« Covid: l’économie à bout de souffle » – Quartier ConstituantAvec David Cayla

Émission du 22/10/2020

François Cocq, Manon Le Bretton et Sacha Mokritzky ont reçu l’économiste David Cayla à l’occasion de la sortie de son livre « Populisme et néolibéralisme ». Membre des Economistes atterrés, il s’est exprimé sur les conséquences catastrophiques de la crise sans fin du Covid sur notre économie.

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3 Commentaire(s)

  1. Une certaine zénitude et même « beauté », dans ce quartier constituant. Bizarre !

    Bon, sur le fond, je note quelques saillies remarquables de mr Cayla :

    – « Macron n’est pas assez intelligent pour savoir qu’il est une marionnette au service du marché ! »

    Certes oui, bien sûr, mais mr Cayla qui, ici, semble indirectement critiquer le marché, « défendra » plus loin, en partie (et avec raison selon moi) ce même marché. Tout n’est pas à jeter dans le marché. Il s’impose, plus ou moins visible, plus ou moins structuré, dès qu’il y a division du travail, cad toujours ou presque.

    – « ce que dit Macron ne correspond pas à ses actes, donc soit il est très intelligent, soit c’est un crétin ». « Il dit aux gens ce qu’ils veulent entendre, et il fait ce que d’autres gens lui demandent de faire ».

    En résumé, il y a ceux qui pensent, qui parlent, qui promettent (Macron, les politiciens), et ceux qui décident en vrai cad en actes cad ceux qui mettent en branle les choses concrètes (la classe dominante et possédante). C’est la différence fondamentale (ontologique ?) entre « penser/parler » et « agir » qui sont deux êtres différents. La « pensée/parole » est le domaine de la réalité du mensonge ou de l’erreur ou parfois de la vérité, alors que « l’agir » (le concret, le matériel) est le domaine qui ne ment jamais, ne se trompe jamais : il est tout simplement, sans nécessité d’autre prédicat ; c’est la différence entre la réalité de l’imaginaire (la réalité idéologique et baratinologique) et la réalité de la réalité (cad la réalité de la vie concrète ou des rapports sociaux ou de la vie matérielle, qu’aucune pensée ne peut nier –> méthode Couet). Ce jeu de tromperie, de confusion, d’amalgame des deux réalités est un avatar ordinaire de la lutte des classes sous régime républicain démocratique : endormissement idéologique du peuple (promesses, baratin, analyses savantes par sociétés savantes et tremblantes etc …), puis réalisation des intérêts matériels des dominants « via » la superstructure infrastructurelle ( !!!!!) de l’appareil politique (l’Etat, l’Europe), cad le même appareil que celui qui promet, qui ment, qui se trompe, ou dit la vérité parfois pour se donner du crédit.

    Ils sont forts ces puissants ! Ils « tiennent » la pensée et l’action, et ne craignent qu’une chose, la révolution, cad le renversement des positions. Au fond, le but serait de prendre leur place et de devenir les possesseurs des forces idéologico-matérielles de l’Etat ! Et cela avant que l’Etat ne soit aboli ou affaibli par les libertariens de gauche (anarcho-machin sis dans les grottes de Rocamadour) ou de droite (conglomérat d’entreprises géantes du type de celles qui assurent du service public – les communs – actuellement, et sises dans des immeubles de 150 étages, en hors-sol ou sous-sol).

    Bien venue aussi sa distinction entre « économie » (les flux de valeurs d’échange) et « marché » (l’échange des valeurs d’usage). et bien vue sa perception de la contradiction entre volonté d’interventionnisme et refus du protectionnisme, le protectionnisme étant par définition interventionniste. Cependant tout interventionnisme ne consiste pas nécessairement en protectionnisme. Disons qu’il y a des « protections » sélectives ! Ceux qu’«ils» protègent, ne sont pas toujours ceux qu’ «on» voudrait ! D’ailleurs, aujourd’hui, la protection des puissants par les puissants se limitent à la protection des «très» puissants. Les «peu» puissants (petites entreprises) ou les impuissants (les prolétaires : qu’ils me pardonnent ce terme désobligeant) sont de plus en plus mis dans le même panier, car considérés comme des branlos.

    Voyons l’affaire du « marché » maintenant. C’est important car, dans une dictature prolétarienne constitutionnelle, il me semble qu’il faudra rédiger la constitution en se calant, entre autre, sur la conception que l’on a du marché. Il me semble que le marché a deux dimensions :

    – L’échange de valeurs d’usages (au moyen de l’argent et/ou sans ce moyen)
    – La concurrence des offreurs d’un côté, et la concurrence des demandeurs de l’autre côté ; on parle de « marché offreur » et de « marché demandeur ».
    En fait on ne sait jamais bien actuellement qui est offreur et qui est demandeur, puisque pour certains (les spéculateurs) l’argent est une valeur d’usage comme une autre : ils ont même le culot d’affirmer qu’ils ne font pas travailler les gens, mais l’argent ! Eux, sur le plan du baratin idéologique, ils sont champions !

    Et donc, le marché, comme révélateur des valeurs d’usage « demandées » me semble quelque chose de nécessaire pour ajuster la production à la demande. C’est vrai dans toute société, et il me semble que ça existe même dans les sociétés tribales où la division du travail est rudimentaire (faible). Il n’est pas sûr que dans ces sociétés, celui ou ceux qui chassent soient le ou les mêmes individus que ceux qui construisent la maison commune ; que ceux qui construisent la maison commune soient ceux qui s’occupent prioritairement des enfants etc … Certes, la prise de conscience des besoins en « construire », « chasser », « s’occuper des enfants », ne se fait pas sous les mêmes formes que dans nos sociétés hyper organisées en « commerces », « usines », « familles » etc … mais elle existe.

    Par contre, le marché, comme lieu d’exacerbation des concurrences, me semble à bannir totalement. Aucun enrichissement personnel ne doit exister sans limite, sans contrôle du collectif au niveau du marché des échanges des valeurs d’usages. Les valeurs d’échange et l’accumulation des survaleurs doivent être sous contrôle et pour tout dire, réservées au collectif des producteurs. Les producteurs étant aussi les possesseurs collectifs des moyens de production.

  2. Économiste atterrant !

    J’ai regardé le tout début de l’émission. Je suis désolé : non seulement l’économiste « atterré » croit que Macron n’avait pas d’autre choix que de nous confiner ; mais, en plus, il n’a aucune notion de lutte des classes. Il se figure que « si tout se passe mal, c’est parce que Macron et sa clique sont incompétents ». Il croit même que ce n’est pas Macron qui a parlé en premier d’un « monde d’après ». Bien sûr que si que c’est lui ; et, il l’a fait parce que l’espoir est la laisse de la soumission, comme dit Guy Debord. Macron n’est pas incompétent, c’est un ennemi de classe.

    Bien à vous,
    do
    http://mai68.org/spip2

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