Pour accéder à ce contenu veuillez vous connecter ou vous abonner

« Le jour d’après, c’est maintenant ! » – Pas de QuartierAvec François Ruffin et Priscillia Ludosky

Émission du 25/05/2020

La crise du Covid a-t-elle pu accélérer les prises de conscience politiques ? Comment se regrouper pour peser dans les combats à venir ? Aude Lancelin a reçu François Ruffin, député, fondateur de Fakir, et Priscillia Ludosky, pionnière du mouvement des Gilets jaunes, pour évoquer les prochaines batailles unissant justice sociale et environnement.

À voir aussi
À voir aussi

3 Commentaire(s)

  1. Suite …
    Priscilla, la passionaria, semble glisser doucement vers l’écologisme ; certes, un écologisme qu’elle revendique « social ». Mais avec EELV !!! EELV les pourris totalement anti-ouvriers, qui refusent même d’être qualifiés de parti d’opposition !!!! Erreur de jeunesse de la part de Priscilla ? Ou sa situation sociale s’est-elle améliorée, ce qui justifierait son glissement vers la modernité écologique bourgeoise ?

    Concernant, les GJ, oui, leur faiblesse c’est le refus de l’organisation : produire des propositions et compter sur les autres pour s’en emparer et les promouvoir, c’est totalement naïfs de sa part. On gardera tout de même avec bonheur et émotion le souvenir d’une Priscilla « acteure sociale », plutôt qu’ « acteure sociétale ».

    Ruffin semble lui être resté un peu plus ferme sur la question du social. Il se gausse à juste titre des sorties quasi messianiques et, disons-le, totalement idiotes de Nicolas Hulot : « le temps est venu » ; en plus, Hulot fait, comme son copain Macron, dans le pathos télévisuel : trémolos totalement mal joués, des larmes de crocodile prêtes à jaillir de ses rives paupièresques. Quel abruti ! y’a des coups de pompes dans le cul qui se perdent dans le monde théatro-politicien ! Rabbhi est beaucoup moins hypocrite que ces deux saligauds.

  2. L’écologie s’est invitée à ce débat. Pour le meilleur et pour le pire.

    Mais c’est vraiment une bonne idée de la part de QG de remettre régulièrement le couvert avec ce thème. C’est une bonne occasion d’éclaircir les zones d’ombre et de confusion que projette l’écologie dans les consciences politiques. Parce que l’écologie pour l’instant, ce n’est pas le soleil, c’est l’ombre ; l’ombre de la fourberie de la petite bourgeoisie salariale ou start-upiale. Cette grande classe de petits privilégiés, folle d’écologie, se fout absolument de la classe ouvrière. Mais ça, ils le cachent, et se contentent d’éviter le contact avec ces minus virulents que sont les ouvriers et employés qui, eux, arrêtent leurs études au niveau bac, au mieux.

    Dans les discussions entre intellos (j’en suis) ils n’abordent jamais la question ouvrière, sociale, la question de la difficulté de confinement dans les quartiers HLM ; non ! mais pourtant ils opinent quand on aborde le sujet, et ils disent « c’est vrai aussi, tu as raison » ; et lors des manifs pour les retraites, quand on aborde, entre amis ( !), la question de la priorité entre social et écologie, là ça s’envenime et on a droit à « tu ne penses pas à l’avenir de tes enfants, toi ? » ou « je suppose que pour la pauvreté tu participes au resto du cœur pour aider les pauvres, car moi j’agis concrètement pour l’écologie, j’ai un poêle à granules, un vélo électrique, j’ai fait isoler ma maison, j’achète bio, et je fais les circuits courts », mais ils ne disent pas non quand on leur rappelle qu’ils prennent l’avion pour aller en Hollande ou ailleurs 3 ou 4 fois par an ; bref ça tourne au concours d’écolo-gestes et de socio-gestes !

    Et voilà que Priscilla s’engage plus clairement du côté de l’écologie (tout arrive ! l’embourgeoisement est une pente … naturelle), et dans son discours on comprend qu’elle place l’écologie à « gauche », sans doute parce que les écologistes ça « revendiquent » pour quelque chose de « bien ». En cela, elle confond, comme beaucoup d’autres personnes, « gauche » et « revendications pour quelque chose de bien ». Il est urgent de mettre un terme à cette confusion permanente dans les termes : « gauche » et « droite » distinguent EXCLUSIVEMENT les positionnements par rapport à la question des classes sociales que sont « le travail » et le « capital », la question « ouvrière » et la question « patronale ».

    La gauche désigne EXCLUSIVEMENT les positions en faveur de la classe ouvrière, en faveur du travail, en faveur des pauvres (c’est la question de la performance SOCIALE) ;

    La droite désigne EXCLUSIVEMENT les positions en faveur de la classe des dirigeants, en faveur de l’entreprise, du capital (c’est la question de la performance ECONOMIQUE) ;

    Toutes autres revendications – transversales à toutes les classes sociales cad sociétales – ne relèvent pas de la latéralisation « droite/gauche ». Elles relèvent de l’opposition entre « modernes » et « réactionnaires ». Dressons la liste actuelle de ce qui n’a strictement rien à voir avec le Social, mais tout à voir avec le Sociétal, cad avec les mœurs :

    l’écologie, le racisme, la suite LGBTQR, l’antispécisme, la parité, ….

    Tout cela relève de la question de la modernité ou pas (cad réactionnaire ou pas réactionnaire) ; elles ne concernent pas une classe sociale particulière mais toutes les classes cad elle concerne l’humain en général.

    On peut agir en faveur des transgenres, des mangeurs de légumes, des femmes, des blacks, tout en étant de droite (exemple Macron, qui est un moderne).

    Mais on ne peut pas être de gauche lorsqu’on est antiraciste et qu’en même temps on agit en faveur du Capital contre le Travail (exemple Macron).

    Si l’on n’est pas clair là-dessus, c’est la porte ouverte à toutes les confusions, toutes les manipulations.
    Non, la participation à une Gay Pride ne signale pas des gens de gauche mais des gens modernes. Montrer son cul ou ses seins dans une Gay Pride est d’ailleurs typiquement la manière d’être de la jeunesse petite bourgeoise, qui, pour une bonne partie, est plutôt dans le camp des modernes (friqués). Seulement voilà, culs et seins à l’air devient la manifestation ultime de la révoltation pour cette jeune bourgeoisie qui, ainsi, se considère quitte en matière de contestation.

    En 68 déjà, Cohn Bendit avait joué ce jeu, et avait fait son entrée en scène en posant des revendications sexuelles auprès du ministère de la jeunesse et des sports. Depuis, en permanence, la question sociale, la gauche, a été dévoyée par cette question de la modernité sociétale. Cette confusion longuement entretenue, est en fait le cheval de Troie de la bourgeoisie moderne, pour infiltrer les partis de gauche tel le PS, EELV, qui finissent par s’en servir de paravent lors de leur droitisation.
    Luttons contre cette confusion mortelle où les vessies deviennent des lanternes, où l’appétence pour la modernité sociétale étouffe l’appétence pour la justice sociale.

Laisser un commentaire