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« GAFAM: L’aliénation du peuple »Avec Stéphanie Roza
Émission du 07/10/2024
Haussman Vwanderday a reçu Stéphanie Roza, autrice de « Marx contre les GAFAM », paru aux PUF, à l’occasion d’un grand entretien. Comment les grandes plateformes numériques américaines nous aliènent-elles ? Quelle est leur influence sur les élections ? Peut-on démocratiser leur fonctionnement?
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3 Commentaire(s)
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Entretien décontracté et agréable, Hausmann Wwanderday se montrant intenable dans la vivacité et l’approbation de Stéphanie Roza ! bref, un concerto sur l’aliénation !!!!
Sur le fond, il me semble que le concept d’aliénation nécessiterait d’être éclairci, même chez les marxistes. Sa connotation dans ce monde du marxisme est systématiquement négative, alors même qu’il existe des aliénations positives, comme l’amour conjugal -ou l’amour maternel- par exemple (la contributrice « evemarie » aux commentaires de QG nous en a donné un exemple il y a peu).
D’ailleurs, l’expression « un homme, ça s’oblige » (bizarrement très à la mode en ce moment !) atteste de ce caractère possiblement volontaire, ou au moins accepté, de l’aliénation : on « s’auto-oblige » sous le poids (accepté) de la société. C’est un code. Tout rapport social est aliénation. Marx définit le rapport social comme une dépendance, et toute dépendance est par définition aliénante, sinon ce n’est pas une dépendance. Mais il y a des dépendances, cad des rapports sociaux, qui sont parfaitement bien vécus, même si elles imposent des engagements « coûteux », cad du « souci » (comme le dirait Heidegger) ; par exemple, l’amour qui a –ou avait- certaines « obligations » telle que la fidélité. C’est encore plus clair pour l’amour dévolu à un enfant, amour dont on accepte contraintes, renoncements, privations, nécessaires à son éducation.
Encore une fois, le concept d’intersectionnalité (des rapports sociaux) comme essence de l’homme (cad au coeur des équilibrations acrobatiques qui déterminent -au sens fort- la « vitalité » -condition transcendantale du simple vivre- du sujet) ferait bien d’être remis sur le tapis, car on a tendance à l’oublier celui-là. Par exemple, dans le domaine conjugal (encore), pour supporter un conjoint décevant, l’épouse pourra prendre un amant, avec à la clé la réprobation sociale : donc, ici, en sortie, 3 rapports sociaux, trois dépendances en jeu pour l’épouse : rapport de désamour au mari (-), rapport d’amour à l’amant (+), rapport de réprobation à l’entourage (-) : débrouille-toi avec ça ma chérie !!!!).
Le champ domestique (tout comme le champ des loisirs, ou tout autre champ de la division sociale des activités) est selon moi un champ de production de l’individu (avec ses enjeux spécifiques qui, certes, ne pèsent que ce qu’ils … pèsent) tout comme le champ du travail « pour gagner sa vie ». Les rapports sociaux du champ domestique, comme de n’importe quel autre champ, c’est de la production sociale du sujet, c’est de la contradiction, C’EST DE LA PRAXIS, C’EST DU TRAVAIL. Gérer, vivre ces rapports sociaux, obligés ou choisis, c’est ça aussi la praxis ! On se construit dans tous ces champs.
(nota : concernant le champ du travail, on préférera à la psychodynamique du travail (freudisme) de Dejours, le matérialisme du travail cad le « pouvoir d’agir » des salariés (marxisme) de Yves Clot).
Pour revenir à l’aliénation, dans l’ontologie marxienne il y a une rupture épistémologique : il faut distinguer les manuscrits de 1844 et antérieurs, des écrits postérieurs de « l’idéologie allemande » (1845-46) avec les thèses sur Feuerbach, ainsi que le « manifeste du PC », puis le Capital. Ces 2 époques ne disent pas la même chose.
Lukacs a été un des grands philosophes marxistes qui a consacré tout un ouvrage à la question de l’aliénation ( https://editionsdelga.fr/portfolio/ontologie-de-letre-social-lideologie-lalienation/ ) . Je dois avouer que je ne l’ai pas trouvé très satisfaisant ; une critique dense de la chose, certes, mais sans définition claire de la chose en question ! Sa critique de l’existentialisme sartrien était, selon moi, autrement plus claire et percutante (« existentialisme ou marxisme » https://www.edition-originale.com/fr/sciences-humaines/editions-originales/lukacs-existentialisme-ou-marxisme-1948-30755 ).
Et, à propos de Sartre, mme Roza s’est montré un peu injuste envers lui dans une autre vidéo sur YT. Elle y accuse Sartre d’avoir employé l’expression « sous-hommes » à propos des hommes noirs des colonies françaises, dans sa préface à l’ouvrage de Frank Fanon « les damnés de la terre » (http://classiques.uqac.ca/classiques/fanon_franz/damnes_de_la_terre/damnes_de_la_terre.pdf). Or, dans cette préface, il est clair que Sartre, quand il utilise cette expression (page 38, ligne 9 en partant du bas) fait parler les colonialistes de l’époque ; il parle à leur place ; c’est un procédé littéraire classique. Certes, Sartre s’est beaucoup commis dans des sentiers douteux, mais on ne peut tout de même pas l’accuser d’une insulte qu’il n’a pas proférée. Errare humanum est !
A voir aussi ABSOLUMENT : https://www.youtube.com/watch?v=4x-6zIXIrWw : mme Rosa y est vraiment grandiose en dépit de l’emmerdeur qui anime son exposé.
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Très bonne émission, merci !
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merci a madame de mettre des bémols, dire qu’on est juste consommateur, c’est horrible de parler comme ca d’humain, et je trouve la gauche depuis les années 70 extrêmement violente, en blabla toujours super, mais ce jugement sur les humains JUSTE consommateurs, est répétitif, et puis, ce jugement de les reseaux sontaddictif, mai sque faisoions nous avant de si IMPORTANT ?? lire, ben je lis et j’echnage là, bea