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« Le mal prospère sur l’effondrement de notre camp » – Contre-CourantAvec Alain Badiou et Aude Lancelin

Émission du 18/10/2021

Aude Lancelin a reçu le philosophe Alain Badiou lors d’un grand entretien politique exceptionnel ! De la mainmise autoritaire et libérale d’Emmanuel Macron à l’embrasement identitaire du camp Zemmour, celui-ci a analysé les dernières tendances politiques inquiétantes du pays à six mois de l’élection présidentielle.

Découvrez les tribunes d’Alain Badiou sur QG:
« A propos de la conjoncture actuelle »
« Sur la situation épidémique »

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21 Commentaire(s)

  1. Bravo Mr Badiou pour cette étincelle dans cet obscur magma d’idées noires sans projet réaliste ni de fondement réel dans le présent.Votre analyse à contre courant du « mouvementisme » sans lendemain est d’une clarté étincellante pour construire les fondements indispensables d’une nouvelle utopie réaliste basée sur le vécu réel des citoyens dans la France d’aujourd’hui .Votre pensée limpide dans ce torrent de boue obscur nous éclaire le chemin de l’espoir sans qui l’humanité sombre dans les ténèbres.Pour tout cela,du fond du cœur je vous remercie Monsieur ALAIN BADIOU de tout ce que vous nous apportez pour pouvoir VIVRE la TETE HAUTE.

    1. Bonjour Bechir, « porteur de bonne nouvelle », signification si je ne m’abuse, de votre prénom en arabe. Le Z peut bien médire et villipender, il ne vous enlèvera pas ce que vos parents vous ont donné, ni cette « étincelle » que vous allumez ici qui vous fait « vivre la tête haute ». ☝️

      C’est ce mot, « étincelle », que j’ai ressenti aussi au visionnage de cette vidéo qui me fait commenter cette page en réponse à vos mots.

      De cet entretien riche, dense et degagé du marasme dans lequel croupissent les partis, j’ai retenu deux idées forces que je reprends ici. La nécessaire remise à plat des « moyens de production communs » pour les remettre au service de tous, et la relance d’une itinérance de la jeunesse dans toute la France pour sensibiliser et éduquer à la participation de la vie citoyenne. Alain Badiou a conscience qu’il nous faudra bien un demi-siècle au bas mot pour y parvenir et je l’approuve. Notre époque a perdu le sens de la durée misant tout sur l’immédiateté, aussi ne puis-je que me réjouir d’entendre un vieil éléphant porteur de mémoire, moi qui ne suis qu’un éléphanteau semblable à ce compagnon de Mowgli dans le Livre de la Jungle, par comparaison, nous rappeler l’Histoire et certaines de ses voies fructueuses qui ont l’ont forgé. Merci à lui.

      Vaste chantier qui redémarre aujourd’hui… même si de jeunesse je ne vois guère engagée à quelques exceptions prêts, excepté dans l’écologie sans lequel je vois une flatulence de ce qui reste d’idéologique en ce monde putride. Non que je ne sois pas sensible à Dame Nature et la nécessité d’en prendre soin comme nous devrions tous prendre soin les uns des autres, mais pour moi, la priorité est ailleurs. Et la façon de renouer avec le respect de l’environnement, une toute autre visée. Car curieusement la plupart de ceux qui parle « écologie », le font du haut de chaires bien loin de la Terre. Ils sont comme ces prêtres qui parlent de foi et de Dieu sans Le connaître… Passons.

      Jeunesse, donc ! Notre avenir se joue là et je me demande encore ce qu’elle mijote dans l’ombre. Je tends mon oreille à leurs dires confus et leurs borborygmes et je perçois des mouvements troubles pour lesquels je n’ai pas de mots, vieux couaga que je suis déjà à leurs yeux. Si quelqu’un peut m’eclairer de ses feux et faire grandir cette « étincelle », je suis preneur ! Merci.

  2. Proposition concrète pour une utopie communiste:
    IL faut arriver petit à petit à une disparition de l’état. Remplacer les décideurs politiques par des coordonnateurs. Une fois que la loi dit que les entreprises doivent répondre aux besoins des gens , elles peuvent fonctionner de manière indépendantes, les besoins étant discutés démocratiquement à l’échelle du pays . Les entreprises peuvent fonctionner sur le modèle client -serveur de l’informatique avec la contrainte d’être au service des besoins décidés par le peuple.
    On peut , il faut , maintenir un esprit d’entreprise libre, du moment que le but n’est pas de s’enrichir au max sur le dos des autres donc de définir une échelle de salaire et s’y tenir sans exception , tout est permis : les bouses peuvent être remplacer par des bourses d’initiatives où les projets d’entreprises (hors besoins cadrés) peuvent être choisis démocratiquement tout le monde est actionnaire car c’est avec une partie de la plus-value mise en commun que cela est financé avec retour au peuple. Le mode d’organisation peut être celui de la coopérative ou celui du chef , il y a des gens qui sont vraiment au dessus du lot, pourquoi ne pas leur donner tout le pouvoir si l’ensemble des travailleurs le veulent, ils ne pourront pas gagner plus que l’échelle le dicte.
    Pour supprimer les décideurs , il faut une éducation correspondante, et donc les décideurs auront comme tâche principale de favoriser leur glissement en coordonnateur. Donc l’éducation est le premier poste de dépenses avec comme premier but la formation du citoyen. etc, etc… Bref un monde où on s’éclate dans le travail, dans nos rapports avec les autres. Est-ce qu’être très riche, la compétition, sont les seules idées organisatrices d’une société?

  3. Il y aurait tant à dire ! Je m’en tiendrai à deux remarques :

    – Badiou semble favorable à la politique vaccinale (Aude a fait semblant de ne pas y prêter attention).
    – la concentration du Capital entre peu de mains est paradoxalement une bonne chose : ça nous rapproche de la migration de ce même capital vers une seule main : celle de l’Etat.

    Personnellement je vois dans la quasi (!) égalité et facilité d’accès à internet (financé par la publicité payée par -presque- tous) une forme de « déjà-là communiste », pour employer une expression de B. Friot.

    Pourtant, je doute qu’il y ait un chemin « naturel » vers le communisme. Ils ne rendront pas les clés si facilement comme dirait F. Lordon.

    1. Le communisme s’accommoderait donc d’une soumission à un bourrage de crâne formatant des consommateurs. Ces consommateurs se satisfaisant des flatteries de leur plus bas instincts, du superficiel laissant de côté leur rationalité pour penser à leurs besoins réels respectueux de la nature . Je préférerais un organisme national , testant les objets sur leurs qualités objectives et notamment la durabilité, leur réparabilité, leur utilité (qui peut être du pur plaisir égoïste comme un bonbon).
      Organisme qui ne mettrait pas une femme sexy ou un joueur de foot pour acheter une voiture. Le communisme c’est à mon humble avis l’homme libre et donc pouvant exercer un contrôle sur lui-même pour être le moins idiot possible avec la nécessité de voir dans l’autre , celui ou celle avec qui il va coopérer, donc celui ou celle qu’il ne va pas noter, ou qu’il ne va pas liker ou unliker, ou celui ou celle qu’il ne va pas voir comme un(e) adversaire dans une compétition pour … les nuls .
      C’est sûr le communisme n’est pas en train de se faire.
      Objectivement le Capitalisme a libéré les forces productives mais il est depuis longtemps dépassé, sa nocivité est maintenant telle que le devenir de l’humanité est en jeu.
      Cela est depuis bien longtemps dans la pensée du mouvement ouvrier.
      Je n’ai pas attention à son jugement pour la vaccination , mais bon moi aussi je suis pour la

      1. Qu’est-ce que c’est que ce charabia ? « femme sexy », « joueur de foot », « bourrage de crâne », « bas instinct » !
        Il ne faut pas voir vos angoisses dans tout ce qui n’émane pas de votre pensée anxieuse et apparemment fatiguée !
        (je n’ai vraiment pas besoin qu’on vienne me faire la leçon sur le capitalisme dépassé et nocif).

        Si vous n’êtes pas capable de vous imaginer que l’OUTIL internet est un outil formidable en lui-même, et non pas un outil nécessairement dédié aux usages qui vous angoissent, y’a un gros, gros problème !!

        Je vous cite :
        « l’homme libre et donc pouvant exercer un contrôle sur lui-même pour être le moins idiot possible avec la nécessité ……. les nuls ».

        Je me permets de vous préciser que « liberté » s’oppose à « nécessité » dans le jargon politico-philosophique. Donc, votre liberté s’avère être, en vrai, une liberté sous contrainte : et là je suis parfaitement d’accord avec vous : en société, l’homme libre ça n’existe pas, car toute liberté individuelle s’oppose à la liberté des autres. Une nation n’est pas un clan, ni une tribu. Une nation ça se gère avec un droit, et ça s’appelle un Etat de droit. C’est d’ailleurs pour cela que Marx a parlé de dictature du prolétariat, pour empêcher (priver de liberté) les capitalistes velléitaires de revenir aux commandes.

        Vous n’aimez pas l’Etat ! soit ! Moi je n’aime pas votre rêve anarchiste puérile.

        1. Nom di diou! Qu’elle est méchante! Donc vous êtes pour l’outil internet avec la pub?
          J’essaye d’apercevoir un argument : j’aurais des angoisses et je pratiquerais un charabia. Le dernier « bas instinct » mérite une explication sans doute , les autres sont simples, non?
          Je suis anti-pub , lorsque je regarde un film qui est pour une fois passionnant , émouvant, je suis même au bord des larmes et d’un coup je me retrouve avec le saucisson machin et le dentifrice Toniglandil, je trouve qu’on ne me respecte pas. Je peux ne pas regarder , c’est ce que je fais depuis longtemps.
          Les bas instincts, je ne parle pas de sexe, ou plutôt du sexe sans amour (qu’il soit grand ou petit… je parle de l’amour bien sûr ), je ne parle pas non plus de masturbation (féminine ou masculine), c’est parfois nécessaire.
          Je parle d’utiliser notre frustration à ne pas pouvoir nous réaliser dans notre société ou le fric est tout, pour nous amener à compenser cette non réalisation dans l’objet qui valorise évidemment. Cela s’apparente à la réification en philo. Ces objets : la belle voiture, la belle femme ou le beau mec, la marque etc … sont les objets valorisants dans notre société. Une femme ou un homme pour le capital ne sont pas plus que des objets même si on est le destinataire final de la pub on en est aussi le produit (nous sommes vendus). A la base le travailleur n’est qu’un simple moyen de production avec la différence essentielle que c’est lui qui produit de la plus-value. Vous avez l’air d’être une fine lectrice de Marx, moi je n’ai pas tout lu, mais il me semble qu’à un moment donné il a parlé d’une société sans état mais bon, je parle sous votre contrôle.
          Vous m’avez fait un compliment « anarchiste puérile », je compte le « e » c’est trop facile d’utiliser un commentaire pour corriger ses fautes, moi j’assume.
          J’aime les anarchistes plus que la gauche , pas tous mais bon « ni Dieu, ni maître  » ça me va! A presque 70 ans , je suis puéril, merci.

          1. Bon, ça va pas être facile.

            -Je n’ai jamais parlé de garder internet « avec » la pub : je dis qu’actuellement internet existe grâce à un financement mutualisé qui s’appelle pub (tous les consommateurs payent la pub). Et que le financement « mutualisé » est un modèle de communisme déjà là. Il est évident que dans un communisme réel, le financement mutualisé sera d’une autre nature que la pub.
            – Je ne vois vraiment pas ce que viennent faire « amour », « sexe », « masturbation », etc … dans cette histoire (c’est parce que je suis une femme ?).
            – Pour Marx, la société sans Etat est une perspective qui viendra « naturellement » après un phase de prise de pouvoir du prolétariat sur l’Etat. Chaque chose en son temps.
            – Y’a pas de honte à faire des fautes, y’en a encore moins à les corriger (votre remarque est basse).
            – Ni Dieu ni maitre : là c’est trop drôle, après la question de l’orthographe (ni dieu ni maitre sauf la rigueur de l’orthographe).
            – Les anarchistes ont tous un fond de droite.
            – je suis un homme !

  4. C’est toujours un réel plaisir de découvrir la pensée d’Alain Badiou. Fort heureusement, il ne se situe dans aucun courant politique de la ‘gauche ‘actuelle (et à fortiori à droite). Bien apprécié qu’il ne se dise pas de gauche mais communiste (au sens marxiste) Cela lui laisse une entière liberté dans ses propos et analyses. Et combien, cette position en hauteur nous apporte de l’oxygène. Elle nous permet une prise de distance entre le lugubre présent et ce qu’il en est de la pensée révolutionnaire et de la marche de l’histoire. Et cela fait un bien fou.

  5. J’ai quand même l’impression que Mr Badiou n’a pas lu le programme de la France Insoumise et suivi le travail colossal, d’informations,, d’explications, de débats d’échanges entrepris par ce mouvement, qui vont, il me semble dans le sens de ces propres idées.
    J’avoue être un peu  »larguée  » et déçue. On n’avance pas, on piétine , tout cela est fort rageant.
    Cet entretien est bien sûr des plus intéressant et passionnant, comme à chaque fois, mais je reste sur ma faim. Nous ne sommes pas prêt à voir la lumière au bout du tunnel. On doit attendre l’étincelle qui fera tous changer, encore combien de temps! On a l’impression que beaucoup dorment encore et n’ont pas réalisé le danger qui nous guette., toujours trompés, englués, dans cette torpeur délétère et destructive. dans laquelle on nous maintient.
    Merci Laure pour ce moment.

    1. C’est vrai que le travail du mouvement FI est considérable. À mon avis, Badiou le sait, c’est un fin observateur de la vie politique, et il est entouré.

      Mais pourquoi ce travail considérable du front de gauche n’a pas suffit en 2017 ? Je crois que Badiou doit se le demander. Si je comprends bien Badiou, c’est sans doute parce que le projet politique de FI était trop dans le rejet de choses établies. C’est d’ailleurs ce qu’a compris Méluche en étant en fin de campagne moins braqué contre l’UE, les fameux plans A et B. Même s’il avait raison d’être pour une réforme radicale des TFUE, eh bien pour fédérer durant sa campagne, il ne fallait pas laisser entendre que nous pourrions sortir de l’UE. C’est une stratégie « négative » qui ne pouvait fédérer. C’est une stratégie qui ne marche pas auprès notamment des faiseurs d’opinion que sont les media mainstream.

      De ce que je comprends de Badiou, un projet politique, pour ne pas en rester au stade de mouvement, doit fédérer autour de la lutte contre ce qui nuit au plus grand monde. Le titre d’une émission passée de QG posait clairement la question : assiste-t-on à une lutte de classes ou de races dans la société ? Les deux, mais surtout la première. Le sujet de la révolte au nom des situations de domination insupportables ne constituent pas par elle-même une Politique. C’est une revendication qui, si elle ne dit rien d’autre que le malheur qui existe, n’est pas en l’état de transformer la société dans son ensemble. Idem pour l’écologie. Pour l’instant, ce que ressentent les 50 % de foyers touchant moins de 1700 euros net par mois par uc, c’est la stagnation ou la perte de pouvoir d’achat.

      Donc, oui, FI a un projet politique, mais, pour être fédérateur, il doit porter en priorité sur ce qui en l’instant t touche le plus de gens. Pour cela, ni le programme, ni le discours ne doivent être radicaux, sinon vous courrez le risque de rejeter une majorité de françaises et français. FI ne peut pas se présenter aux présidentielles et être publiquement radical. Cette radicalité détruit le travail considérable que vous faites. Faut la garder entre nous. C’est comme une stratégie d’infiltration, tu comprends ? La stratégie du cheval de Troie.

      Les hésitant.e.s entre souscrire au programme d’écologie de FI et celui de Jadot, est-ce que tu vas les chercher en leur disant qu’il n’y a pas d’écologie de gauche et de droite (donc tu perds tous les citoyens de droite écolos), ou en parlant de propositions de loi pour la rénovation immédiate des bâtiments qui fait une pierre-deux coups puisqu’il s’agit aussi d’une solution aux précaires de l’énergie ?

      Le projet doit être la lutte des classes et de celle-ci doivent découler les autres propositions avec un discours qu’y rattache

      L’économaître.

      PS
      Je termine avec cette longue citation de Badiou dans l’émission de QG susmentionnée. On a du pain sur la planche.

      « L’existence même d’importants mouvements, que je soutien, me paraît limitée dans la perception de ce risque, dans ce qu’on lui oppose véritablement en termes politique. Qu’est-ce qu’on prononce sur l’État. Ce n’est pas tout de dire que l’on est dans un État autoritaire néolibéral. Mais quels sont les modes propres sur lesquels on va pouvoir définir ce que j’appelle une politique, quelque chose qui surmonte la NEGATIVITE, qui ne soit pas en train de dire « ceci est bien », « ceci est mal », « nous protestons contre les violences policières », « … contre les ségrégations raciales », la manière avec laquelle les gens sont traités, etc. La protestation fait face à une entité étatico-politique décidée à se maintenir à tout prix. Et donc, je reviens à mon point de départ : je pense qu’il y a une forte capacité de protestation, mais que le péril est plus grand que ça. Le péril est du côté de l’avènement quasi-majoritaire, dans le cadre du parlementarisme électoral, d’une solution qui serait assez évidemment fascisante. »

      1. Il faut être radical, mais il faut aussi rassembler, c’est quand même ce qu’essaie de faire la FI, non ? Et ce qu’ils proposent va souvent dans le bon sens, ils dénoncent ce qui ne va pas, mais ils proposent des solutions tout à fait réjouissantes, et cela dans de nombreux domaines…. Il faut bien commencer à agir à un moment donné, et je trouve que pour l’instant nous n’avons pas beaucoup de choix !
        Lutte de classe, oui, en priorité peut-être, sans oublier la lutte de race, évidente dans notre pays, c’est c e qu’ils font.
        IL faut prendre dans le communisme les bonnes choses et il y en a, mais le mot fait peur à beaucoup, lire à ce sujet Friot, Lordon, Bégaudeau etc….
        Ne restons pas figés sur les exemples malheureux qui n’ont de coupables que ceux qui ont mis le système en place.
        Nous vivons une période où un changement radical pourrait se faire, mais la difficulté c’est que la majorité de la population n’est pas prête .La peur règne et on fait tout pour cela. Maintenir la population dans un état de sidération, sans conscience réelle de politique, laisse un large espace aux prédateurs de toute sorte. L’éducation, l’information, la curiosité, l’émancipation ; pour se sortir ce cette impasse…..J’y crois.
        Merci.

        1. Oui Micouleau, c’est ce que fait FI, qui donne aux deux luttes une importance égale. Mais parce que des media comme le Figaro, VA, etc. font croire que Jean-Luc Mélenchon place la lutte de race avant tout, et que ça fera le buzz, jusqu’aux Informés où Jean-Luc sera accusé implicitement d’entretenir l’islamogauchisme, il ne devrait pas trop aller sur ce terrain dans les media. C’est mon avis.
          Complètement d’accord sur la diabolisation du communisme. Je me souviens du débat entre Piketty et Badiou, entre Piketty et Lordon par exemple. Je ne sais pas si tu as vu le premier, mais à un moment, Piketty a du mal a accepter que communisme pourrait être un terme fédérateur. Il dit, de mémoire, « appelons ce projet le communisme, ou le socialisme », je ne me rappelle pas bien, mais il me semble qu’il était plutôt pour « socialisme » 🙂
          J’y crois aussi, parce que je n’ai pas peur du communisme, je préfère un milliard de fois cette utopie, come l’était le prg du CNR, la sécu de 46, que la dystopie que Macron veut nous faire accepter.
          Cordialement.

      2. A mon avis, ce qui pêche avec Jean Luc Mélenchon et la France insoumise, c’est justement, le manque de radicalité. Le plan B aurait dû au contraire être maintenu mais souligné. Pour reprendre les propos d’Alain Badiou lors d’un autre entretien, le programme de la France Insoumise est loin d’être à la hauteur de celui de Mitterand de 1981 et qu’il avait en plus réalisé (nationalisation des banques, droits sociaux renforcés, sociétaux comme par exemple la dépénalisation de l’homosexualité, les radios ‘libres’ etc…).

        Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon devrait proposer s’il est élu, d’engager immédiatement des référendums (sur la mise en place d’une nouvelle Constitution notamment). Le problème, se trouve à mon avis, dans un programme déjà finalisé, alors qu’il nécessiterait la participation des citoyens ; et ce, même si un programme solide et détaillé est une bonne chose en soi. Ce que demandent les citoyens c’est de p a r t i c i p e r à la vie politique dans le concret. Un programme déjà abouti, aussi intéressant soit-il ne suffit pas pour intéresser pleinement les citoyens , d’où l’abstention. (à mon humble avis).

        1. En 81 c’était différent. Si Mitterrand a pu fédérer autour d’un programme radical, c’est parce qu’il y avait une fenêtre pour le faire, on était juste avant l’ère Thatcher, des politiques comme Fabius, Delors, n’avaient pas encore trop d’influence sur Mitterrand, qui ne s’y connaissait pas assez en économie pour ne pas se faire manipuler par eux. En 1984 c’était terminé. Mitterrand a basculé dans la rigueur, avec Fabius premier ministre. Était-il obligé ? S’était-il fait embobiner ?
          Combien de communistes au Parlement, comparé à l’époque ? Tu peux être radical dans la rue, mais la radicalité sur la place publique (plateaux télé et autres media, meeting, …, elle se retourne contre le candidat.
          T’as raison sur le programme ficelé qui peut induire de l’abstention. Mais combien sont-ils ces électeurs potentiels voulant une démocratie plus directe ET qui sont sensibles au degré du finalisation du programme de FI ? Des centaines de milliers au mieux ? comparé aux 7-8 millions de voies qu’il faut pour être au 2e tour.
          Bien à toi.

          1. Si on suit votre logique, alors demain, rien ne pourra être envisagé qui ne sorte d’un état de fascisation puisque le fascisme va en se développant ?
            Il y a là, à présent, déjà des possibilités : une convention citoyenne sur le climat proposée par des personnes nommées à la suite d’un tirage au sort et après une année de travaux. Pourquoi ne pas proposer dès l’élection un référendum à ce sujet ?
            Les électeurs de gauche de jadis ont déserté et forment à mon avis le gros des abstentionnistes.

        2. ‘C’est justement ce qu’il veut faire; mettre en place une nouvelle constitution , la participation et consultation des citoyens,
          je pense que tout cela est très clair et dit et répété souvent par l’équipe. Très vite seront mises en place des réformes, pour cela bien sûr ils devront être soutenus par une grande partie de la population.
          L’équipe est prête à gouverner, ce n’est pas Mélenchon seul.
          La radicalité fait peur, les gens ne sont malheureusement pas prêts, pour beaucoup, à tout changer, à se débarrasser de ce système capitaliste qui nous ruine. Il faudrait une révolution, sans violence, et est-ce possible ? La violence est du côté du pouvoir pourtant jour après jour nous la subissons.
          Mr Badiou vous provoquez bien des réactions et c’est très bien, cela fera peut-être bouger les choses un jour, que nous espérons prochain.
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          1. Chaque fois que j’écoute Mélanchon il ne parle pas beaucoup d’une nouvelle constitution. Une nouvelle constitution avec le CAC40 et les banques qui dominent tout, il faut être sérieux, on a besoin d’espoir d’accord mais les faux espoirs qui nous ruinent élection après élection , vraiment il faut pour nous tous du courage du sérieux , s’instruire, discuter, se projeter concrètement dans l’avenir , commençons par cela , c’est ce que dit Badiou.
            Le mouvementisme qui ne construit rien , il est assez clair Badiou!
            Nouvelle constitution : on ferme les bourses , on nationalise les banques , on part des besoins (voir intervention ATTAC) , comme cela j’en suis!

        3. Bien sûr , on se rend compte que le fait d’écouter Badiou avec un filtre politicien dans le sens où il faut gagner une élection, on se rend compte qu’ils n’ont pas compris grand chose à Badiou.
          Le programme de Mélanchon qu’ils trouvent si extra , est complètement bidon pour moi. Le fait que le programme soit finalisé n’est pas le principal , le problème c’est comme vous le dites le manque de radicalité , le but n’est pas de renverser le capitalisme!

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