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« Il suffira d’une étincelle » – Contre-CourantAvec Anasse Kazib

Émission du 18/02/2020

Une discussion sur les combats sociaux en cours, où Aude Lancelin et le philosophe Alain Badiou ont reçu Anasse Kazib, cheminot, membre du NPA et figure médiatique de la grève, en public et en direct au théâtre de la Commune.

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5 Commentaire(s)

  1. Voilà le deuxième échange que j’écoute suite à mon abonnement, Enfin pas tout à fait car je me suis abonnée « sur » Todd.
    Piketty en a pris plein la figure. Certes bien et clairement exposé par Badiou. C’était une position inhabituelle pour Piketty qui en général se trouve en position dominante, le « sachant » dans les interview. Je dois dire que j’avais acheté quelques uns de ses livres sur le capital avec enthousiasme, mais non convaincue je les lâchais vite, et je n’ai pas réitéré mes achats.

    Piketty est de bonne foi. On peut au moins lui « donner » ça. Il cherche une solution. Voilà belle lurette que Badiou a trouvé la sienne et s’y tient. Cependant bien que Badiou me séduise toujours dans ses conférences ou échanges divers, ça reste assez théorique : le démontage du libéralisme. Mais le remontage ? et de quoi ? et comment ? Plus de communisme à l’horizon.
    Il faudrait tenir compte aussi du fait que nous sommes « collé » à l’Europe contre notre gré certes. D’ailleurs j’entends trop souvent sur la 5 que nous aurions répondu non à un référendum, mais à une autre question non posée : notre opposition a un gouvernement en place, à chaque fois j’ai envie d’envoyer un objet dans ma télé, mais son prix m’en dissuade (bien qu’elle soit assez modeste). Le frexit n’est plus de mode.
    Donc sortie d’une telle écoute on ne se trouve pas plus avancée finalement : que faire ? s’abstenir ? ce que j’ai fait au 2ème tour des présidentielles, ne pouvant choisir entre la peste ou le cholera. Mais je ne suis pas plus avancée pour autant. Depuis 2 ans (soit tardivement dans ma vie) j’ai adhéré au PCF. Le seul parti de gauche en France de mon point de vue, de plus non hégémonique comme celui de Mélenchon qui m’insupporte.
    je vais tâcher de lire/voir ce que vous dites des dernières élections municipales ; l’abstention est un dégoût général, un « je baisse les bras » de la population qui n’espère plus rien ni d’elle-même, déprime. Mais ce n’est qu’en se battant qu’on arrive à quelque chose, ne reste-t-il que les batailles de rues ? Manque l’essentielle : la richesse d’idées, la création. Ma tendance depuis années 70 est autogestionnaire, c’est tout à fait démodé et pourtant.

  2. Malheureusement, encore et toujours, l’insupportable Badiou qui prend sa posture surplombante de donneur de leçons !

    Bref, son seul souci est de montrer sa culture philosophique (qu’il croit marxiste), culture qu’il insère dans un débat qu’il transforme en match : il faut qu’il cherche la faille comme un professeur, il faut qu’il ait raison ! il faut qu’il soit gagnant ! Tout cela avec l’habileté des faux- jetons du management d’entreprise : « toujours souligner gentiment un point positif du salarié avant de le dégommer tout aussi gentiment par une critique assassine ». C’est comme cela que ça marche dans le nov-management; mais apparemment ça marche aussi comme ça dans la nov-philosophie de spectacle. Allo, Guy Debord ! la philosophie spectacle, ça marche bien aussi.

    Donner des leçons a un ouvrier syndicaliste (exceptionnel) en plein combat 1) ça ne se fait pas en public où le risque de perdre la face est important 2) ça ne se fait pas de la part de quelqu’un qui n’est pas et n’a jamais été au combat, et qui est habitué aux conférences publiques qui mobilisent une culture spécifique n’ayant rien à voir avec une action syndicale de terrain.

    Vraiment dommage !

    1. Anasse Kazib n’a manifestement pas vécu les choses comme vous, ainuage.

      Si l’on en croit le Post qu’il a laissé sur Facebook…

      Le voici:

      Hier j’ai vécu une expérience importante dans la vie d’un jeune militant révolutionnaire comme moi. Dans une ambiance feutrée rappelant les plateaux d’intellos des années 70, me voilà, moi Anasse, invité à débattre de marxisme et de révolution avec Aude Lancelin et Alain Badiou, un des intellectuels, sinon l’intellectuel marxiste français en vie le plus connu à l’international… Un camarade m’a même dit « Tu sais pas, mais Alain Badiou est étudié dans de nombreuses universités, y’en a ils vendraient père et mère juste pour faire une photo avec lui », d’autres m’ont dit « C’est dingue que Badiou débatte 2h avec toi, alors que dans cette émission ils invitent uniquement des intellos » … Waw

      Je peux dire déjà à quel point je vis des moments riches depuis que je milite, débattre tantôt avec des députés, des ministres et aujourd’hui un intellectuel marxiste, moi le jeune de 33 ans né à Sarcelles qui a grandi à la cité rose.
      C’est pour moi surtout la reconnaissance de la politique que mène mon courant le CCR (Révolution Permanente), tout cela n’est pas le fait du hasard, mais bien le résultat d’une politique juste et de la combinaison de son action à l’épreuve de la lutte des classes.

      Je suis ce que je suis avec ma subjectivité et mon expérience personnelle, mais je suis le militant révolutionnaire que je suis grâce aux camarades de Révolution permanente qui m’ont formé, m’ont appris, transmis leurs expériences et accompagné étape après étape. Ils m’ont donné l’envie d’écrire, de lire, d’apprendre et de faire de la politique, pas n’importe laquelle, celle au service de notre classe.

      Aujourd’hui, d’autres camarades ouvriers comme moi nous rejoignent et je leur souhaite de pouvoir vivre cette vie passionnante, de lutter non pas seulement pour une grève, pour des augmentations de salaire ou un accord d’entreprise, mais pour une société débarrassée du capitalisme. Nous devons être la génération qui offre un avenir aux générations futures.

      Parfois je repense à l’époque ou je parlais de manière passive, à parler de foot, de boite de nuit, d’oseille, de vacances, à se vanner, en ne sachant même pas ce qui se passe dans le monde, en ne suivant même pas la politique… C’est une fierté d’avoir fait un virage à 180 en très peu de temps et d’être écouté avec attention par Alain Badiou en lui citant des passages de Où va la France de Trotksy ou encore La maladie infantile du communisme de Lénine, pour répondre aux désaccords que j’avais avec lui sur le parlementarisme ou encore sur le syndicalisme. Merci à mes camarades de m’avoir aidé dans ce virage.

      1. Merci Aude de ce post que je découvre un peu tard : sur YT on a une alerte quand il y a réponse (ce n’est pas une critique de ma part, QG fait ce qu’il peut avec le peu qu’il a).
        Je vais faire comme si vous étiez Aude Lancelin (je n’ai pas de certitude !?).
        D’abord vous dire que je suis flatté de bénéficier de votre avis !
        Bon, je ne connaissais pas le ressenti d’Anasse Kazib concernant cet entretien (je ne suis ni sur Facebook ni sur Twiter).
        Après lecture, il ne me semble pas vraiment net qu’Anasse ne soit pas de mon avis ; certes il ne dit pas du tout la même chose que moi ; mais le peut-il ? il est ailleurs, il parle d’autre chose ! peut-il vraiment parler librement de cela ? Tout « politique » doit toujours avoir le minimum de virilisme qui convient … à un politique ; on ne doit surtout pas se plaindre après coup d’une domination professorale de son interlocuteur. Ou alors il faut le faire en situation (souvenez-vous de Mitterrand et Giscard : « vous n’êtes pas ici le professeur, je ne suis pas votre élève », et de Chirac et Mitterrand : « je ne suis pas ici premier ministre mais candidat » « oui monsieur le premier ministre »).
        J’entends surtout Mr Anasse Kazib dire sa fierté d’avoir pu être un interlocuteur reconnu d’une célébrité philosophique comme Alain Badiou. Tout comme je déclare ci-dessus être flatté de votre interpellation (mais pour moi ce n’est pas une échappatoire !). Oui, Anasse Kazib va bénéficier de son entretien avec Alain Badiou. Oui, son prestige s’en ressentira positivement et il en est conscient et content. C’est le principal compte tenu du potentiel incroyable de ce gars. Sans doute peut-on remercier aussi Alain Badiou d’avoir accepté de se confronter à un débutant. Mais que voulez)vous, j’ai réagi en auditeur simple, total !
        Oui, il faut continuer ces entretiens (même si ma première réaction a été de flinguer Badiou et de réclamer son éjection). Tout ça ce sont des réactions impulsives de lecteurs très impliqués, mais confortablement installés dans leur fauteuil !
        Il faut que ça continue, chacun dans son registre. C’est vrai que je suis sans pitié avec A. Badiou ! C’est comme ça !

        Merci Aude pour tout votre travail. Merci à l’équipe de QG.
        Bien le bonjour à Alain Badiou.

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