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«Bégaudeau: la clarification»Avec F. Bégaudeau

Émission du 20/11/2024

L’affaire démarre en 2020 sur un forum de fans de l’écrivain. François Bégaudeau y fait ce jour-là une blague vouée à rester privée sur une historienne de la gauche radicale. L’anecdote, qui aurait pu rester dans un recoin d’Internet, va déraper au point de se retrouver jugée au tribunal, suite à une plainte en diffamation. L’écrivain utilise cette anecdote comme point de départ de son nouveau livre, « Comme une Mule » (Stock), un essai foisonnant de près de 450 pages sur l’art mis à l’épreuve par la politique et la morale, la culture du cancel, la judiciarisation comme mode de règlement des conflits humains, l’humour en général, ou encore les rapports entre l’homme et l’artiste. Un texte où il se livre beaucoup, mettant sa peau sur la table. QG lui donne la parole. Un entretien passionnant, à ne pas manquer !

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33 Commentaire(s)

  1. C’est quand-même fou : la pureté militante venue des États-Unis a transformé la gauche en religion qui passe son temps à excommunier les siens. Bégaudeau a fait une bêtise, au sens enfantin du terme : quelque chose de pas joli-joli. Et les conséquence de cet acte mineur a pris des proportions démesurées, comme si on avait expulsé un élève pour un vilain mot. Visiblement, Bégaudeau et Bantigny ne s’aiment pas beaucoup et il disent des crasses l’un sur l’autre, Bégaudeau a eu le mauvais goût d’en écrire une sur un forum sur internet. Et bam : judiciarisation d’un truc qui aurait dû se résoudre de cette façon : Ludivine contacte Bégaudeau et lui dit « non mais ça va pas d’écrire ça sur moi ? Tu retires ça tout de suite ou je te défonce ! ». Bégaudeau râle un peu mais retire le truc parce qu’il se rend bien compte que ça craint. Fin de l’histoire. Mais non, Bantigny est habitée d’une mission messianique et elle décide de faire une publicité dingue à sa micro-agression. Ça me fait penser à quand Ariane Mnouchkine avait été traitée de raciste parce qu’elle n’avait pas de comédien autoctone du Canada dans sa pièce sur les autoctones du Canada : un faux problème avait généré des conséquences complètement démesurées et tout ça s’abattait sur une personne hyper de gauche et anti-raciste ! Un comble, quoi ! On est vraiment en train de couper la branche sur laquelle on est assis, décidément. Et pourtant, Bégaudeau m’énerve souvent, lorsqu’il intellectualise le vocabulaire alors que nous on fait s’qu’on peut avec les mots qu’on a, ou quand il joue lui aussi ce jeu-là dont il fait aujourd’hui les frais. Mais j’apprécierais si on pouvait revenir à la réalité et observer concrètement quelle est la gravité réelle de ce genre d’épi-phénomènes.. je sais pas : j’ai l’impression d’être Alice au Pays des Merveilles : ‘ »ils sont tous fous ici ».

    1. Aussi : mais qu’est-ce que c’est que cette manie de vouloir que les gens soient irréprochables ? Encore une fois, ça me fait penser à quelque chose de religieux : une exigence de pureté absolue. Ironiquement, cette dérive était résolue par le Christianisme lui-même, qui posait comme prémisse que nous sommes tous « pêcheurs » (« que celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre »). C’est une bonne illustration, finalement, de la justesse de la radicalité par rapport à ce que devient la fossilisation institutionnelle : la radicalité chrétienne était bienveillante, indulgente, compassionnelle ; mais la religion en a fait une doctrine de la haine de notre humanité dont le « pêcher » est inhérent et nous a transformés en juges, en jeteurs de pierres, précisément. Eh bien j’observe à peu près la même chose aujourd’hui avec la dogmatisation de courants qui pourtant étaient justes et nécessaires, à la base. Dans un cas comme dans l’autre, il faut revenir à la racine, à la radicalité, au réel.

      1. Ca devient comique ! on a l’impression que vous répondez à un post imaginaire (oui ? non ?) : si non, attention, c’est pas bien de faire la demande et la réponse, ou disons que c’est trop facile.

        Donc, pour vous, les assassins, les affameurs, n’ont pas à être jugés par les vivants. La responsabilité de nos actes devant les vivants, ça n’existe pas ; et ce, d’après le christianisme ! Pourtant, tout pardon fait suite, par définition, à une condamnation suite à un jugement : sinon pardonner quoi ? votre plaidoirie c’est du Bégaudeau à qui la victime n’a pas laissé le temps de s’excuser ; c’est pas du christianisme.

        Il faut arrêter de fumer la moquette. Dans le christianisme il y a au moins le jugement dernier; non ? Les affameurs capitalistes devront bien tôt ou tard rendre des comptes. Vous êtes pour les laisser tranquilles ; le pardon chrétien ???! Notez que le blasphème contre le Saint-Esprit est impardonnable pour les chrétiens. Il est aussi prévu l’enfer pour les pécheurs récidivistes.

        Vous défendez bien maladroitement QG dans votre fausse plaidoirie.

        1. Alors, je ne suis pas Chrétienne, c’était une analogie qui concernait la différence entre radicalité d’une pensée et rigidité doctrinaire. Et ma réponse n’était pas une réponse, juste un ajout à mon commentaire.

          Pour le reste, vous trouvez que Bégaudeau est comparable à un assassin ou un affameur parce qu’il a écrit une bêtise dans un forum ? Quand les gens commencent à confondre les trucs pas grave avec des trucs graves, c’est qu’on s’est détaché de la réalité et ça produit un genre d’Inquisition bizarre ou l’on tape sur n’importe qui pour un pet de travers.

          Pour le délire sur la nécessité de jugement : ben non, tout ne doit pas être jugé par l’Institution judiciaire, une bêtise de cours de récré par exemple, c’est pas grave en fait, c’est pas la peine d’en faire un pâté.

          1. Vous avez un sens aigu de l’inversion : quand vous dites qu’il faut pardonner, c’est vous qui n’y mettez aucune limite; et c’est moi qui en mets il me semble. C’est du bon sens.

            Je redis simplement que Bégaudeau est un menteur (il a refusé de s’excuser malgré les demandes de la victime) et un goujat qui ne mérite nullement l’admiration dont il fait l’objet en particulier sur QG.
            Quand au « jugement », il est inhérent à la vie humaine : nous jugeons tous. Et nous condamnons aussi individuellement dans les limites que nous laisse la loi. Loi favorable à certaines classes sociales plus qu’à d’autres. Il n’y a pas de justice divine.

            De plus il arrive que le pardon soit de la lâcheté. Et je crois que l’on pardonne plus aux puissants qu’aux faibles. Il est dommage que la puissance intellectuelle de Bégaudeau vous impressionne. Son capital intellectuel (force productive) -et peut-être même son physique avantageux- devrait être une circonstance aggravante.

            Donc arrêtez avec votre délire -ici complètement insensé- de pardon, et laissez à la victime mme Bantigny le droit et la bonne conscience de ne pas pardonner. C’est quand même malheureux qu’une femme publique traitée publiquement de putain ne puisse pas porter plainte sans qu’une autre femme ne vienne lui insinuer à l’oreille qu’elle aurait du pardonner !

        2. Je vous répond ici puisque bizarrement c’est impossible sous votre dernier commentaire.

          Je ne comprends pas pourquoi vous dites que je fais une inversion. Je ne n’arrive pas à suivre votre raisonnement, désolé.

          Bégaudeau est-il un menteur et a-t-il refusé de s’excuser après que Bantigny le lui ait demandé ? Je ne sais pas, comment savez-vous cela, vous ? Est-il un goujat ? Peut-être, ou peut-être un peu, parfois. Je ne vois pas vraiment d’autres exemples de sa goujaterie donc ça ferait de lui un goujat ponctuel, le goujat d’une occasion au moins, disons. Pourquoi pas. C’est embêtant parce que dès lors que l’on défend quelqu’un, on fait de nous une espèce de groupie. Si je défendais Bantigny, serais-je aussi sa groupie ? Vous remarquerez que je ne vous colle pas cette étiquette de mon côté. Je vous rassure donc : ce n’est pas le cas. J’aime bien Bégaudeau parce qu’il sait penser, mais j’ai des réserves sur plein de trucs le concernant et je ne m’intéresse pas beaucoup à sa personne, au delà de ce qu’il écrit ou raconte. De manière générale je n’aime pas beaucoup les statues du commandeur.

          Et donc, oui, effectivement, on juge tout le temps, on ne s’en prive pas, personne ne s’en prive, mais vous aurez noté que j’ai écrit « tout ne doit pas être jugé par l’Institution judiciaire », je parlais donc d’institution, pas de notre petit jugement quotidien à nous. Que vous aimiez l’Ordre au point de trouver justifiable de judiciariser cette broutille, libre à vous. Moi je trouve que c’est parfaitement absurde. Je ne comprends pas que plein de gens soient capable de ne pas voir à quel point tout cela est insignifiant et ne méritait pas qu’on l’enfle à ce point. Je crois qu’on ne vit pas sur la même planète.

          Ah, une dernière chose, je ne comprends pas, encore une fois, votre raisonnement à propos de mon « délire insensé sur le pardon ». Je n’ai jamais écrit que Bantigny devait lui pardonner, si ?

          1. « Je n’ai jamais écrit que Bantigny devait lui pardonner, si ? » : non mais c’était une conclusion implicite de votre plaidoyer dans le contexte.

            Je vais être bref :
            le pardon ne peut être consenti que « si et seulement si » le coupable demande pardon (ça, vous n’en parlez pas dans votre plaidoyer). S’il n’y a pas de regrets exprimés, ça veut dire que ça va recommencer il me semble. Non ?
            Bégaudeau a refusé de demander pardon (de s’excuser) malgré la demande qui lui a été faite par mme Bantigny.

            https://actualitte.com/article/116574/droit-justice/francois-begaudeau-au-tribunal-c-est-une-offense-sexiste

            Bégaudeau a refusé de s’excuser au motif que « l’humour ne nécessite pas d’excuses ». Vous avez bien lu : l’humour !
            Dans l’entretien sur QG, il a affirmé que mme Bantigny « ne lui a pas laissé le temps de s’excuser », ce qui est d’une stupidité sans fond car il n’est jamais trop tard pour s’excuser.

        3. Détrompez-vous, je n’attends pas du tout de Ludivine Bantigny qu’elle le pardonne. En fait ça m’est complètement indifférent, qu’elle lui pardonne ou non, c’est leurs affaires.

          Pour finir : certes, c’est pas très glorieux pour Bégaudeau, comme je l’ai déjà dit : il a fait une bêtise, un truc pas très sympa. Mais qu’on judiciarise cette histoire, c’est lunaire.

          1. Manifestement nous n’adorons pas les mêmes lunes Mael.

            Non ce n’est pas indifférent, non ce n’est pas que leur affaire, Ca c’est le libéralisme individuel.

            Et la judiciarisation devant le peuple est la condition de la paix. Parce que sinon c’est une justice primaire qui doit intervenir (je ne vous fais pas un dessin, mais cette libéralité dans l’insulte mérite « une grosse tête » il me semble).

            Mme Bantigny a été obligée de gérer auprès de sa famille (son époux, ses enfants et d’autres sans doute comme les collatéraux et même voisins) l’attribut (savoureux pour les ragots) de putain dont on l’a publiquement affublée . C’est absolument odieux d’autant plus que je suis convaincu que c’est faux. Mais quand bien même !

            Etes-vous mère, êtes-vous épouse ? Certainement pas ! Vous n’êtes QUE femme j’imagine. C’est (intersectionnellement) insuffisant pour juger de l’affaire. En tant qu’époux, en tant que père, je suis mieux placé que vous pour juger.

            Le bellâtre Bégaudeau ne vaut pas plus que tous ces hommes (et même femmes – souvent intellectuelles) que le nouveau statut de la femme met en rage. Suite au procès que mme Bantigny a perdu, Bégaudeau le « triomphant » a-t-il consenti à titre de regrets … tardifs (car il n’est jamais trop tard) à payer les dommages et intérêts demandés par la victime (5000 euros : somme ridicule vue l’insulte) ? ça aurait été le minimum (de toute façon insuffisant) ! et bien non ! Car c’est un homme grossier, sans manière … qui sait l’art de faire diversion, de tromper. et de séduire.

          2. Vous parlez de « bêtise » à son propos.

            Le mot est succulent le concernant. Lui qui se sentait manifestement au-dessus de tout pékin, lorsqu’il s’est permis de commettre un livre intitulé « histoire de ta bêtise » (qui m’a certes intéressé à l’époque).

            Manifestement son sentiment de supériorité vise autant les bourgeois que les femmes/mères/épouses. Belle plume, certes, mais souverain mépris.

            Lui viendra-t-il un jour l’idée d’écrire : « Histoire de ma bêtise » ?

  2. MErci !! Excellent, et bien long comme il faut , tranquille, ,je suis contente que Aude ai dit la blague, je l’avais lu sans la fin, avec Lasganerie, et meme, je m’etait dis, ben qu’une féministe ou une femme, aurait répondu que Begaudeau était jaloux de pas y avoir eu droit !!! elles revendiquent d’être libre, mais s’offusquent de pouvoir s’éclater avec qui elles veulent ?? meme elle aurait pu se dire flatté d’avoir tant d’attrait que mm Lasganerie craque :: l’acharnement féministe morale est folie, pire ça discrédite les victimes de viols, et qd la justice est occupé pour une blague, nos bourreaux s’éclatent .. Elles oublient en effet le cote gauche de nos idéologies, j’ai été exclue des feminstes de la FI parce qu’APRES le jugement d’Adrien, je préconisait un retour normal, c’est bon, il a avoué, condamné et fait ce qu’on lui a demandait, et repentant, quoi d’autres ?? pour une baffe, pas des violences répétés .. elles oublient qu’a gauche on croient a la réhabilitation,l’evolution des gens. Le vrai drame, mille fois répétés sur Giséle, là y’a pas de rédemption, pour Pelicot, j’ai suivie Mazan chaque jour, waouh ca dépasse l’entendement, siderant, et les réquisitions bizarrement sont identique ou 10 ou 13 ans pour bcp et 15 a 17 pour les multi violeurs, et 20 ans pour pelicot presque tous les mm années de prison demandés, on verra le réel, mais ca me parait étrange quand on a suivie tout les jours, les violeurs étaient tous différents, pas les mm antecedent, mais les videos par contre toutes pareil, immonde. Et en mm temps y’ eu bedos , puff , t’es dégouté, c’est bon c’est un con, degeu, mais ca vaut pas ce qu’il a eu ..Alors qu’en vraie notre rôle est de comprendre comment ces mecs ont eu ce désir, comment on t’il pu trouvé excitant de faire ce qu’ils ont fait , enfin, comment ces actes leurs ont sembles désirable, ils bandaient tous, Comment leur dénie marche a ces gars, comment ils vivent après ca, pelicot lui est tellement dans le deni que c’est horrible emotionellement, meme sans le voir par ses paroles, pour Giséle je sais, on s’en sors jamais…. les victimes pas de répit dans la mémoire.. Merci pour cette emission et je suis d’accord que pour ‘arriver » les militant.e.S se raidissent dans de la moral rigide de droite, de zero debat, zero alterité alors qu’on est a gauche !! et le ventre mou aime cette position, elle lui permet d’exclure les courague.x.ses qui se positionnent, ou qui génent, ca fait du vide …

  3. SALUTI; c’est dans ces moments là qu’on apprécie de vivre dans le fin fond de la montagne Basque, de ne pas avoir de télé de n’être sur aucun de ces réseaux associaux et même comble du bonheur, sans internet pendant presque deux mois grâce à un arbre tombé sur un poteau, comme on se sent loin de toute cette merde. Moi perso çà me fait rire un peu jaune et sans gilet. Les pauvres sont de plus en plus dans la merde, il y a le feu au lac, tout s’effondre «  »gentiment » » autour de nous et on réalise que des militants de » » gauche » »passent leur journées pendant des années à s’envoyer des messages incendiaires qui font bien rire les fachos et tout çà pour une vanne bien pourritte (qu’il faut evidemment dénoncer mais, quatre années…….Plus les frais d’avocats et au final un livre qui démontre à quel point la «  »gauche » »est en bien mauvais état, vraiment est ce que l’on doit dire «  »l’affaire » » et passer deux plombes sur un truc dont on a rien à foutre et c’est tant mieux. Continuez comme çà les gauchos et lavez bien votre linge très sale sur les médias çà donne du grain à moudre aux autres

  4. Je n’ai pas visionné l’émission, et me suis référé, suite aux commentaires, à ce site sur la question : https://www.20minutes.fr/arts-stars/livres/4093087-20240527-sexistes-inelegants-diffamatoires-begaudeau-relaxe-propos-encontre-ludivine-bantigny.

    Et je n’en crois pas mes yeux !

    Mais c’est vraiment un connard fini ce Bégaudeau !
    C’est bien ce que je disais de lui en commentaire dans l’émission précédente le concernant : « fort avec les faibles, faible avec les forts ». Un mec lui aurait foutu son poing dans la gueule pour ça ! mais une femme, non, pas de risque. Donc il fonce le Bégaudeau, sûr de lui et dominateur.

    Là, il y a des choses que je ne comprends pas, ne comprends plus. Bien évidemment, il suffit d’organiser une séquence publique de regrets sur un site ami, et on repart comme un sou neuf. Comme en Amérique où ce genre de cinéma est monnaie courante. Le spectacle digère tout. On en revient toujours à ça au jour d’aujourd’hui. Ceux qui n’ont pas de site ami l’ont dans le baba ! C’est ça la démocratie : vaut mieux avoir des relations.

    A Whirlwind : des excuses écrites à LB ? J’espère que vous envisagez que ces excuses soient obligatoirement publiques, et avec publicité. Le tribunal a été gentil : même pas d’amende ! Manifestement les tribunaux sont macho, et punissent les femmes trop libres. « Affirmation inélégante » disent-ils ! Là, j’ai envie d’applaudir « les chiennes de garde ».

    J’attends la prochaine émission avec une Ovidie (si jamais les féministes ont encore droit d’entrée à QG) : elle, c’était son métier de se faire monter dessus par des hommes, elle l’assumait par nécessité.

    Mais manifestement, des femmes aussi punissent les femmes trop libres.

    1. .
      Et bien puisque vous vous adressez ( aussi ) à moi, je vous réponds, cher ainuage 🙂 .
      Que la « blague » de Bégaudeau soit grossière, stupide et même nulle ( « Tout le monde lui est passé dessus sauf le train », cela faisait un bail que je n’avais pas entendu ça ( hors cour de récré ou de HLM ), nul doute ; pour autant, il n’est absolument pas le « prédateur »- type auquel on l’associe et il est bon de distinguer entre les gens énumérés dans la charrette et lui.

      Je ne partage pas votre point de vue ici : « il suffit d’organiser une séquence publique de regrets sur un site ami, et on repart comme un sou neuf », je ne pense pas que cela suffise, en général sur les rézos ( renversables en zéros comme vous le voyez 😉 ) , et si vous pensez au site ami QG, il ne prêche alors que les convaincus de ce qu’on ne réduit pas quelqu’un à un propos tel celui entendu dans les deux lignes incriminées que A. Lancelin s’est obligée à lire en intro.

      Et Aude L. qui est indéniablement des combats féministes, prend le risque de déplaire à ses abonné.e.s en confiant à F. B. une émission bi-mensuelle. Mais elle le fait, sans doute parce qu’elle fait à Bégaudeau crédit de n’être pas ( que ) ce narcisse-potache aux blagues de carabin… mais un être ( un roseau ? ) pensant.

      « Des excuses écrites à LB ? J’espère que vous envisagez que ces excuses soient obligatoirement publiques. » Je n’envisage rien ; le choix de la publication ou pas en reviendrait à L. Bantigny et nulle autre. Je dois dire que j’ai pensé que ce bouquin « Comme une mule » aurait pu lui être dédié en dédommagement moral et élégant.

      Quant à Ovidie, que j’estime aussi pour ses travaux ( je pense, en particulier à un reportage remarquable qu’elle a fait en 2020 sur la Suède https://youtu.be/VQGcZEGpMuo?si=WLS8rWPHL_1bGuwW ), elle aurait place dans une itw contextualisée sur QG.

      Pour ce qui est de moi, j’ai la fibre plutôt avocat que procureur, ça c’est ma nature qui me tient loin des « chiennes de garde ». 🙂
      .

      1. Bien reçu. Quelques remarques dans l’ordre d’apparition sur votre post :

        – C’est Bégaudeau qui affirme que c’était une blague d’après ce que j’ai lu. Trop facile. En vérité c’est un propos de macho et de lâche (ils s’en prend aux faibles).

        – Je ne savais pas que Bégaudeau était considéré comme un prédateur (mais là, j’ai montré sa photo à mon épouse qui m’a dit qu’il était très beau). Chacun ses goûts ! Mais je comprends mieux pourquoi tant de femmes le soutiennent … en disant que c’est pour son intelligence, bien évidemment. Pourtant la beauté n’est ni dans le physique, ni dans l’intelligence ! Je vous laisse deviner.

        – il y a des propos qui sont des actes quand ils visent une personne, cad quand ils ont des conséquences sur son honneur, sa réputation ; deux lignes peuvent faire plus de mal que 10 pages de baratin ou que deux baffes dans la figure ; ne me faites pas croire que vous ne comprenez pas ça !

        – sur les excuses écrites, c’est vous qui le proposiez, je ne fais que vous suivre en complétant à ma façon (je ne connais rien du livre de Bégaudeau car je n’ai pas regardé cette émission : l’affaire me révulse ! Et je n’achèterai jamais ce livre de démago baratineur (et beau parait-il ! Pfff)

        – son bouquin en dédommagement à mme Bantigny ???? Vous plaisantez ? Pour moi une amende s’imposait : 100 euros d’amende et 50.000 euros minimum de dommages et intérêts, en plus des frais de publication des excuses et du jugement (je suis matérialiste).

        – l’avocate ? oui mais de qui ? moi je serais plutôt celui de mme Bantigny, tout comme les « chiennes de garde » ; mais je m’étonne du fan-club (femme club ?) de Bégaudeau. Mais il est vrai qu’il est si beau et si intelligent, alors …..

        Je laisse de côté le cas d’Aude Lancelin … car il y a du pire et du meilleur ; et puis elle est comme Bégaudeau, belle et intelligente ; mais ça ne suffit pas (ce qui serait bien c’est qu’elle publie mon dernier commentaire posté vendredi).

        C’est toujours un plaisir de vous lire.

        1. Connaissant fort bien l’humour «  »beauf » » je suis d’accord avec vous ceci n’est pas une blague mais des propos infamants et une personne comme lui qui connait fort bien les médias et autres (buzzness oblige) il sait fort bien que ces propos allaient sortir de la salle et quand bien même……..
          Pour le reste je suis affligé de voir à quoi passent leur temps nos intellos de «  »gauche » »
          bonne journée

        2. .
          Pour la beauté : des goûts et des couleurs 😉 . Bégaudeau, si je devais le comparer physiquement à un philosophe, ce serait Voltaire ( voyez ses portraits, pas un parangon de beauté, François-Marie Arouet !), et pour les faux-pas, davantage à Rousseau, père abandonnique mais modèle de précepteur. Ces parallèles, parce que je pense que FB est quelqu’un qui pense, comme eux.

          Si vous écoutez l’entretien ( je vous y invite ), vous saurez que Aude Lancelin lui a immédiatement demandé : « Pourquoi ne pas avoir voulu présenter des excuses, tout simplement ? » , à quoi, il a répondu : « On ne m’en a pas laissé le temps. » En l’occurrence, Ludivine Bantigny a coupé court.
          Je suppose que cette historienne de gauche radicale et de grand talent, – que pour ma part, j’admire, – qui a travaillé sur les mouvements révolutionnaires, tel Mai 68, sait que sous les pavés de la révolte, il y avait la plage de la révolution sexuelle ) en 68 qui vit l’éclosion de relations multiples, démultipliées même, … et revendiquées ( cf le succès à cette époque du livre « La fonction de l’orgasme » de Wilhelm Reich ). De là, je conclus que, passé son ressenti personnel, elle ne peut que s’élever au-dessus de telles plaisanteries salaces. https://www.poetica.fr/poeme-545/charles-baudelaire-elevation/

          Pour l’avocat, à mon sens, il peut défendre également les bons et les mauvais clients, sinon qu’il change de métier. 🙂
          Ce que vous dites sur le jugement : frais, amende, dommages et intérêts, etc., pourrait se défendre, eu égard au tort qu’elle a estimé que cette blague lui faisait, et à l’époque qui a changé, mais on est hors-prétoire.

          Bégaudeau a en charge sur QG des entretiens comme ce premier avec Rancière que j’ai vraiment apprécié, et je compte bien les suivre ( pour cela il ne faut, évidemment, pas le cancéliser. )

          Merci pour votre appréciation personnelle, toujours aimable:-).
          .

          1. Belle tentative de plaidoyer maître ! Mais qui ne me convainc pas !

            Par exemple cet argument qui me parait pour le moins trouble, concernant les excuses :

            « … à quoi, il a répondu : « On ne m’en a pas laissé le temps. » En l’occurrence, Ludivine Bantigny a coupé court … »
            Mais qu’est-ce que c’est que ce double salto-carpé « on ne m’en a pas laissé le temps » ? Il est toujours temps pour les excuses, même si le mal est fait ; toujours temps pour les excuses et surtout pour les regrets. Comment mme Bantigny a-t-elle pu « couper court » si lui n’a pas eu le temps de s’exprimer : couper court à quoi ?

            Sinon :
            – Rousseau : très bon; c’est lui, dans le contrat social, qui a le mieux concrétisé l’idée (pas encore le concept) d’historicité, de dialectique, conceptualisée plus tard par Hegel.

            – Reich : « nul » puisque freudien (accessoirement dissident). Certes il a écrit « qu’est-ce que la conscience de classe », mais ses délires avec sa machine à détecter l’orgone (énergie vitale sexuelle) sont sans appel. J’ai lu « la fonction de l’orgasme » à 20 ans. Ma seule excuse c’est que j’avais 20 ans. Après, je suis tombé dans le marxisme.

            – Cancel culture : certes, ça va souvent trop loin dans la systématisation de « l’excuse ». Mais ce trop loin ne doit surtout pas se traduire malicieusement par « jamais ça ». L’unité des contraires veut aussi qu’une qualité ou son contraire aillent ensemble : ils sont inséparables en fonction des « moments », cad d’une histoire à l’autre, les histoires pouvant être … simultanées.

            – Par contre, NON, NON et NON, ce n’est pas parce qu’on a vécu mai 68, qu’on doit accepter d’être traitée de ce que le commun des mortels appelle une putain. Ce n’est pas tant de baiser comme une forcenée qui est le problème, que le regard pénalisant de la société qui, elle, outre le tabou sexuel, y voit (aussi) une façon de gagner facilement des avantages indus auprès des hommes : notoriété politique, relations, piston, ….. Ca c’est du concret. Et Bégaudeau, qui n’est pas le dernier des cons (seulement un peu hypocrite), le sait parfaitement. Si, en continuant à être aimable avec vous j’insinuais que vous êtes une putain, je crois que ça vous poserait un gros problème.

            Sur cette dure parole, je vous souhaite une belle journée, femme tempétueuse.

          2. .
            Dernier échange avant l’envol ( mettons qu’on est sur le tarmac 😉 ) car je ne voudrais pas squatter plus longtemps le fil de « La Clarification » , « l’affaire » en question étant pour moi, à l’issue de ce post, close.

            « couper court à quoi ? » Et bien, l’enregistrement y répond …
            Concernant Arouet ( « pas mon genre » comme eût dit Swann mais pas si mal finalement, et il avait du succès auprès des femmes et réciproquement ), je trouve d’autres liens entre lui et FB, – peut-être côté mondanités -, quoique je pense Bégaudeau (+) ascète, https://fr.wikipedia.org/wiki/Voltaire ,
            ce qui alors le rapprocherait peut-être plus de l’ermite d’Ermenonville, le lumineux Jean-Jacques :
            https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau
            « Reich : « nul » puisque freudien (accessoirement dissident) » non, freudien, c’était à mettre à son crédit, mais la dérive orgonastique, en effet, c’était trop !
            Pour l’insinuation finale et « Sur cette dure parole » qui me distrairait plutôt 😉 , voici quelques liens appropriés au sujet :
            https://fr.wikipedia.org/wiki/Dommage_qu%27elle_soit_une_putain
            https://www.babelio.com/livres/Sartre-La-P-respectueuse-suivi-deMorts-sans-sepul/519778
            https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Maman_et_la_Putain
            À quoi, vous pouvez ajouter celui de l’excellent reportage d’Ovidie sur la Suède, que j’ai déjà posté.

            Mais je vois que demain revient Barbara Stiegler, et ça c’est bien. 🙂
            .

          3. Et bien, je continuerai donc cet échange avec vous en pensée, jouant les deux rôles, du vent et des nuages ! Les plaisirs solitaires fantasmés ne sont pas si mal.

      2. à whirlwind :
        Voilà comment est présentée l’affaire sur le bandeau de l’émission :

        « …. François Bégaudeau y fait ce jour-là une blague vouée à rester privée sur une historienne de la gauche radicale. L’anecdote, qui aurait pu rester dans un recoin d’Internet …. »

        « blague », « anecdote »
        « vouée à rester privée »
        « qui aurait pu rester dans un recoin d’Internet …. »

        Mais mme Bantigny est un nom connu dans le landernau politique, pas une personne lambda. Penser que ça va rester « privé » dans un recoin d’internet alors que « la chasse aux ragots » bat son plein en permanence en politique, c’est rêver !

        Bégaudeau a posté cela sur un site internet accessible à tous, directement ou indirectement, pour « démolir » mme Bantigny. Et là, c’est un coup bas, indigne, dégueulasse. Quand on « voue » une conversation à être privée, on écrit un mel directement à la personne. En la postant sur un réseau ouvert à un public, elle est clairement vouée à être publique, à être diffusée.

        1. OUI, et ce qui me sidère maintenant c’est que personne ne se pose la question et pour Ludivine maintenant que va t’il se passer. Sa prétendue vie sexuelle a été jeté en pature donc on dit « y a pas d’fumée sans feu » et en plus elle a perdu le procès donc……. Bref je ne trouve pas que cette histoire va redorer le blason de la gauche et pour elle, il va lui falloir affronter des regards bien salaces….
          Mais de ce truc sordide on en fait un livre, et de la tune, de la tune et avec en sous texte c’est un peu de sa faute, elle manque d’humour……….

          1. vous êtes tarée, on est féministe et dire qu on baise c’est dangereux ??? waouh vous délirez , ou êtes puceaux, pucelle ?? franchement on s’en fou a gauche que les femmes réussissent a seduir meme les homo intello sexy )) et moi j’ai le bandeau d’immunité, 12 ans d’inceste, et cette blague, on s’en tape, et ca fait RIEN a une femme de gauche qui assume sa vie sexuelle, on dit bien des mecs qu’ils sont des queutards, enfin, vous êtes coincé du cul, et moi avec mon passé , je baise pas trop ))), mais j et oui les femmes baisent, des fois beaucoup et alors ??

          2. Waouh, en grande forme evemarie. Ca fait plaisir.
            Pour défendre ma (ou notre) position :
            c’est mme Bantigny d’abord qui n’est pas d’accord pour que Bégaudeau proclame qu’elle est en quelque sorte une p.tain ! Nous, en tant que p.ceaux, on la soutient. C’est con il est vrai, mais voilà, une femme qui se sent salie et déshonorée d’être traitée de p.tain, c’est exactement comme une femme violée : elle mérite d’être soutenue.

            Mme Tandigny est une femme VIOLEE dans son honneur. Elle ne consent pas à l’outrage qu’on lui a fait.

            Le CONSENTEMENT !
            Evemarie, vous ne devriez pas soutenir Béga.dea..

  5. J’ai le sentiment que le discours n’est pas juste, ou plutôt juste mais partielle. J’ai l’impression que François begaudeau fait la description des comportements médiatique, d’un monde très restreint. Je pense que ce qui est dit dans l’interview est juste mais ce n’est que la description d’un petit monde, je crois qu’il y a un problème plus large, lié quand même à une forme de compétition et de pouvoir dans le couple, dans se qui est demandé aux hommes dans la paternité et au femme, que tant que ces problèmes d’égalité ne seront pas clairement établie, on ne sortira pas des violences

  6. .
    J’apprécie Ludivine Bantigny, notre Louise Michel contemporaine 🙂 , mais j’apprécie aussi beaucoup François Bégaudeau qui pense visiblement de toutes ses forces ( et il lui en faut en cette période pour garder le cap qui ne soit pas au pire ! ) et le + possible à gauche.
    Les espaces semi-publics sont, – on en est bien conscient -, nécessairement publics : l’époque le veut, et cette mauvaise blague qui n’aurait jamais dû être émise, pensée ?, a quitté ce forum « ami » pour se répandre sur les rézos … j’usqu’au procès !
    Des excuses écrites à L.B. ( pour un écrivain ça s’imposait 😉 ) auraient pu, – peut-être -, arrêter l’affaire ( ici, je parle comme la mère:-) mais ce ne fut pas le cas et le rouleau compresseur des média : tweets, articles à charge, invitations annulées, rdv décommandés, etc., est passé…
    Demeure le livre têtu « Comme une mule » que j’ai, pour ma part, très envie de lire ( deux livres en une semaine : Rancière et Bégaudeau, mes libraires vont apprécier ;-).
    Merci à Aude Lancelin pour cette invitation à la « clarification » de l’homme et l’écrivain, menée avec intelligence en des « liens qui libèrent », elle en connait la vertu …

    Je reviendrai à l’émission ( hors cette séquence personnelle qui en constitue quand même la première demi-heure, et diffuse, semble-t-il, au-delà … ) + tard.

    .

  7. J’ai toujours beaucoup admiré l’intelligence de François Bégaudeau. On le sent très affecté par cette épreuve et j’admire sa capacité à rebondir sans rancune pour approfondir et enrichir sa pensée de gauche. Petit conseil : toujours s’assurer que le public familier susceptible de répéter une blague est digne de toute confiance et ne trahira pas … Merci à Aude Lancelin pour cet entretien subtil et chaleureux qui fait du bien à tous. Signé: un insoumis de toujours de 88 ans.

  8. En écoutant cette tellement nécessaire clarification, je pensais à une saturation de la gauche par des groupes qui, étant montés à bord, faussent le GPS politique du navire pour en prendre le contrôle. Il ne doit plus rien exister à la gauche d’un certain méridien. Pourquoi ce référentiel a-t’il saturé le référentiel socio-économique, la réponse est assez intuitive. Il y a un mot à éviter, il vient des États-Unis, c’est une machine à baffes, un repoussoir, il fait partie des raisons qui font que le reste du monde n’est plus tellement preneur des avancées occidentales autoproclamées. Je pense que ce regard-là est une bonne mesure des chances d’avenir de la gauche. La perception de ce que le combat de la gauche doit veiller à garder d’enviable et de transculturel, plutôt que de sectaire et de perché. Mais les occidentaux sont tellement imprégnés de leurs certitudes messianiques.

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