«L’engagement politique à l’ère de l’inouï»Avec Alain Deneault

Émission du 24/10/2024

Retrouvez notre grand entretien réalisé à Montréal avec le philosophe canadien Alain Deneault, auteur de « La Médiocratie » et « Politiques de l’extrême centre », qui vient de faire paraître « Faire Que ! » chez Lux. Face au défis climatiques extrêmes, et à la possibilité d’un anéantissement total du monde, comment faire encore de la politique et mobiliser les énergies collectives ? Un entretien ouvrant des voies inédites, avec l’une des nouvelles grande figures de la pensée mondiale

«L’engagement politique à l’ère de l’inouï» avec Alain Deneault
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3 Commentaire(s)

  1. .
    Des dernières de vos diffusions annoncées qui donnent envie d’y aller voir : MacArthur du Harper’s, Cole Strangler de Jacobin ( écouté avec vif intérêt mais trop rarement sur nos plateaux tv 🙂 ), par exemple,
    après avoir lu « notre média QG a désormais un partenariat annuel avec le laboratoire de Cyberjustice de la prestigieuse Université de Montréal ! », j’ai commencé par cette entrevue dont le décor déjà en rouge et blanc est un bel espace nouveau qui nous est ouvert !

    Donc cet « inouï » qu’on peut entendre d’abord comme Rimbaud sur son « Bateau ivre » de « nouveaux objets » !, auquel le philosophe et amateur de poésie a pu penser « La circulation des sèves inouïes, » mais qu’il convoque au bord d’un précipice climatique inimaginable ( sauf quand on ressent canicules sur canicules, et ça devient de plus en plus présent et inquiétant ) pour qui n’est pas engagé sur le sujet, génère notre éco-angoisse.

    D’où deux réactions :
    – celle de la pensée « totalitaire » ( l’extrême-droite fascisante ) forte de son armure identitaire qui rejette tout autre ( être ou objet ) qui menace de la fissurer,
    – celle de la pensée « solidaire » de Alain Deneault qui jette des ponts secourables ( on espère en être 😉 ) entre « bio-régions » et se projette dans une action politique aux contours qui me paraissent, toutefois, encore flous …

    Il est vrai que penser ce no futur, – qui renvoie, pour moi, prioritairement, aux « désastres de la guerre » sous nos yeux et à notre conscience -, est compliqué, et devant le danger dehors ( anxiété ), et dedans ( angoisse ), on a cette défense puisqu’il est aussi question de concepts psy, « Je sais bien mais quand même. » qui ouvre ( ou referme ) le champ …
    .

  2. Alain Deneault, homme charmant, doux et envoutant à écouter, me fait l’effet d’être un pur philosophe, un peu comme le professeur Badiou, et quelques autres …. souvent peu engagés dans l’action concrète.

    Producteurs de concepts « frappants », « nouveaux », « aux belles sonorités » (un peu comme certains slogans publicitaires qui perdurent longtemps grâce à leur musicalité) !

    Certains concepts ont une certaine postérité …. Par exemple, comme cités dans l’entretien : « mouvementisme », « extrême-centre » et maintenant « bio-régional » (et beaucoup d’autres encore).

    Mais « postérité » n’est pas toujours « pertinence », loin s’en faut :

    – « Mouvementisme » est méprisant pour ceux qui agissent ou qui … s’agitent.

    – « Extrême-centre » est totalement creux et absolument erroné quand il s’agit de parler de Macron par exemple (en fait, il s’agit de blanchir Macron avec ça). Mr Deneault confond « extrême droite » et « sociétalisme rétrograde », alors que l’extrême droite purement socio-économique existe belle et bien, comme le RN ou Renaissance en France.

    – Pour « bio-régional », et même « faire que », attendons pour voir (mais « bio-régional » me fait fortement penser aux communautés hippies d’antan qui faisaient un retour à la terre ; ou à l’approche éco-territoriale déjà connue dans …tous les territoires de France ou d’ailleurs.

    Les puissances technologico-militaristes savent parfaitement « faire que » leurs désirs se réalisent. Un acteur fort, c’est un acteur nombreux idéologiquement, et la puissance communicationnelle américaine (le cloud) sait parfaitement créer un acteur idéologique nombreux. Avec ce cloud, l’épopée antique :
    « nous partîmes cinq cent, et par un prompt renfort
    nous nous vîmes trois mille en arrivant au port »
    devient réalité.
    Les acteurs faibles, marginaux, n’ont pas de puissance d’agir : chercher un écho et rassembler est une condition nécessaire à la force. Le cloud communicationnel (et son « journalisme » associé) sait faire ça, réellement ou facticement : le « suivisme » aidant, le factice peut devenir réalité.

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