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L’anarchisme, l’ultime rébellion – Quartier LibreAvec Edouard Jourdain

Émission du 12/01/2023

David Libeskind a reçu Edouard Jourdain, enseignant-chercheur à polytechnique, pour comprendre la popularité de cette philosophie politique dans un monde où tout a déçu. De Proudhon à Marx, quelles sont les racines historiques de cette pensée? Comment a-t-elle infusé de nombreux groupes comme les zadistes ou les écologistes? La remise en question de l’autorité de l’État pourrait-elle mener à un renouveau de l’anarchisme? Notre invité explicite les subtilités de cette philosophie, allant au-delà du désordre caricatural qui lui est souvent associé.

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26 Commentaire(s)

  1. Salut Amis de la Quarte
    AInuage & Bro Delacre
    AS U KAN EAR I’M BACK !
    Riding my horse on US Charts

    J’ai mis la sono HARD les BAFfles
    et ma ligne sur ANGIE pour START
    pour un sonnet QU’UN AU REVOIR
    au son de BACK IN BLACK STARS

    Pour l’occaz j’ai quitté le Canapé
    en mode Oblomov sur tel défoncé`
    et la frappe à indexée au clavier

    pour une virée plein gaz en fusée
    au P.C ARM de mon nouvel atelier
    En tenu de Combat S’il vous plait !

    Ok j’ai fait mon sonnet maintenant je peux fuser libre
    J’lâche la rime facile et les césures en barre à la ligne
    j’cours comme KEROUAC ON THE BEAT ON STREAM

    J’ai revêtu ma tenue de sous-marinier Undercover à RT en France macronée Chaussé mes pompes CANAL de vidéograf’IST JOKER attitré et repris mes marques après CRASHDOWN des machines et de la trombe’IN cet été

    5 mois y m’a fallu pour caréner et réarmer J’ai remis la charpente à flot et les angles en transe pour un nouveau DéPART toutes choses ou presque…à leur place 4.. 2. 1 O ‘i’

    Merci les gars pour tout ce que vous donnez à vivre et VIVRE ICI d’échanges virils et et tendus qui m’ont boosté quand j’lovais farniente en Oblomov sur canap’ Ondes branchés sur QG

    J’ai sué eau et crasse dans le froid sous la pluie glace en pensant au temps qu’il devait faire en pays Basque et j’ai pris dans mes poings la force d’AInuage pour charpenter mon habitat façon Ecole Nav’ALe

    J’ai remis en ligne ma chaine YT ÆRIK TV avec un bouquet images films dépassées et j’tapote ce com les deux mains aux claviers prêt pour une remise à flot du STUDIO en ce janvier

    Du projet de série Bande annonce « La Pensée en Otage » d’Aude Lancelin Ne me reste que les images diffusées sur le net et un brut de premier jet récupéré dans mes dossiers mais assez pour reprendre le projet

    Carré Noir sur fond blanc suivi d’une envolée Le temps est venu pour une sortie ailes déployées en misant sur le Bon côté de nos échanges musclés pour un AU REVOIR bien sonnant partagé

    Je vais filer mon fil sur mon stream et le temps passant j’en aurais moins pour écrier ici Mais pour me signer avant de partir et vous remercier CHALEUREUSEMENT de tout ce que nous avons EN PARTAGE ICI j’lance un 4 2 1 sur la table et j’mise sur vos qualités pour tresser avec vous dans mes TOrons un cordage FAIT MAISON A-TE-LIER

    QUATRO DUE UNO … VOILA L’ TOPO LES POTOS

    J’VA PA TOU DEEVOIL D’1 COU
    LA DAM LA DI TOU TA UN COU
    DU MERCATIK Y’EN A PARTOU
    FOO FEEREE EE FAER DEE SOU

    ALO POU COMANSEE ‘AP’EERO!
    KAK A WHAT EE Ti-PUNCH « OH »
    POUR FLASHEE LEE SEERVO

    UNO La première part pour AInuage
    C’est Galette On fête les Rois Mages
    Pour ce 1% qui nous reste en partage
    1 MINUTE avec Poing Vôtre en Barre

    UN CLIP-AK sur BACK TO THE USSR !
    Vous taillez le Script et vos phrases
    J’emballe le tout avec tout mon art

    DUE… La deuxième pour Delacre
    Qui nous pioche des perles de nacre
    sur le net dans les livres et les fiacres

    20 citations DE SON CHOIX animées
    tirées de nos commentaires sur QG
    pour faire le buzz comme à la télé

    et QUATRO … On l’aura deviné
    La finale pour la Dame de QG
    Des perles tapies à trouver
    dans ses 4 livres publiés

    Vous plongez en ce moment dans la philo ?
    J’ai commencé à puiser des mots dans LPO
    J’ai tout script Y’a plus KA FER LE BOULOT !
    Pour les autres quimboux A VOUL BOA BO

    Vous me suivez ? Partagez vos extraits ici
    je les mets en page et je les anime flashy
    Je les donne en partage à tous pour FREE

    FREE ART PASS
    PASS FREE ART
    ART PASS FREE

    C TA VOU !

    1. PASSAJ FURTIF
      POUR UN R-MIX
      APRY BIF-REBIF
      DU DISCURS’ X

      [

      Salut Amis de la Quarte

      AInuage et Bro Delacre

      AS U KAN EAR I’M BACK !

      Horse riding on US Charts

      J’ai fait sonner du HARD en Baffles
      la ligne voix sur ANGIE pour START

      pour livrer un sonnet QU’UN AU REVOIR
      
avec BACK IN BLACK en DéeSse STAR

      Pour l’occaz j’ai QUIT le Canapé

      d’Oblomov écran tel fonce-D

      et frappe à l’INDE-X au clavier

      pour une virée plein gaz en fusée

      au P.C ARM de mon nouvel atelier
      
En tenue de Combat S’il vous plait !

      maintenant je fuse avec la rime facile
      et les césures en barre jointée à la ligne
      
j’course ALLA KEROUAC BEAT ON STREAM

      J’ai revêtu ma tenue de sous-marinier NEWS de RT
      Chaussé mes pompes CANAL videograf’JOKERisées
      et repris mes Dance-Marks après l’CRASH de s’t’été

      5 mois y m’a fallu pour réparer et réarmer le STUDIO
      J’ai remis la base au carré et la forge des mots à flot
      pour un nouveau DéPART en lançant un 4.. 2. 1 …O ‘i’

      pour vous remercier CHALEUREUSEMENT EN AMI
      de tout ce que nous avons VECU EN PARTAGE ICI
      Je mets mon ART LIBRE en SERVICE sur le Tapis

      j’lance un 4 2 1 sur la table et j’mise sur vous
      pour tresser un cordage entre nous
      FAIT MAISON A-TE-LIER
      paraphé QG

      [

      QUATRO DUE UNO …

      VOILA L’ TOPO LES POTOS

      J’VA PA TOU DEEVOIL D’1 COU

      LA DAM LA DI TOU TA UN COU

      DU MERCATIK Y’EN A PARTOU

      FOO FEEREE EE FAER DEE SOU

      ALO POU COMANSEE ‘AP’EERO!

      KAK A WHAT EE Ti-PUNCH « OH »

      POUR FLASHEE LEE BA SEERVO


      UNO La première part pour AInuage

      C’est Galette On fête les Rois Mages

      Pour ce 1% qui nous reste en partage

      1 MINUTE avec Poing Vôtre en Barre

      UN CLIP-AK sur BACK TO THE USSR !

      Vous taillez l’Script et j’lim vos phrases
      
J’emballe le tout avec tout mon ar-imaj

      DUE… La deuxième pour Delacre

      Qui nous pioche des perles de nacre
      
sur le net dans les livres et les fiacres

      20 citations DE SON CHOIX animées

      tirées de nos commentaires sur QG

      pour faire le buzz « VU à LA TéLé »

      et QUATRO … On l’aura deviné
      
La finale pour la Dame de QG
      
Des perles tapies à trouver

      dans ses 4 livres publiés

      Vous plongez en philo ?

      J’ai commencé LPO
      A VOUL BOA BO
      A MOI L’BOULO

      Vous suivez ? Je gage
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      C TA VOU
      LEZ AM’i’
      0

      1. Bonjour Ainuage

        Merci pour ce bon voyage
        N’avez pas tout compris ?
        Une explication s’impose
        ou serait-ce une Masterclass ?
        Mercatique ou Cinéma ?
        Faites votre choix

        J’opte pour le WORKBENCH
        A-TE-LIER en Français
        si vous, « pré-Férré » 😉

        A l’oeuvre achevée
        bellement présentée
        si bêlement que le public
        en reste bouche bée êêê^…
        Je préfère le pas à pas ailé
        d’un enfantement montré
        pour faire cheminement
        vers le Jour créé

        « La voie est le chemin
        et le chemin est La Voie »
        dixit le Tao de mon Papa

        J’ai dessiné sur la page plus haut une forme qui ressemble à un sabre corsaire en retrecissant mes vers
        raison de mes coupes franches dans l’expression la grammaire et les sons ramenés à l’essence FER

        Le premier langage ne fut-il pas tracé sur la peau de la terre des grottes des corps et des pierres ?
        N’est-ce pas par ce ce canal que les rudiments de l’abstraction firent émerger la pensée première ?
        L’écriture ne serait-elle que la simple transcription d’un parler de voix coupé de Mer mémoire ?
        Et ce Dense Silence qui cogne sourdement contre la muraille chair Palpite-t-il sans crier gare ?

        A l’image de ce texte que j’ai publié en deux passes j’ai choisi de livrer les fruits sur ces pages
        d’une recherche entamée il y a long temps et poursuivie inlassablement depuis sur le langage

        Pourquoi choisir QG comme site d’Arrimage ? Il semble si éloigné de nos divins rivages
        Car le parcours de haies est de nuages et qu’il permet bien des envolées et des virages
        Pourquoi virevolter dans les marges et livrer une dé-construction en plusieurs passages ?
        Pour faire performance et inviter au tableau ceux qui écrivent à la craie dans les parages

        Dit comme cela ça vous parle plus ? Reprenons prosaïquement.

        J’ai livré dans le premier texte équivalent d’une note d’intention ou je me déclare
        Je reprends la barre de la réalisation de films et je tiens à garder un lien avec QG
        J’ai crée une playlist YT dédiée TELEGRAFIKAL pour diffuser des clips-tags pirates
        En puisant dans la matière de nos commentaires et les livres de la Dame publiés

        J’ai amplement de quoi faire de mon coté tant et plus que je pourrais m’en passer
        Mais j’ai à coeur de poursuivre l’Aventure vécue ici et d’honorer un Engagement pris
        Impossible de travailler avec la matière source de QG qui signe lson identité
        Mais nos échanges qui portent ce que ce média donne à vivre au public qui y participe ?

        Près d’un an et demi de pensées émises en conversations qui font voix, n’est-ce pas ?
        Toute une matière riche de phrases clés d’idées forces et de réactions à en rire et pleurer
        Il se dessine déjà dans ma tête ce film parfumé URSS qui germine dans nos éclats de voix
        Et ce vin de citations phares sorties d’amphores excavées du noir, je les vois déjà s’animer

        Pour sur, il n’est pas question de résilier
        ni de faire abstraction du médiatique QG
        Mais de livrer ce que j’y ai vécu d’Intensité
        pour encourager d’autres à y participer

        On fait avec ce que l’on a n’est-ce-pas ?
        Et on est ce que l’on fait n’est-il pas ?
        On ne peut être qu’avec ce que l’on a
        Ce que l’on fait de ce que l’on a, tout est là.

        Voyez-vous où je veux en venir ?
        Je crains fort de m’être fait obscur à suivre…

        Difficile en effet de prendre le pas d’un langage plus explicite quand s’entend dire en ligne
        que les pouvoirs apprennent beaucoup des crises et qu’ils guettent pour récupérer la mise

        Aussi m’en tiendrais-je à ces quelques bribes
        Je repasserai de temps en temps faire signe
        J’espère avoir éclairci un brin votre lanterne
        Je reprends ici le chemin de ma passerelle

        Bien à vous et au plaisir de vous lire Ami

        ÆRIK

        1. Ah ! c’est beaucoup plus clair !

          Et pour le coup, carrément plus beau ! et cela bien que parfois nous ayons échangé sur le fait que l’absence de sens dans une représentation n’empêche pas sa beauté (rappelez-vous : l’hébreu !)(mais dans l’hébreu, ce qui est beau c’est le « graphisme » des mots et des lignes, même si ces deux là n’ont aucun sens pour le lecteur)(c’est du dessin).

          Votre première version me rappelle trop l’écriture automatique où domine l’ambigüité entre les mots (sens nécessaire) et la phrase (non-sens voulu). Cette écriture automatique, qui a fait se pâmer d’aise les bobos pédants de l’époque, je l’ai toujours détestée, en tant qu’amoureux du sens. La destruction -ou dissimulation- du sens s’avère pour moi légèrement difficile à digérer. Nul n’est parfait !

          J’ai déjà visionné votre site avec le fameux Madal (je suppose que son nom est Empente). Ca reste encore assez surréaliste, mais je sens que « ça » va venir. Je surveille. Et surtout vous encourage de tout coeur dans votre retraite scientifico-artistique provisoire.

  2. Bonjour à toutes et à tous,
    En lisant les commentaires je suis un peu surpris de voir la place que prend dieu pour une émission sur l’anarchie ce qui me donne envie de faire une petite remarque.
    Depuis que j’ai pris mon courage à deux mains pour échanger sur QG (complexe du non éduqué, ma vie scolaire s’étant arrêtée à la 5ème) je constate que les croyants font beaucoup plus de prosélytisme que les trotskystes, anars ou autres. Je suis surpris de voir a quel point ces personnes et tout particulièrement AERIK qui cherche à chaque échange à nous vendre les évangiles, les « révélations d’Arès » et que Jésus est ou le premier communiste ou le premier anarchiste.J’ai milité pendant deux années consécutives avec les GJ et je peux affirmer que très peu savent que je suis anar. La mise en pratique (bouffe bio militante, aider dans démarches administratives, empêcher des expulsions, droit au logement, etc. etc.) et vivre ce que l’on pense parlent beaucoup plus que l’endoctrinement. Par contre je connais toutes les croyances de beaucoup d’entre eux (catho, protestant, boudhiste ou autre) ce qui montre bien le prosélytisme permanent des croyants et leur capacité à nous vendre leurs fables à toutes les sauces et sous prétexte de liberté, de bonheur et d’acceptation de soi (heureux les pauvres…. kharma….. la liste est longue).
    Pour en revenir au premier anar, on peut dire que Jésus était un esclave qui n’a jamais prêché la liberté mais plutôt la servitude. Son modèle de vie est celui que lui fournit la religion du peuple d’Israel car il n’invente rien trop fasciné par Jéhova son père.Il ne sent ni ne désire la liberté puisqu’il prêche la soumission. S’il s’était senti horrifié à l’idée de penser que l’on puisse vivre sans dieu il se serait senti homme, et c’est pourquoi on ne peut le considérer comme anarchiste, ni prendre sa vie comme modèle de vie humaine puisqu’il ne fut pas humain puisqu’il se considère d’essence divine. Dieu le fit à son image et à sa ressemblance et il restera tel jusqu’à sa mort.
    Quiconque se donne un modèle, assujettit sa vie à un modèle extérieur et ne peut plus s’appeler un homme libre, ni même se dire un homme bon puisqu’il a commencé par tuer sa propre personnalité et la liberté qu’il prêche est une liberté d’esclave puisque soumise à dieu.
    Pour finir je remercie AINUAGE pour son analyse de dieu et la société, je pense me servir de ce petit argumentaire que je trouve réjouissant.
    Force et courage à toutes et tous les pauvres de la terre puissent t’ils connaître le bonheur ici et maintenant
    Bonne journée

    1. Bonjour Delacre
      cité dans ce com
      je réponds donc

      « Dieu ? Laissons Le
      Il n’est pas PLUS ICI
      qu’AILLEURS »

      Fini les mots Discorde
      Je vous invite à faire OR
      des signes émis sur QG

      Actez ma Donne plus haut
      En réponse à vos propos
      et sortons du beau parler

      Je me suis signé c’est fait
      N’en parlons plus c’est noté
      Je vous invite à un AP’ERO

  3. Impossible de ne pas réagir à cette émission qui synthétise l’essentiel de ce qu’il y a à connaître de repères historiques et politiques sur l’anarchisme, l’un de mes dadas favoris.

    J’aurais pour ma part débuté l’exposé par l’étymologie du mot « anarchisme » qui vient du grec an-arkhos, qui signifie littéralement absence ou négation (préfixe an-) de l’autorité ou du pouvoir (arkho = diriger, régner). Le fait que l’anarchisme se signe par une négation est déjà en soi un indice de la difficulté à définir cette réalité par elle même qui existe par opposition à. Notons aussi que le mot Archos est un mot racine de la Grèce antique, utilisé pour forger anciennement le mot « archives » désignant à l’origine le « bâtiment où sont gardées les écritures comptables du pouvoir ».

    De là à faire un lien étroit entre écriture, édifice et autorité, il n’y a qu’un pas que d’autres ont fait avant moi, notamment Derrida, et bien avant lui la Torah quand elle évoque dans la Genèse le personnage de Nimrod qu’elle présente comme le premier potentat sur la terre après le déluge, fondateur de la première ville et de l’empire mésopotamien en général, auquel sont associés les premières traces d’écriture connue, les tables cunéiformes, qui enregistraient le compte des marchandises (bestiaux et céréales) qui transitaient par ses portes et finissaient dans ses coffres.

    Aucune véracité scientifique avérée certes, mais trace d’une pensée qui ne date pas d’hier. Le pouvoir tel que l’on se le figure aujourd’hui aurait partie liée avec la sédentarisation des hommes et leur concentration dans des cités, lieu d’émergence des premiers États, en opposition au statut de chasseurs-cueilleurs nomades.

    Édouard Jourdain ne suggère pas autre chose quand il évoque le titre de son prochain livre sur l’anarchisme, le sauvage et l’État, dans lequel se lit en filigrane l’héritage d’éthnologues comme Pierre Clastres, anarchiste notoire, auteur notamment de « la société contre l’État » et d’une réflexion profonde sur la place et le rôle de la violence dans la formation des sociétés humaines.

    À t-il jamais existé une société humaine sans pouvoir, sans chefs ou sans État pour ainsi dire, et une telle réalité est-elle possible ? L’anarchisme est né d’une telle aspiration et il s’est peu à peu construit et échafaudé comme un idéal pour nombre d’hommes, dont je suis. Cet entretien mené par un David Libeskind que l’on ne sentait pas très à l’aise sur la question (un homme de loi pardi, loi que les anarchistes rejettent generalement), a fait le tour des principaux repères sur cette idée saugrenue d’un monde libéré de toute domination qui court dans les esprits depuis le 19ème siècle.

    On pourrait aussi citer en complément Malatesta dont la richesse de pensée se trouve dans sa vision d’une évolution progressive de la société vers l’anarchisme, Thoreau père de la Désobéissance civile pour qui le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins voire pas tout du tout, et les écrits de Derrida comme ceux de Deleuze qui arment en profondeur la pensée sur le terrain de la liberté humaine, la déconstruction des systèmes de pouvoir et l’émergence de voies sociétales nouvelles.

    Je me contenterai ici d’évoquer deux aspects effleurés dans la soirée tellement le sujet est vaste et m’inspire d’écrire. L’existence d’un anarchisme chrétien qui contrevient à l’idée commune de l’anarchiste qui revendique « ni Dieu, ni maître », et le retour en force de cet idéal et de ses idées de base, chez les jeunes et les GJ.

    Le rejet de Dieu n’est pas propre aux anarchistes mais à la gauche en général, par rejet de la religion qui a dominé et terrifié les consciences pendant des siècles au nom d’un Dieu qu’elle a fait passer pour un père fouettard dominateur et juge, pour mieux justifier ses propres pouvoirs et abominations. Si l’anarchiste incarne tout particulièrement ce rejet c’est qu’il a fait de la liberté et l’affirmation de son Moi (Stirner) son cœur et sa revendication majeure.

    Pour certains croyants dont je suis, à l’inverse des conceptions établis, « Dieu n’est pas un juge », il est le créateur de la liberté et l’individualité humaine qu’il a conçu pour cocréer l’univers avec lui. Ce que l’on nomme « péché » est justement le choix de certains hommes de dominer d’autres hommes et de se soustraire ainsi au projet d’une humanité Une, vivant harmonieusement de ses différences et trouvant sa plénitude dans « les forts au service des faibles ». La liberté humaine est au cœur du projet divin et forme avec l’amour, le moyeu de sa dialectique, car si la liberté fonde l’individu, c’est l’amour philia qui le relie aux autres.

    Jésus, graine d’ananar selon Léo Ferré lui-même, a magnifiquement incarné cela. Que la religion ait récupéré son message, comme les politiciens habiles de nos jours ont récupéré les aspirations à la liberté, l’égalité et la fraternité des peuples, n’enlève rien à la force et grandeur de son exemple et de son message qui a inspiré nombres d’initiatives égalitaires et libertaires et d’auteurs au cours des siècles dans leur tentative de rejoindre ce projet génésiaque : les cathares, les villes franches du moyen-âge, la ferme de Tolstoï, l’ahsram de Gandhi, …

    Le retour en force de idéaux d’un monde sans chefs et sans pouvoirs de nos jours s’explique en partie par l’échec des voies politiques à réaliser des aspirations qui ont toutes en commun d’avoir puisé leur fond à cet idéal premier, l’anarchisme, éclot dans la foulée de la philosophie des Lumières qui redonnait à l’homme sa puissance confisquée par les religions et leur théologie maligne.

    Le dyptique sur l’histoire de l’anarchisme réalisé par Tancrède Ramonet pour Arte en 2016 illustre très bien le fait que l’anarchisme a fait office de Source et fond idéal commun à toutes les espérances de gauche du 20ème siècle : syndicalisme, socialisme, communisme… Et a irrigué nombre d’expériences communautaires et sociétales qui ont échoué, non par manque de vie intérieure, mais car combattues de l’extérieur. Cet aspect pose la question de l’emploi de la violence armée. Je ferai juste remarquer que l’idéal platonicien dont le fond participe aussi de l’anarchisme, est Spartes et non Athènes.

    De la même manière que l’échec des religions chrétiennes nous ont ramèné à Jésus, l’échec des voies politiques de gauche nous ramène de nos jours à la source anarchiste. Et dans un monde où la vie humaine n’a jamais été aussi surveillée, contrôlée, taxée, parquée, administrée, réglée,… avec des moyens de contrôle et coercition démultipliés par la technologie de surcroît, il est pour ainsi dire normal, sinon organique, de voir l’aspiration à la liberté connaître un retour de flamme de vaste ampleur qui surgit un peu partout sous différentes formes : jeunesse, GJ, mouvements de foi et de pensée, médias independants,…

    Reste que vivre libre apparaît de plus en plus comme un rêve à mesure que la force de contrôle et coercition des pouvoirs grandit. A l’image du monde décrit dans le film Brazil, il semblerait que la seule issue soit une libération dans nos têtes, tellement nos corps sont soumis à une mise au pas dans tous les domaines. Sans parler de l’auto-conditionnement à la servitude volontaire amplifié par les médias et leurs manipulations, qui infantilise et moutonise à l’excès les populations, dont la seule issue a peu près prévisible est celle d’une fracture au sein de la société et d’une lutte accrue pour faire vivre ces idéaux.

    Une lutte qui ne doit pas seulement se mener sur le terrain social pour réussir mais d’abord et avant tout dans les cœurs et les esprits. Car si la liberté effraie c’est bien parce qu’elle est difficile à vivre et que son tranchant est terrible. La liberté est un glaive et comme tout fer il nécessite un apprentissage et une mise à l’épreuve des réalités. Vaste sujet sur lequel j’aimerais m’étendre mais ce com qui prend des allures d’article pourrait bien se finir en livre. Alors je me contenterai de ceci pour clore mon dire : la liberté totale n’existe pas, c’est un leurre. Ce qui est absolu c’est le pouvoir que la liberté nous offre de nous déterminer en conscience nous-même. Mais dans les faits, nous n’avons que la liberté de choisir nos propres contraintes et de nous y plier. C’est par facilité que les hommes demandent un roi, un chef, pour penser et agir à leur place. C’est toute la grandeur des anarchistes conscients de leur choix que d’assumer pleinement cette difficulté d’être et de vivre.

    1. Poum, poum, poum, poum !
      En désaccord avec 99% de votre post Aerik !
      Mais convenons que la vie peut être belle tout de même !
      Votre courant philosophique de référence c’est, entre autres, Stirner, Kierkegaard, Heidegger, Sartre, avec en prime la religion ou un athéisme religieux. Quelque chose comme un « subjectivisme objectif » ou « existentialisme ». Filiation quasi maudite pour les marxistes !!!!
      Mais je vous encourage à commettre votre livre, livre que je lirais volontiers.

      1. Whaou a ! Un beau doublé sur ce coup là. Ainuage et Delacre dans la même foulée. Merci les gars ! J’avais mis la bride à mon cheval sur ce post car j’attendais mon pote GP pour se signer, mais il est alité avec un mal carabiné alors ça va être à moi de faire « l’Espagnol » sur ce coup là.

        @Ainuage : triple et même quadruple bingo! Comme vous m’avez capté 🤝: stirner, kierkegaard, heidegger, sartres… Y sont tous là en effet et c’est bien ce 99% de désaccord qui fait tout le sel et la beauté de nos échanges. Comme je les aime, pour ne pas dire « vous » car vous êtes un mec, comme moi, et je ne voudrais pas passer pour ce que je ne suis pas, en dépit des apparences parfois… Ce 1% qui nous relie, c’est quoi ? C’est ce pont qui transcende les différences et que l’on retrouve dans le manifeste de QG, site-média « transpartisan » ou quelque chose comme ça. C’est ce qui fait justement vivre la liberté et qui rend la vie « belle tout de même ». L’émerveillement devant la beauté, je crois que sans les mots, nous nous rejoignons là n’est-ce-pas ? Ne dit-on pas que c’est Elle qui sauvera le monde ? Alors va pour la Beauté ! Merci pour vos encouragements à écrire. Encore quelques affaires à régler (et un malotru qui me pourchasse de sa hargne à envoyer au tapis) et je m’y mets ! Promis, je vous signale quand je fais ma sortie de mon atelier… 🤗🔥🙏

        @ Delacre : un grand MERCI les réferences. Je vais me procurer l’ouvrage d’Iguala que je ne connaissais pas. Il y a un souffle ténu qui court dans votre écriture et qui mordille mes pieds à chaque fois comme le fait ma petite chatte Cina qui me vient me réveiller en pleine nuit pour que je lui ouvre la porte et aller chasser. Oiseaux, souris, mulot, serpents… Elle me ramène de tout. Redoutables les femelles à la chasse ! Mon pilou d’avant, barbe-noire qu’il s’appelait, mâle pourtant à moitié sauvage, fait pâle figure à côté. Comme quoi, quand on attribue à l’homme mâle certaines qualités au regard de son animalité… Y’aurait aussi beaucoup à dire sur ces préjugés. Et parlant de préjugés sur les anars qui ne peuvent être ni ceci ni cela…. Vous me tarabustez et j’aime ça ! Y va y avoir matière à « s’engueuler » 😇🔥👍

        Je savais que Ramonet avait été recalé par ARTE pour son troisième volet. Vous me signifiez qu’il a pu en dépit de la censure poursuivre son ouvrage. Je cours visionner !

        À très bientôt ! 🔥

        1. C’est tout de même curieux votre référence à Stirner. C’est tout de même le gars qui considère que l’individu peut/doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour améliorer sa situation, même si c’est au détriment des autres : c’est à chacun de se démerder dans « sa » vie !
          Il ne se sent redevable de rien envers la société. Peut-être est-ce dû au décès prématuré de son père (il parait que le « père » est garant de la moralité). Avec Stirner, c’est le darwinisme social qui est à la barre.
          Curieux donc.

          (
          note : depuis plusieurs années, on utilise trop le mot « anthropologie » en philosophie, en remplacement du terme « ethnologie ». Cela laisse entendre que l’individu est premier, cad devant la société et la culture, qui n’en seraient que les produits.

          Non, non, ce qui engendre l’homme comme « sujet » (et non pas seulement comme animal) ce sont les sociétés; et non l’inverse. Marx disait ironiquement « les hommes partent toujours d’eux-mêmes … » pour signifier cette croyance en la primauté de l’homme. Partir de soi c’est « se » comprendre phénoménologiquement, cad, dans l’existentialisme se comprendre à partir « de son vécu subjectif ».
          Mais « je me sens unique » s’entend comme « je me sens premier ». Certes chaque sujet est unique, mais parce que personne n’a la même parcours social qu’une autre personne (et non pas seulement parce que son code génétique est unique).
          )

          1. D’ailleurs, sans vouloir faire de « l’analyse des profondeurs profondes », ce Moi unique que vous ressentez comme « le CRI de Dieu en l’Homme qui dit J’AI, JE SUIS » ne serait-il pas simplement et prosaïquement « le CRI de la Société en l’Homme qui dit J’AI, JE SUIS », parce qu’enfin, tout le monde sait bien que Dieu n’existe pas.

            En fantasmant Dieu, chaque croyant fantasme, en fait, la société; société que chaque croyant « prie » poliment et respectueusement de le traiter correctement, cad avec charité et justice.
            Comme on prie Dieu, on prie la société
            Comme on remercie Dieu, on remercie la société
            Comme on fait pénitence devant Dieu, on fait pénitence devant la société

            L’avantage de Dieu, d’ailleurs, c’est qu’on ne rougit pas devant lui (y’a pas de témoins gênant).

            Et bizarrement (allez savoir pourquoi …) les règles de bonne conduite édictées par Dieu son très semblables aux règles de bonne conduite édictées par la société. Bizarre, non ! Qui influence l’autre?

          2. Lo!

            Quelle sortie qui ferait presque manifeste ! Je goûte votre verve déclarative « tout le monde sait que Dieu n’existe pas » comme une beauté naïve et je me prends à relire votre perspicace commentaire qui dit avec tant de justesse ciblée tout ce que je suis de négation en vous que j’en viens à vous voir comme un frère siamois de l’autre côté du miroir. 🤗

            Accoudé à un whisky bar je remâche en pensée porté par des effluves écossaises les sorties d’une nuit fulgurante porté par ce 1% qui me restait d’énergie. Réouverte ma chaine TV, à nouveau accessible mes films et relancée ma dynamique de création. Bientôt en ligne la suite !

            Oh oui j’ai lu Stirner et tous ces auteurs mentionnés mais je n’ai pas dit que j’avais épousé leur pensée : j’ai faite mienne leur matière remâchée et j’avance comme tout un chacun dans ce labyrinthe d’idées. Saviez-vous que l’existentialisme debSartres tenait de Heiddeger ce que lui même avait échaufaudé en premier appui sur Parmenide pour développer une intuition qu’il avait eu en lisant… HOLDERLIN ? Toujours on en revient à la Source… Par le sentir.

            Nous pouvons être en désaccord profond et nous entendre curieusement pour l’être joyeusement. La liberté se vit. Et je la vis curieusement ici plus intensément en pensée qu’ailleurs et j’ai dans l’idée comme le désir de partager cette folie….

            Alors guettez mon retour

            Je reviens fourni 🔥🙏😜

          3. Alors, soyons fou !
            Je guette.

            Mais (je suis incorrigible) cet « homme qui dit J’AI, JE SUIS », cet Homme de Stirner, il dit J’AI.
            J’AI ! Bizarre, non ?
            « JE SUIS » on peut le comprendre comme j’existe.
            Mais « J’AI », comment le comprendre sinon comme le symbole de la possession, de l’accumulation.

            « AVOIR de quoi être » cad « de quoi vivre » ?
            ou
            « AVOIR de quoi soumettre » cad « de quoi profit er » ?

            Avec AVOIR on peut faire un pauvre ou un riche.

      2. bonjour ainuage,
        je ne suis pas marxiste, mais au sujet de la « filiation quasi maudite » je vous rejoint, quand à Stirner je me demande comment on puisse l’associer à la pensée anarchiste……Je vais me répéter (c’est l’*age) mais entre égoisme et individualiste il y a tout de même une sacrée différence et Stirner est le représentant type des libertariens transhumanistes donc à des lieues des bons petits gueux que nous sommes.
        Poum, poum, poum comme disent les trotskystes

    2. au sujet des Chrétiens et de Dieu, je renouvelle ma petite lecture de Miguel Gimenez Igualaga, il est nettement plus brillant que ma pomme pour expliquer pourquoi un anarchiste ne peut être ni communiste, ni socialiste, ni chrétien. Dans cet ouvrage il incite également à se réapproprier le mot qui fait peur; Anarchie, que beaucoup par crainte de déplaire ont remplacé par libertaire, il nous explique également comment se réapproprier des mots comme « amour ». Bref un penseur fort méconnu et fort décrié chez les détenteurs de « LA » pensée anarchiste mais qui apporte des éléments de réflexions qui m »ont bien bousculé.
      Bonne journée
      A propos du documentaire de Tancred Ramonet
      https://www.youtube.com/watch?v=Ij0phqSPuHU&t=1s
      et il y a une suite
      https://video.ploud.fr/w/25pWjk6TJL1kUv49TddmbP

  4. Rebonjour,
    Je me permet d’autres compléments suite à mon premier commentaire car j’ai eu un petit problème d’ordi (et en ce domaine je suis une truffe totale)
    A propos de Stirner il me semble juste de préciser que très peu d’anarchistes le considère comme un penseur de l’anarchie. Stirner est plus proche des nihilistes et de l’existentialisme dans sa négation d’humanité commune. Son idéal est égoiste donc aux antipodes de la pensée anarchiste. Les penseurs de l’individualisme anarchiste on pris quelques bribes de sa pensée pour étayer une toute autre réflexion :
    L’INITIATION INDIVIDUALISTE ANARCHISTE
    de E. Armand
    Editions la lenteur

    Quand aux fameux blacks blocs vous serez surpris à la lecture de :
    BLACK BLOCS
    de Dupuis Derri
    Editions Lux

    Au sujet de l’écologie sociale pour commencer à se familiariser avec la pensée de Murray Bookchin (qui inspire le Rojava) il me semble bon ce petit livre ;
    UNE SOCIETE à REFAIRE
    de Murray Bookchin
    Editions écosociété

    Voili, voilou ma petite contribution, au passage je pense que Léo Férré faisait parti du courant « opportuniste anarchiste et que la lutte au sein des GJ a été simplifié dans les discutions et débats car le sans chef, sans syndicats et sans partis était acquis (il est drôle de se dire que dans les statuts de la CFDT il y avait AUTOGESTION) et oui bon nombre d’actions, formes de lutte font penser à l’anarchie mais pour ma part pas revendiquées en tant que tel.
    Pour finir je recommande la lecture de ce penseur anarchiste individualiste Espagnol qui explique dans ce livre pourquoi un anarchiste ne peut être ni communiste, ni socialiste, ni chrétien. Ce penseur n’est pas spécialement chez les anars est ce pour cela que je l’apprécie??????
    ANARCHISME 1968
    de Miguel Gimenez Igualaga
    Editions du bord de l’eau

    J’allais oublier les anthropologues/
    ZOMIA ou l’art de ne pas être gouverné
    Editions Seuil

    LA SOCIETE CONTRE L’ETAT
    de Pierre Clastres
    Editions de minuit

    LA DEMOCRATIE AUX MARGES
    de David Graeber
    Editions le bord de l’eau

    DETTE 5000 ANS D4HISTOIRE
    de DavirdGraeber
    Editions les liens qui libèrent

    Bonne journée, force et courage à toutes et tous les os brisés de la terre

    1. Juste une précision de taille, pour moi STIRNER est incontournable dans l’anarchisme. Il est l’affirmation du MOI unique inalienable et irreductible que porte l’ideal anarchiste. Il est pour ainsi dire le CRI de Dieu en l’Homme qui dit J’AI, JE SUIS (Révélation d’Arès) et qui fonde en chacun de nous, l’image de Celui qui nous a crée Libre !

      STIRNER pioché dans la bibliotheque paternelle avec le Tao, et lu à 17 ans est l’auteur qui m’a révélé la force que tout individu incarne en propre. C’est ensuite que j’ai evolué vers Proudhon, Bakounine, Kropotkine et les autres qui m’ont ouvert à un NOUS composé de Uns uniques. ☝️🤩✊

      Bien anarchiquement vôtre !

      Ps. Merci pour la liste de livres, une mine ! À laquelle on peut ajouter Daniel Guerin, longtemps le seul fanion resté allumé en France avant la résurgence de ces idées.

      1. Je pense que nous ne nous mettrons pas d’accord à propos de Stirner, vivre libre libre ne signifie pas vivre en égoiste, les Libertariens sont la résultante de sa pensée mais peut on pour autant les qualifier d’anarchistes??? Etre contre l’état ne fait pas forcément un anarchiste, petit détour pour, répondre à la question posée par David ; « y a t’il des anarchistes de droite? », ben non…. il n’y a pas plus d’anarchistes de gauche, il n’y a que des Anarchistes. Je n’ai pas cité Daniel Guérin car je ne souhaitais pas donner de ref. sur des ouvrages qui parlent de l’histoire de l’anarchie, il y en a plétore et je ne pense pas que celui de Guérin soit le meilleur (avis tout à fait personnel)
        Bonne journée

  5. Bonjour à toutes et à tous,
    Merci à QG pour cette petite porte ouverte sur une pensée autant méconnue par celles et ceux qui la critiquent que celles et ceux qui s’en revendiquent tout simplement par paresse intellectuelle (il faut lire les textes) et s’en tenir aux idées toutes prédigérées est plus confortable et beaucoup moins dérangeant car oui la pensée anarchiste remet absolument tout en question et nous sort de notre petit confort de réflexion. On peut être d’accord ou non, mais actuellement (vu l’état lamentable de nos institutions et des prétendus opposants) remettre en question nos modes de vie, actions politiques, syndicalistes et. etc. ne me semble pas totalement absurde.
    Pour en revenir à cet entretien il me semble juste d’apporter quelques petits compléments que le format de l’émission ne permet pas.
    Lorsque Edouard Jourdain dit que Proudhon n’a pas été compris avec son ; »la propriété c’est le vol » il faut ajouter que lorsque Proudhon parle de propriété il parle de l’outil de production donc par extension de l’appropriation de la force de travail. Il ne fait aucunement allusion au petit artisan qui est propriétaire de son échoppe ou du petit paysan propriétaire de sa ferme ou de son lopin de terre(les détracteurs de la philosophie anarchiste on pris cet argument pour dire : ils vont tout vous piquer).
    Au sujet de Proudhon perso j’ai beaucoup de mal avec le personnage et pour quelqu’un qui se prétendait anarchiste il a mis son cerveau de côté vis à vis des femmes (pourtant le féminisme est indissociable de la pensée anarchiste). Au sujet de Proudhon je me permet de conseiller la lecture d’un livre qui au passage ne cite pas que Proudhon mais bien d’autres « grands penseurs » qui ne pensent plus dès qu’il s’agit des femmes.
    LES FEMMES DE PLATON à DERRIDA anthologie critique
    de Françoise Collin, Evelyne Pisier, Eleni Varikas
    Editions Plon
    A la question /Bakounine et la lutte armée la réponse est un peu nébuleuse.
    Il est bon de rappeler que dans la pensée anarchiste privilégie l’éducation et la non violence (ce qui ne signifie pas de tendre l’autre joue), et le pacifisme (grande crise chez les penseurs de l’époque pour celle de 14/18) et ne prônent pas la révolution. Bakounine a été il est vrai sur beaucoup de barricades mais fidèle à l’idée que la révolution n’est pas une solution (il a fait une juste analyse avant celle de Russie de ce que donnerait une dictature communiste) mais si le « peuple » se révolte il faut y être, ne pas laisser le champ libre et utiliser la révolution comme un outil mais pas comme une fin.
    L’anarchie et le désordre, je me permet de rappeler ce que disait Elysée Reclus : »l’arnachie est la plus haute définition de l’ordre »
    Au sujet de la révolution Russe et les Anarchistes quelques lectures :
    LA REVOLUTION INCONNUE
    de Voline
    Editions Tops/H. Trinquier

    MEMOIRES et ECRITS
    de Nestor Makhno
    Editions Ivrea

    VIVRE MA VIE
    de Emma Goldman
    Editions l’échappée

    1. J’ai lu l’abstract du livre de Françoise Collin « Les femmes, de Platon à Derrida », ainsi que la biblio de mme Collin. J’ai l’impression qu’une hargne sans nuance, hargne anti-mâle, domine/envahit ses pensées. Pourquoi pas ! y’en a beaucoup comme ça actuellement.

      Il me semble que l’ouvrage d’Aude Lancelin intitulé « les philosophes et l’amour » ( https://www.toutpourlesfemmes.com/archive/les-philosophes-et-lamour ) aborde la question sous un autre angle plus … euh, moins … cad avec une distanciation et un angle … moins fermé, cad plus ouvert, et même humoristique ; mais ce n’est qu’une impression qui demande confirmation.

      1. A part « les femmes de platon à Derrida » qui est un ouvrage collectif et qui ne fait que reprendre les écrits de ces « grands penseurs » je n’ai strictement rien lu de mme Collin donc je ne peux conseiller que ce livre qui (pour ma pomme) a le mérite de montrer les limites de la pensée sur le sujet des femmes. Merci pour la référence du livre d’Aude Lancelin et bonne journée

  6. Mr Jourdain nous a présenté un « panorama » assez complet de l’anarchie. Ce qui en ressort, c’est que l’anarchie est une nébuleuse extrêmement large idéologiquement parlant, nébuleuse allant de l’individualisme invétéré d’un Stirner à un certain communisme de travail de type CNT.

    Les « relations » entre communisme et anarchisme ont commencé en lune de miel et se sont terminées en divorce.

    Bakounine a fini par déclarer qu’il détestait le communisme.

    Kropotkine parle surtout « d’entraide » dans la nature comme modèle pour l’homme (ce qui le rapproche plus de l’idéologie chrétienne que du communisme qui parle plus de coopération dans le travail et de solidarité dans la lutte).

    Les rapports entre Marx et Proudhon se résument en deux déclarations de Marx, au début puis à la fin de leur idylle :

    1- Son ouvrage [Qu’est-ce que la propriété ?] est un manifeste scientifique du prolétariat français, et c’est pourquoi il revêt une signification historique tout autre que l’élucubration littéraire d’un quelconque Critique critique (Bruno Bauer). »

    3- « Il [Proudhon] veut planer en homme de science au-dessus des bourgeois et des prolétaires ; il n’est que le petit-bourgeois, ballotté entre le Capital et le Travail, entre l’économie politique et le communisme. » (dans « Misère de la philosophie » de Marx, qui répond à « philosophie de la misère  » de Proudhon).

    Il existe une sympathie entre communistes et anarchistes il me semble. Perso, je n’ai aucune réserve à défiler avec ou à fréquenter les anars. Mais voilà ! Le syndicat balloté entre le Capital et le Travail, c’est la CFDT.
    Voilà, voilà !

    1. Bien vu. J’ai aussi trouvé ce panorama très complet pour une première approche et fort didactique à ce détail près que Édouard Jourdain a oublié dans sa généalogie les anglais Godwin et Winstanley, précurseurs de ces idées en Europe.

      Une précision à propos des liens entre anarchisme et communisme dont il est question dans votre commentaire.

      Georges Woodstock fait remarquer que « si c’est en Angleterre que l’anarchisme a vu le jour en tant que doctrine identifiable, en Espagne qu’il a gagné le plus grand nombre d’adeptes, en Russie qu’il a produit les théoriciens les plus éminents, c’est la France qui occupe le premier rang des pays qui ont le plus contribué concrètement à la tradition anarchiste, place qu’elle doit entre autres à Proudhon et l’anarcho-syndicalisme et la passion avec laquelle les diverses implications de l’anarchisme ont été explorées et mis en œuvre notamment à travers le mutualisme » (je résume pour la circonstance, voir son ouvrage « L’anarchisme » publié aux éditions Lux, p. 277).

      La particularité de l’anarchisme français étant justement cette jonction avec le communisme dans l’idéal formulé et les expériences menées, qui en font une sorte « d’anarco-communisme » dans lequel je me reconnais. Bienvenue en manif 🤗

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