« Combattre la division, et exiger la justice » – Pas de QuartierAvec François Ruffin et Youcef Brakni
Émission du 23/06/2020
Aude Lancelin recevait François Ruffin, député LFI, fondateur de Fakir, et Youcef Brakni, du comité La Vérité pour Adama, pour un grand moment d’explication sur la gauche et les quartiers populaires, le racisme et la police nationale, les alliances politiques qui viennent.
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«De quoi les Gilets jaunes sont-ils le nom?»
5 Commentaire(s)
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« cum hoc sed non propter hoc = ‘avec ceci’, mais cependant ‘pas à cause de ceci’ :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Corr%C3%A9lation_(statistiques)
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autrement dit : ne pas confondre corrélation et causalité.
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Ce commentaire n’est pas accepté sur YT car trop long. Je ne veux pas le raccourcir. Bonne lecture.
Voilà un Quartier bien déchirant. Au sens qu’il nous coupe en deux. Pour un quartier, c’est fort.
L’affiche ne laisser rien supposer. Aude connaissait apparemment des subtilités de positionnement qui m’avaient échappé, mais qui se révèlent fort instructives à la sortie.Pour aller droit au but, Youcef Brakni m’a paru un peu désagréable dans cet entretien, avec des opinions clairement « adressées » qu’il exprime plus comme des « prescriptions » ou des « reproches », que comme des possibles, des espérances, vis-à-vis de ses soutiens. Surtout en fin d’interview : « voilà ce que tu dois faire, toi (François) », sous-entendu pour être un vrai antiraciste, cad pour m’agréer ! Bref, distribution de bons points et de mauvais points à quelqu’un qui n’est tout de même pas le pire des coquins en la matière, et qui, de plus, a des responsabilités institutionnelles qui l’obligent ; ça compte aussi. Sans doute Youcef n’aura jamais à gérer la police ; François, si, très possiblement ! Dans sa virée critique, Youcef inclut Jean-Luc Mélenchon qui ne lui apparait pas comme un bon soldat de l’antiracisme. On découvre un Youcef certes toujours aussi calme, mais pas aussi mesuré qu’à l’accoutumée ; « qui veut faire l’ange fait la bête », dit-on ! à vrai dire, il ne prétend pas faire l’ange et il n’est vraiment pas bête ! Mais, ce mauvais procès qu’il fait à des alliés qui priorisent leur action à partir d’autres enjeux que les siens, c’est emmerdant je trouve !
Quant à François Ruffin, son analyse finale tient plutôt la route, bien que ce soit une analyse qui pourrait s’appliquer à toutes les politiques progressistes ayant vocation à gouverner actuellement dans un cadre républicain bourgeois : pour « faire pièce » à la mainmise de la Finance sur tous les appareils gouvernementaux actuels (Etat Français, Union Européenne), il en appelle à une union populaire contestataire la plus large possible : en substance, la jeune classe moyenne révoltée de « Nuit Debout », la classe plus « peuple » des Gilets Jaunes (qui n’est pas uniquement paysanne contrairement à ce qu’il affirme), et la catégorie des exclus racisés comme le comité Adama. François use, pour désigner son orientation sociale, du terme un peu flou d’égalité. C’est pas idiot, mais c’est imprécis pour définir le social. La « nouvelle union de la gauche » qui vient actuellement dans les municipales n’est pas loin de ça, avec les écolos comme nouvelle béquille frétillante de droite. On est loin de la révolution. Passons !
Que le capitalisme se soit construit (accumulation primitive) sur la colonisation et le commerce induit, via la navigation, et cela avant, puis parallèlement, au développement artisanalo-industriel des nations, c’est un fait certain. Que le capitalisme actuel en porte la trace dans l’impérialisme (néo-colonialisme, cad le colonialisme qui a renoncé à l’invasion militaire directe, et qui s’en tient à « acheter » les régimes indigènes en place), et dans le racisme actuel (néo-indigénation) des dirigeants et des populations occidentales « souchiennes », est aussi un fait. Mais ne nous y trompons pas, le racisme n’a plus rien de structurellement nécessaire au capitalisme; il disparaitra, cad que le capitalisme peut très bien s’accommoder de toutes les couleurs de peau ou autres particularités. D’ailleurs, quand Youcef affirme que « la question sociale est au centre du racisme », la chose demande à être précisée. Que veut-il dire par là ? Ca peut vouloir dire que les personnes racisées sont vouées par définition à la pauvreté si l’on ne fait rien, ce qui est d’évidence faux puisque, à l’inverse, l’antisémitisme s’alimente de l’idée selon laquelle les « juifs » (autres racisés) seraient voués par définition à la richesse. Certes, pour « calmer » les prolétaires blancs, un sous-prolétariat « noir » est une opportunité formidable : il est toujours plus supportable d’être l’avant-dernier que le dernier dans la classe ( !) ; toutes mes observations m’ont montré l’effet « positif » d’avoir un « plus con » désigné au sein d’un collectif professionnel; oui, le « plus con » est certainement la personne la plus utile d’un collectif, permettant à tous les autres de se valoriser à ses dépens, soit en l’aidant charitablement sur tout, soit en l’accusant méchamment de tout.
Dans cet entretien, j’ai eu la pénible impression d’un dialogue à fleuret moucheté, où chacun (mais plus Youcef que François qui était sur la défensive et même sur le mea culpa) instrumentalise l’enjeu de l’autre à travers un procès en « priorité ». Le comité Adama montre d’ailleurs dans ses manifestations beaucoup de garanties rassurantes pour la bourgeoisie progressiste (traduction en langage de signes ; affirmation de soutien à l’approche non-genrée (on dit comme ça je crois) ou LGBT. Entre le social et le sociétal, ce mouvement se cherche. Sur une certaine vidéo, un jeune tribun noir attribue les positions de Sybeth Ndiaye à son statut de bourgeoise et enfant de bourgeois. Bien vu : l’alliance de classe est plus forte que l’alliance de race. J’allais dire heureusement, mais en souhaitant aussi que les noirs accèdent au plus vite à … toutes les catégories sociales.Lorsqu’un salarié (syndicaliste ou pas, communiste ou pas) se met « à son compte » cad crée son entreprise, il ne pense plus longtemps comme un salarié ; il finit par penser comme un patron ; ses opinions changent peu à peu. Ses « rapports de production » lui « imposent » de penser autrement ; c’est inévitable. Certes il y a des patrons plus sympa que d’autres, mais le qualificatif de « sympa » n’a pas du tout sa place dans l’analyse politique ; tous les hommes politiques qui font les marchés avant les élections apparaissent comme « sympas » à de trop nombreux citoyens, parce qu’ils serrent des mains et discutent gentiment en disant aux citoyens râleurs « je vous comprends », « c’est vrai, mais … » etc … La position de classe est plus déterminante que la personnalité individuelle.
Dans l’affaire François-Youcef, la question des priorités a été posée entre le social (régler la question de la pauvreté sans discrimination de race) et l’antiracisme (régler la question du racisme sans distinction de classe). Il est dommage que Youcef aille chercher dans tous les recoins matière à imposer sa priorité d’antiracisme par rapport à la question sociale. Les deux sont distinctes et respectables. Qu’Aude souligne que les Gilets Jaunes ont eu leur comptant de gnons tout autant que les personnes de couleur, m’a paru logique. Les faits sont là. Les « gueules cassées » de la guerre des Jaunes sont tout de même extrêmement nombreuses. Par ailleurs, un livreur « blanc » Cédric Chouviat a été tué, dans son activité professionnelle, en dehors de toute manifestation, il y a 6 mois par clef ventrale lors d’un contrôle de police. La manifestation pour Adama en a-t-elle parlé ? Certes Cédric est mort de la colère des flics uniquement, alors qu’Adama est mort de la colère et du racisme des flics ; mais la violence policière est là dans les 2 cas. C’est dommage que Youcef ait pris ce biais de minimiser la position des GJ et de LFI dans l’ordre du mérite victimaire (« les flics vont chercher les jeunes dans leurs quartiers, hors manif »). Sauf que les Gilets Jaunes n’ayant pas de quartier spécifique, il est difficile de s’y rendre ; sinon je crois qu’ils seraient fortement harcelés (d’ailleurs les perquisitions à 6h du mat chez des militants et des leaders de manifestations ont été nombreuses à titre de punitions). Ces mêmes Jaunes qui ont tout de même mené des offensives contre la police lorsqu’une femme a été jetée à terre et battue par ces mêmes policiers : le soldat (et non pas la victime) Christophe Dettinger, a conduit l’offensive contre les policiers pour venger son épouse. Ensuite, la police a bel et bien investi et quasi mis à sac son domicile, devant sa femme et ses enfants en pleurs, à la recherche d’éléments à charge.
S’il y a plus de petite délinquance dans les quartiers pauvres que dans les quartiers riches (cette délinquance alimentant le racisme par un biais de corrélation nommé « cum hoc sed non propter hoc = ‘avec ceci’, mais cependant ‘pas à cause de ceci’), c’est une conséquence de la misère sociale. C’est peut-être ce que voulait dire Youcef quand il a mis en avant le lien entre « social » et « racisme ». Cette misère sociale, et donc cette petite délinquance, est engendrée par la grande délinquance financière. Seule la guerre des classes et la fin du capitalisme permettront de régler ces problèmes de misère sociale et de racisme.
Sur le terrain, tous les pauvres (et moins pauvres) rêvent de devenir riches, et même de devenir capitalistes ; c’est légitime sinon réaliste, mais c’est surtout la preuve que la question du « niveau de vie différentiel » est importante dans notre vie (en principe, les riches ne rêvent pas de pauvreté). La petite délinquance des quartiers pauvres, tout comme la grande délinquance des quartiers riches, a pour but essentiel de pourvoir à ce niveau de vie (le petit délinquant des quartiers agit un peu comme un capitaliste non-encore parvenu, sauf que lui, il a des excuses car il part de rien, et vivre sans rien c’est difficile). La richesse, c’est en outre aussi un pouvoir d’agir, cad un pouvoir d’influence. Un « noir » riche et influent ne ressentira pas le racisme de la même façon qu’un noir pauvre et sans influence ; sa conscience sera autre. La communauté des riches (malgré leurs concurrences intestines féroces) prédominera toujours sur la communauté des couleurs de peau.
Les charges de Youcef contre Ruffin et Mélenchon me sont apparues comme un avatar supplémentaire de l’offensive virulente actuelle du sociétal contre le social (voir la montée de l’Union de la gauche scélérate). La lutte des classes n’a pas à « s’aligner » sur les poussées sociétales progressistes, mais plutôt à les analyser, le cas échéant à les soutenir (ou même les devancer et les conduire), contre les poussées contraires de la bourgeoisie réactionnaire, mais toujours à l’aune de son noyau d’actions et d’analyses fondatrices qui consistent en l’organisation du prolétariat dans la lutte qu’il livre au capitalisme. Le patchwork idéologique du comité Adama, essentiellement sociétal (le social y apparait, certes, mais comme un simple mot, au même niveau que la traduction en langage des signes, que l’approbation de l’approche ingenrée, …). Non, chercher la compétition dans l’ordre victimaire, et chercher à quasi imposer une réorientation à son allié dans son choix de lutte, n’est pas favorable à une alliance. Le racisme est une réalité et la lutte contre le racisme est nécessaire ; la lutte des classes est une autre réalité plus globale dans laquelle il faut engager le combat idéologique et politique dans un sens plus large, mais jamais au détriment du noyau défini ci-dessus. Ne pas comprendre ni admettre explicitement cela crée un doute !
Le comité Adama, sauf erreur, ne se prononce pas sur la lutte des classes. Son ambition ne va pas jusque-là : c’est un choix légitime et respectable : le comité Adama est fondé à vouloir faire évoluer le capitalisme actuel avant tout sur le plan du racisme. Mais attention à ce que le sociétal, fût-il progressiste (antiracisme, écologie, genre, handicap : la matière « noble » de la bourgeoisie humaniste qui alimente l’union de la gauche 100% anti-révolutionnaire) ne soit pas instrumentalisé au détriment de la perspective communiste, seule solution pour une humanité durable/vivable.
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Bon, trois ans après, et après l’affaire Nahel, je ne changerais rien à ce commentaire.
(J’étais plus posé en 2020 qu’aujourd’hui).
(On n’entend plus parler du comité Adama ?!?!)
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Youcef Brakni, une découverte pour moi, ça faisait longtemps que je n’avais jamais été autant d’accord avec quelqu’un.
Appelons les choses par leur vrai nom dit Youcef en substance, le capitalisme c’est le mot qui montre le fond, les autres sont des formes d’apparitions actuelles qui peuvent empêcher de voir le fond ex: le libéralisme.
Je vais défendre sa conception de la centralité du rassemblement en faisant un petit détour:
il y a le subjectif et l’objectif , les deux étant des réalités incontestables.
Quand Marx parle d’aliénation, de la souffrance, et que des intellectuels ne voient que des œuvres de jeunesse , c’est pour moi incompréhensible. Les œuvres de maturité étant Le Capital où là il démonte le système objectivement. En fait les deux sont les deux faces, objective et subjective, de la même réalité.
Youcef veut mettre au centre du rassemblement la réalité du racisme, c’est aussi mettre au centre le point de vue des plus pauvres des plus oubliés , des plus méprisés : le point de vue subjectif. C’est ce que Marx appelle le point de vue de la classe ouvrière , concept dégagé en montrant le mécanisme objectif à l’œuvre dans le capitalisme : l’exploitation par ceux qui détiennent les moyens de production. Il est vrai que les moyens de production, ce capital de départ, ont ,au début, été acquis par la violence , la traite des noirs, les bandes mafieuses, la spéculation … la colonisation , Marx le démontre. La violence reste une forme d’acquisition du capital…
Le slogan: il n’y a pas de capitalisme sans racisme … est une réalité.
Par rapport à la réalité de la croyance catholique, les esclavagistes ont trouvé logique pour leur bonne conscience de considérer que les noirs n’étaient pas des hommes. Voilà comment des conditions objectives peuvent déterminées une conscience. Les banlieues sont considérées comme habitées par des ‘races’ inférieures . Race n’est plus le seul mot pertinent, en effet les bourgeois sont aussi des gens instruits et certains n’ignorent pas que le concept de race n’a rien avoir avec la science. Donc le racisme devient plus flou , plus social, ce sont des gens inférieurs. Il est facile d’en faire l’expérience en discutant avec des bobos, pour ma part je ne connais que des gens du milieu populaire qui épousent les thèses des bobos. Ces gens supérieurs sont loin d’avoir le niveau et la culture de Youcef!
Les banlieues n’auront aucun mal à se placer de ce point de vue et c’est le seul révolutionnaire. Les bobos de gauche ou les réformistes chroniques n’y arriveront que lorsque les banlieues , les gilets jaunes leur montreront la voie.
Si Youssef sent que les gens de la banlieue (des ghettos) veulent mettre ce problème au centre pour qu’ils aient confiance dans les autres éléments progressistes, alors c’est essentiel de le faire, si l’unité doit passer par là , c’est notre devoir de le faire même si on pense que logiquement tout en intégrant ce problème que bla bla bla… la logique qui tient compte d’une réalité subjective c’est aussi une logique.
Et pour bien être clair: l’écologie a le même statut que le racisme MAIS les réactionnaires peuvent utiliser l’écologie et continuer à nous enfumer , on peut faire du fric avec l’écologie émotionnelle. Mais ils ne peuvent pas devenir antiracistes , ils ne peuvent pas l’utiliser ils ont absolument besoin d’entretenir l’idée plus ou moins affirmée qu’il y a des gens inférieurs et qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent , on le voit avec Macron , c’est très clair. La division du peuple est une question de survie pour eux.
Pour casser le rassemblement du peuple ils utilisent à fond le racisme et la bêtise. Les réac ne font pas que l’utiliser , ils se croient vraiment supérieurs pour la plupart. Comment réagir quand ils ont tant de puissance médiatique ? En plaçant ce problème au centre.
D’autant plus que se faire respecter en tant que citoyen, qu’être humain c’est un acte révolutionnaire majeur. Comment peut-on compter sur le travailleur gavé de propagande patronale qui s’applique à bien se vendre ? C’est le mot juste mais en être fier, il n’a aucun respect pour lui-même! Il a abdiqué sa vision est celle de ses exploiteurs.
La propagande est souvent dans de simples mots : les partenaires sociaux. Expression validée par les syndicats réformistes. Comment peut-on être partenaire de la casse sociale , en être fier, citer le modèle allemand. Mais ce modèle allemand est d’autant plus modèle qu’on laisse faire la casse de notre pays, mais sur le fond le syndicalisme allemand est très peu efficace pour les plus pauvres (voir les « salaires » à 2 ou 5 € de l’heure) .
Et pour préciser que je ne suis pas nationaliste , je mets un ‘petit’ bémol : les moindres gains sociaux , le retournement de la politique pour l’hôpital par exemple, s’affrontent directement avec la logique du capital, il ne peut pas y avoir de réformes à minima, c’est pour cela que le réformiste devient toujours un traître. Il faut tisser des liens avec les forces progressistes d’autres pays, USA compris et surtout eux ! Lier racisme et pauvreté nous rapproche des progressistes américains. Et de tous les autres peuples car Youcef a raison : racisme et pauvreté sont les deux facettes du même problème : l’exploitation dans ce qu’elle a de plus visible, de plus fort, sa réalité donc et sa justification, le racisme. En effet, à quoi peuvent bien servir ces gens de banlieues à part être exploités, comment peuvent-ils prétendre à la capacité de prendre une décision ?
Youssef a bien compris c’est le capitalisme la cible ultime ! C’est pas en préparant les élections tous les 5 ans avec des blocs plus ou moins radicaux plus ou moins européistes, plus ou moins écologie émotionnelle qui se satisfont du capitalisme, qu’on avancera !
Il faut un véritable travail de fond, pensez-vous changer les choses avec les outils du capitalisme ? Pensez-vous que le capitalisme va jouer le jeu et qu’ils laisseront un pays montrer aux autres peuples qu’on peut s’en sortir sans lui, qu’il n’y a pas des gens inférieurs pour les basses besognes et que tout le monde peut prendre part aux décisions etc … ?
Et la dette énorme, c’est la nôtre ou non?
Si ce n’est pas la nôtre comme c’est objectivement le cas, pensez-vous qu’il faille la rembourser et que ce soit possible? Croyez-vous que même pour la plus petite des réformes favorables aux travailleurs, les capitalistes vont l’accepter ? Non ils feront comme maintenant : ou ils feront encore de la dette ou ils nous feront payer ce qu’on aura gagné , d’ailleurs dans les deux cas c’est la même chose.
PS: Je ne sais pas si j’ai intégré le fait de se justifier lorsqu’on parle de religion , j’ai parlé plus haut d’un fait historique. Je sais bien que parmi les croyants il y a des gens très progressistes. J’ai sans doute plus de points communs avec eux qu’avec certains communistes.
Il y a encore des ‘communistes’ qui veulent réhabiliter Staline, je ne pense pas qu’ils représentent grand-chose mais ça existe.
Le parti ‘Église catholique’ peut tout agglomérer , le meilleur comme le pire. Il ne se présente pas au élection , la parti noire reste embusquée dans la manif pour tous, ou les vastes réseaux de connaissance : des postes de haut niveau sont presque inaccessibles si vous n’êtes pas du milieu … Il y a depuis longtemps une collusion entre le pouvoir et le Parti Église.
Youssef a apprécié la réunion avec les antiracistes cathos et Marion Maréchal Le Pen a fait la une de la presse catho , c’est pratique. Ne serait-il pas souhaitable que des croyants dénoncent avec vigueur, l’attitude dégénérée de leurs frères et sœurs ou de leur hiérarchie ?
Cette collusion entre Église et pouvoir personne veut en parler. Et pourtant , le parti identitaire de Marine se réclame de notre culture chrétienne , de Jeanne d’Arc. Cette culture chrétienne a été celle de la France de Vichy etc … Le Pape a été reçu au Parlement Européen,
Sarkosy président de tous les français, est devenu chanoine . Ces faits ont directement à voir avec le racisme. La droite et l’Europe œuvrent non pas pour une culture intégrant la diversité mais pour une culture supérieure française catholique.
Les athées , n’existent même plus! Les libres penseurs ont intégré le fait de l’enseignement religieux à l’école avait seul le droit d’exister , les non croyants , leur histoire, ce n’est pas important.