« La chasse aux sorcières contre des grévistes continue à la RATP », par Aude Lancelin

Le 13/02/2020 par Aude Lancelin

« La chasse aux sorcières contre des grévistes continue à la RATP », par Aude Lancelin

Plusieurs agents et élus CGT menacés de révocation sont toujours dans l’attente de connaître leur sort

La mobilisation ne faiblit pas à Vitry en faveur des agents de la RATP menacés de révocation pour faute lourde, suite à la grève. Ce matin, jeudi 13 février, aucun bus n’est sorti du dépôt entre 4h30 et 8h30, suite au blocage offensif réussi par une cinquantaine de personnes venues manifester leur révolte face à ces sanctions vécues comme relevant de la pure répression syndicale.

Le week-end précédent, les trois premiers agents convoqués, M.
Yassine Lamotte, M. Patrick Moussin et M. François Lazardeux, avaient reçu une
seconde lettre, signifiant leur renvoi en conseil de discipline. Une
aggravation de leur situation qui suscite une grande révolte chez leurs
collègues et bien au-delà, le troisième d’entre eux, extrêmement bouleversé, ayant
tenté de s’ouvrir les veines sur son lieu de travail le 27 janvier dernier, suite
à sa convocation préliminaire.

Le quatrième agent de Vitry menacé de lourdes sanctions, M. Alexandre
El Gamal, un élu CGT forcément très exposé au cours de la grève illimitée
entamée le 5 décembre dernier, est toujours dans l’attente interminable de connaître
son sort.

Mépris, acharnement, absence d’humanité, tels sont les qualificatifs qui reviennent pour qualifier la direction du dépôt de Vitry, accusée de mener une véritable chasse aux sorcières contre les meneurs de la grève. Celle-ci qui ne s’exprime plus sur toutes ces situations, et renvoie systématiquement vers le service de communication officiel de la RATP.

Contacté à deux reprises par notre rédaction, M. Goret, attaché de presse en charge du dossier Vitry, affirme étrangement que les trois premiers agents convoqués se sont, entre autres faits, rendus coupables « de propos homophobes ». « Nous détenons des vidéos », ajoute M. Goret. Des accusations, constamment mises en avant, qui n’ont pourtant jamais été formulées lors des entretiens préalables, et que les intéressés récusent en bloc. Concernant M. Alexandre El Gamal, le service de communication évoque uniquement de « multiples blocages » sans apporter plus de précisions. Au dépôt de Flandre à Pantin, l’autre élu CGT lui aussi menacé de faute lourde, Ahmed Berrahal, est également dans l’attente de son verdict. Leur révocation serait un signal détestable envoyé concernant la fragilité des mandats syndicaux dans cette nouvelle France que nous prépare M. Macron.

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