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La gauche et les quartiers : l’heure de la réconciliation ? – Pas de QuartierAvec Danièle Obono, Aly Diouara, et Amal Bentounsi

Émission du 17/05/2022

Aude Lancelin a reçu pour un grand débat en direct Danièle Obono, députée LFI à Paris, Aly Diouara, candidat aux législatives pour « La Seine-Saint-Denis au coeur » et Amal Bentounsi, fondatrice du collectif « Urgence notre police assassine ». Ils ont analysé les complexités du vote des quartiers populaires. Malgré une réelle mobilisation pour la FI à la présidentielle, l’adhésion à la NUPES reste plus difficile, certaines candidatures de la nouvelle union venant invisibiliser un militantisme de terrain très actif. Comment trouver un accord en vue des législatives 2022 ? Un enjeu social et politique crucial discuté par nos invités dans cette édition de Pas de Quartier

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4 Commentaire(s)

  1. Merci pour cette émission très intéressante et pour la discussion sans langue de bois. Un bravo tout particulier à Danièle Obono qui répond avec franchise aux critiques et interrogations légitimes. Je pense en particulier à l’alliance avec le PS, qui, pour un certain nombre d’insoumis à du mal à passer. Quant à présenter un ex LREM, aurélien Taché, en Seine Saint Denis, c’est de la provocation. Quelle légitimité à t il pour représenter les quartiers ? C’est aussi dans le comportement politique que doit s’incarner la rupture.

  2. Je pense que le débat aurait été plus chaud si Mr Aly Diouara, et mme Amal Bentounsi avaient pu avoir connaissance du programme Nupes. Celui-ci ne prévoit pas la levée de l’Etat d’Urgence, seulement de l’Etat d’Urgence Sanitaire. Sauf que c’est cet Etat d’urgence policier qui justifie les mesures d’exceptions. Aly Diouara, et même Amal Bentounsi dans une moindre mesure, s’inquiétaient de la « trahison » que constituait la présence du PS. Il suffit de parcourir le programme pour se rendre compte que le PS n’a pas tant capitulé que cela. Notamment, il a réussi à retirer du programme la notion de « violences policières » et il n’y a aucune mention de la pratique raciste de la police, si ce n’est un développement d’une police de proximité. Mieux, alors que Mélenchon s’était clairement positionné sur la dissolution de corps tels que la BAC et la BRAV’M, ceci devient: « redéployer les effectifs des BAC (brigades anti-criminalité) et BRAV-M (brigades de répression des actions violentes motorisées) après une formation de quelques mois, répartir les effectifs de façon à assurer l’égalité entre les territoires, en concertation avec les communes ». . Rappelons qu’après l’assassinat de Malik Oussekine, les voltigeurs avaient été simplement et purement dissous.

    Je me permets sur la Nupes, un petit aparté qui en dit long sur l’amateurisme qui a présidé à ce programme gouvernemental. Dans le chapitre 8 il y a écrit: « Organiser un débat suivi d’un vote au Parlement sur les objectifs et l’action de l’armée française au Sahel et au Mali « . Or le Mali est depuis plusieurs mois un dossier d’actualité brûlante entre ce pays et la France , et le gouvernement a acté le retrait de l’armée française début février dernier. A ceux qui se contenteraient d’un simple « c’est une coquille », je rappellerais qu’il s’agit d’un programme de gouvernement élaboré par 4 grosses organisations sur un sujet hautement sensible! L’association Attac a été saisi pour suite à donner auprès des signataires Nupes.

    1. Pour ceux qui suivraient le dossier françafrique, notamment sur le Mali: nous n’avons reçu aucun retour de la part de l’association Attac saisie. On pourra toujours se gausser de Macron pour qui la Guyane était une île! Pour la Nupes, le dossier Mali est quantité négligeable.

  3. Emission intéressante sur les arcanes de la FI. Arcanes, et surtout tensions, qui habitent cette organisation. Ces tensions me semblent assez normales dès l’instant où cette organisation entre dans des alliances qui peuvent apparaitre comme contre-nature ou paradoxales ou contradictoires. Apparaitre.

    Le PS nouveau aurait dû changer de nom pour bien montrer qu’il rompait avec son passé grotesquisé par certains connards éléphantesques dont on connait le nom ; ce qu’a initié Olivier Faure publiquement et courageusement contre « ses » connards désormais encombrants est une rupture non négligeable. Le nom de PS est sali en France pour l’éternité (pourvu que « PC » ne suive pas la même voie !). Il me parait normal que ça râle en interne sur les questions d’attribution des circonscriptions. Les quartiers ont raison …. que la raison électorale ne veut ou ne peut pas connaitre. Quand on participe à une élection (qui sera extrêmement difficile), c’est pour la gagner, et parfois il faut faire des compromis de circonstances (même si « à charge de revanche ») pour rassembler des voix indispensables.

    Mr Aly Diouara, et mme Amal Bentounsi ont bien défendu leur cause, bien exprimé leurs réserves, tout autant que leur vigilance à venir, sur certaines orientations de LFI ; mais cela dans un esprit « positif » qui les honore.

    Concernant l’examen des cas de comportements « inappropriés » en interne, il me semble que toute organisation légale et déclarée (par exemple une entreprise) doit avoir un règlement intérieur, dont le responsable de l’organisation est seul garant. Ce garant peut parfaitement décider de sanctions, sanctions que l’accusé peut contester auprès d’une instance nationale « supérieure » (toute sanction intérieure n’est pas forcément légale). Le mot de « tribunal interne » employé par Aude me semble un peu excessif. Le fait que la fonction de « jugement » soit quelque peu collective, et se réfère à des textes (comme dans un Etat de droit) me parait une solution envisageable même si pas idéale
    (en effet, les relations humaines internes peuvent en souffrir ; être admonesté ou même condamné par des collègues, c’est dur ; doigté et objectivation s’imposent ; il faut aussi enquêter prudemment dans l’environnement des parties concernées -victime et coupable- pour comprendre et ajuster le délibéré dans un esprit de présomption d’innocence, cad hors de toute démagogie humanitaire ou électorale) ;
    tout cela au-delà même de la fonction thérapeu-larmoyante d’écoute des victimes mise en avant par la députée « Obono », manifestement un peu en panique sur cette question.

    Je conclurai donc par un compliment à la députée Obono qui nous gratifie de temps à autre d’un sourire, étonnant d’impétuosité et de lumière, dont elle seule semble avoir le secret. En espérant que ce compliment ne soit pas considéré comme une agression sexuelle dominatrice de mâle blanc vieuconnisant, compte tenu des mœurs nouvelles qui s’installent dans l’horizon sentimental du genre humain (je dis cela en pensant à Caroline De Haas dont le règlement intérieur terrorise la gente masculine).

    PS : Par ailleurs, la députée Obono semble avoir bien compris le sens du terme « intersectionnalité » comme ensemble des rapports sociaux (de conflits d’acteurs) qui s’imposent à TOUT sujet ou sujette (et non pas seulement à quelques catégories sociales dites « victimes »).

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