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Violences sexuelles: l’injustice sans fin –Avec Muriel Salmona

Émission du 05/12/2022

QG a reçu Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l’association « Mémoire Traumatique et Victimologie », pour évoquer le déni et l’impunité persistants 5 ans après #MeToo. L’incapacité de la justice à écouter et protéger, un personnel médical non-formé à la prise en charge psychologique de ces violences, et l’impunité des serial agresseurs rendent le chemin vers la guérison difficile. Comment opèrent les symptômes tels que l’amnésie traumatique ou la dissociation qui entravent la parole des victimes? Muriel Salmona livre les clés de compréhension d’un sujet qui touche tous les pans de la société

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14 Commentaire(s)

  1. En vérité les concepts de mémoire traumatique et amnésie traumatique n’ont aucune validité scientifique cf Lynn & Dodier. Il n’y a qu’en France que l’on continue à répandre ce mythe psychanalytique. Et si Murielle Salmona a aidé des milliers de femmes, les mythes qu’elle propage n’aident pas du tout à l’acceptation et au rétablissement des symptômes traumatiques. Vous voulez aider les femmes traumatisées par les violences ? Formez le personnel aux thérapies avec le plus haut niveau de preuve (EMDR et TCC par exposition), à la psychoéducation sur le psychotrauma et le fonctionnement expliqué par la science de la mémoire pour susciter de l’espoir, à la thérapie fondée sur la compassion et à la thérapie d’acceptation et d’engagement. Montez plus que des groupes de paroles mais de véritables ateliers thérapeutiques qui transmettent et expérimentent des compétences d’affirmation de soi, de gestion du stress, de compassion envers soi même etc pour que les femmes soient leurs propres ressources.

    Murielle Salmona propage des mensonges et des contre-vérités qui font honte à l’éthique en psychothérapie, en étant hors-sol des dernières recommandations scientifiques dans la recherche actuelle. Lorsqu’elle dit dans son livre qu’avec le viol « l’agresseur reste éternellement dans la mémoire traumatique de la femme » comment ne pas enfermer la victime dans ce qu’elle a vécu et son statut ? Comment créer de l’espoir ?

    1. Madame ou monsieur, je lis avec un très grand intérêt votre post qui ne manque pas de me surprendre. Pourquoi ?

      Je soutiens vigoureusement la démarche et les propos de Muriel Salmona : cette personne est, selon moi, d’utilité publique. Je sais parfaitement que mme Salmona est de formation psychanalytique mais, curieusement, je trouve que cela ne ressort nullement dans ses propos. Un psychanalyste ça se reconnait quasi instantanément dans le discours, discours étroit, content et sûr de lui, toujours identique à lui-même. Vous avez compris que, tout comme vous, je récuse les affirmations de la psychanalyse qui n’apporte aucune preuve de ses affirmations, par exemple sur la sexualité infantile. Les circonstances de la vie m’ont fait « bénéficier » (!), par hasard, d’une thérapie avec un médecin psychanalyste lacanien : j’ai stoppé au bout de 7 séances (complètement idiot comme thérapie, entre silence et interprétations ridicules).

      Vous semblez attribuer à la psychanalyse les concepts de « mémoire/amnésie traumatique » , et c’est là que je suis surpris (mais, pour info, je ne suis nullement médecin). Pourquoi suis-je surpris ?

      Je fréquente quelques sites internet qui traitent de ces questions, en particulier le site du « Dragon Bleu », site qui lutte contre la psychanalyse, et qui promeut, entre autres et tout comme vous, les TCC ; site animé par Sophie Robert, femme tout à fait remarquable : battante, rationnelle etc … Et sur ce site anti-psychanalyse on trouve la vidéo suivante d’une animation par mme Robert, d’une table ronde sur la question de la « mémoire/amnésie traumatique »:
      https://www.youtube.com/watch?v=DVaKiHjxHos
      ainsi que d’autres vidéos sur le syndrome de dissociation :
      https://www.youtube.com/watch?v=wL7_LKWaPDs

      Donc je suis perplexe quant à votre attribution de ces concepts-là à la psychanalyse. Mais, le cas échéant, je ne demande qu’à être éclairé.

  2. merci a elles deux, y’a pas de résilience, nous les femmes qui bossons dans le privé, qui sommes pas csp+, protégé par un boulot de fonctionnaire, ou par une caste privilégier, on est toute notre vie en manque de fric, en insécurité, pas de dépression pour nous, pas de maladie, pas d’arrêt de travail, on paye pour tt, pour les gosses aussi, on est seule beaucoup, et plus on a compris le patriarcat qui a permis de générer autant de viole, violence, plus ont est seule, parce qu’on voie l’action AUSSI des femmes, de nos mères lâches (le livre de C Kouchener le démontre) , jamais inculpée non plus, nous les victimes non csp+, pas fonctionnaire, on est a vie a devoir se justifier de tout face au CSP+, nos émotions, nos réactions vives, aux recruteuses, les RH, et pire les services sociaux qui nous écrase. Pour s’en sortir au mieux, FAUT etre ‘bonne victime’ en larme, alcoolo, ou csp+, riche, ou supporter un boulot de fonctionnaire, ou on est pas en risque de chômage, nous on en chie dans le privée, mais grave, le capitalisme nous écrase encore plus que les non violées. je suis allée deux fois a la police, et la dernière fois j’avais 50 ans, et les flics passaient dans le bureau voir la vielle debout, violé enfant, c’etait immonde, commissariat du 14eme à Paris en avril 2019.. Quand on est une mauvaise victime , parce que ‘forte’ et mince, et maman, et intelligente, c’est l’horreur, parce qu' »on est qd mm victime, et j’y tient, je suis une victime (12 ans ca va ou faut plus ??) pas rien, pas coupable, et la société veut des victimes mortes ou en pleure, si on est debout et réactive, on est exclue. et j’ai payer mes 16 ans de therapie pas de psychanalyse qui vient d’une méthode d’un porc … ca m’a couté, cher, et c’est pas suffisamment efficace vu le cout financier et de temps, nous les victimes on sers de porte monnaie aux psy, pas vraiment formé.. et les csp+, les éduqués, mm quand on est psychiatrique nous prennent pour folle, pour chiante, on est exclue de tt, mm du militantisme, les féministes supportent encore moins les victimes qui ont réfléchie, compris et analysées la situation, leur état. et la société nous insulte tt le temps, on a des reproches permanent, des chef, des csp+, des assistantes sociale, et quand on se plainds, les gens sont mal et nous fuient. Tous, mm les psy en ont marre en France, de nous, ils nous pillent mais ne se forment pas. Je vais assez bien, sauf RSa la a cause du confinement, j’ai sauver les vioc, les violeurs, vomir. La société nous accepte pas si ont sait, si on assume nos émotions et actions, les ‘autres’ veulent pas, on est juger. Merci de dire que celles.ceux qui reproduisent sont coupable, oui, et nous qui le faisons pas, on aimerait des compliments, nos enfants nous aiment beaucoup moins que les mamans pas violées, c’est dure adulte, de voir la vie de nos momes meilleures que la notre, et eux on pas envie de supporter des mamans nerveuses trop souvent, j’ai 3 enfants, et qq fois un appel d’eux tt les 15 jours, on est seule mm la.

    1. Evemarie toujours pertinente:
      « Pour s’en sortir au mieux, FAUT être ‘bonne victime’ en larme, alcoolo, ou csp+, riche ».
      Et oui, malheureusement, les rôles types, la typologie sociale se repèrent aussi aux comportements, aux apparences (faux habitus). Le personnel de police est incompétent et manque de moyens; et il laisse aller ses apriori au niveau de l’accueil.
      Ma belle-mère, femme financièrement modeste, mais droite et noble, me disait la même chose : « je ne sais pas faire semblant de pleurer; du coup c’est plus difficile pour avoir de l’aide ».

  3. Bonjour,
    De la même manière que d’autres en témoignent, je suis très intéressée par cette émission. Je suis adhérente de QG et je viens d’adhérer à memoires traumatiques.
    Je n’ai parlé qu’à mon psychanalyste de mon expérience traumatique de violences dans l’enfance. J’ai dénoncé mon père sur metoo en son temps. Mais je reste traumatisée, au bord des larmes dans certaines situations, même professionnelles dès qu’il s’agit de prendre la parole (alors même que je suis devenue enseignante —et je ne suis pas une enseignante heureuse. Et bien sûr je n’ai pas su protéger mes enfants qui ont tous deux subi des violences (cousin plus âgé) sans que j’en aie eu la moindre idée avant répercussion, etc., etc.
    Je fais partie de nombreux collectifs (syndicaux) et je vais suivre une formation sur les VSS —comme on dit actuellement. Mais j’ai toujours peur de m’effondrer en larmes dans les situations auxquelles, je n’en doute pas, je resterai toujours confrontée. Je n ‘ai jamais trouvé l’aide dont je continue d’avoir besoin, les propos de Muriel Salmona me le redisent. 10 ans de psychanalyse n’y ont pas suffi. J’ai bientôt 65 ans, j’en avais 6.
    Merci à vous, QG, pour cette émission édifiante et à Muriel Salmona pour votre action tellement utile au devenir social de cette question révolutionnaire.
    Emma
    PS: une chose me gêne dans l’émission, c’est le parti pris du champ contre-champ. Le sujet abordé aurait supporté, il me semble, que le plan reste majoritairement fixe sur l’interviewée. D’autant que l’intervieweuse est magnifique, éblouissante, crève l’écran et prend toute la lumière alors que la lumière doit, selon moi, entièrement porter sur le sujet abordé (ce n’est que mon opinion…)

  4. C,est avec grand intéret que j’ai suivi Muriel Salmona dans sa présentation richement fournie de remarques et réflexions diverses autour d’un sujet qui reste souvent dans l’oMBRE ……………….

    l,oMBre du silence, de l,effroi, d,un échappement à Soi,,

    L,oMBre qui se terre au plus profond de Soi

    l,oMBre qui de la méconnaissance de l,autre en vient à OCCULTER toute lumiére qui pourrait venir s’offrir en Soi ;
    ……………….;
    Sujet douloureux ,,s’il en est ,que nous croisons sur nos Routes.

    Alors peut etre pouvons nous affuter nos pas à Hauteur de COEUR,!!

    ……………; j’ai toutefois constaté une fois encore le manquement de formation spécifique qui pourraient éviter les nombreux dégats dont nous fait part muriel Salmona et que nous voyons se déployer dans ces incompétences à accueillir les souffrances pour lesquelles l’accompagnement est Espoir,,,

  5. Bonjour à toutes et à tous, Petit hic dans tout çà, c’est que des Muriel Salmona çà ne court pas les rues et comme elle le dit si bien les médecins et psys en tous genre ne sont absolument pas formés, alors imaginez cinq secondes la situations des familles confrontées à ce désastre dans les déserts médicaux qui sont légion dans nos campagnes. Ou trouver du soutien, de l’écoute,à qui se confier, même vos amis prennent votre enfant pour une ou un fou, les rares « professionnels » que vous pouvez trouver ne vous conseillent que l’internement ou la camisole chimique et puis la vie continue et dans nos campagnes tout se sait, alors il faut protéger l’enfant car il va bien falloir qu’il ou elle rencontre les autres et vive avec et ce genre de problème ne se déballe pas sur la place public, trop de tabous, d’interdits, de pression sociétale, alors silence, silence, se démerder à trouver des solutions (encore plus difficile si on refuse la camisole chimique) et on avance dans le noir avec accrochée aux tripes la peur de faire fausse route. Au bout de plusieurs années on continue à avancer, on a acquis une forte expérience mais avec qui la partager, car encore une fois ici tout le monde connait tout le monde et ….silence, silence, solitude, désespoir, mais on avance, on avance….
    Force et courage à toutes et à tous les isolés de la terre

  6. Amnésie traumatique, dissociation intérieure de l’être… Sont manifestations d’un phénomène plus profond et plus trouble encore dans ce genre de cas : l’ouverture d’un abîme en soi qui aspire l’être vers un néant insondable, un peu à la manière d’un trou noir. Certains y sombrent, la plupart l’enfouissent ou le surplombent. Quelques uns s’y fondent, d’autres l’affrontent, plus rares ceux qui le traversent le retournent et s’en recouvrent. Quand un trou noir se fait trou de verre… Refonte de l’unicité intérieure de l’être.

    Dissociation, esclavage ? Esclave de l’impossibilité de se rendre maître de soi-même de faire Un en soi à cause de cette part de soi qui se cache se renie se honte se rejette. Chaînes de la division. Espoir. Les fers se liment, se fondent.

    Extraordinaire plasticité de l’être qui se reforge, se reforme. Non sans efforts et revers.

    (Com rép. à Ainuage 👐)

  7. Muriel, toujours Muriel ! et Muriel toujours aussi convaincante, savante et révoltée.

    Et aujourd’hui particulièrement savante d’ailleurs. Les concepts « d’amnésie traumatique » et surtout de « dissociation » relancent l’approche de ces questions d’agressions de l’enfant. Ces deux concepts me semblent d’ailleurs très liés l’un l’autre.

    Pas facile de conduire un entretien avec une savante telle que Muriel. Et donc bravo à la nouvelle animatrice mme X (son nom a disparu des radars) pour sa très belle entrée en scène chez QG, même si, inévitablement, certaines relances se sont avérées risquées (nuance entre « parler » et « dire », nuance entre le trop classique « mettre des mots sur les maux » et « comprendre, expliquer » ). C’est que la science veut de la précision !!!! Et la précision est dévolue aux scientifiques … qui se contredisent et se contestent pourtant assez régulièrement !!! Rien n’est jamais acquis.

    Ce concept majeur de « dissociation » m’évoque l’idée « d’esclavage » : c’est le cerveau de l’ « esclavagiste » qui prend possession du corps de l’ « esclave ». Le cerveau de l’ « enfant victime » se déconnecte partiellement (survie dans l’impuissance ?) de son corps, et réciproquement. Et ce corps est livré au bourreau qui jouit aussi du désarroi de l’enfant qui sent que son corps lui échappe. L’horreur. Les esclaves, eux, peuvent faire des alliances, développer des ruses, et mêmes fomenter des révoltes. Lutter leur est possible grâce à ces processus de soutiens mutuels, que je qualifie de processus d’actorisation (processus circulairement condition et conséquence du « sujet »), processus qui reconstruisent les connections cad l’unité logique et vitale du corps et du cerveau.

    Soutenir (cad actoriser) inconditionnellement la victime est une nécessité.

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