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Culture de l’inceste : un juge brise le silence – Quartier InterditAvec Edouard Durand

Émission du 13/10/2022

Notre journaliste Itzel Marie Diaz a reçu le juge Durand pour évoquer le bilan alarmant de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux enfants. Comment briser le tabou social qui entoure ce type de violences? Recueil des témoignages, écoute, protection : la justice est-elle adaptée à la prise en charge des victimes d’inceste? Que disent les études statistiques sur l’ampleur du phénomène? Le juge Durand fait la lumière sur toutes ces questions dans un entretien choc

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22 Commentaire(s)

  1. merci pour cette émission, j’ai témoigné , ça se passe super bien, enfin on nous demande nos préconisations pour eviter et réparer cela.. enfin, les victimes ont peut dire quoi faire, Ras le bol des féministes , des psy, des csp+; qui n’ont rien vécu que la vie bobo, venir m’expliquer ce que je vie, et ce dont j’aurais besoin, et pour répondre a qq au dessus, LES MECS VIOLENT ET TABASSENT PLUS QUE LES FEMMES, OK , RAS LE BOL AUSSI DE CA .. assumez vos frères, liberté égalité fraternité, de violer et de dire c’est égal .. regarder les vraie chiffre, et les mères qui tuent leur bébés et les congèlent ont souvent été violée par les pères … pourquoi on le dit pas .. et pour finir oui l’état doit intervenir et nous filer a nous les victimes du fric, ici vous êtes peut etre des victimes un peu riche, pas moi, je bosse depuis mes 19 ans, 3 gosses, et payer une therapie de 16 ans .. moi je suis pas proprio, j’ai pas fait les études que mes resultats prévoyaient, du coup nous ont est pauvre et les violeurs riches.. cool pour eux. et la société nous traite comme Roussel récemment de feignasse, j’ai perdu mon taf a cause du confinement .. super et âpres 12 ans de violes, une vie de boulot, sans violence envers les autres je me retrouve au RSA a 56 ans, et insulté par un PC … incroyable.

  2. J’ai envie, après tous ces commentaires aussi pertinents les uns que les autres sur le fond, de faire une remarque sur la façon de filmer l’émission. Il me semble qu’il y a du changement.
    Le fond sombre et les plans fixes de face, alternatifs, des deux protagonistes amènent une nouvelle esthétique, une nouvelle gravité : Itzel-Marie en madone, le juge Durand un peu christique dans son sérieux, dans son élocution, ses gestes des bras. Dans l’ensemble, une certaine fixité intéressante !
    Une force esthétique particulière sur l’écran, ce soir-là (le fond cad le thème y participe).

  3. Je ne vais réagir que sur une chose, une toute petite chose (beaucoup d’autres choses importantes ont été dites déjà ci-dessous).
    Le juge Durand a évoqué le témoignage de cette femme, ex-victime d’abus sexuels, qui a fait état de l’importance immense pour elle, de la reconnaissance par l’ ETAT, et non pas par diverses associations privées, du préjudice qu’elle a subi.

    Cela me parait tout à fait essentiel, majeur ! La solution psychologique n’est pas d’abord dans l’individu, ni d’abord dans le tête à tête entre un psy et l’individu; elle est dans les rapports sociaux : l’ETAT c’est l’acteur ABSOLU, acteur qui subsume justement tous les acteurs particuliers privés aidant, tous s’opposant à l’acteur involontaire que forme l’ensemble des délinquants sexuels (parfois délinquants de circonstances, occasionnels, mais cependant bien réels).

    On nous promet, on nous réserve une société sans Etat, cad la disparition de l’Acteur Absolu (émanation de, mais aussi opposition à tous les singuliers -acteurs singuliers parfois éphémères- toujours en conflit par nature), Acteur Absolu donc qui dit ET IMPOSE la loi, cad les valeurs nécessaires de la nation). Chaque victime « devient » alors -sur son affaire- un acteur Fort. Ca me semble la condition minimum d’un rétablissement psychique.

    Bientôt, avec la disparition de l’Etat, le droit sera privatisé (tribunaux arbitraux) et toutes les peines consisteront en dédommagements financiers : les riches auront ainsi plus de droits que les pauvres. D’ailleurs on ne pénalisera plus, on soignera (moyennant finance); ce sera la société du soin; société déjà fortement avancée : développement personnel, thérapie de toutes sortes applicables à chaque « contrariété ». Tous ces thérapeutes individuels – ceux qui « soignent » les victimes, mais qui « soignent » aussi les coupables, ne construisent pas des acteurs : pourtant c’est la condition nécessaire à tout rétablissement. La condition thérapeutique, c’est une justice nationale Juste.

    1. Je me fais tout petit et je prends une voix douce et posée pour répondre à ce post posté à 11H00 comme pour signer l’importance que vous prêtez à cet « Acteur Absolu » qu’est L’ÉTAT selon vous, en particulier dans ce processus de prise de conscience et réparation collective face à ces maux, ÉTAT qu’à sa manière ce juge incarne dans sa fonction, preuve s’il en est qu’en tant que Nation nous avançons.

      Vous connaissez ma position de fond sur l’État, je n’y reviendrai pas, mais je vous rejoins entièrement aujourd’hui sur la nécessité pleine et entière de nos institutions communes, de prendre leur pleine part de responsabilité dans cette affaire. Si ce qui fait office d’expression de notre volonté commune, n’assume pas de son propre fait, ces faits, et n’érige pas hautement les valeurs qui en découlent, alors que peut-on espérer de réparateur comme de prévenance et de lutte contre ces fléaux ?

      Et pour ce qui est du travail des associations et activités privés qui s’y associent, je vous rejoins à 100% quand vous dites que s’y abandonner représenterait un grand danger. Celui de transformer en comptabilité la lutte contre ces maux, qui outre qu’elle ramènerait à une sordide histoire d’argent ce qui fait toute la vie d’un homme, établirait de facto une profonde inégalité injustifiable entre riches et pauvres. S’il est un domaine où la bourse ne doit pas intervenir, c’est bien celui-ci. Le compte nanifie et à bien des égards il permet de s’acheter une conscience tranquille, ce qui, soyons clair, ne s’achète pas. Et guérit encore moins.

      Hélas, je crains que pour utile et nécessaire que cela soit pour donner claire vision à chacun, d’établir en valeurs, lois et moyens ce qu’il faut comme vous le dites très bien, que cela ne suffise pas. Notre devise « Liberté Égalité Fraternité » (comme je l’aime !) gravée sur nos frontispices, ont-elles inscrites dans le cœur de chacun ces valeurs ?

      La grande difficulté, pour ne pas dire l’insurmontable en la matière, n’est pas l’indispensable établissement de la reconnaissance officielle et de moyens de lutte et réparation indispensables pour l’accompagner, par nos institutions collectives. La grande difficulté, pour ne pas dire l’insurmontable, est de vivre collectivement en conscience avec ces maux et problèmes rendus publics, à commencer par les victimes et les coupables repentants eux-mêmes, maux et problèmes la plupart du temps enfouis par la honte et le déni.

      Il en faut du courage pour dépasser tout cela et faire face. Il en faut plus encore pour affronter publiquement ces réalités-là. Car qui dit lever de tabou, dit rendre public, dit regards, partages de vie et de travail, mains tendues, saluts, repas… Avez-vous une idée de ce que vivent ces hommes et femmes là ? Une vie de paria pour la plupart, car même les victimes résilientes et combattantes portent avec elle tout le poids du tabou primordial inscrit au cœur de toutes les sociétés humaines (Levi-Strauss). Je ne suis pas étonné qu’une jeune combattante pleine de courage et de force comme Marguerite Stern, saluée ailleurs sur ce site, replonge parfois en soins psychiatriques comme je l’ai lu sur twitter l’an dernier.

      Il y a porter le poids des maux et des fautes, il y a lutter intérieurement contre ces maux et ses fautes pour se refaire et changer, et il y a, plus difficile encore, porter le poids du combat qui renvoie chacun à ses propres maux et fautes, et de fait signe et participe de la vie de la Nation ou collectivité à laquelle on est lié. On ne peut pas imposer ce qui ressort du fond de l’être humain en la matière, les incontournables prises de conscience et les choix drastiques qu’elle impose, les pardon et rémission, autrement dit, le dépassement et la guérison. Car cela ressort non de l’État, qui peut toujours faire sa part en tant qu’acteur majeur, mais de chaque individu lui-même, de chaque membre de la Nation ou assemblée à laquelle il est lié. Car qui dit Nation ou Assemblée dit Unité n’est-ce pas ? Et qui dit Unité, dit nécessaire moyens de ré-Union.

      Ai-je été assez clair, doux et posé ? Je l’espère. Je m’en voudrais de faire vains remous remuant sur la question. Je cherche seulement les moyens d’approfondir en toute conscience ravivée et dans la paix, ces problèmes insurmontables et ces questions aujourd’hui sans réponses. À tout le moins actuellement insurmontables et sans réponses à l’échelle de toute une Nation. Merci de votre compréhension et de votre participation à ce problème de fond.

      1. Je comprends et vous suis sur bien des points. D’ailleurs dans les manifs je préfère défiler à coté des anarchistes (qui pour moi sont des poètes) qu’à côté de la CFDT.

        Cependant, je constate que les plus fervents ennemis de l’Etat ont été les nazis, et aujourd’hui sont les richissimes libertariens américains.
        Par ailleurs, l’anarchiste Bakounine affirmait détester les communistes. Tout cela me donne des états d’âme.

        Pour moi, critiquer la société du soin ne veut pas dire qu’il ne faut pas soigner et réparer sérieusement. Cette société du soin est l’oeuvre des libertariens parce qu’ils ne veulent pas d’Etat, pas de sanctions. Des assurances privées financeront le soin cad l’action curative plutôt que préventive.
        Ils ont réussi une poussée formidable avec la fameuse mode du « care » promue par les bobos du PS et autres âmes sensibles … et voulant le montrer ! toute la jeunesse a foncé la fleur au lèvres et la larme à l’oeil (je trouve ça dégoutant). Les caresses mutuelles tout azimut sont sensées reconstruire ! Finie la lutte. Tuer la lutte : c’est ça l’objectif.

        Vous avez toute ma sympathie.

          1. Je fais un bond sur ce fil
            Entre deux stances
            Partagés avec des amis
            pour accueillir votre fleur
            Larme à l’œil moi aussi
            Larme de joie cela va sans dire
            Au plaisir de vous retrouver en manif sur ce site ✊🤗😉✊

            Les voix d’elles
            sont immuables mais sont notre avenir

        1. Bon jour,
          Il me semble, sauf erreur de ma part, que les communistes dans la haine des anarchistes ont été beaucoup plus loin que des mots et que Bakounine a fait une très bonne analyse d’un état communiste et ce avant la révolution Russe avec très peu d’erreur.
          Bonne journée et une pensée en ces temps belliqueux pour les Anarchistes Ukrainiens massacrés par l’armée rouge commandée à l’époque par le grand camarade Trotsky et aux Anarchistes Espagnols qui ont été très soutenus par le Kremlin à coup de plomb dans les entrailles et ce sans état d’âme

          1. Oui, mais les anarchistes parlent beaucoup sur le bord du stade mais ne font pas grand chose en fait, en terme d’organisation nationale. Ils comptent les points comme tu le fais en ce moment et tirent de plans sur la comète. Bakounine a dit, beaucoup dit …. mais il n’a rien fait, rien produit sinon du discours. Il est venu haranguer les canuts à Lyon, mais dès qu’il a eu 3 garde-champêtres au cul, il a sauté dans un train et est rentré en Russie. L’autogestion locale est la limite supérieure de leur champ politique… et organisationnel.

            En tout cas ce ne sont pas les anarchistes, ni les capitalistes d’ailleurs qui nous ont délivrés du nazisme. Si tu es là en ce moment c’est peut être grâce aux communistes. (Pour info, on peut être communistes sans être trotskistes).

        2. Bonjour Ainuage
          Il me semble que je n’ai montré aucune agressivité à votre égard. Je ne peux que constater que lorsque vous n’êtes pas d’accord vous devenez agressif et vous vous permettez d’affirmer des choses sans connaitre la personne sur laquelle vous avez décidé de passer vos nerfs (ex: lorsque vous dites que je ne fais que compter les points) Quand à votre mépris pour les « non éduqués » comme moi il se confirme lorsque vous supputez que je suis incapable de faire la différence entre un communiste et un trotskyste ( d’autant que, si je ne m’abuse, lorsqu’il commandait l’armée rouge le camarade Trotsky était bien encore communiste non ?).
          C’est çà qui est insupportable chez les militants qui « détiennent la vérité » et qui a découragé beaucoup de personnes et décrédibilisé tous les discours sur la liberté, la démocratie et autres paradis pour le prolo qui est passé du statut de star à celui de beauf.
          Bonne journée à vous et essayez la tisane vous verrez çà détend
          PS: quand à faire fi de la lutte des anarchiste Espagnols contre le fascisme……………

          1. Je vais essayer la tisane ! Désolé de vous avoir blessé. Mon style est dépouillé -c’est celui d’un technicien des sciences « dures » de formation, pas du tout d’un littéraire- ce qui le fait paraître brutal. Il y a aussi un effet de distance dû à l’écrit, car moi-même je trouve vos posts quelque peu agressifs (l’ironie… massacrante (!) … de votre deuxième paragraphe est un peu … fortement accusatrice).
            Le mépris des « non-éduqués », là je ne comprends pas du tout; faut-il encore deviner que vous êtes non éduqué, car rien ne le laisse paraitre.
            Pour aller dans l’intimiste : toute ma vie on a généralement dit de moi « ainuage est un gentil »; certains poussant même jusqu’à préciser « c’est un « vrai » gentil »; je n’ai jamais bien compris la nuance (y’a donc des faux ?) mais il me semble que c’est un renforcement. Tout cela n’empêche pas que je puisse être agressif (je ne cherche aucunement à être gentil ; j’ai d’ailleurs souvent des pensées féroces; vraiment féroces).

        3. Bonjour Ainuage,
          Nous dirons que nous sommes partis du mauvais pied? puisque nous sommes dans l’intime oui je suis un vrai non éduqué ma scolarité a été très très brève et le mépris de classe je le vis depuis ma plus tendre enfance qui s’est déroulée à Montreuil dans un univers de sous prolétariat, d’où mon « humour » qui m’a permis bien souvent à remettre à leur place des « sachant » et surtout dans les milieux militants gauchistes (à l’époque tu te faisait de stal à tout propos) Ma vie à la campagne depuis plus de quarante ans m’ont tout de même calmé car moi avant je n’étais pas vraiment gentil. Quand aux Anarchistes ils m’ont fait découvrir les sciences sociales, la philo et bien d’autres choses encore ce qui me permet de militer (sans drapeau d’aucune sorte) en milieu rural avec beaucoup plus de sérénité et puisque nous sommes dans les confidences mon père était communiste remis dans les mains des « Boches » par de gentils gendarmes Français au service de l’Etat qui ont put continuer leur brillante carrière au service des différents états qui ont suivi.
          Bonne journée

  4. Bonjour à toutes et à tous,
    Il me semble que si  » l’affaire » Camille Kouchner a autant marqué les esprits c’est dut au fait que çà se passait chez des bourgeois éduqués et non chez des beaufs alcoolisés dégénérés. Personne ne peut imaginer que ce genre de chose puisse se produire chez soi, aucune famille un tant soit peu équilibré ne peut imaginer telle horreur entre ses murs (et même chez les beaufs alcoolisés dégénérés).
    Quelques chiffres ; 60% des viols sont commis dans les familles et sur ces viols 60% sont commis par les frères et ensuite le père, le grand père, l’oncle, le beau père ou l’ami de la famille; Qui peut imaginer çà??? Suspecter chaque membre de la famille, personne. Donc çà ne peut se produire que chez des beaufs alcoolisés dégénérés. Et cette vision fait parti du problème, car lorsqu’une famille se trouve confronté à l’inceste et si cette même famille croit la victime et fait tout son possible pour l’aider et bien elle se retrouve bien seule.
    A qui en parler sans risquer de se voir montrer du doigt ou pire encore (surtout si on est pauvre) se voir retirer ses enfants qui vont se retrouver dans des familles d’accueil qui hélas parfois abusent aussi des enfants.
    Et cet ITV n’échappe pas à la règle, rien à propos des familles qui sont détruites et qui doivent se battre seules, chercher des solutions seules car les médecins, neurologues, psys et autres ne proposent que des psychotropes car pour la très grande majorité d’entre eux ils ignorent tout des conséquences et des traumas que génèrent l’inceste. Pire il y a même des psy qui défendent encore la théorie de l’enfant consentant. Il faut donc bien comprendre que ceci peut se produire dans n’importe quelle famille , oui même chez toi qui est en train de me lire, chez toi, nul n’est à l’abri même si on pense avoir inculqué des « bonnes valeurs ».
    Si on n’aide pas sérieusement les familles (et même les « déviantes ») on ne pourra pas aider pleinement les victimes. Aborder ce problème uniquement sur l’aspect juridique ne répond pas à grand chose d’autant plus que voir la prison comme LA solution me semble être une grave erreur. Le sort réservé aux pointeurs dans nos belles prisons ne risque pas de les guérir de leurs déviances sexuelles. Il faut rappeler que les auteurs de violences sexuelles sont dans leur grandes majorité d’anciennes victime ne peut on parler alors de problèmes psychologiques graves plutôt que de délinquance??? Et jusqu’à preuve du contraire la prison ne règle même pas les problèmes de délinquance alors la psychologie….
    Il est donc temps de voir l’inceste comme un problème MAJEUR et surtout, surtout bien insister qu’aucune absolument aucune famille n’est à l’abri (encore un chiffre : un enfant sur cinq est concerné), c’est à mon humble avis la meilleure solution pour aider les victimes et les familles et peut être enfin chercher des bonnes solutions thérapeutiques, de soutien qui ne soient pas réservées qu’aux riches mais prises pleinement en charge par la société car il s’agit bien là d’un problème de société.
    Bonne journée à toutes et à tous et beaucoup de forces et de courage pour toutes celles et ceux qui sont dans la peine.

    1. À mon tour d’intervenir sous votre fil. 😉

      Merci pour ces mots que j’ai reçu comme un baume au cœur à propos des « pointeurs » dont vous soulignez les possibles causes et les difficultés pour s’en sortir, passé le temps de la peine et des noirceurs. Hasard ou occurrence, il se trouve que j’en connais un, un vrai passé par Fleury (je cumule ce genre de rencontres, allez savoir pourquoi, loi du karma ?), un vieux monsieur dont il m’a bien fallu affronter le regard, le serré de main, le partage de mots et de nécessaires marques de sympathie pour faire lien, quand ce que vous partagez occasionne des problèmes à régler autrement que par le recours aux lois et tribunaux qui ne font la plupart du temps que compliquer les choses.

      Blast ! Quand vous faites le pas, l’orage éclate, c’est toute la cocotte qui saute et une boîte noire enfouie depuis 40 ans, peut vous exploser en pleine face même si les faits remontent à un âge où la conscience est à peine émergente, même si les faits étaient de moindre importance et ont été commis après avoir été plongé par d’autres dans la tourmente, et que depuis, vous avez littéralement transformé votre vie, porté par la chance, que vous avez cherché par tous les moyens à conjurer le sort et changé de cap jusqu’à vous engager dans la lutte contre le mal, inconsciemment mais plus fortement encore comme mû par une force enfouie elle aussi, toute aussi tenace, voire plus puissante encore. Car elle ressort d’une aspiration plus profonde que le désir d’en découdre et de faire éclater votre rage pour en finir avec le drame, elle a partie liée avec la quête de Paix et Salut pour votre âme.

      En ces jours où le destin pointe sa face, vous mesurez une chose fondamentale, c’est que si votre esprit tortueux peut vous mentir jusqu’au déni total, si votre âme brûle et brille d’amour et de foi libre qui vous fait tenir debout en Vie malgré les orages, perchée sur les cîmes, loin de toute souillure et de toute rage, votre chair, elle, ne ment pas et le moment venu, elle se signe et crie, elle tremble, elle se déchire, elle hurle jusqu’à ce que vous regardiez les choses en face. Et quand ce jour arrive, le danger est réel de passer à trépas. Vous levez le poing au ciel et maudissez la terre entière, vous défoncez tout de rage, vous vous défoncez tout court, et si une main, une oreille, un regard ne se tend pas miraculeusement vers vous à ce moment-là, vous êtes prêts à faire éclater et retentir l’orage comme une bombe H dans le fol espoir d’anéantir l’univers entier pour en finir avec l’impossibilité de vivre qui vous travaille depuis toujours et qui a signé tous vos échecs, vos écueils, vos drames sans le savoir jusque-là. Combien de suicides, de vies ravagées, d’outrages et actes de vandalisme notoires et j’en passe, portent en eux-même la marque de cette rage et de ce désespoir ?

      Le déni est tenace et permet de faire bon an mal an office de cape pendant un temps, mais l’oubli ne guérit pas. Pire, il fait sourdre tout de vous dans la rage à laquelle vous donniez mille prétextes, sauf celui qu’il faudrait pour vous libérer et renaître.

      Seule la pleine prise de conscience de ce que vous avez fait qui marque ce que vous êtes, la honte assumée et exposée sur la place vous libère du poids du passé et vous engage dans une nouvelle voie. J’ai livré ailleurs sur ce site, traces de ce passage. Mais cela non plus ne suffit pas. Il faut ensuite assumer et faire les choix qui s’imposent pour vous, pour ceux qui vous côtoient et la société dans laquelle vous prenez place pour faire dignement face, une fois que vous avez résolument changé et décidé d’assumer pleinement de vivre une vie de paria désigné et revendiqué car telle est la loi de ce monde ici-bas. On ne pardonne pas l’impardonnanle sauf exceptions. Or pardonner l’impardonnanle, n’est-ce pas ce qui signe le vrai Pardon comme le disait Jacques Derrida ? Quand vous traversez ces orages et tempêtes, quand vous avez refait surface, pardon ou non, vous vous signez et vous mettez au défi le monde entier de soutenir votre voix et votre regard. Question d’honnêteté, d’intégrité de fierté ou d’orgueil, appelez cela comme vous voulez. Question de vérité pleine et entière et de nécessité de vivre au clair avec soi-même dans le monde des hommes auquel vous appartenez, question de vie en l’humanité qui vous tient lieu de père et mère et de foyer. Car l’Humanité est UNE n’ est-ce pas, en dépit des multiples diversités qui la composent et qui signe son infinité.

      Délinquance ou désordre psychologiques et psychotiques ? Enferment en soi ou guérison ? Damnation ou rédemption ? Je rebondis sur les questions qui sourdent de vos propos. Une chose est sûre, la solution de fond à ce problème n’est pas juridique. Même s’il faut bien en passer par là en nos temps coercitifs, pour ne serait-ce que parer à l’urgence de certaines situations, la solution de fond passe par d’autres voies où s’invitent inévitablement la prise de conscience et le choix de graves et drastiques décisions à prendre pour se vivre en libre libéré de tout poids comme je l’ai exprimé plus haut avec d’autres mots.

      La prison peut être un lieu où s’initie, se travaille et se poursuit une indispensable introspection, comme me le confiait l’an dernier, un ancien meurtrier passé par Fleury lui aussi l’an dernier. Introspection salvatrice qui peut aller jusqu’à un profond changement de regard sur la vie, les êtres et les choses, et un changement de comportement marqué par le non-jugement.

      Le non-jugement, voilà la clé. Je ne parle pas de jugement juridique, mais de non-jugement moral ou spirituel, de non-jugement de fond sur l’être humain, qu’il s’agisse du jugement que vous portez sur vous-même ou sur les autres, et qui s’imprime dans le regard, les mimiques, les gestes. Qui peut dire qui est inhumain ou ne l’est pas ? Il faut avoir reçu d’amis très proches, d’intimes choyés, de membres de votre famille ou de simples rencontres de passage qui savent, un seul ces signes et marques de rejet radical, voire de dégoût ostensiblement marqué pour bien mesurer cela, comme de mesurer inversement toute la bénédiction et force de Salut qu’il y a dans un seul geste d’acceptation prélude au Pardon. Quand vous êtes capables de soutenir rejet et dégoût, de les dépasser et même plus encore, d’aimer davantage ceux qui vous rejettent et vous renvoient plein nez votre puanteur, pour vous inscrire dans un amour plus grand encore, un amour qu’ils ne connaissent probablement pas encore, là vous êtes enfin libéré et alors vient la Force. Mais pour franchir ce cap, dame ! Quelles souffrances dans l’épreuve ! Et quelle Joie quand vous l’avez passé !

      Comment se donner amour à soi-même pour commencer (toute renaissance passe par là) et plus encore aux autres (pour définitivement sortir du désespoir et de la rage) quand on est seul ou que l’on n’en reçoit pas ? La tentation est grande de se réfugier entre parias et de vivre entre fracasses, d’ignorer ce monde et de se murer sous une autre forme dans un déni total. Non de vous-même, mais du monde qui vous entoure. Alors s’invitent d’autres problèmes, d’autres rages, d’autres desespoirs et d’autres espoirs. La roue tourne mais le monde ne change pas.

      Ce qui sauve vraiment en la circonstance, c’est de combattre et d’affronter le monde, de lui faire face, armé de la Force qui s’en vient, démultipliée par la libération de forces enfouies inouïes qui n’attendaient que cela pour jaillir, qui reforge votre unité intérieure retrouvée, à quoi s’adjoint la légèreté et la paix gagnées au prix de cette honte enfin lavée et de cette rage enfin dégagée.

      J’espère ne pas m’être exposé ainsi en vain. L’écriture s’est imposée à moi comme une voie il y a longtemps déjà pour entamer ce chemin de croix. J’ai fait ce choix pour moi-même et pour tous ceux que les mots et les maux malmènent, qui se reconnaîtront peut être dans ma voix. J’ai fait le choix de dire et d’écrire publiquement, car tous ne peuvent pas dire et ou écrire. Tous n’ont pas nécessairement entrepris non plus ce chemin de croix ou préfèrent le vivre discrétionnairement par respect ou égard pour leur proches ou ce qui leur reste de vie à vivre ici-bas. Respect de tous les choix et de toutes les vocations. Je suis artiste, c’est ma fonction. M’y soustraire serait comme manquer à ma mission.

      Je n’ai pas choisi ce média de combat pour me manifester par hasard. La force de vérité qu’il dégage dans le paysage de ce pays miné par le mensonge et les manipulations de toutes sortes, n’a pas son égal. Il tient lieu de phare à mes yeux et de fer de lance de changement dans ce monde qui ne s’en sortira pas sans la qualité, le courage, la hauteur de vue et la noblesse qu’il incarne aujourd’hui en la personne de sa fondatrice, Aude Lancelin que je salue ici, et remercie pour la liberté qu’elle me permet de signer, et en tant que rare média libre et indépendant dans un monde en perdition de surcroît, qui a grand besoin de rassembler toutes ces forces vives pour changer. Forces de lutte cela va sans dire. Car l’heure est venue !

      Merci à vous. Merci à tous. Je poursuis ma route de paria qui a fait le pari de l’Âme et du Salut pour tous et je souhaite naturellement à tous unité et paix intérieures retrouvées, amour-raison et non-jugement envers tous, et à ce média force et longévité. Merci et viva QG !

      ÆricK

      1. Juste une précision concernant QG que j’ai décrit comme média animé d’une force de vérité qui n’a pas son égal en ce pays, pays miné par le mensonge et les manipulations de toutes sortes. Il faut entendre par là un « média qui a pignon sur rue », ce qui est rare tant les difficultés pour faire entendre et vivre des voix dissonantes non-conformes à la doxa ou la bien-pensance bourgeoise établie (cette émission en témoigne) sont grandes, voire impossibles à contourner. D’autres existent et sont, où bien confidentiels ou bien ignorés, mais j’ai tenu à saluer par là L’EXPLOIT d’avoir réussi à créer, et porter dans ce monde des médias en vue, un média de combat indépendant et libre et qui a fait de la lutte pour la Justice, la liberté et autres valeurs énoncées dans son manifeste que j’invite tout le monde à lire et méditer pour mûrir engagement, livrer combat ou simplement apporter soutien car le monde en a grand besoin.

        Autre note ; correction de 2 coquilles dans le texte ci-dessus publié. Il faut lire « impardonnable » en lieu et place de « impardonnanle » (faute de frappe, le n est à côté du b sur le clavier) d’une part, et ignorer le deuxième « l’an dernier » dans la phrase qui mentionne un meurtrier. Pour mémoire, cette épisode de ma vie a été relaté dans un très bel échange avec Ainuage, autre commentateur régulier de ce site qui a toute ma sympathie 😉, l’an dernier. Le meurtrier en question ayant purgé sa peine il y a des années.

        Merci de votre compréhension. Que l’on me pardonne les autres coquilles qui m’auraient échappées.

        Salutations et longue vie et soutien à QG !

        Merci à Aude Lancelin qui m’a laissé toute liberté pour m’exprimer, sans jamais modifier d’un iota ni refuser un seul com (et il y en eu de très osés) en un an d’interventions écrites assidues et animées de ma foi et mes idées.

        ÆricK

  5. Respect pour ce juge qui a eu le courage de briser ce tabou de l’inceste et d’offrir une possibilité de résilience à des êtres meurtris pour la vie. Respect pour QG qui a eu le courage de cette émission salutaire. Se dresse ici un enjeu fondamental pour l’avenir de notre humanité et de la société : la protection des enfants et de leur intégrité, comme la création de lieux d’écoute où la personne peut se reconstruire. L’enfant grande figure oubliée de nos représentations du monde construites autours des parangons de l’homme et de la femme.

    Si l’homme porte la force et la femme la Beauté ainsi qu’il est d’usage de penser, rappelons que l’enfant porte en lui ce que nous avons peut-être de plus cher en chair, ce qu’il nous reste d’innocence et de regard d’émerveillement sur la vie et son miracle permanent.

      1. Merci Delacre de cette précision. Je salue une fois de plus votre claire vision.

        J’ajouterai ici pudiquement comme un murmure concernant ces maux et crimes commis sur l’enfance qui ne concernent pas que le cas de la famille stricto sensu, qui déborde aussi sur tous les cercles qui lui sont liés et où elle se déploie (amis, institutions,…), que s’il est fondamental d’en passer par le bris de ces tabous, il est tout aussi fondamental de placer l’écoute et le besoin de parole au cœur du dispositif. C’est ce que j’ai trouvé de remarquable chez ce juge admirable. Sa voix porte tout cela. Mais l’écoute, devrait aussi se porter sur les bourreaux si on veut vraiment en finir avec ce fléau qui détruit psychologiquement des vies, sans déresponsabiliser leurs actes, cela va sans dire, bien au contraire. Le plus important et le plus difficile est de parvenir à regarder en face ces faits, les assumer et prendre pour soi les décisions qui s’imposent en conscience. Sait-on jamais pourquoi une personne en arrive là ? Si ces drames se produisent c’est aussi par reproduction du même hélas et il n’est pas rare de voir des victimes devenir bourreaux à leur tour. C’est me semble t-il ce qui pourrait en partie seulement expliquer l’importance de ce fléau. Une longue chaîne de maux nous enchaîne et nous retient prisonnier de forces inconscientes incoercibles. Qu’il faille intervenir pour pouvoir énoncer les faits mettre à l’abri, réparer, protéger est le grand pas à faire. Reconnaître ce fléau ! Mais si l’on veut vraiment le voir s’amenuiser et disparaître, criminaliser et mettre en quarantaine les criminels ne suffira pas. Il faut se donner les moyens de comprendre pourquoi et comment une personne (homme ou femme, en la matière il n’y a pas de distinction à faire) en arrive là. Et plus encore ce qui est probablement la limite du concevable, comment même un enfant peut aussi en arriver là pris dans la tourmente. Le témoignage de ce juge est bouleversant comme sont bouleversantes les révélations qu’il fait sur le poids de ces maux dans une vie de victime : déni, tentatives de suicides, psychoses diverses, impossibilité de nouer des relations saines…. Qui affectent toute une vie. Alors imaginez un enfant victime-bourreau…. Quelle chance lui donnez vous de survivre et de faire face en conscience à la vie ? Le mal frappe indistinctement homme, femme et enfant. Vaste sujet, très délicat à aborder qui soulève tant de troubles et forces émotionnelles, qu’il faut à l’instar de ce juge qui en incarne l’exemple, lier écoute, fermeté, empathie et raison froide, tout en préservant ce qui fait famille et foyer chez un être, lieu où quoique l’on en dise, nous forgeons tous notre humanité. Merci de votre écoute attentive.

        1. on sait maintenant qu’un enfant est doué d’empathie, on peut donc penser que si nous devenons ce que nous sommes cela est dû au modèle de société et à l’éducation. Tout, absolument tout est à remettre en question.
          Bonne journée;
          Pour connaitre les problèmes des prisons vus de l’intérieur je conseil la lecture de cette revue ainsi que son émission de radio. Encore une réflexion sur la façon l’Etat prend soin de sa population et montre l’exemple en matière de violences.
          https://lenvolee.net/category/actualite_de_la_prison/lettres_de_prison/

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