« L’abstention, un geste très politique » – Quartier ConstituantAvec Manon Le Bretton et François Cocq

Émission du 13/07/2021

Les constituants Manon Le Bretton et François Cocq ont donné la parole à un abonné de QG pour débattre de la gifle abstentionniste qui a marqué les élections régionales

« L’abstention, un geste très politique » – Quartier Constituant avec Manon Le Bretton et François Cocq
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9 Commentaire(s)

  1. La Suisse reste cependant un incontestable modèle de démocratie comparée notamment à la France, et la seule en Europe de cet ordre.
    Toute loi votée par le Parlement peut être révoquée par le peuple.  »Une fois une loi votée, le peuple a un délai de 100 jours pour demander un référendum. 50000 citoyens doivent en faire la demande sinon la loi entre automatiquement en vigueur. » (cf »Institutions politiques suisses » Vincent Golay).
    Des votations populaires sont non seulement possible au niveau fédéral, mais aussi au niveau communal.
    Par ailleurs, toute modification de la constitution doit être toujours au préalable mise au référendum. Aucune modification de la constitution n’est possible sans un aval du peuple.
    Seul bémol, les votations au niveau fédéral. Un texte émanant de 7 citoyens minimum et recueillant dans les 18 mois après son dépôt à Bern 100 000 signatures passe à la votation fédérale. Le problème est la double majorité. Car une votation approuvée par la majorité du peuple au niveau fédéral peut ne pas passer à cause de la validation par au moins 14 cantons. Car il faut également une majorité pour le texte de la votation au minimum dans 14 cantons. Les cantons sont égaux quel que soit leur population. Or les cantons campagnards ou montagnards et peu peuplés sont plutôt conservateurs. Ce que ne sont pas les cantons fortement urbanisés comme Bâle, Genève, Zürich.. plutôt  »progressistes » »
    Une récente votation qui avait reçue l’aval du peuple au niveau fédéral a été retoquée du fait qu’elle n’était pas parvenue à être majoritaire dans 14 cantons.

  2. Déclaration de l’invité : « on ne veut plus un menu, on veut choisir à la carte… » ça veut dire quoi ? quelle est alors la cohérence politique ?
    si on picore à droite, à gauche, au centre, à l’extrême droite ?

    Donc, on pourrait être :
    Pour le droit des homosexuels mais contre le droit à l’avortement,
    Pro capitaliste mais pour le partage des richesses,
    pour l’Ecologie radicale mais aussi pour l’exploitation dérégulée des ressources,
    pour les services publics mais contre l’embauche de fonctionnaires,
    pour le droit du travail renforcé mais contre la hausse des minima sociaux
    Pour des entreprises gérées en coopérative par les salariés mais sans toucher au pouvoir et dividendes des actionnaires
    Pour la liberté mais aussi pour la chasse aux immigrés

    La liste est longue

    ça n’a aucun sens

    1. Tout à fait d’accord.

      Cette demande de menu à la carte me parait quelque peu « populiste » au sens où le peuple c’est plusieurs classes et sous-classes sociales : chacun va se faire sa cuisine et rester sur ses intérêts … apparents et immédiats (donc sans perspectives à long terme et pour tous, sans projets pour ceux qui ne sont pas de « la » classe).

      Autre position relevant de la même approche : le modèle « Suisse », pays hyper capitaliste et financiarisé; paradis fiscal riche de sa fiscalité et de sa bancarité … paradisiaques, qui lui permettent de pratiquer un certain ruissellement sur les citoyens, en pillant les richesses industrielles (et donc le travail) des autres pays. Ce n’est donc pas la démocratie suisse qui engendre le bien-être relatif des citoyens suisses. La Suisse comme modèle ? bof !

      Avec tout le respect que je dois à cette personne, je dirais que tout cela est relativement cohérent avec son métier : la plupart des consultants en entreprise sont « à leur compte » et leur rationalité est la plupart du temps celle du positivisme des ingénieurs. J’en ai croisé des palanquées dans ma carrière : leurs trucs aphorismiques du type « on ne peut faire qu’une chose à la fois », même si c’est sympa a priori, est démenti par toutes les mères de famille qui travaillent et par … tous les chefs d’entreprises qui passent leur temps à régler des problèmes (qu’ils ont eux-mêmes créés). Je me suis pris le bec avec un d’entre eux (consultant « lean ») lorsque j’affirmais que les discussions personnelles au travail n’étaient pas à interdire car créatrices 1) de détente et 2) de confiance entre salariés ; il m’a rétorqué presqu’en hurlant : « le dialogue oui, le bavardage non ! ». C’était à propos des caissières de supermarché qui discutaient parfois entre deux clients.

      Merci tout de même à cette personne pour sa participation.

  3. La double majorité nécessaire en Suisse pour avaliser toute votation populaire,( ce qui ravit l’invité), n’est pas démocratique en soi.
    Pourquoi ?
    Composée de la votation de tel sujet par l’ensemble de la population d’une part – ce qui est démocratique certes..
    MAIS mais aussi par la majorité des cantons c’est à dire de 14 cantons sur 23 d’autre part.
    Tous les cantons ont deux voix quelle que soit leur nombre d’habitants.
    Donc au minimum majorité populaire pour tel sujet de votation dans 14 cantons.

    Chaque canton a deux voix, quelle que soit la population du canton. Or, le canton de Zürich par exemple a le même nombre de voix que le canton de Zug (2). Or le canton de Zürich compte environ 1,5 million d’habitants ; celui de Zug 109 000.. ! La décision du votant (de la votante) du canton de Zug vaut donc 15 fois plus que celui (ou celle) du canton de Zürich.
    Cela donne une prime majoritaire aux cantons montagnards peu peuplés mais très conservateurs à l’adoption ou non des votations populaires.
    Beaucoup de projets de votations progressistes sont ainsi balayés à cause de cette double majorité nécessaire où les cantons conservateurs font pencher la balance en leur faveur alors que leur nombre d’habitants ne le justifie pas.

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