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Travail : la tentation de tout quitter – Quartier LibreAvec Jean-Philippe Decka

Émission du 03/11/2022

Aude Lancelin a reçu Jean-Philippe Decka, auteur de « Le Courage de renoncer » pour comprendre la vague de « Grande démission » qui touche notamment de nombreux anciens élèves de grandes écoles en France. Ce jeune diplômé d’HEC a renoncé aux opportunités professionnelles alléchantes que lui offraient ses études suite à une violente prise de conscience de l’urgence climatique. Comment remettre en question un système qui vous privilégie? Les jeunes élites peuvent-elle influer sur la construction d’un monde respectueux de l’environnement? Notre invité prend la parole sur un phénomène inédit et cette prise de conscience collective.

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22 Commentaire(s)

  1. BONJOUR à toutes et à tous
    Même si ce message s’adresse à Eric Desneux je dis tout de même bonjour à tout le monde en espérant que celles et ceux qui verront le lien que vous m’avez envoyé iront. Merci pour ce petit moment de bonheur car même si je connaissais déjà çà fait du bien à réécouter, j’aurai bien aimé tout comme vous la rencontrer car beaucoup de ses textes me parlent (vécu oblige) je pense que mes 18 années passées à Montreuil y sont pour quelque chose (j’étais à la Boissière) et hélas la très très grande majorité de mes potos sont morts la défonce et la galère ont eu raison d’eux, ils n’ont pas eu la motivation (je ne parle pas de courage çà me semble déplacé) ou la force de renoncer à toute cette merde et de prendre d’autres chemins.
    Merci pour ces petits échanges, force et courage à toutes celles et ceux qui pensent que plus rien n’est possible, accrochez vous je peux certifier que même si ce n’est pas toujours facile çà vaut vraiment le coup de prendre les chemins de traverses.(surtout à la période des champignon, repas de richousse assuré).
    A mon tour de partager un peu de zique, un chanteur Basque qui m’émeut (vous n’êtes pas obligé de comprendre le Basque la voix et les mélodies transportent, et puis je ne comprend pas l’Anglais,et je kiff le rock). Ce chanteur s’est énormément engagé dans de nombreuses luttes, bonne écoute
    https://www.youtube.com/watch?v=Cm98HDDQRJo

  2. Premièrement comparaison n’est pas raison, mentionner le phénomène de « big quit » aux USA et comparer à ce qu’à fait ce monsieur n’est à mon avis pas judicieux. Aux USA la vague de démission est la conséquence d’un plein emploi qui n’a pas permis d’augmenter les salaires (beaucoup d’emplois étant précaires, merci Trump et Obama) à partir de là avec l’inflation les gens étaient contraints d’aller chercher bonheur ailleurs s’ils ne voulaient pas travailler pour rien (working poor). Ils n’avaient pas peur du chômage en étant en plein emploi, pire certains font tomber le tabou du travail et ne veulent plus travailler (ma foi s’ils peuvent se le permettre). En plus le confinement a aussi eu un rôle avec beaucoup de remise en question personnelle lors de cet emprisonnement géant des populations. C’est sûr que quand les gens sont entre 4 murs, ils cogitent. En France la situation n’est pas la même dans la population générale, avec un chômage de masse. A partir de là le phénomène de quitter son job ne peut se trouver que chez ceux qui n’ont pas la peur du chômage parce que déjà riche ou faisant partie de la catégorie de la population qui est en plein emploi (les cadres, les ingénieurs…par exemple).

    Dans le cas de cet invité nous sommes ainsi en présence de « l’élite », des personnes capables intellectuellement et financièrement d’intégrer les meilleures écoles, disons les plus cotées. Il faudrait lui demander comment il a financé son diplôme à HEC où une année peut coûter dans les 35 000 euros, vu qu’il a fait 4 ans on peut penser que sa scolarité dépasse les 100 000 euros voire les 150 000 (ce qui reste bon marché comparer aux écoles US comparables où là une année peut dépasser les 100 000…). Un pauvre ne pourrait jamais se payer le luxe d’avoir ce genre de scolarité pour le plaisir, sa pensée serait de rembourser son crédit, que ce soit à une banque ou à ses parents qui ont financés ses études…c’est un investissement. D’où le problème maintenant que le chômage peut aussi toucher des diplômés d’université aux USA en compétition avec le reste du monde (chose impossible dans le passé) de savoir s’il vaut mieux aller à la FAC ou travailler avec le bac en poche ? Parce que commencer la vie avec moins 100 000 à cause des études, quand cet argent pourrait financer un logement n’est plus forcément rentable pour les pauvres qui ont un cerveau. Un manager Mac Donald peut dépasser les 100 000 dollars de revenus sur un an, ce n’est pas bien gratifiant mais ça paie les factures et la liberté. Reste aussi la solution faire un tour par l’armée pour qu’ils financent une partie des études contre sacrifier 2 à 5 ans de sa vie et peut-être son âme dans les guerres illégitimes US…

    Je dénonce le terme de « renoncement », notamment parce que comme il l’a dit lui-même c’est après des burns out, des dépressions que ces privilégiés se réorientent. Je ne vois donc pas où est le renoncement ? Il parle de renoncement à un mode de vie… mais quand une personne de l’élite se réoriente après 10 ou 15 ans d’activité, faut être nul pour ne pas avoir déjà constitué un patrimoine à ce moment. Et l’âge fait que les modes de vie évoluent mécaniquement (et oui on vieillit tous), personne en théorie à la même vie à 25 ans qu’à 40. C’est un vrai faux débat en réalité. Désolé mais dans la finance historiquement depuis l’émergence de la finance moderne dans les années 80, beaucoup de gens si ce n’est tous, y font des piges, gagnent leur argent et font autre chose. Il ne faut pas être fin limier pour réaliser que dans les salles de marchés il y a surtout des jeunes, et que ce mode de vie stressant ne va qu’un temps. Hier les gens allaient ouvrir des maisons d’hôtes à 40 ans ou des commerces… aujourd’hui avec le climat ils parlent d’écologie ou de développement durable, rien de nouveau chez les bobos. Nombreux sont ceux qui font 3 ans en salle de marché et ouvrent leur cabinet de conseil…

    Cependant la nouveauté du monde actuel et un sujet non abordé dans l’interview est la globalisation. Le problème de fond des élites occidentales est que pendant un temps elles étaient plus ou moins seules et pouvaient faire tout et n’importe quoi (d’ailleurs la crise ukrainienne et les sanctions délirantes prises montre que pour certain ce temps est toujours d’actualité). Aujourd’hui l’émergence bienvenue et saine d’un monde multipolaire ou il existe d’autres foyers de richesses matérielles et intellectuelles que l’occident est un vrai problème pour elles. Or je pense qu’avec des élites pareilles on n’est pas dans la merde. Car au final les considérations mondiales c’est bien beau, mais les élites d’un pays ont surtout la responsabilité de leur pays en théorie. A ce jeu de la compétition entre pays des indicateurs de comparaison comme le PIB, l’IDH, l’espérance de vie, le revenu par habitant, le taux de pauvreté…font sens. Et on voit en effet une forme de décadence en occident chez certaines élites notamment d’un pays comme la France de plus en plus déclassé. Il ne faudrait cependant pas généraliser ce constat de bérézina au reste du monde, chez les émergents leurs élites voient le monde de manière différente, pour eux l’avenir ouvre des possibilités, leur niveau de vie s’améliore. Et tant mieux pour elles et leurs pays. Le problème est de savoir si les élites pensent encore à leur pays, leur peuple, on est jamais élite que par rapport à un reste. Ou si elles sont dans un monde utopique, individualiste, sans frontière, qui n’existe pas dans la réalité sauf pour elles vu qu’elles sont cosmopolites, voyagent… Un des problèmes de fond de la perte de sens des élites est aussi la perte du sentiment d’appartenance à une collectivité, à un pays. Certains diront que c’est au bénéfice d’une vision globale et mondiale. Je pense qu’il faut se méfier, car comme l’ont montré les sanctions délirantes prises contre la Russie, peu parmi ces individualistes pensent à autres qu’eux-mêmes. Ils font de beaux discours lénifiants mais leurs actions montrent qu’ils n’ont pas de problème avec le fait que des masses paupérisés dépérissent. Rappelons que la déstabilisation du marché de l’énergie et du marché alimentaire va provoquer sans doute des famines et des guerres dans le quart-monde. On a vu ce que ça à donner au Sri-Lanka.

    A la réflexion, je crois qu’il faut être réaliste et sortir de l’image d’Épinal du passé, où les élites sont les diplômés et les « cerveaux »…les vraies élites de notre temps sont les ultrariches et les personnes de l’état profond. Le monde moderne fait que les deux ne sont pas liés. Des cerveaux travaillent presque gratuitement pour enrichir des rentiers, fils et filles de riches. Les diplômés des grandes écoles…ne sont jamais que des cols bleus même à des revenus 2 ou 3 fois supérieur à la moyenne. Ils n’ont ni l’argent des ultrariches, ni le pouvoir de l’état profond. Ces gens ne sont pas les locomotives d’un pays. S’intéresser à leurs états d’âmes comme Zola s’intéressait à ceux des prolos pourquoi pas ? Mais il ne faut pas leur donner une importance qu’ils n’ont plus et voir où sont les vrais décideurs même si à l’instar de l’état profond, ils sont difficiles à cerner.

    1. « Je dénonce le terme de « renoncement », notamment parce que comme il l’a dit lui-même c’est après des burns out, des dépressions que ces privilégiés se réorientent. Je ne vois donc pas où est le renoncement ? » écrivez-vous.

      Ce que vous nommeriez renoncement se vit intérieurement dans un renoncement aux valeurs établies qui peut surgir à l’occasion d’un burn-out ou dépression, mais qui est fondamentalement la conséquence d’une prise de conscience qui entraîne un choix de changement radical de vie.

      Le renoncement peut prendre des formes très diverses et se vivre au milieu de la richesse comme il peut être poussé très loin dans une existence hors-système. La plupart des renonçants sont dans des situations sociales funambulesques voire hasardeuses très diverses mais ils se reconnaissent d’instinct entre eux. Pas besoin d’explications. Le renoncement tend votre être comme un arc.

      La première chose qu’il faudrait dire à un postulant au renoncement quelqu’il soit, c’est disons-le clairement, « êtes vous prêt à bouffer votre merde ? Car vous allez morfler ». Désolé de le dire aussi crûment. En d’autres cieux j’aurais parlé de s’attendre à faire beaucoup de sacrifices. Et y fine, à trouver sa joie dans l’effort, l’adversité et la rencontre de situations nouvelles, de défis à relever, de choses nouvelles à créer… À prendre le risque de tout perdre ou de tout réinventer.

      Quand je ne sens pas ce nerf, je sais que j’ai affaire à un postulant, un apprenti ou un simple commentateur comme il en existe beaucoup, je souris gentiment ou je soupire et je passe mon chemin. Sur QG je me dis qu’il peut y avoir quelques énergumènes tentés par l’expérience dans la salle puisque qu’un prototype de Léon Zitrone nous a fait le show à l’antenne, alors j’y viens avec des petits pains sortis de ma besace d’ex-supdeco qui s’est retrouvé prolo dans la vidéo pour suivre un rêve.

      S’agissant de la tentation de tout quitter ou du courage de renoncer à un travail bien rémunéré quand on sort d’une grande école, je donnerai modestement le conseil de faire ce choix, ou bien en tout début de carrière et de se donner à un projet que l’on aime pendant 2 à 3 années, car une chance de retour dans le système peut toujours se présenter et, avec l’acquis de l’expérience affranchissante, ouvrir de très belles perspectives, ou bien de faire ce choix à un moment clé de sa carrière comme sortie de crise genre burn-out ou licenciement, après s’être préparé au pire et avoir tâté le terrain à investir avec de sérieux atouts en mains, capital compris. Faut garder les pieds sur terre. L’argent reste le nerf de toute guerre. Et sortir du système n’est pas une partie de plaisir mais plutôt un parcours d’obstacles à vous faire sortir les boyaux par terre.

      Pour ceux qui seraient tentés de franchir le point de non-retour dans leur « courage du renoncement », je n’ai qu’une maxime à servir pour la Route « Nothing behind Everything ahead as it is ever so on the road », un conseil « n’attendez rien de Dieu ni des hommes, attendez tout de vous même » et pour pour vous sortir de toute mouise un petit caillou zen à méditer sous la langue « Dans la misère, retourne la pierre »

      1. Petite précision pour éviter toute confusion. L’allusion à Léon Zitrone, bien qu’un brin humoristique, est marquée de sympathie me concernant. Léon parlait très bien à la télévision dont il maîtrisait les codes. Il est connu pour son suivi du tour de France. Sa figure surgit de ma mémoire en regardant ce jeune barbichu m’a fait dire qu’il y avait très certainement des coureurs dans la salle. Alors j’ai embrayé en pédale douce. Sur le thème du renoncement, il y a la marge d’au moins trois plateaux. Là la pente est légère mais elle monte quand même…

      2. Dernier coup de pressoir sur le Zitron pour apporter un zeste d’épluchure à mon cocktail matinal. Je ne me permettrais pas de zitronner le barbichon si je n’avais pas l’équivalent de son pedigree et l’expérience des choix dont il parle. A cette différence près entre lui et moi que j’ai fait ces choix il y a 30 ans et que je navigue depuis dans des contrées qui me donnent l’impression d’être à Jeux Intervilles ou à Disneyland quand je le mate. Qu’il me pardonne de faire mon Mickey, mon HEC trempe dans l’outre-atalante IK et je n’ai pas fait que remonter les ourlets de mon pantalon pour franchir la passe. J’ai littéralement vider ma bile et fait dans mon froc. Mais j’ai fait le passage. Si j’ai bien appris une chose. c’est que lorsque l’on se pare publiquement du « courage du renoncement » noir sur blanc et que l’on enquille sa com sur un site de l’ampleur de QG en résonance de surcroît, il faut s’attendre à le voir frapper à sa porte. Et connaissant ce « courage » pour l’avoir naguère convoqué aussi à ma manière, je n’ai qu »une dernière chose à dire à ce jeune ventripotant qui s’est déclaré postulant à sa manière : bon courage mon gars ! Sois prêt… Toute ma sympathie t’accompagne. N’oublie pas Léon.

      3. Propos très clair ! Bien évidemment que lâcher prise après une dépression est un renoncement; et c’est même surtout dans cette situation qu’il faut parler de renoncement. Sinon c’est faire un simple choix d’orientation différent. L’emploi du terme « courage » montre aussi que c’est difficile car on peut y perdre : perdre la face, perdre de l’argent etc …

        Ce renoncement peut être aussi provisoire. On ne peut pas, tout de même, interdire aux gens d’essayer de se sortir de situations pathologiques, de situations qui les rend malade ! Avant le suicide, qui est aussi un renoncement, on peut peut-être essayé autre chose de plus … vivant !!!????

        La question ici c’est pourquoi observe-t-on tant de renoncements chez les jeunes cadres ? Durkheim avait travaillé la question du suicide, On attend un sociologue pour travailler la question du renoncement … vivant. Il me semble qu’une partie de la réponse se trouve dans les situations de concurrences économiques qui rendent impossible la prise en compte du travailleur (quel qu’il soit) dans les modalités d’organisation et de management. La « pression » quoi ! Quand « réussir » dans son travail devient impossible, le travail devient mortel. Et « réussir », c’est répondre à la fois aux attentes du management et à ses propres attentes personnelles.

        1. « La question ici c’est pourquoi observe-t-on tant de renoncements chez les jeunes cadres ? »

          Ben ouais c’est tsa ! Et c’est pas que les jeunes cadres. C’est toute une jeunesse qui est prête à décrocher voire larguer ses aînés. Voir à ce sujet la dernière veillées d’armes de deux jeunes rebelles face à David Libeskind sur cette même chaîne. Un bon point pour QG : on a l’étendue de la rampe en visuel, un lot de repères qui peut servir d’échelle.

          Reste cette jeunesse qui a une faim de lion mais qui n’a encore que des griffes de lionceaux et des airs de savane apprêtée à mettre en avant. J’attends avec circonspection le moment où elle sera en mesure de sortir les crocs. Une génération forte, une génération faible. Loi des papes qui se vérifie sur notre siècle. La génération qui avait 20 ans en 68 à bouffé ses enfants comme chronos, la génération qui vient est née de cette génération faible qui aura été la mienne, et je la sens en volonté de manifester sa force. Ce jeune n’est pas sans flamme datargnagnesque mais le monde bascule et le temps des reconnection avec son corps, son soi même, sa vocation intérieure, ses valeurs profondes, son charisme zen,… est en passe de faire place à comment s’en sortir dans un monde qui peut à tout moment partir ou en couilles ou en vrille. Nécessité fera loi. Mais les forces en présence sont là qui nous annoncent bien des ruptures et des renoncements.

        2. Pour info, ce type de renoncement n’est pas nouveau ! Certains aphorismes de notre époque l’évoquent clairement :
          – « courage, fuyons ! ».

          L’arbitrage inverse (que je me garderais de qualifier de « positif ») est aussi évoqué dans d’autres phrases historiques :
          « Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener ! » (Turenne, avant le combat).

          Ce qui est nouveau, ce sont les situations dans lesquelles ce drame se joue. On en connait la cause. Chez Orange, on a beaucoup fuit, beaucoup renoncé … dans la mort !

          1. Terribles paroles et terrible constat en effet. Vous plongez la lame dans la plaie sourde de notre époque. La perte de sens, la perte de raison de vivre dans un monde qui a perdu tout sens des grandeur et hauteur de la vocation humaine. En un mot la Désespérance. Suicides, dérives vers la folie, dislocations multiples de l’être… Attendez-vous à voir se répandre ces fléaux. C’est parce que j’ai conscience de ce qui se prépare que je cherche par tous les moyens à redonner couleurs et lumière, feux et joie à ce qu’il nous reste de forces de vie et de combat, avec ce qu’il me reste en propre, les mots. Les temps difficiles ne font que commencer. Si je devais à l’inverse dire ce que je sais de cet avenir, je plomberais les cœurs. J’ai fait le choix contraire de les armer pour affronter le pire car j’ai foi en la Vie et appris d’elle qu’il ne faut jamais se décourager. Même s’il faut pour garder tête haute, hisser son regard au delà des vicissitudes de l’époque et inscrire son action dans une temporalité qui dépasse sa propre durée d’existence. C’est d’être prisonnier d’une certaine immediateté qui rend les luttes d’aujourd’hui inefficientes et caduques. Qu’elles retrouvent le sens du dépassement et du sacrifice, et elles s’armeront de ce qui a toujours fait peur aux puissants.

        3. Merci Ainuage !

          Quelle joie j’aurai eu à partager mots en vers avec vous dans cette crique escarpée que j’ai imaginé un temps en grande marmitte populaire… « But it was just a crazy dream », n’est-ce pas? Mais sans rêve, où fuir ?

          Oui la poésie balise mon chemin et la Vie est mon cap, les voyages avec ce qu’ils offrent de rencontres et de partages, ce qui la font vivre. À l’image de ce que j’ai vécu et partagé sur ces pages 🤗

          Hier jour du Grand Départ de la Route du Rhum. Je me suis rendu à la ville Corsaire pour humer l’air du grand Large et accompagner de mon regard les voiles qui s’élancaient à l’assaut des alizés pour une traversée de l’Atlantique en solitaire.

          J’ai embarqué sur mon propre rafiot, comment nommer autrement ce qui me sert de vaisseau aujourd’hui, mais Destination la Grande Mer des Images pour moi, « in a quiet desperation » comme le chante Roger Waters dans THE Final Cut.

          « Gotta get on, gotta get on with this!  »

          Hasta la Vista, Amigo !

          À la revoilure… Sur d’autres courbures… L’espace-temps est courbe et il ondule… Comme La mémoire et la Mer…

      4. Je confirme que pour moi le renoncement est autre chose que ce qu’il nous a présenté. Par exemple une personne qui est pris à HEC (à passer les concours…) à l’argent pour s’y inscrire et qui renonce (n’y va pas). Il utilise l’argent pour autre chose et ne va pas à HEC. Un autre exemple c’est celui des géant de la tech qui comme Zuckerberg, Gates…étaient dans des écoles élitistes et qui les ont quitté avant le diplôme, pour se consacrer à leur boite. Voilà à mon sens des exemples de renoncements, pour qu’il y ait renoncement il faut qu’il y ait la possibilité de faire (or quand on est malade, dépressif ou en burn out, je ne vois pas où cette possibilité existe ?) et le choix conscient et non contraint de renoncer (ne pas aller à l’école, l’entreprise, le diplôme…). Découvrir que quelque chose n’est pas pour soi, ce n’est pas renoncer, c’est apprendre à se connaître, nuance d’importance. Quand le corps lâche, c’est simplement que l’on était pas fait pour la chose. Ce n’est ni bien, ni mal, c’est comme les réponses aux tests de personnalités RH, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses… Maintenant je vous invite à voir le Linkedin de Jean-Philippe Decka pour voir s’il a renoncé et quand ? J’espère qu’Aude pour préparer son interview l’a consulté.

        https://fr.linkedin.com/in/jpdecka

        Il a même été tuteur à HEC 5 ans après la fin de ses études… Il a un parcours intéressant, ses podcasts sont une bonne idée, il suit plus ou moins un parcours normal d’un diplômé de grande école avec différentes expériences, y a pas de quoi fouetter un chat non plus. Il semble un trentenaire sympa et humain. Il n’a pas envie de travailler dans des grandes boites et préfère faire autre chose, grand bien lui fasse, il n’y a rien de révolutionnaire là-dedans. Beaucoup de gens se rendent compte qu’un type d’environnement n’est pas fait pour eux et font autre chose ou la même chose de manière différente.

        https://www.youtube.com/watch?v=XXyk_PT9LiM&ab_channel=ErikaKullberg

        Tant qu’ils capitalisent sur leur diplômes et leurs expériences, c’est plus ou moins courant. Il n’a pas quitté sa branche, il exerce juste ses talents dans une niche plus restreinte, comme l’industrie du jeux-vidéo où il fait l’essentiel de sa carrière est juste une branche de l’industrie du divertissement moins courante que la musique, le cinéma, le sport…cependant je crois qu’en Chiffre d’Affaire le jeux-vidéo est entrain de les dépasser. Mais pour moi le renoncement c’est autre chose.

        Enfin je suis bien d’accord avec vous sur le fait que renoncer n’est pas facile. Et que changer de voie n’est pas facile. Et qu’à une époque où l’on nous vend beaucoup de mythe, et de mensonges sur la chose. Il faut bien rappeler aux plus naïfs, la véracité de ce que vous dites quand vous dites « êtes vous prêt à bouffer votre merde ? Car vous allez morfler ». Mais je nuancerai quand même votre propos en disant que tout dépend pourquoi l’on renonce ou change de voie ? Si c’est pour monter sa boite avec succès à l’image d’un Gates, ou pour faire quelque chose qui nous permet d’être plus heureux ou trouver un équilibre. Le parcours peut être dur et semé d’obstacles, notamment parce que la majorité des gens (esclave du système) n’aiment pas les gens libres et leur feront payer leur liberté peut-être par jalousie (pourquoi lui et pas moi ?). Mais cela peut en valoir le coup. Par contre comme toute entreprise dans la vie le risque d’échec est grand…statistiquement plus de 50% des entreprises n’existent plus après 5 ans (entreprendre c’est dur on voit les quelques réussites mais il y a plus d’échecs) et dans la vie l’échec quand on n’a pas de parachute ou de matelas pour se réceptionner peut faire très mal. Je donnerai ces conseils aux aspirants rebelles :

        1/ Bien comprendre l’environnement c’est à dire le pays dans lequel ils vivent avant de faire quoique ce soit qui pourrait être mal pris par le commun des mortels dans un endroit donné. La France n’est pas les USA qui ne sont pas le Royaume-Uni qui n’est pas le Japon…chaque pays à sa culture et une personne seule, aussi brillante qu’elle soit ne changera pas la culture d’un pays. Donc voir si son projet est compatible avec le lieu dans lequel on se trouve, sinon prendre son baluchon et aller voir ailleurs. Et ailleurs souvent et encore pour les entrepreneurs c’est les USA, mais dans certaines niches en fonction de ce que l’on veut faire cela peut-être des pays plus exotiques;

        2/ Bien comprendre sa place dans la société dans le pays où l’on réalise son projet. Et là je suis désolé pour les naïfs qui pensent que nous sommes à une ère post raciale, colorblind, ouverte….. la réalité est que les possibilités ne sont pas les mêmes pour les individus en fonction de leur couleur de peau, de leur âge, de leur sexe, de leur religion, même de leur beauté parfois…tout ne résume pas à un cerveau aussi bien fait soit-il. Ce n’est pas un hasard que beaucoup des géants fondateurs de la tech aux USA soient des hommes blancs jeunes issus de l’élite et des meilleures écoles, et dans chaque pays les gens se rendront compte que pour certains c’est plus facile que pour d’autres, et que parfois pour les autres c’est impossible. D’où l’intérêt de vivre chez soi et pas chez les autres. Je dis cela plus particulièrement à ceux qui ont des noms étrangers là où ils se trouvent, des couleurs de peaux, des religions…et qui croient qu’ils sont messieurs et madame tout le monde et peuvent se permettre la même chose. Cela est de la théorie. Dans la pratique les discriminations existent et quand tu es assimilé à un étranger et que tu dépareille avec le reste quoiqu’en dise tes papiers, tu n’as pas les mêmes opportunités. C’est évident au Japon, mais c’est évident en réalité partout. Il faut donc aller là où on peut être un poisson dans l’eau;

        3/ Toujours penser au scénario du pire et avoir une alternative si celui-ci se réalise. Jamais faire all-in dans quoique ce soit, parce que si ça se passe mal et on a vu que la probabilité la plus grande était celle-là, il faut penser à retomber sur ses pattes et ne pas se retrouver dans la galère et la misère. Parce que c’est très difficile. Ils réaliseront à ce moment qui sont leurs vrais amis, voire s’ils en ont. Quand on est dans la merde, c’est pour le reste comme la lèpre, et les gens fuient de craindre d’être infecté, sans compter ceux qui se réjouiront de leurs malheurs (parce que pour certains rien de mieux quand on a une vie de merde que quelqu’un qui a une vie plus merdique, cela leur fait du bien). Avoir plus d’une corde à son arc et pouvoir faire face aux difficultés. Steve Jobs la première fois qu’il perd Apple, il se met dans Dream Works une société qui bien qu’utilisant l’informatique est dans un secteur différent, celui de l’animation. Et on remarque souvent que les gens qui ont beaucoup de réussite ont plus d’une corde à leur arc et sont un peu touche à tout en ayant des intérêts diversifiés. Que ce soit en pouvant faire des petits boulots à coté en attendant que son projet marche ou autre…avoir de l’épargne, avoir des placements…quoique ce soit qui permette de passer les périodes de crises qui dans la vie arrivent et qu’on ne peut anticiper. Par exemple celui qui a tout plaqué juste avant le covid pour s’expatrier et qui s’est retrouve bloqué, s’il n’avait pas anticipé que son projet d’expatriation pouvait ne pas se réaliser, espérons qu’il soit flexible.

        Au final je crois qu’il faut arrêter de vendre du rêve aux gens, le rêve américain c’est par exemple une minorité, une élite, un % qui réussit et une grande partie, un % qui échoue et parmi ceux qui échouent certains se sont retrouvés à la rue, sans amis, sans couverture médicale….Tout le monde n’a pas les mêmes opportunités. Il faut parfois savoir reconnaître le mérite des pionner qui ont ouvert des voies à d’autres. Et reconnaitre aussi quand certaines voies ne sont pas possibles.

        Enfin que dire des gens qui gâchent des opportunités pour d’autres en prenant des places indûment ? Parce que bon bazarder sa scolarité ou passer un diplôme pour le fun, c’est peut-être sympa pour certains surtout si papa et maman paient. Mais ne pas oublier que dans les écoles de l’élite les places sont limités, quand quelqu’un fait HEC pour après aller planter des choux, il a pris la place de quelqu’un qui aurait pu utiliser cette opportunité à meilleur escient. Et quand on veut aller planter des choux on fait un BTS agricole, nul besoin d’aller faire HEC. Les élites devraient voir leur responsabilité, parce que par exemple pour les françaises c’est bien beau d’aller s’occuper du reste du monde et d’écologie, de voyager…mais il y a 10 millions de pauvres en France, certains font les poubelles pour se nourrir. Le rôle des élites est quand même à la base de s’occuper de leur pays et des plus faibles dans celui-ci. Pour moi c’est cela être élite, ce n’est pas un diplôme, ce sont des réalisations concrètes.

        1. Voilà un post qui développe sociologiquement et pratico-pratiquement mon propos lâché à coups de schlags gentillettes. Je suis d’un tempérament assez rough mais j’encourage toujours les breakthru.

          La France est un pays avec plafond de verre. Impossible de percer le plancher sans faire de la casse et se couper les pieds. Voyez Tapie ! Aux US, c’est plus ouvert. Ce n’est pas un mythe. Il m’a fallu 15 minutes d’entretien à bâtons rompus sur un salon de nouvelles technologies 3D en 1994 pour convaincre Paul Allen, co-fondateur de Microsoft et ultra riche fêlé notoire, rencontré là par hasard, de me tendre sa carte en me disant « appelez-moi, j’attends votre appel, je me lance dans de nouveaux projets qui devraient vous plaire. ». Que je l’eu eu fait que je n’en serai pas resté à croupir dans ce pays gridlocké par ses notables, son esprit bourgeois et son administration à casquette de plomb. J’ai renoncé à m’Envoler pour les US à l’époque pour rester en France où l’avenir de L’Évangile et du monde se joue. L’Évangile version amour fraternel et justice sociale. Jamais ce pays n’a vécu sous la férule de lois aussi nombreuses et aussi absurdes, et de rois aussi cupides et incompétents dénué de tous scrupules. S’il y a bien un renoncement qui attend don heure dans ce pays, c’est le renoncement à la tutelle du pouvoir central. Ce qui suppose de sortir du système et de recréer en parallèle d’autres réseaux et modalités d’entraide et de solidarité. A terme recréer une autre économie. Alors dans ce contexte toutes les énergies et velléités sont les bienvenues. D’innombrables vagues seront nécessaires pour ouvrir de nouvelles voies et les talents et compétences de diplômés prêts à s’engager dans des voies de changements sont naturellement appelés à réfléchir et œuvrer pour refonder les assises de ce pays. Mais réalisme oblige, il faut lester la barque du poids des difficultés. Le système est coriace et ne se laisse ni faire ni quitter si facilement. C’est le fourmillement des initiatives qui aura raison de lui. Car seul le fourmillement a l’antidote à l’esprit de système qui appelle la coercition, et cet antidote c’est la spontanéité. Vous me suivez ? Explications et topos font au mieux office de repérages. Quand on est lancé dans le FAIRE seul compte d’avancer. C’est la clé FAIRE je suis entièrement d’accord avec vous la dessus.

          1. Bonjour,
            ‘le système est coriace et ne se laissera pas faire » dites vous, je confirme mais ce qui est encore plus coriace ce sont les égos et ce sentiment de savoir plus et d’être plus malin. Comme je le disais précédemment beaucoup se sont pointés à la campagne en prenant les locaux pour des arriérés , il y a 46 ans en arrière je l’ai pensé également car entre ma cité de Montreuil et le fin fond de l’Aveyron il y avait tout un monde, mais au bout d’un an ou deux je me suis dit que je ne pouvais pas être le seul à avoir tout bon (et encore j’étais un non diplômé alors imaginez un peu une prétendue grosse tête) je me suis donc intéressé à l’histoire du pays ou j’étais ainsi qu’aux mythes et légendes afin de mieux saisir les personnes qui m’entouraient. J’ai appliqué cette démarches dans tous les endroits ou je me suis installé et c’est assez positif pour mieux comprendre ou on vit. Ensuite le « système est coriace » oui et il faut réellement tout réinventer afin de se débarrasser de toutes ces « valeurs » crées de toute pièce et là commence le vrai boulot.J’ai beaucoup appris sur des ZAD , des villages occupés en Aragon, de multiples lieux dits alternatifs ce que je peux en retenir avec mes différentes expériences en collectif c’est qu’une recette qui fonctionne dans un lieu n’est pas forcément adaptable dans un autre car nous avons à chaque fois affaire à de l’humain, il faut donc être capable à chaque fois de tout réinventer et une expérience qui foire ne pas la prendre pour un échec mais pour une réussite autre car elle doit nous amener à réfléchir afin de ne pas reproduire les mêmes « erreurs » afin de pouvoir en produire à chaque fois des nouvelles et on avance, on avance un pas après l’autre.
            PS merci Eric de danser avec moi la danse de la pluie mais il va falloir redoubler d’efforts car pour l’instant c’est pas dingue. Bonne journée et bonne danse

          2. Je crois avoir compris un des problèmes de la conversation. Il s’agit d’un problème de traduction. En fait le terme anglais « Quit » a ici été traduit par certains par « Renoncement » or je n’étais pas d’accord instinctivement car il me semble que certains renoncement sont de vrais abandons. En réalité la bonne traduction de Quit est abandonner et non renoncer. Certains renoncent et d’autres abandonnent, la nuance est de taille, les conséquences ne sont pas les mêmes.

            Renoncer c’est ce que j’ai essayé d’expliquer dans mes précédents posts, certains le font par conviction et par choix. C’est louable dans certains cas.

            Abandonner c’est aussi ce que j’ai essayé d’expliquer, c’est la réalisation d’une inadéquation, ce n’est pas un choix. C’est accepter que l’on a échoué ou que l’on n’est pas capable. C’est savoir perdre. Les anglo-saxons qui aiment tenter et comprennent que l’échec fait souvent partie de l’expérience n’ont pas de difficulté culturellement à dire qu’ils ont échoué. En France l’échec est très mal vécu, résultat même pour des abandons on parle de renoncement (genre je suis trop bien pour vous alors que bon parfois les gens se montent des films et n’avaient pas l’opportunité au départ… rien ne dit par exemple que la Finance aurait voulue de Jean-Philippe même diplômé de HEC, il y a des tests de recrutements, des périodes d’essais… faut pas s’inventer une vie. Elle est où d’ailleurs son expérience dans la Finance sur sa page Linkedin ? C’est comme si on dit je renonce à un mannequin qui par ailleurs ne nous connait même pas).

            Cela illustre à mon avis un mal français de refuser l’échec. On échoue dans la vie, et c’est pas grave. On abandonne aussi parfois parce que c’est trop dur, pas fait pour nous…et ça n’est pas grave. Il faut commencer à voir la réalité telle qu’elle est et pas telle que l’on voudrait qu’elle soit. Par exemple certains renoncent à une carrière dans le sport de haut niveau parce qu’ils veulent faire autre chose qui leur plait plus. Par exemple certains ont le choix entre le foot et le cinéma et renoncent au foot. D’autres abandonnent parce que c’est trop dur, ils sont incertains sur l’issue, et ils ne veulent pas faire les sacrifices associés et préfèrent des choses plus sécurisantes ou accessibles. Leur corps leur dit stop, ils sont malades et abandonnent. Et ça n’est pas forcément mal, on ne peut pas aller contre qui on est à un moment.

            Cela dit être cataloguer de « quiter » en anglais est péjoratif, cela veut dire que la personne ne va jamais au bout de ce qu’elle entreprend et baisse toujours les bras. Pour être catalogué « quiter » il faut « quit » de nombreuses fois. C’est typiquement le gosse qui essaie tous les sports et les arrête tous au bout de deux séances. A un moment c’est peut-être qu’il n’est pas sportif ? et non qu’il renonce parce que cela ne lui plait pas. La vie est une question de nuance et d’équilibre. Il faut essayer d’être précis quand on échange sur un sujet.

          3. Merci Delacre pour cette intervention. Oui il va falloir redoubler d’efforts. J’ai quitté la capitale pour m’installer en rase campagne. J’ai passé auparavant un an au fin fond du Médoc, véritable western français, avec un vrai couple de renonçants pour me familiariser avec cette vie et ses difficultés. La claque ! Le rapport avec les locaux que vous soulignez est fondamental. Il structure les relations. Ce jeune homme interviewé parle en parisien qui n’est jamais sorti de son pré carré. On sent chez vous tout le contraire. Ce pied planté dans les réalités premières est ce qui nous permettra de survivre et je l’espère d’inventer d’autres manières de vivre. Je ne les espère pas autrement qu’à petite échelle dans une foison de formes et solutions très diverses. Je compte sur l’esprit créatif et ingénieux, bricoleur et démerdard des français pour s’en sortir.

            Vous êtes de Montreuil ? J’y suis né et j’y ai enquêté caméra au poing de 2006 à 2010. J’habitais Paris 20ème. Je connais bien cette ville et ses habitants. La rue de Paris est un véritable estuaire bouillonnant. Mes aïeux y ont tapiné et trafiqué début 20eme siècle, c’est dire si j’ai cette ville dans la couenne 😉🙏🙌

          4. Nuance mère de l’équilibre… Belle pensée!

            Quitter ou abandonner en lieu et place de renoncer ? Ce jeune homme ne parle pas vraiment de renoncement. Ou alors d’une de ces phases préparatoires. Renoncer ? Pour en parler pleinement il faudrait évoquer sa part spirituelle. Et là c’est tout autre chose. Quand cette pierre fait angle, c’est la mort elle même que l’on défie et la Vie avec un Grand V que l’on convoque, les plaies de Job que l’on traverse et l’exaltation du Sublime que l’on recherche. La vie de ce monde n’est plus qu’un feuillage bruissant dans le temps. L’Ether tient lieu de Mer. Les difficultés ne sont plus que coups de vent qui change le cap, les revers des lames de fond qui nous sortent d’un chenal, les pertes des allègements… le temps se fait fils et vos pas des sautilles sur sa toile… Son maillage s’étale sous vos yeux S’éternise alors L’Instant porté par la Présence

          5. En réponse à Delacre qui évoque la « guerre des égos » comme frein à dépasser pour engendrer un monde nouveau, je link vers Keny Arkana /Désobéissance

            https://youtu.be/QlS8g9EN3Hc

            J’ai rencontré un de ses lieutenants place du Conseil d’État le 11 septembre 21 en fin de manif antipassvax surchauffée, avant que la flicaille nous bombarbe de gaz. J’ai partagé un temps clop avec son escouade de lanceurs de mots coachés par Keny. Ce clip dit tout ce que je pense en partage avec elle pour en finir avec cette « guerre des egos » don’t j’ai entendu l’écho dans ses lignes 🙏

          6. Le plus simple eut été d’utiliser le terme neutre de quitter comme Eric pour traduire le terme anglais « quit ». D’ailleurs je suppose que les deux termes sont de la même famille et illustrent l’héritage français ou de langue d’oil de l’anglais moderne qui est une langue récente dans la chronologie linguistique (6 siècles).

            Démission est aussi un terme neutre qui ne permet pas de spéculer sur les raisons de la rupture du contrat de travail.

            Renoncer est à mon avis connoté positivement, on renonce par choix. Abandon est à contrario connoté négativement, on subit.

            Ce qui est sûr c’est qu’il est bien malaisé de savoir quand une personne à quitter son job ou à démissionner les tenants et les aboutissants. En réalité elle est la seule à savoir. Et tant mieux car cela permet de mieux vendre parfois ses expériences mêmes si par expérience les RH n’aiment pas les gens qui démissionnent et préfèrent recruter des « professionnels » déjà en poste qu’au chômage. Cela réduit par ailleurs la marge de négociation d’être au chômage. A bons entendeurs.

            Parfois le démissionnaire ne sait pas lui-même au moment où il démissionne ou quitte le job la raison profonde. La première fois que j’ai démissionné, je pensais avoir renoncé mais avec le recul je pense avoir fui. Ce qui est sûr c’est que bien nommé les choses permet d’en avoir une vision plus lucide et ne pas se mentir à soi-même. Ce qui est par contre non équivoque c’est que l’on ne peut renoncer à quelque chose que l’on a jamais eu. C’est bien beau de se monter des films mais tant que ca n’est pas concret….

            Il ne faut pas avoir une vision négative de l’échec y compris de la fuite. Les échecs permettent d’apprendre. La fuite permet de se regrouper, militairement contrairement aux généraux de plateaux TV, il peut être nécessaire de reculer pour mieux avancer. Certaines batailles sont perdues, il faut savoir se retirer, l’important est de gagner la guerre.

            Tout l’enjeu de l’éducation doit être d’apprendre à persévérer quand nécessaire et abandonner quand nécessaire. C’est sans doute une des choses les plus difficiles de l’existence de savoir quand il faut continuer et quand il faut arrêter les frais. C’est vrai pour toutes les choses de la vie, professionnelles et personnelles. Errare humanum est, perseverare diabolicum. Finalement le moment où il faut arrêter de persévérer devrait sans doute être quand on réalise que l’on s’est trompé. Je trouve que l’exemple anglais par exemple en se débarrassant de Truss après 44 jours est remarquable. d’autres auraient persévérer plus longtemps même en sachant s’être trompé de candidat. Par contre avoir donner du temps à Arteta et le laisser persévérer a sans doute été judicieux malgré le fait que ses résultats étaient mitigé pendant 2 saisons et demi…. c’est un apprentissage. C’est là où un jeu comme le poker a un coté éducatif, car savoir quand suivre ou arrêter est la base du jeu et la justesse de ses décisions est visible avec ses gains ou ses pertes. Dans la vie les choses sont moins claires, mais il faudrait à tout du moins arrêter quand on réalise s’être tromper ou est dans l’erreur. Et là pour certains c’est une lutte contre leur orgueil, leur égo, certains détestent reconnaitre leurs torts ou leurs erreurs. Ils oublient juste que nous sommes humains et que nous faisons tous des erreurs.

          7. Superbe pesée sur la difficulté de nommer et faire des choix,
            « d’avoir une vision plus lucide et ne pas se mentir à soi-même » comme vous l’ecrivez, en
            ce dernier commentaire cher Hérodocte.

            J’ai kiffé ! Pardonnez la sortie de mon schlass à deux balles, C’est le rhume, j’éternue à cause du froid.
            😉

            Pour compléter votre tirade sur l’échec et l’erreur, j’ajouterai ma petite touche américaine à votre prosodie française. Pour mon premier Noël américain mon père m’a offert un Walkman et un poster de surfer. Sur l’image une citation « success consist of getting up just one more time than you fall ». Pour un anglo-saxon, il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions. Pour un Créateur, il n’y a que des états de crises à transformer, des petits chaos à faire charivarer. Le français est très conservateur sous ses dehors batailleur et braillard. Il n’aime pas le changement. C’est un peuple racine très attaché à la terre. Ce qui a toujours fait les grandes ruptures de ce pays, c’est lorsque ses pouvoirs ont rompu ce lien avec la terre et l’homme du sol. Nous en sommes là avec Macron. Raison pour laquelle nombres de personnes issues de grandes écoles cherchent une voie de retour. Ils ont bien senti la déconnection qui s’est opéré dans le monde des élites, où quoique l’on en dise, les bonnes places sont chères et se payent parfois de sa personne. Le miroir aux alouettes de la mondialisation vacille aussi dans les hautes sphères…

  3. Bonjour à toutes et à tous,
    Avant de commencer à jouer les empêcheurs de rêver en rond, je tiens à préciser que je suis content que des bourgeois continuent à renoncer (car ce n’est pas nouveau) et que j’ai vu quelques sincères et belles réussites.
    Pour ma part j’ai renoncé il y a 46 ans et il est vrai que je n’ai pas eu à souffrir d’une baisse de revenus puisque à l’époque je faisais parti des rares prolos qui (déjà à cette période c’était des bourgeois qui quittaient la ville) avaient décider de renoncer à un boulot pourri, éventuellement la taule et pourquoi pas une overdose. Ce qui est sûr c’est que j’ai quitté Montreuil sans un sous en poche.
    En 46 années je peux dire que j’en ai vu un bon paquet de bourgeois qui voulaient (sincèrement) changer de mode de vie voir la société et montrer aux bouseux chasseurs avinés qui ont tout pollué comment on fait.
    Beaucoup ont rapidement renoncé car la vie à la campagne au quotidien c’est pas comme les vacances (je parle de vacances car beaucoup ont migré là ou il y a du soleil) et au lieu de se remettre en question ils ont préféré continuer à considérer que les bouseux sont vraiment trop cons et que finalement le beauf des villes est peut être un peu mieux car plus manipulable (l’autonomie alimentaire rend les personnes un peu moins soumises).
    Pour celles et ceux qui sont restés, une infime partie s’est bien moulée dans le paysage et les autres ont monté des « lieus de vie » avec des stages (bien être, permaculture, cueillette sauvage et autre plaisirs de bobo friqué) en général fort chers avec beaucoup de CNV et oui c’est tendance.
    Au final ils ont acheté des fermes une misère, l’ont restauré super bio écolo (car ils n’étaient pas sans le sous) ont fait monté les prix du secteur et du coup rendu un peu plus difficile l’installation des sans terre.
    Force est de constater que ce jeune homme, fort sympathique, ne renonce pas à grand chose de son confort car même si il » essaie de participer à l’éveil des consciences » comme il dit, il profite bien de ses réseaux pour financer son nouveau business (sensibilisation à l’écologie et cours dans le supérieur) ainsi que son « peau de caste » sur lequel il donne des conseils pour faciliter le renoncement.MDR, ici au Pays Basque (plus sur la côte) on en a plein des comme çà qui te vendent du développement personnel, de la recherche de soi afin de mieux réaliser ses rêves et te fondre dans le cosmos en pratiquant la permaculture car Gaia la terre te remerciera. Quand à sa conscience environnementale elle exclue (« peau de caste » oblige) totalement la catastrophe du tout numérique qui elle est bien réelle, chiffrée et super bien documentée.
    Bref pas grand chose de neuf sous le soleil, je m’en vais faire une énième danse de la pluie car même ici on commence à être à sec mais que nos camarades bourgeois se rassurent les golfs peuvent continuer à arroser et polluer. Bonne journée à toutes et à tous les forçats de la terre (qui même si elle est basse donne un vrai sens à notre petite existence)
    PS; l’invité sait bien vendre son livre qui j’en suis certain va bien lui permettre de mettre un peu de beurre dans les épinards. Mérite t’il la promotion de QG ? vaste question….
    Re PS: j’ai oublié de dire que contrairement à ce qu’il pense, NON le choc climatique ne met pas tout le monde sur un pied d’égalité car la aussi les plus pauvres morfleront beaucoup plus et seront les premiers directement impactés.
    Je m’en vais reprendre ma danse de la pluie

    1. Merci Delacre pour ces mots plein de sens. Comme vous je ne sens pas chez ce jeune trentenaire bedonnant avec effet cheveux mal coiffés ce que d’aucun appellent le renconcement. Je le sens chez vous bien plus fortement. Je joins mes pas aux votres dans cette danse de la pluie que vous entonnez comme une danse de la vie avec mon chant dédié au soleil appelé à se lever en chacun de nous. Hey yé yé yé yé yé Hey! 🤗

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