réduit : on ne peut se vacciner qu’avec 4 vaccins en France dont deux à ARN et deux adénovirus donc toujours avec de substances qu’on peut qualifier d’OGM. .Sil’ on proposait des vaccins traditionnels à virus inactivé comme celui la variole peut être qu’il n’aurait pas eu une telle défiance. Défiance justifié puisque il s’agit des vaccins expérimentaux tous les quatre.

    Il doit y avoir des anti vax parmi ceux qui refusent le pass sanitaire mais une bonne partie d’entre eux, comme moi s’est fait déjà vacciner contre de beaucoup de maladies et a fait vacciner ses enfants contre polio, tétanos, oreillons, méningite etc mais avec de vaccins dont la technique est plus éprouvée et pour lesquels on a plus de recul. Ce ne sont pas de antivax mais simplement de personnes qui se sont renseignées et informées sur ces nouveaux vaccins et n’acceptent pas qu’on les oblige à faire partie de leur troisième phase d’expérimentation

    1. En tant que Pro-vax, je tiens à préciser que je suis absolument contre le non-agrément des vaccins Chinois et même Russe. Il y a là une décision, manifestement politico-économique, tournée contre l’axe « Chine-Russie »; cet axe est visé à la fois pour son histoire (communisme d’antan) et pour son poids géopolitique actuel, « concurrent » de l’axe « Américano-toutouEuropéen ». L’axe « Américano-toutouEuropéen » est régi par des puissances financières privées, alors que l’axe « Chine-Russie » est encore régi quelques peu par des Etats.

      Cela ne signifie pas cependant que la science de l’axe « Américano-toutouEuropéen » est moindre que la science de l’axe d’en face. Les lois de la concurrence exigent un minimum de qualité !

      Par ailleurs l’interdiction de la Chloroquine est tout aussi scandaleuse. Médicament (curatif) dont l’innocuité générale a été largement démontrée, la Chlroroquine avait sa place, aussi, « avec » le traitement préventif vaccinal. J’admire le professeur Raoult en tant que professionnel et surtout en tant qu’individu; il avait beaucoup à perdre dans son positionnement (son poste, sa réputation, …) et il a quand même tracé sa route vaillamment. J’admire aussi un Michel Onfray, par exemple, même si c’est un anti-communiste primaire et qu’il déconne complètement sur d’autres sujets (mais c’est un anti-freudiste alors ….!).
      Ces conflits (en fait conflits d’enjeux) dans nos têtes, concernant une même personnalité, relève de l’intersectionnalité. J’ai parfois l’impression que les récents promoteurs de l’intersectionnalité n’ont pas vraiment compris de quoi ils parlaient. Mais là, je m’avance peut-être un peu trop !

  6. Préalable : je suis pro-vaccin.

    Enquête intéressante bien que ce soit clairement une enquête à charge contre les pro-vaccins. Disons que «c’est de bonne guerre» !
    Tout d’abord, je reconnais qu’il y a une raison entendable contre les vaccins de nouvelle technologie : on ne connait pas leur innocuité future. Mais franchement je n’imagine pas que les comités d’experts -fussent-ils maqués avec les laboratoires pharmaceutique- puissent prendre le risque d’envoyer à la mort l’entièreté de la population (n’oublions pas que la condition du profit, c’est la consommation, et donc que sans consommateur, pas de profit). On peut toujours penser aussi que faire mourir les vieux c’est un bénéfice pour les caisses de retraites et les fonds de pension, mais les politiques vaccinales actuelles ne visent pas spécialement les vieux que je sache. Ensuite, si l’on n’est pas certain de l’innocuité future du vaccin, on n’est pas non plus certain de l’innocuité futur du Covid. Il tue déjà massivement aujourd’hui, mais rien ne dit que les covidés survivants d’aujourd’hui, resterons vivants sur le long terme. Déjà la pathologie de covid « long » est apparue, et cette apparition n’est pas exclusive de l’apparition d’autres réminiscences morbides ou létales futures.

    Bon, cette intro effectuée, passons à un registre plus polémique. La très, très bonne nouvelle de cette enquête, c’est que, même s’il y a quelques approximations statistiques, les comparaisons des catégories sociales prévalentes chez les Antivax et chez les GJ montrent que les Gilets Jaunes ne peuvent en aucun cas être assimilés aux Antivax. Ouf ! aucun amalgame possible donc à ce niveau.

    Les chiffres montrent que les Antivax sont plutôt de la ville, et les Gilets Jaunes plutôt de la campagne. Outre les retraités nombreux -dont on ne dit rien malheureusement sur leur catégorie sociale passée- l’enquête montre que les Antivax semblent plutôt être des moyens bourgeois qui se répartissent entre hauts-intellectuels diplômés et moyens-industriels patentés. Sauf erreur, il me semble que ces deux catégories recoupent assez les deux catégories que Bourdieu avait quelque peu étrillées sous le nom de «pédants=les diplômés», et de «mondains=héritiers ou industriels self made man» dans son étude sur les habitus de classe (voir son ouvrage «la distinction»). Je dis ça, je dis rien … sauf que si, je dis !

    La façon de présenter Antivax et GJ est d’ailleurs très distinctive. En gros : Antivax=des gens en capacités de réfléchir de par leur niveau intellectuel ; GJ=des gens qui n’en sont pas là, et donc, en creux, de modestes citoyens assez peu aptes à penser. Cette tribune présente semblablement les Pro-vaccins avec un bais négatif ; en substance, les diplômés Pro-vaccins sont qualifiés de «conformistes» (cad ceux qui se conforment à une direction majoritaire sans réfléchir) ; les Antivax, eux, sont qualifiés de «récalcitrants» mais on sent que c’est au sens noble du terme : ce sont ceux qui réfléchissent, mais sont incompris, et donc se révoltent (j’ai moi-même était traité de « coupable futur » par un antivax sur ce site : le futur aigre et vengeur semble être la jouissance ultime de certains récalcitrant incompris !!!!).

    A propos de la catégorie «industrielle» des antivax : j’en ai côtoyé beaucoup dans ma vie professionnelle et j’ai toujours été frappé par leur haut niveau de délinquance routière, particulièrement par des excès de vitesse (perdre la totalité des « points » était fréquent). Les «affaires» n’attendent pas !! Ils conspuaient sans cesse les radars et la police et étaient fiers de rouler vite. Ces gens-là semblent ignorer que le facteur de risque le plus important concernant la mortalité sur la route c’est la vitesse. La mise en danger de la vie d’autrui ne les gêne pas vraiment, pourvu qu’ils soient «libres» de rouler comme ils l’entendent. Bref «libertés chéries» comme l’affirme en ce moment une politicienne bien connue de nos services (qui, en même temps veut privatiser tout l’audiovisuel public).

    On nous annonce, par ailleurs, une jonction probable Gilets Jaunes/Antivax, pour faire la révoltation Anti-Macron. Redisons que les GJ, eux, veulent, à la base, essentiellement maintenir leurs marges financières, alors que les Antivax, à l’opposé, veulent essentiellement abolir toute limite à leur liberté individuelle, la liberté financière étant déjà acquise pour eux.
    L’enquête, malheureusement, ne dit rien non plus des préférences politiques des interviewés ! c’est dommage ! En tout cas, les seuls partis politiques qui communiquent contre la vaccination sont d’extrême droite. Je ne dis pas ici que tous les Antivax trafiquent avec les fascho-complotistes, mais si une révoltation Gilets Jaunes/Antivax devait se réaliser il faudrait qu’ils expliquent ce qu’ils envisagent à la place de Macron ; car renverser Macron n’est pas du tout suffisant ; et ça pourrait même aboutir au pire. Une fois abrogées les mesures sanitaires, on met qui, quoi ? on fait quoi avec qui, lorsqu’on est au pouvoir ? LFI, Patriotes, LePen, NPA, PS, LR… ? Les antivax sont-ils contre la 5ième république, pour ou contre l’Europe, … ?

    D’ailleurs, voyons un des cas proposé dans cette tribune : une dame diplômée Bac+5 dans le secteur médical explique sa stratégie personnelle pour échapper à la vaccination. Donc cette dame :

    – s’expose volontairement au virus et le contracte pour ne pas être vaccinée. Mais dès lors, elle est contaminatrice volontaire potentielle ! C’est un délit.

    – sait, probablement, qu’en tant que femme, elle est moins exposée à un covid grave; cependant, ceux qu’elle va contaminer seront-ils nécessairement des femmes, des jeunes, des non-comorbides ?

    – a une vision de la médecine légèrement distordue : pour elle, un vaccin ne soigne pas car il intervient avant les soins ; «vacciner n’est pas soigner», cad que pour elle, la médecine consiste à soigner et c’est même pour cela qu’elle se serait engagée en médecine !!! On croit rêver devant de telles affirmations ! Grave cette ignorance de la médecine préventive. C’était la vision capitaliste d’une certaine époque, avant que les luttes ouvrières n’imposent la «médecine du travail» qui, elle, est préventive : on exposait les salariés à tous les risques et ensuite la médecine curative les soignait, les rafistolait. Mais que cherche cette dame dans le soin et uniquement le soin ? la reconnaissance des soignés ? les applaudissements sur commande tous les soirs (auxquels j’ai participé) ? Mais la médecine ce n’est pas que ça ! il existe des scientifiques et des agents médicaux de l’ombre ; ceux qu’on n’applaudit pas; ceux qui anticipent, qui sauvent des vies et qui rentrent chez eux le soir hors du fracas.

    – affirme qu’en se faisant vacciner on détruit son immunité (donc le vaccin contre la variole, fallait pas l’inventer ?). Là, c’est grave, ça fleure gros «la pure loi de la nature», cad la notion de survivance du plus fort appliquée à l’homme en société. En fait, tout cela réfère au «mérite individuel» associé à «la liberté d’entreprendre» : on n’est pas loin du « darwinisme social » : y’a les individus qui s’immuniseront (résisteront naturellement au virus) et les autres … qui crèveront ! Même les écologistes ne vont pas sur ce terrain de laisser faire la «nature» sur l’homme !

    (note : le « darwinisme social » est une perversion du darwinisme, darwinisme qui est une théorie absolument juste).

  7. Enfin! Je viens de m’abonner et je suis soulagée de lire et d’entendre des propos documentés, réfléchis et qui permettent de donner la parole et de l’existence à nous tous qui nous inquiétons de cette dérive fasciste , stigmatisante orchestrée par ce gouvernement. Merci

  8. Article documenté et sourcé qui tient bien la rampe. MERCI.

    J’y lis que « 55% des manifestants sont des femmes » et que cette « féminisation des cortèges », déjà observé dans les GJ, se renouvelle aujourd’hui. HOULE LÀ, LÀ!

    Quand les femmes se lèvent
    C’est que le danger est réel

    Quand elles lèvent le ton
    C’est que ça sent pas bon

    Quand elles lèvent la main
    C’est que l’homme devient nain

    Quand elles lèvent le poing
    C’est que la fin est en chemin

    Quand elles piquent le Cri
    C’est le Signe que tout est fini

    Macron monarc entends-tu se lever la Vie ?
    Les femmes sont là et elles te font signe

Laisser un commentaire