« La cagnotte de Bertrand Cantat est une insulte aux femmes victimes de violences »

18/02/2024

En 2003, le chanteur Bertrand Cantat tuait à coups de poings l’actrice Marie Trintignant à Vilnius, en Lituanie, remontant sur scène après seulement quelques années de prison. L’annonce récente du succès de la cagnotte de son groupe sur Ulule a déclenché une fronde dans les milieux culturels et féministes, suscitant l’indignation de plusieurs milliers d’internautes et obligeant la plateforme à réagir. L’activiste et réalisatrice Elvire Duvelle-Charles revient pour QG sur ce meurtre conjugal et nous éclaire sur les combats féministes actuels 

« C’est d’une violence inouïe ». Vingt ans après le meurtre conjugal de l’actrice Marie Trintignant à Vilnius, en Lituanie, la cagnotte de son compagnon et chanteur Bertrand Cantat est parvenue à réunir plus d’une centaine de milliers d’euros sur Ulule. Pour beaucoup, ce retour et le soutien de la plateforme sont indécents à l’égard des activistes et associations qui se battent pour que les droits des femmes soient enfin respectés. Activiste et autrice de plusieurs documentaires et ouvrages, dont Clit Révolution (éditions Des Femmes, 2020) et Féminisme et réseaux sociaux (éditions Hors d’atteinte, en 2022), la journaliste Elvire Duvelle-Charles revient pour QG sur le scandale « Cantat » et les enjeux féministes actuels. Interview par Cédric Canton

Elvire Duvelle-Charles est une journaliste, réalisatrice et activiste féministe – Image par Camille Mompach

QG : En 2003, Bertrand Cantat tuait à coups de poings l’actrice Marie Trintignant à Vilnius, en Lituanie : aujourd’hui, il semblerait que peu de choses aient changé. En 2021, une étude gouvernementale montrait par exemple que 122 femmes avaient été tuées par leurs partenaires en une année, et que 35% étaient victimes de violences antérieures de la part de leurs compagnons. Ces faits sont parfois largement sous-estimés. D’autres se suicident à la suite de violences et ne sont pas toujours prises en compte, comme l’éclairent les combats de l’avocate Yael Mellul pour la reconnaissance des suicides forcés et des violences psychologiques. Vingt ans plus tard, dans quelle mesure ce féminicide de 2003 illustre-t-il la réalité observable ?

Elvire Duvelle-Charles : Il me semble intéressant de constater que le traitement médiatique de l’affaire Trintignant a été fait avant que l’on ait de réelle notion du « féminicide », et reflète la vision de ce que l’on aurait qualifié de crime passionnel. Il y a avait presque de la compassion et une forte empathie pour l’assassin. On observe pourtant avec les différents témoignages, dont les prises de parole en défense de Marie Trintignant par la chanteuse Lio, le même continuum : un processus suivant lequel l’homme isole la femme de sa famille, de ses amis, la dévalorise, les violences psychologiques des débuts basculant tôt ou tard vers des violences physiques. Ce féminicide a été raconté comme un débordement, une petite folie que nous n’aurions pu anticiper ─ au fond, comme une perte de contrôle accidentelle. La compréhension de cette problématique progresse néanmoins sous l’égide d’une pluralité de travaux. La psychiatre Muriel Salmona s’est notamment penchée sur la mémoire post-traumatique et organise des formations d’accueil de parole des femmes victimes de violence, expliquant en outre les différentes étapes de l’emprise.

Subsiste malheureusement une incompréhension dans l’opinion collective, la prégnance de la thèse d’un accident pourtant démentie par les faits. Car Marie Trintignant ne fut pas la seule victime de violences : l’ex-conjointe de Bertrand Cantat, Krisztina Rády, s’est également donné la mort, de nombreuses féministes soutenant qu’il l’aurait poussée au suicide. Les exemples sont multiples. Il est intéressant d’observer qu’une ex-conjointe de Bertrand Cantat avait pris la parole contre lui dans le procès avant de retirer son témoignage, souhaitant protéger ses enfants pour qu’ils ne sachent pas que leur père était violent.

Un autre extrait télévisé exposait la chanteuse Lio à l’autrice Muriel Cerf, qui avait alors publié aux éditions Ecriture un livre de correspondance avec Bertrand Cantat (Bertrand Cantat ou le Chant des automates, 2006) et demeurait fascinée par cet homme : vraisemblablement victime de violences, elle soutenait que la seule chose qui pourrait la tuer serait qu’il la quitte. Il y a là des discours de romantisation des violences au sein du couple, l’idée qu’elles seraient constitutives d’une preuve d’amour. Ce mythe a été entretenu dans la culture, les scénarios de comédies romantiques, de séries, de romance. Il n’est pas simple de déconstruire cet imaginaire que l’on construit et que l’on maintient. Adolescente, je pensais ainsi qu’un mec qui n’était pas jaloux ne t’aimait pas… Ainsi, beaucoup pensent qu’il est normal d’aller fouiller dans les textos, alors que cela ne saurait être banal. Fouiller dans les textos, c’est une emprise, une manière de contrôler la personne, de concevoir le couple comme un système d’appartenance. Tu es mienne, tu es mien.

Hommage des colleuses à Marie Trintignant, mur de Bordeaux

Selon vous, quel rôle les médias ─ entendus comme rédactions et comme plateformes ─ ont-ils à jouer dans la publicisation des agressions, des inégalités et des féminicides ?

Il est important de se concentrer sur la manière dont les journalistes traitent les violences faites aux femmes, notamment les féminicides. Le livre « Préparez-vous à la bagarre : défaire le discours sexiste dans les médias » de Rouze Lamy (JC Lattès, 2021) déconstruit justement le discours médiatique et la manière dont sont présentés ces faits : le plus souvent, les médias évitent de dire les termes et leur préfèrent le vocabulaire de l’amour passionnel, du dérapage. Peu de journalistes ont écrit précisément ce qui s’était passé et dans quel état Marie Trintignant fut retrouvée, le fait que l’autopsie ait révélé des coups post-mortem. C’est-à-dire que Bertrand Cantat a continué de frapper Marie Trintignant alors qu’elle était déjà morte. Ce fut d’une violence inouïe : les médecins déclarèrent alors que les blessures de Marie Trintignant équivalaient à un accident de moto à deux cents kilomètres à l’heure.

Mis en examen pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et reconnaissant avoir donné des gifles, Bertrand Cantat fut condamné à huit ans de réclusion criminelle et libéré le 15 octobre 2007 pour « conduite exceptionnelle ». L’attention médiatique fut quant à elle focalisée sur la nature de ces coups. Quelle analyse pourriez-vous donner du traitement de l’affaire ?

C’est une manière extrêmement blessante de minimiser cette violence. L’attention médiatique se concentre sur la question du chanteur Bertrand Cantat, comme elle le fit pour Depardieu, en suggérant qu’il y a là un permis de tuer et que son statut de célébrité minimise ses actes ─ que c’en devient finalement romantique. L’histoire de Marie Trintignant et de Bertrand Cantat ferait partie d’une saga que l’on va suivre dans les tabloïds, une « Bonnie and Clyde » caractérisée par une mort tragique mais dans l’amour. Dans la droite ligne de Roméo et Juliette, Bertrand Cantat fut présenté comme ayant tristement perdu son amour, donnant l’impression d’un « oups, je l’ai poussée dans les escaliers un peu fort, je n’ai pas maîtrisé mon geste et je l’ai tuée », sinon d’un « t’es tombée de la chaise ». Bref, que ce n’était vraiment pas prévisible : dans les faits, il avait pourtant bien l’occasion de s’arrêter et d’appeler les secours.

Bertrand Cantat est arrêté après le meurtre de Marie Trintignant à Vilnius, en Lituanie

Bertrand Cantat et son groupe « Détroit » ont lancé un crowdfunding qui a doublé en vingt-quatre heures l’objectif initial. Vous avez pris la parole sur Instagram, aux côtés d’autres personnalités féministes, pour dénoncer l’indécence de cette cagnotte accompagnée par Ulule, qui a décidé de s’en désolidariser et de reverser ses commissions à des associations. S’agissait-il de l’objectif escompté, ou au contraire des prémices de revendications plus larges ?

Le fait de reverser la commission à une association est la moindre des choses et relève selon moi du coup de communication. Je peine à imaginer qu’ils n’aient pas su que « Detroit » était le groupe de Bertrand Cantat : personnellement, ça fait deux ans que je suis au courant qu’il va faire un crowdfunding et que je me demande sur quelle plateforme il va aller. Pour avoir travaillé au plus près de certaines d’entre elles, je sais que le fait que l’objectif initial de la cagnotte ─ doublé en vingt-quatre heures ─  soit de 60 000 euros, devrait au moins les inciter à lire la page de présentation en entier. Ici, l’équipe d’Ulule dit ne pas avoir vu et fait de liens avec Bertrand Cantat, dont le nom est pourtant inscrit en gras dès les premières lignes : c’est donc de la mauvaise foi. Ulule déclare ensuite qu’elle ne peut plus suspendre la cagnotte, sauf si elle entre dans l’illégalité ou ne respecte pas les conditions générales d’utilisation. Les CGU précisent pourtant qu’Ulule se réserve le droit de ne pas laisser le droit aux personnes qui ne s’inscrivent pas dans leur démarche éthique d’utiliser la plateforme. Nous avons déjà vu des plateformes suspendre des financements participatifs après la constatation d’une erreur ou d’antécédents particulièrement problématiques. Il n’y a alors qu’à rembourser tout le monde.

Nous aurions par ailleurs pu attendre d’Ulule un vrai mea culpa, en dépit du risque d’être poursuivie en justice pour cela et de payer une amende : mais ce n’est pas ce qui se passe, et il n’y a à ma connaissance pas d’antécédents de procès perdus. Je pense simplement que cette plateforme, comme d’autres avant elle, est en difficultés financières et cherche l’argent où elle peut, préférant laisser passer ou préparer un petit communiqué. Mais le fait de reverser leur commission à une association est défiscalisable à hauteur de 75%… À ce moment-là, faites plus, faites mieux.

Des militants prennent part à une manifestation féministe à Londres, en 2018 – Image de Giacomo Ferroni

Le communiqué d’Ulule énonçait que l’émergence de l’affaire de la cagnotte Cantat avait créé un grand malaise dans l’équipe. Mais dans ce genre de situation, peut-être le « malaise » n’est-il plus suffisant ?

C’est plus qu’un malaise, Ulule s’étant ensuite excusée auprès des personnes qui auraient été heurtées. Mais « heurtées » n’est pas le bon terme : c’est d’une violence inouïe, a fortiori venant d’une plateforme qui se positionne comme étant ouvertement engagée. Cette plateforme ─ et c’est ce qui me met particulièrement en colère ─ a démarché des féministes et a généré d’importants chiffres d’affaires grâce à leurs productions. Je pense aux deux ouvrages de Victoire Tuaillon, « Les couilles sur la table » (2019) et « Le cœur sur la table » (2021), ou à l’ouvrage de Judith Duportail (« Maternités Rebelles« , 2024). Ulule est venue nous chercher avec des arguments de vente, arguant qu’ils défendaient des valeurs féministes et écologistes. C’est ce qui me met en colère : cette impression de s’être fait berner, d’avoir une plateforme qui a capitalisé sur nos productions en nous faisant croire qu’elle était douée de bonnes intentions, mais qui leur a finalement préféré l’appât du gain. C’est un symbole et de l’irrespect vis-à-vis de la dignité des victimes. Un crachat au visage de toutes les femmes qui vivent ou ont des proches qui vivent des violences, des victimes collatérales de toutes celles qui luttent depuis des années pour mettre fin à tout cela. C’est pour cela que leur communiqué et leurs excuses ne suffiront pas. Soit vous annulez la cagnotte et remboursez tout le monde, soit nous ne mettrons plus les pieds sur la plateforme, qu’il s’agisse de financer nos projets ou de financer ceux des autres qui passent par cette cagnotte.

Vous expliquiez par ailleurs sur Instagram qu’Ulule était libre d’accompagner la cagnotte de Bertrand Cantat, et les féministes de ne plus fréquenter la plateforme. Dans une autre publication sur Instagram, vous évoquiez également la nécessité de se départir des algorithmes et d’y préférer des formats plus concrets, comme les newsletters. D’un point de vue pratique et logistique, comment les féministes et les autres groupes engagés peuvent-elles et ils résister aux plateformes et remporter la bataille culturelle ?

Je pense qu’il y a une urgence à se déplateformiser et à construire notre autonomie, qu’il s’agisse d’avoir nos sites, nos newsletters, nos événements, nos propres méthodes de collecte de dons. Je ne dirais pas qu’il faut à tout prix sortir d’Instagram et de Meta, en ce que je sais que cela serait complexe sans ces médias, mais il nous faut consolider les communautés qui ne passent plus par des algorithmes. De nombreuses solutions se mettent en place à l’écart des plateformes. Si un projet de grande envergure sur une plateforme de crowdfunding impose 7% de commission, peut-être pourrions-nous investir cette somme d’argent dans la création de notre propre site.

Que répondriez-vous aux personnes qui suggèrent qu’il nous faut séparer l’homme de l’artiste ?

Je ne sais pas trop quoi répondre… Le discours n’est pas nécessairement de dire qu’il ne faut plus consommer leurs productions. Pour reprendre l’exemple d’un célèbre acteur, si les gens désirent regarder des films avec un pédocriminel qui a violé plusieurs personnes et que ça ne les déconcentre pas, tant mieux. Mais je m’interroge : à quel moment le statut d’artiste donne-t-il le droit de tout faire ? La vie des hommes et des femmes doit selon moi prévaloir sur le reste. La prison n’est pas forcément la meilleure solution, dès lors que je ne suis pas certaine qu’elle fasse évoluer. Mais il faut prendre en compte la violence que représente pour les victimes le fait de voir des personnes qui ont tué, violé et ont été condamnées pour leurs actes continuer d’être adulées et applaudies comme si de rien n’était.

Les plateaux offrent parfois une surreprésentation médiatique masculine, y compris lorsque la situation concerne des femmes. Selon vous, quel rôle les hommes peuvent-ils jouer pour la cause féministe et cette prise de parole ?

Je pense qu’il y a un travail d’écoute à faire et garde de l’espoir sur ce point. Signataire d’une tribune en soutien à Gérard Depardieu, aux côtés de nombreuses personnalités, Jacques Weber est revenu dessus en soutenant que la lecture d’un texte ─ le mien ─ lui avait permis de comprendre la violence que représentait le fait d’avoir signé ce papier. Nous sommes coupables, nous sommes complices, expliquait-il. Je trouve cela encourageant. Il a lu ce texte parce qu’il était cité dans une contre-tribune et a eu la curiosité de remettre en question ses positions. En l’occurrence, Jacques Weber a signé cette tribune en soutien à Gérard Depardieu, son ami : je pense que les bourreaux méritent aussi d’avoir un entourage qui les aime et les soutienne dans leur intimité. Là n’est pas la question : l’on ne peut pas se reconstruire sans jouir de l’affection et de l’amour de ses proches. Mais pour répondre à votre question, il me semble nécessaire d’entreprendre un travail d’écoute, de curiosité, de remise en question et de réelles discussions ─ sans être systématiquement dans cette forme de défense. Ce boy’s club, ce gate-keeping est généralement lié à la classe sociale, en vue de préserver un « nous » et de rester solidaires. « Et parce qu’on ne sait jamais, ça pourrait tomber sur moi » : on se dit que « je ne vais pas trop l’ouvrir parce que si derrière l’une de mes victimes me fait un MeToo, je ne vais pas avoir l’air malin ».

Jacques Weber et Gérard Depardieu dans le film « Rive droite, rive gauche » de Philippe Labro, 1984

Emmanuel Macron annonçait il y a quelques années que l’égalité femmes-hommes, et plus largement les problématiques féministes, seraient la grande cause du quinquennat. Nous sommes maintenant en février 2024 : quel bilan en faites-vous ?

Une « grande cause » du quinquennat ? Je pense que la cause des femmes n’a pas même été une petite cause du quinquennat, mais l’inverse : quasiment aucune des demandes des féministes n’a été prise en compte, les subventions des différentes associations ont connu d’importantes réductions… Sans en faire un bilan exhaustif, je dirais que la situation est un peu catastrophique. L’interdiction de l’abaya à l’école donne ainsi l’impression que les femmes sont des cibles plus qu’autre chose. Avait-on vraiment besoin de taper les musulmans en France plus que ce que l’on faisait déjà ? Je n’en suis pas sûre.

Quelles seraient dès lors les possibilités d’actions collectives, de féminismes et de politiques à entreprendre pour faire avancer cette pluralité de causes ?

L’engagement individuel est parfois complexe, psychologiquement et émotionnellement exigeant. La solution réside selon moi dans le fait de s’organiser de manière citoyenne, en finançant notamment les associations : ces dernières doivent être indépendantes des aides de l’Etat qui, en certaines périodes, sont sujettes à des baisses. Je pense par exemple à la Maison des Femmes de Montreuil ou au réseau « Solidarité Femmes » dans son entièreté, qui est joignable au 3919 et accueille les femmes, s’organise et leur trouve un logement. Ces associations se révèlent essentielles et doivent être financées. Ma solution est alors de calculer mes impôts chaque année et de les reverser aux associations ─  les dons qu’elles reçoivent étant déductibles à hauteur de 75%. Il est important de le faire, d’être à l’écoute et de se former, à l’aide par exemple des formations de « Nous Toutes » qui permettent de détecter les violences et d’apprendre à en accompagner les victimes. Ne soyons pas dupes : au vu de ces chiffres importants, nous connaissons toutes et tous des proches qui sont victimes de violences à un moment de leur vie. Il faut donc savoir réagir, détecter un comportement anormal chez une collègue ou une élève dont on suspecte qu’elle serait victime de violences ─ je parle au féminin mais cela peut très bien concerner des hommes. Détecter au plus tôt les red flags, les signaux d’alerte, permet d’agir rapidement. Car lorsque les premiers coups pleuvent, c’est déjà trop tard : une femme qui vit avec un homme violent aurait en moyenne besoin de le quitter sept fois avant de le quitter pour de bon. Elle se dit que c’est la seule personne qui pourra l’aimer, qu’elle ne vaut rien et n’est pas digne d’amour… Le plus terrible étant que le fait d’être abîmée conduit à retomber dans d’autres relations avec des hommes violents, tel un injuste pattern. Il faut donc s’éduquer, se battre à travers des œuvres culturelles, réinventer les imaginaires, des manières de s’aimer, des idéaux romantiques qui ne soient pas violents, de proposer d’autres types de personnages féminins. C’est pour cela que j’ai fondé le ciné-club Tonnerre, qui présente des films écrits ou réalisés par des femmes ─ sauf exception. L’idée est de mettre en avant des récits, des narrations qui sont différentes et nous dématrixent de ce que l’on nous a mis en tête depuis que nous sommes enfants, aussi bien à la radio qu’à la télévision et au cinéma. Je pense tout de même qu’un travail intéressant est en train d’être fait, à l’image de la série SKAM sur France TV Slash, qui est destinée aux adolescents, ou de la série Sex Education. Plein de productions culturelles sont en route et il faut continuer à les faire, à faire émerger d’autres types de talents ─ même si le backlash est assez dur. On va finir par y arriver.

Propos recueillis par Cédric Canton

Image d’ouverture : capture d’écran de la campagne de financement du nouvel album de Bertrand Cantat et de son groupe « Détroit » sur la plateforme Ulule

4 Commentaire(s)

  1. Waouh !!! là c’est du sévère … de style Extinction-Rebellion qui met de la peinture partout. Rebelle&Belle.

    Le post-modernisme dans toute sa splendeur. La déconstruction. Les mots, les idées, l’idéologisme, sont la réalité. Leur affiche « invente » une fausse réalité et propose un projet de nouvelle réalité … déjà existante. Personne, jamais personne n’a cru que l’affaire Trintignant était un ACCIDENT comme prétendu sur l’affiche en question. Jamais ! Cantat est un conjoint qui a cogné son épouse à mort ! Point ! La réalité du féminicide était très, très majoritairement admise bien avant qu’aujourd’hui Rebelle&Belle nous la révèle.
    Fausse naïveté partout. Les mentions « Ethiques » affichées par Ullule sont l’équivalent des mentions « Bio » sur les bouteilles de Bordeaux. Rebelle&Belle, en se mobilisant sur l’affichage éthique, ne fait que favoriser/renforcer la domination du capitalisme réel : Rebelle&Belle nous vend un monde de bonnes intentions semblable à l’Amérique calviniste avec toutes ses sociétés de bienfaisances. l’Amérique qui voit sa mortalité infantile passée au niveau du tiers-monde ; son espérance de vie moyenne qui diminue de 3 ans ces 10 dernières années (Monde Diplomatique). L’Amérique dont les trottoirs des grandes villes sont les dortoirs des clochards : des dortoirs qui sont pleins à craquer. Ullule va s’excuser publiquement en pleurant, comme le font tous les richissimes « hommes publics » américains pris en flagrant délit « éthique » ; là, Rebelle&Belle sera contente, et pleurera à l’unisson du polisson, comme le fait le public américain.
    *
    *
    ******Citation :
    Question : « Que répondriez-vous aux personnes qui suggèrent qu’il nous faut séparer l’homme de l’artiste ? »
    Réponse : « Je ne sais pas trop quoi répondre… »

    Rappel : « l’essence de l’homme c’est l’ensemble des (de ses) rapports sociaux » ce qui signifie que l’individu est une entité intersectionnelle, cad un être dont l’identité est l’ensemble de ses sous-identités sociales réelles, cad de ses dépendances réelles aux autres, dépendances qui s’imposent à lui ou qu’il s’impose : être femelle est un rapport social, être mâle idem, artiste idem, enfant idem, adulte idem, vieux idem, capitaliste idem, prolétaire idem, automobiliste au volant idem, piéton sur le trottoir idem, piéton sur la route idem, gros idem, petit idem etc …. y’en a des milliers : le « sujet », cad l’individu, est la résultante de tout ça. Pour une fois je vais me tourner vers Sartre (qui néanmoins ne distingue pas « les » sous-identités -intersectionnalité- dans le sujet) et sa sortie célèbre : « l’homme est libre et responsable ». C’est bien l’homme qui est responsable vis à vis du code civil (mais Sartre ne parle pas du rapport à la loi ; il parle de la responsabilité éthique : salaud ou pas salaud). Sartre affirme aussi que l’homme est libre, alors que tout rapport social, cad toute sous-identité, est aliénation. Un individu sans identité (cad en fait sans rapport social réel), est libre en effet, mais il n’est pas vivant, il est mort.
    Si on enlève l’artiste dans l’homme, alors ce n’est plus le même homme ; mais enlever l’artiste est purement spéculatif. Si la loi dit que celui (le sujet) qui tue non-accidentellement doit être puni, il doit l’être. Et évidemment que cogner son épouse n’est pas un accident.
    *
    *
    ******Citation :
    « En l’occurrence, Jacques Weber a signé cette tribune en soutien à Gérard Depardieu, son ami : je pense que les bourreaux méritent aussi d’avoir un entourage qui les aime et les soutienne dans leur intimité. Là n’est pas la question : l’on ne peut pas se reconstruire sans jouir de l’affection et de l’amour de ses proches… »

    Le bottin n’a jamais tort dirait-on ! C’est du post-modernisme et du catéchisme ! Car ici réalité = apparences ; et apparences = les mots, les déclarations d’intention. Si le coupable dit qu’il se repent, alors tout va bien, et il faut l’aider à se reconstruire : SE RECONSTRUIRE ? C’est logique au fond puisque l’on DECONSTRUIT beaucoup ici. Mais reconstruire qui ? Marie Trintignant ? Cantat ? Depardieu ? Miller ? D’Arvor ? Ici, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ; et les actionnaires d’Ullule devraient être « accompagnés » sinon ils vont nous faire une dépression. Ullule n’a fait que son boulot de capitaliste ; s’il ne l’avait pas fait, c’est un autre qui l’aurait fait. Le problème n’est pas là. Le problème c’est Cantat le renard, qui, en choisissant Ullule, a joué la bonne carte, la carte éthique ! De plus, en se braquant contre Ullule, Rebelle&Belle est en train de justifier les lois d’extraterritorialité Américaine, cad le droit d’ingérence du plus fort cher à Bernard Kouchner, le social pourri d’antan. J’imagine l’Albanie voulant imposer sa loi d’extraterritorialité à l’Amérique !!!
    *
    *
    *****Citations :
    « il faut donc s’éduquer, se battre à travers des œuvres culturelles, réinventer les imaginaires, des manières de s’aimer, des idéaux romantiques qui ne soient pas violents, de proposer d’autres types de personnages féminins »

    et bla bla … en résumé : « violence = pas bien ! Et il faut juste changer les imaginaires. ». C’est comme dans les entreprises où l’on prescrit « d’être motivés ». Idéologisme encore !!!! L’imaginaire peut donc ne pas être exclusivement le reflet de la vie réelle ; on pourrait penser dans une chaumière comme dans un château ? la ploutocratie le pense aussi ; mais eux sont intelligents, il modèle les imaginaires non pas seulement à travers les productions culturelles, mais à travers le reflet déformé du monde réel qu’il présente tous les jours dans leurs médias d’informations : invérifiable. Cependant, même le christianisme dans toute sa charité et sa puissance idéologique, n’est jamais parvenu à changer le monde ; par contre, c’est avec une maestria magistrale qu’il permet aux chrétiens d’avoir bonne conscience. La seule religion qui tienne ses promesses c’est l’argent (c’est pour cela qu’il est criminel de s’approprier une plus value sur le travail des plus pauvres).

    1. … ils modèlent …

      (et je viens de découvrir Clit Révolution, nouvelle ramure des Femen. J’adore leur nudité en uniforme et leur idée de clitoriser la politique. Attention mesdames, c’est du pousse-au-crime, vous portez une lourde responsabilité. Repousser la révolution prolétarienne loin derrière les buissons transparents de la polissonnerie libertaire, c’est grave. Mais nul doute que le capitalisme vous en saura gré : la lutte sociétale, toujours parée de guirlandes mi-sexuées et mi-sexuelles, est toujours préférable à la lutte sociale. Toujours.
      Von der Leyen fait un excellent caporal (sans la moustache, mais avec un beau cul) dans la cour de l’extrême droite sociale : le capitalisme est pragmatique, et à ce titre, il n’est pas sexiste. Ce sont souvent les petits chefs qui font les pires grands chefs. Merci patron de m’avoir promue ; je vous assure que vous ne le regretterez pas.

  2. c’est bien de parler des adultes, mais elles sont moins violés que les momes, et nous les victimes d’inceste qui sommes vos prostitués avec « choix », ou les femmes battue, on CHOISIE aussi le porno, et si on « choisie » pas ces reproductions de viols comme gagne pain, on est des bouc émissaire dans la vie. Les femmes c’est 70 000 viols par an, les mecs c’est 12 000 et les enfants 160 000, mais vous parlez des adultes, alors que les français violent surtout leur gosses, surtout, et etre violé enfant en famille n’a pas le mm impact qu’être violé adulte par un mec ou un inconnu, meme les violé enfant hors de leur famille sont moins stressé que nous, la preuve les victimes d’inceste femme, nous ne parlons pas bcp, on est trop émotionné pour vous plaire, pas assez solide pour etre agressé en entretient. Nos vies c’est : Enfant violée et adulte méprisée par le patriarcat, qui dit que les femmes sont des inférieurs, et des vagins, tt ce que les agressions nous transmettent est clairement exprimé par le patriarcat, et par mm les femmes féministes qui ne pensent que contraception et avortement pas protection des momes, vous êtes sans gosses, mais on est 80% a etre mère, et toute sont pas comme ces eduquées qui abandonnent leurs enfants aux bites sales, tt en etant intello.. Krouchner !!

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