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« La guerre, c’est les hommes qui l’ont déclarée » – Quartier Interdit Avec Marguerite Stern

Émission du 27/05/2021

Aude Lancelin reçoit la fondatrice du mouvement des collages féministes, ex-Femen, pour une édition sans tabou de Quartier Interdit. Au menu : féminicides et autres violences envers les femmes, cas Darmanin, prostitution, culture pornographique, et autres sujets

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13 Commentaire(s)

  1. Autant, Marguerite Stern fait preuve d’un courage et d’une liberté d’esprit remarquable en assumant des positions aussi clivante au risque de se disqualifier au sein de son mouvement. Autant, il me semble que son glissement progressif vers une conception résignée des rapports de domination homme/femme la conduit vers la formulation de proposition aussi consternante que celle « d’un couvre feux » en faveur des femmes. Soit on considère une telle proposition avec détachement, en y voyant une pure provocation et on prend le parti d’en rire. Soit on prend au sérieux la proposition, et on est forcé de conclure que la proposition politique du féminisme radicale de Marguerite Stern repose sur la normalisation du recours à un dispositif policier et sécuritaire qui est certainement l’issu la plus régressive en terme droit individuel qu’on puisse imaginer émanant d’un mouvement revendiquant l’émancipation comme principe fondateur.

  2. Entretient montrant une personne fort sympathique mais qu’en est il de ce « drama » twitter ou elle demande aux hommes de la loger. Ou elle avoue avoir été sous main d’un homme car il lui assurait un confort .. faite ce que je dis pas ce que je fais ? Pas nette ni honnête.

    1. Je ne connais pas cette affaire, n’étant pas sur Twiter, Facebook etc … donc ce que je vais en dire est peut-être mal à propos.

      Il me semble qu’en rendant public ce genre d’information, Marguerite fait plutôt preuve d’honnêteté et même de courage car elle sait qu’on pourra lui en faire reproche.

      Les compromis pour construire sa vie sont parfois difficiles, mais on les fait : par exemple, le travailleur accepte la subordination au travail parce que ça lui assure aussi un certain confort ; à lui et à sa famille (dans la vie on ne rame jamais vraiment pour soi)(l’autre essence de l’homme, antagonique au « faire contre » – mais dans une même unité – c’est « faire pour » !).

      Ainsi, Marguerite peut accepter d’être le « sous-main » d’un homme pour se rassurer matériellement, et pour rassurer aussi ses proches qui peuvent s’inquiéter éventuellement de son isolement dans la vie (je suis père de trois filles). D’autres femmes préfèrent « faire carrière » car il est plus facile de s’émanciper des hommes (si jamais on considère que les hommes sont chiants) quand on a du fric. Le fric est la force productive généralisée.

      Beaucoup de femmes sont parfaitement satisfaites de leur « identité féminine », et tiennent absolument à cette identité, à cette distinction ! C’est le cas de Marguerite qui ne tient pas du tout (pour l’instant) à confondre les identités masculine et féminine. Bravo à elle ! Ces femmes savent parfaitement nager avec ça. La séduction, la beauté est une force productive (qui a ses limites) tant pour les hommes que pour les femmes ; elle semble apporter plus à la femme qu’à l’homme sans doute parce que les hommes « paraissent » plus affamés de femmes que les femmes sont affamées d’ hommes (je n’en cherche pas les raisons ici). Paraissent !

      Sinon, la « seule et unique » infériorité féminine par rapport à l’homme c’est la force physique (il y a des exceptions mais elles ne pèsent rien en logique d’acteurs). Cette force physique tient de moins en moins de place dans la vie moderne avec le développement technologique ; d’où les mouvements de « libération » des femmes. Avec une voiture, avec un camion, avec une pelleteuse, avec un char d’assaut, avec un fusil, avec un i-phone, avec un ordinateur, la femme a exactement le même pouvoir d’agir que l’homme. Mais, avec une pioche, ça reste différent !

      Justement, il y aura toujours des cas où les choses se termineront, non par des coups de pioches mais par des baffes ; et là, la femme n’aura jamais le dessus. C’est peut-être l’explication de l’ordre soi-disant « pacifique » des sociétés matriarcales que Amram Danièle nous propose comme modèle plus bas (merci à elle). Des femmes peuvent difficilement fonder une société matriarcale sur un modèle de domination, car dans l’échange de baffes – qui n’est jamais à écarter – elles ne gagneront jamais. Ce n’est pas par essence que les femmes sont moins violentes, c’est par réalisme. Les Amazones de l’antiquité ont essayé la domination et n’y sont pas parvenues malgré l’apparition de l’arc comme nouvelle arme de combat de loin, arme à propulsion physique « amplifiée » ; plus avantageuse que la lance pour les femmes !

      1. Je crois utile de rajouter que Marguerite a pu décider de vivre avec un homme, simplement – ou entre autre – par amour. Ca existe aussi, ce truc là. C’est compliqué mais c’est puissant. Si la haine existe, c’est que l’amour existe. Les marxistes disent que les contraires indissociables (haine-amour) ça se dépasse. Pas pressé, personnellement !

  3. Mauvaise manoeuvre, je continue…., j’ai saisi ce qu’elle dit sur les transgenres. Je suis ravie d’avoir pu trouver grâce à cette émission, des informations, un intérêt particulier, nouveau pour ces sujets que je n’avais jamais trop exploités, éloignés de mes préoccupations, et de ma vie peut-être même. J’ai pris conscience un peu plus de tous ces problèmes aux quelles des femmes, les femmes sont en grande majorité confrontées. Marguerite est une personne intelligente, déterminée, joyeuse, qui nous entraine à écouter ces paroles non violentes enrichissantes, et qui peuvent en un sens nous rendre moins bêtes et nous permettre de nous émanciper.
    Merci encore, sincèrement j’ai beaucoup aimé.

  4. Je n’avais pas l’intention de regarder cet entretien, mais après avoir lu certains commentaires sur youtub, j’ai eu le désir impérieux de le faire…
    Aude, je vous remercie vivement, pour cet échange avec Marguerite Sternn que l’on soit d’accord ou pas, ce n’est pas la question,, cet entretien est d’une très grande importance et devrait être entendu par un grand nombre de gens. Les sujets abordés sont d’une grande importance, et ils sont traités ici avec énormément d’intelligence. Même si on ne partage pas tout ce qu’elle dit, son discours donnent à réfléchir, ouvre les esprits. Pour ma part j’ai profondément aimé ce qu’elle dit sur la prostitution,la GPA, la pornographie, également j’

  5. J’ai pris le train en route, et je suis tombé sur une séquence qui m’a fait penser intérieurement « mais qu’est-ce que c’est que cette dingue, encore ! ». Encore. Et oui !

    Et puis j’ai repris au début, et j’ai fini par trouver cette Marguerite plutôt, et même carrément, adorable (avec quelques menus excès qu’on lui pardonnera) (nul n’est parfait et encore moins parfaite).

    Adorable pour son argumentation, son parcours, sa spontanéité, son côté primesautier et son visage très expressif dans l’argumentation (ne voulant pas me prendre une volée de bois vert je ne dirai pas pour sa beauté, mais pourtant … la beauté ça existe, c’est pas une artiste qui me contredira).

    Je dois dire que sa position sur l’inclusivité (fort justement repérée comme un truc de mec lourdement intrusif), et sur l’intersectionnalité en tant que diluant puissant qu’utilise la bourgeoisie pour contrer la primauté absolument « essentielle » de la lutte des classes dans la vie sociale, pèsent pour beaucoup dans mon jugement. Mais pas que.

    Lutte des classes : et Marx rajouterai peut-être « la lutte des sexes » comme le laisse entendre un passage (page 21 du doc en lien) de l’idéologie allemande : http://classiques.uqac.ca/classiques/Engels_Marx/ideologie_allemande/Ideologie_allemande.pdf , en libre téléchargement.

    Aude a eu l’air plus détendu que d’habitude même si on pouvait repérer une certaine prudence dans la formulation des questions ! Elle n’en a oublié aucune.

    Note : dans la 6ième thèse sur Feuerbach (voir le doc précédent) Marx définit l’intersectionnalité avant tout le monde : « l’essence de l’homme, c’est l’ensemble de ses rapports sociaux ».
    Ainsi, tout individu, quel qu’il soit, est engendré par un ensemble de rapports sociaux qui pèsent sur sa tronche, « en même temps » (10, 100, 1000…), sans compter ceux du passé. C’est ce qui fait l’unicité du sujet, car aucun individu ne se tape dans sa vie les mêmes rapports sociaux que son voisin, même s’il y a des groupes de similitudes. L’intersectionnalité est donc une théorie juste, mais actuellement complétement instrumentalisée par la bourgeoisie pour lutter contre le … marxisme. Ils sont forts ces bourgeois, des vrais pourritures.

  6. Entretien intéressant et stimulant intellectuellement. Peut être serait-il à propos, pour faire échos et contre-poids, d’inviter une personnalité défendant un féminisme plus inclusif ? Je pense par exemple à Rokhaya Diallo, ou Liza, la fondatrice de Nta Rajel, collectif féministe décolonial.
    Comme l’a évoqué Marguerite Stern, le féminisme est composé de divers mouvements, souvent complémentaires, parfois opposés sur certains points. Le féminisme dit universaliste dont elle se réclame est parfois perçu comme excluant certain.e.s, l’universalisme étant souvent un joli mot pour « européo-centré »…
    De nombreuses féministes musulmanes militent pour le droit de ne pas avoir à choisir entre leurs convictions féministes et leur identité, dont la foi fait partie.
    La parole des premier.ère.s concerné.e.s étant souvent la plus riche, il me semble intéressant d’entendre aussi leurs voix.

  7. Il faut lire « Les sociétés matriarcales » de Heide Goettner-Abendroth aux Editions des Femmes qui démontre que loin d’être l’image inversée du patriarcat, comme le prétend l’idéologie dominante, ce sont de sociétés d’égalité et de partage entre les sexes. Travaux passionnants, théorie et terrain.

  8. Entretien passionnant et édifiant. Oui, un féminisme radical est indispensable. Revenir à la racine de nos malheurs permet d’y voir plus clair. Bravo à Marguerite Stern. Les hommes qui pleurnichent sur leur sort en disant « moi, je ne suis pas comme ça » « tant que tu diras tous les hommes, tu te les mettras à dos  » je les appelle des Ouin Ouin, des pleurnicheurs, des gnangnans, qui – comme par hasard- sont incapables de voir le caractère systémique de la domination et de l’oppression des hommes et ne pensent qu’à l’égratignure de leur petit ego médiocre, incapables d’analyse politique et de vision psycho-sociologique.
    Ils ne veulent faire aucun effort, il faut en permanence leur mâcher le travail, les pousser à déconstruire ce qu’ils vivent comme la norme, etc. Des paresseux nantis, en quelque sorte, ignorants de leurs privilèges et inconscients de leurs résistances. Faut bosser à leur place, une fois de plus, hélas!

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