Pour accéder à ce contenu veuillez vous connecter ou vous abonner

« Le salariat peut-il renverser Macron ? » – Quartier LibreAvec Bernard Friot

Émission du 24/09/2020

Aude Lancelin a reçu Bernard Friot, théoricien du salaire à vie, pour un grand entretien. Comment vaincre le néolibéralisme, quelles alternatives concrètes lui opposer, que signifie l’idée de communisme aujourd’hui, et de nombreux autres sujets abordés dans cette riche émission.

À voir aussi
À voir aussi

5 Commentaire(s)

  1. Bernard Friot dit que le renversement du capitalisme ne viendra pas de l’élection présidentielle, même dans le cas d’une victoire d’une union des gauches, mais par les travailleurs qui, collectivement prendront la responsabilité sur le travail et arrêteront de travailler contre leur conscience. Si je comprends bien le propos, l’histoire sociale est celle de l’évolution de la conscience collective, où les vilains jouent un rôle nécessairement odieux, qui provoque notre éveil et clarifie notre conscience.

  2. Bon, je m’étais bien appliqué à écrire un texte (sous word) bien présenté avec des paragraphes, et tout et tout, et le voilà illisible lors de son introduction dans le cadre QG réservé à cet effet.

    Et l’éditeur de QG qui ne permet aucune modif !!!!!!!!!! C’est râlant de chez râlant ! ou alors on me veut du mal à QG ! non, j’y crois pas.

    Au secours !

    A l’aide !

  3. Quelques remarques ponctuelles sur cet entretien (remarques, pour partie, de « perplexité » en dépit de mon admiration pour B. Friot) :

    – bien d’accord avec l’affirmation que le gouvernement est actuellement à la solde de la police. La preuve ? la police a refusé le système de retraite à points (car, d’évidence, ce système est défavorable), et elle a obtenu gain de cause. Inutile d’en dire plus.

    – Bien d’accord aussi avec l’idée que les coquins RN et LREM organisent entre eux un faux conflit démocratique (mais rappelons que c’est Mitterrand qui avait imaginé ce truc pour se maintenir au pouvoir).

    – B. Friot en appelle au dépérissement de l’Etat ! d’où sans doute son évacuation de son discours qui devient en fait difficile à saisir dans sa globalité (voir plus bas). Laissons donc l’Etat dépérir tout seul comme Marx l’envisage ! C’est un processus dont il ne faut pas faire un objectif, contrairement à ce que fait B. Friot qui l’intègre en amont.

    – Et du coup, des difficultés pour moi avec le communisme particulier de B. Friot qui se polarise sur la question du travail, ce qui est insuffisant selon moi pour déterminer le communisme. Pourquoi ? Dans ses exemples de communisme, BF semble laisser entendre que les travailleurs ont « le » pouvoir dans « leur » entreprise, ce que personnellement je conteste. L’entreprise appartient à l’ensemble des citoyens travailleurs de la nation et non pas aux travailleurs de chaque entreprise ; l’activité de l’entreprise n’est pas décidée uniquement par les salariés de l’entreprise : il y a un niveau « politique » qui subsume ( !) celui du travail, ce niveau étant le garant de la production collective nationale (les citoyens, les consommateurs) ; le travailleur ne peut pas s’instituer « propriétaire » – fût-ce partiellement – (cad capitaliste) de l’entreprise, ni de ses …résultats. La question de la propriété des moyens de production n’est pas traitée assez clairement dans les propos de B. Friot ; dans une entreprise publique, c’est l’Etat (cad la collectivité nationale citoyenne) qui finance les investissements, c’est l’Etat qui est propriétaire de l’entreprise, et qui a donc « aussi » son mot à dire dans son fonctionnement, son activité (le marché n’est plus le seul régulateur de l’activité) et ses résultats. Dans ce schéma, la concurrence n’existe plus au sens actuel, alors qu’elle peut exister entre coopératives par exemple. Les coopératives ne sont pas la panacée en la matière, certaines se révélant aussi productivistes que l’entreprise ordinaire (j’ai cru comprendre que c’était le cas dans le « bio »). Le communisme qu’évoque B. Friot me fait plus penser à celui de Proudhon qu’à celui de Marx.

    – Toujours dans la même veine : le travail « mort » (les machines de production produites par des travailleurs) semble être opposé au travail « vivant » (les travailleurs qui produisent) comme quelque chose de péjoratif. Ce n’est pas le cas chez Marx ; Marx ne s’est jamais opposé à la modernisation technologique de la production par principe ; sinon il ne faudrait plus fabriquer le marteau qui va permettre au forgeron de fabriquer la faucille qui va permettre au paysan de travailler dans de meilleures conditions que l’arrachage manuel. Pour Marx (certes peut-être dans ses textes de 43/44), la modernisation de la production par du travail mort (cad du travail issu d’une activité industrielle B to B) sert justement à aménager du temps libre pour échapper à ce qu’il a nommé « l’aliénation » du travail. Mentionnons que les produits que nous consommons à la maison (B to C) pour nous sustenter sont aussi du travail mort qui permettent de produire notre force de travail …vivante !!!

    – On sait que le travail « vivant » est le seul « producteur » possible de plus-value ; le travail mort « contribue » seulement à produire de la valeur d’échange et d’usage. Marx a montré – d’où peut-être la grogne de BF – que c’est l’augmentation de l’investissement productif matériel (travail mort) qui est cause de la baisse tendancielle du taux de profit, mais aussi, du coup, la cause de la course actuelle inéluctable à l’exploitation du travail vivant, dans le système capitaliste concurrentiel. Cela constitue une des contradictions fondamentales du capitalisme qui le conduira à son dépassement. Dans un système communiste tendance Marxiste, le travail mort sert « utilement » à dégager du temps libre, cad permet de moins travailler, pour s’adonner à des activités personnelles. Et du coup, il évite aussi l’exploitation démentielle de la nature corrélative à la recherche du maintien du profit à partir d’un taux de profit en régression.

    – Note : dans les textes post 1844 de Marx, le terme « aliénation » me semble plus référer à la dépossession du travailleur artisan ou paysan – déchu en prolétaire – des conditions « DU » travail (matière, machine, organisation, produit), plus qu’à l’asservissement du prolétaire dans son rapport au capitaliste à travers les conditions « DE » travail. Cela reste à vérifier (relire Marx dans le texte c’est long !) (une version numérique avec des possibilités de recherche rapide, ce serait bien).

Laisser un commentaire