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La langue française est-elle misogyne ? – Quartier InterditAvec Éliane Viennot
Émission du 02/02/2022
Notre journaliste Itzel Marie Diaz a reçu Éliane Viennot, historienne, pour un entretien sur la façon les femmes ont été effacées de la langue française. Alors que certains dénoncent la tyrannie exercée par les féministes contemporaines jusque dans la langue, notre invitée expose le long historique de décisions arbitraires qui ont oeuvré à écarter les femmes de notre grammaire et vocabulaire. Pourquoi dit-on « Le masculin l’emporte sur le féminin », « l’Homme », etc. ? Le français a-t-il été soumis à cette norme masculine à toutes les époques ? Quel rôle l’Académie française, au sein de laquelle seulement 9 femmes ont siégé, tient-elle dans cette invisibilisation des femmes ? Éliane Viennot répond à toutes ces questions dans Quartier Interdit
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14 Commentaire(s)
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A titre d’information, le soi-disant féminisme de mme de Sévigné pouvait trouver sa source dans ses déconvenues conjugales : son époux a eu très tôt une maitresse, et, comble de déshonneur pour mme de Sévigné, ce mari est mort en duel pour cette maitresse.
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J’ai pris le temps de bien lire vos interventions sur l’article de Zemmour quoté en lien, avant vous répondre cher Ainuage. Merci pour ce commentaire franc à souhait, qui dit sans ambage « vous nous cassez les c… », en parlant de ces féministes qui n’hésitent pas à « tordre encore plus dans le sens inverse, la barre tordue » de l’inégalité Homme/Femme, dans le but de la « redresser » (citation Mao Zedung rapportée par vous dans le com sus-cité).
Je me prononce rarement sur ces questions féministes, car en tant qu’homme (mâle) conscient que le drame humain a commencé le jour où l’homme a voulu se rendre maître de la femme pour la réduire à l’état de femelle tout juste bonne à pouvoir à ses besoins et plaisirs, et que nous vivons une époque de luttes pour redresser cette situation, je préfère garder circonspection face aux excès inévitables qui peuvent surgir d’un combat, âpre par nature. Non que je craigne de « passer pour un machiste » (vos mots que je reprends ici), car de toute façon, pour une féministe revendiquée, tout homme est machiste par nature, voire un « violeur » né (propos tenus sur cette chaine par Marguerite Stern dans un entretien diffusé le 27.05.21), au mieux un « adversaire » (Aude Lancelin en réponse à Marguerite Stern dans le même entretien) avec lequel il faut composer. Alors à quoi bon en rajouter ? J’ai appris à filer doux sur ces questions, en grande partie pour respecter le cri de millénaires de souffrance et de soumission subies. J’ai opté pour la compassion à voix basse, y compris à l’égard des hommes qui rugissent pour rappeler leur force, face à des lionnes qui n’ont rien à leur envier.
J’ai marqué ma circonspection dans mon premier commentaire, face à l’écriture inclusive qui me parait relever de cet excès, mais je gage que le combat mené sur ce terrain participe de l’offensive et contribue au moins à sensibiliser les consciences. Ce qu’il en ressortira sur le terrain du langage sera à mon sens d’un autre ordre que les incises grammaticales proposées actuellement par l’écriture inclusive. Car je vois une révolution plus profonde et plus déterminante se produire sur le terrain du langage, sujet qui n’a pas été abordé lors de l’itv, et qui risque fort de bouleverser la donne. La fin de la pensée discursive qui se déploie dans des méandres et complications extrêmes, portée par une logique serpentine mais rigoureuse, que seuls des lettrés maîtrisent encore. Voyez la jeunesse biberonée au langage sms et au copier-coller ! Elle est incapable de faire un accord et de derouler plus de deux propositions dans une même phrase. Alors l’écriture inclusive…
Voilà, j’ai tenu à vous écrire ce mot pour vous signifier que j’ai toujours plaisir à vous lire. Vos propos sont denses, argumentés et solides, et même si je ne partage pas toujours ce que vous dites, cela fait du bien une vraie pensée qui s’exprime bien et qui n’hésites pas, au besoin, à donner du poing.
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Là, vous me faites plaisir ! (car je sais exactement quand je sors de la Doxa dans mes posts, et ce n’est pas si simple …)
Et effectivement on ne peut pas être d’accord sur tout; et ça n’empêche pas de discuter.-
Sortir de la Doxa ! Je connais tellement bien l’exercice que le problème pour moi aujourd’hui est de raccrocher un tant soit peu les wagons avec ce monde. J’ai bien senti cette sortie de votre part et j’en ai savouré l’épice. Quelque soit le mets (entendez par là le propos) sur lequel elle est saupoudrée, dès qu’elle effleure mes narines mes yeux s’escarquillent. Alors oui, on peut ne pas être d’accord sur tout et continuer de discuter. Y-a t-il d’ailleurs un intérêt à discuter avec quelqu’un qui pense et dit tout comme soi ?
Au plaisir de vous lire sur un prochain article.
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Concernant Marguerite Stern, j’aimerais vraiment faire un petit développement. Apparemment Marguerite Stern et Eliane Viennot sont dans le même camp des luttes féministes. Mais, comme toutes les autres luttes sociétales actuelles, elles sont transversales aux luttes sociales, celles qui ont opposé la bourgeoisie à l’aristocratie, la classe ouvrière à la bourgeoisie. Et sur ces enjeux là, dits «sociaux», selon moi, ces deux féministes-ci se démarquent l’une de l’autre. Les positions concrètes respectives de Marguerite et d’Eliane exigent qu’on les distingue. Approche plutôt «populaire et matérialiste» pour Marguerite, et approche plutôt «bourge-aristocratique et idéaliste» pour Eliane.
Eliane Viennot relève de la catégorie de ce que Bourdieu nomme les «pédants» cad la bourgeoisie des hauts diplômés, l’intelligentsia. Comme beaucoup de haut(e)s diplômé(e)s universitaires elle tend à se fantasmer en aristocrate ; elle se réfère à Madame DE Sévigné, à Simone DE Beauvoir, à Marguerite DE Valois, …, et à l’Académie Française, d’émanation éminemment aristocratique. Sur le plateau, elle montre une certaine classe, simple : on sent que c’est une femme de goût. La marquise du Châtelet ne dit-elle pas : “Les femmes nulles suivent la mode, les prétentieuses l’exagèrent, mais les femmes de goût pactisent agréablement avec elle”.
Marguerite Stern, quoique parfaitement maitre d’elle et élégante, ne mange pas vraiment au même râtelier. Marguerite, elle, dit «bite» et non pas «bite(e)», elle dit «fente» et non pas «fente(e)». Marguerite colle des affiches dans la rue. Elle milite dans les quartiers qui ne sont pas des quartiers de noblesse. Marguerite s’oppose (quelle inélégance !) à l’accueil des transgenres mâles dans les rangs des féministes femens ; elle s’y oppose parce qu’elle a bien compris que la supériorité masculine est dans la force physique (pas dans la tête), force qu’elle condense, à des fins de communication, dans le mot «bite» qui ne se réfère certes pas à une évanescence noble ou idéaliste ! Bravo à elle. J’approuve 100% son approche vis-à-vis de ces faux-jetons de transgenres qui veulent pouvoir bouffer à tous les râteliers. Bientôt les bourgeois vont s’auto-déclarer trans-classe de type prolo quand ça va les arranger (s’ils rendent le fric, pourquoi pas !!).
Oui, Marguerite présente tous les dehors de l’hystérie féministe (ce qui n’est pas tout à fait le cas d’Eliane qui connait parfaitement les codes du bon goût). Philosophiquement Marguerite est matérialiste et … Femen (c’est tout dire en matière de mauvais goût), alors qu’Eliane est idéaliste et grammairienne. En fait, je préfère les formes féminines des femens que les formes grammaticales des aristocrates.
Marguerite dit : «l’homme est un violeur né», et elle demande un couvre-feu ; alors qu’Eliane dit «la langue française est misogyne» et elle demande de changer la langue. C’est hallucinant ! le problème que pose l’homme c’est l’abus de sa supériorité physique (condensée, chez Marguerite, dans «la bite» qui symbolise aussi un appétit possiblement dangereux), et Eliane demande de changer la grammaire, le discours, le récit. Toujours le récit. La solution est dans le verbe. Dieu, le Fils, n’est-il pas le Verbe ? La solution est dans l’Esprit.
Le «couvre-feu» de Marguerite peut paraitre choquant. Personnellement j’en comprends le caractère hyperbolique. J’ai personnellement suggéré (sur QG ou ailleurs, je ne sais plus) que les femmes, et seulement les femmes, aient le droit de porter une arme à feu, de type revolver léger. Certes, je sais que c’est utopique : leurs mecs arriveront toujours à le leur subtiliser, et il y aura dissémination non maitrisée ; de plus, il y a des femmes gangster(e)s, qui pourraient en faire mauvais usage. Mais l’idée est là : il faut faire quelque chose ! Changer les choses, pas les mots !
L’idée qu’il y ait eu un complot pour masculiniser la langue française est délirante. Ca suffit la parano !
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Changer les choses, pas les mots !
« le mot chien ne mors pas ! »
« la preuve du pudding c’est qu’on le mange ! »-
La vérité, c’est qu’il ne « mord » pas !
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C’est le cheval qui mors.
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Allo QG ? Ne pas publier le dernier message. Mauvais copier coller. Merci
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Lo!
Lo! Ça souffle ! Ça chaloupe de bord à bord et ça tangue fort dans les tranverses. Faut être fort à l’écoute (nom donné à la corde qui ajuste la voile dans le vent sur un petit navire) pour tenir le flot, mais quand on a pris des rases d’écume pleine face en pleine remontée et qu’on a tenu bon la barre jusqu’au bout du fil, quelle claque ! Pour sûr, vous ne faites pas dans la dentelle. Vous appelez un chat un chat, et c’est tant mieux. Vous ne pouviez pas faire plus clair. Votre propos est poignant. On en ressort rincé, essoré et fringuant. J’aime ce que vous dites de Marguerite Stern qui donne sens à son combat. C’est « une combattante de premiere ligne », comme elle se définit elle-même, qui a des raisons de s’être engagée et de livrer bataille comme elle le fait. Je l’ai cité dans mon premier com car sa sortie sur QG m’avait frappé par sa radicalité. Depuis j’ai souvent médité sa phrase choc. Je dois lui reconnaître cette force d’avoir réussi à jeter un pavé dans ma mare. Vous me donnez avec vos longs développements sur sa personne et son action, bonne matière à réflexion. Merci. Car vous me confirmez par la même occasion, en la reprenant dans votre com, qu’elle tient bien le rôle de pavé propre à traverser les lignes de part en part. Un pavé dont vous avez arrondi les angles, et que vous avez mêché d’une pointe de sentiment pour que la boule explose au cœur. Je loue vos talents d’artificier, cher Ainuage, comme celui de déblayeur. Nul doute que vous avez fait là à Marguerite, en dépit des apparences, une haie d’honneur. Sa sortie fuse toute au long de vos lignes enflammées comme de la poudre pour exploser au final dans une petite bombe sociale : « les armes, aux femmes ! » Gadjo ! En voilà une idée. Et pourquoi pas ? Vous parlez « revolver à la ceinture », et je me prends subitement à imaginer l’idéeique utopie d’un monde où « toutes les armes » seraient sous la garde des femmes. Après tout… Où nous conduisent les hommes depuis des millénaires avec leurs engins de mort ? Croyez-vous que cela vaudrait le coup de remettre à une sorte de 《Conseil de sages femmes》, la décision de s’en remettre aux armes ? Juste pour voir ce que ça donnerait. Pour changer. // D’Éliane Viennot, en revanche, vous tirez un portrait des plus acéré. Vous soulignez autant ses qualités que ses prétentions et n’hésitez pas à sonner la charge au final contre ce que vous identifiez être son socle : L’idée qu’il y ait eu un complot pour masculiniser la langue française. Votre argumentaire ne manque pas de force, mais en convoquant « l’idée de complot », vous déplacez l’enjeu du débat porté par Eliane, qui est tel que je l’entends :《 faut-il oui ou non entreprendre de corriger la masculinisation de la langue française》, qui elle, est un fait avéré. J’ai répondu plus haut que selon moi, c’est l’usage qui, in fine, décidera. Et comme pour vérifier mes dires, je me suis livré à une simple expérience que je m’en viens vous narrer ci-après. Une simple expérience car c’est dans le FAIRE que tout se rassemble, et que, de toutes les actions que nous entreprenons pour gagner nos vies et vivre en ce monde, celles auxquelles nous nous plions mais aussi celles qui nous relèvent et que nous entreprenons pour redresser nos êtres et changer ce monde ; de toutes ces actions, passés les grands moments de l’Histoire qui réouvrent le champs des possibles, ce sont les gestes quotidiens qui l’emportent. Ceux que nous faisons tous les jours pour vivre ensemble qui nous rassemblent et font corpsÇa souffle ! Ça chaloupe de bord à bord et ça tangue fort dans les tranverses. Faut être fort à l’écoute (nom donné à la corde qui ajuste la voile dans le vent sur un petit navire) pour tenir le flot, mais quand on a pris des rases d’écume pleine face en pleine remontée et qu’on a tenu bon la barre jusqu’au bout du fil, quelle claque !
Pour sûr, vous ne faites pas dans la dentelle. Vous appelez un chat un chat, et c’est tant mieux. Vous ne pouviez pas faire plus clair. Votre propos est poignant. On en ressort rincé, essoré et fringuant.
J’aime ce que vous dites de Marguerite Stern qui donne sens à son combat. C’est « une combattante de premiere ligne », comme elle se définit elle-même, qui a des raisons de s’être engagée et de livrer bataille comme elle le fait. Je l’ai cité dans mon premier com car sa sortie sur QG m’avait frappé par sa radicalité.
Depuis j’ai souvent médité sa phrase choc. Je dois lui reconnaître cette force d’avoir réussi à jeter un pavé dans ma mare. Vous me donnez avec vos longs développements sur sa personne et son action, bonne matière à réflexion. Merci. Car vous me confirmez par la même occasion, en la reprenant dans votre com, qu’elle tient bien le rôle de pavé propre à traverser les lignes de part en part.
Un pavé dont vous avez arrondi les angles, et que vous avez mêché d’une pointe de sentiment pour que la boule explose au cœur. Je loue vos talents d’artificier, cher Ainuage, comme celui de déblayeur. Nul doute que vous avez fait là à Marguerite, en dépit des apparences, une haie d’honneur. Sa sortie fuse toute au long de vos lignes enflammées comme de la poudre pour exploser au final dans une petite bombe sociale : « les armes, aux femmes ! »
Gadjo ! En voilà une idée. Et pourquoi pas ? Vous parlez « revolver à la ceinture », et je me prends subitement à imaginer l’idéique utopie d’un monde où « toutes les armes » seraient sous la seule garde des femmes. Après tout… au point où nous en sommes. Où nous conduisent les hommes depuis des millénaires avec leurs engins de mort ? Croyez-vous que cela vaudrait le coup de remettre à une sorte de 《Conseil de sages femmes》, la décision de s’en remettre aux armes ? Juste pour voir ce que ça donnerait. Pour changer. On peut rêver bien sûr et une fois réalisé, se réveiller dans un cauchemard. Sauf que là, le cauchemard d’un monde qui coure à sa perte est bien réel. Ce n’est pas l’actualité sur l’Ukraine qui me démentira sur ce point là.
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Passionnante, je vais acheter tous les livres de cette autrice. C’est dommage que le sujet ne soit pas plus traité et exposé au grand public. Merci pour ce formidable entretien. J’aimerai partager la vidéo, dommage que cela ne soit pas possible sans abonnement. Pouvez-vous la mettre en gratuit pour la faire mieux connaître? Merci
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Juste un mot amical en guise de pichenette. Vous êtes « passionné(e) » par cette vidéo et voulez la faire connaître ? Faites connaître QG et invitez à s’abonner. Sans participation effective ce genre de vidéo ne pourrait pas exister.
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Un sujet intéressant abordé avec clarté et concision qui pose calmement les enjeux du débat sur la masculinisation de la langue française et la nécessité de redonner au féminin sa place dans l’expression. Ce qui manque au fond dans notre langue, c’est peut-être un genre « asexué », l’équivalent d’un « it » anglais (utilisé pour qualifier les choses) mais conçu pour la personne humaine ou l’être, qui permettrait de dépasser les clivages et mises en opposition systématiques qui font du langage, qui structure la pensée, un terrain de bataille. L’écriture inclusive illustre bien cela. Je vois personnellement dans l’ajout systématique des points et variantes de conjugaison, autant de signes qui m’apparaissent comme des impacts qui alourdissent la lecture voire l’arrêtent. Mais peut-être n’est-ce du qu’à une habitude forgé par 50 ans de lecture. C’est « l’usage spontané » de la langue qui en décidera. Comme le dit Eliane Viennot, ne perdure dans une langue que ce qui « fonctionne ». Les usages de la langue refletant l’évolution de l’homme, de l’humain pardon, on peut s’attendre à ce que cela prenne du temps.
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Ainuage (homme)
Voilà typiquement le genre de «féminisme» qui a tendance à m’énerver quelque peu.
Comme toujours chez les féministes hargneuses, ça démarre par un bon contrôle de soi, très cool, modéré, pour montrer qu’on n’est pas hargneuse justement. Faut pas montrer qu’on est piloté par l’émotion. Et puis, plus ou moins tard, ça finit par s’agiter pour laisser poindre la vraie hargne anti-mec qui habite la postulante aux honneurs féministes.
«Comment êtes-vous devenue féministe ?» demande Itzel Marie. Réponse impeccable, purement basée sur l’intellect et des références intellectuelles; aucune allusion à de quelconques conflits avec des hommes, non : on pourrait le leur reprocher. Alors, les références intellectuelles : Simone de Beauvoir l’incontournable ! idéèliste, tout comme Sartre, qui ont tous deux signé une pétition en faveur de la pédophilie. Personnellement la lutte contre la pédophilie me parait autrement plus importante que la lutte contre l’orthographe non-genrée.
J’ai précisé «idéèliste» (on dit aussi idéaliste) car cette position philosophique pense que c’est en changeant l’idée/le mot que l’on va changer la chose. Certes l’idéologie (superstructure des rapports sociaux) peut avoir quelques effets infrastructurels, mais ces effets seront toujours contenus, limités, par la réalité concrète des forces productives dont dispose l’acteur et l’acteure, ou l’acteuse, ou l’actrice. Forces productives, autrement dit «pouvoirs d’agir» respectifs et concurrentiels dans le rapport social Homme-Femme. J’ai développé une opinion sur cette question ici : https://qg.media/2021/11/04/le-pire-de-zemmour-sur-les-femmes-par-itzel-marie-diaz/ .
Ce combat, leur combat, est gagné d’avance, et c’est pour cela qu’elles sont légion à se précipiter sur ce créneau : les combats intellectuels avec l’Académie entreront dans l’histoire, et il faut en être. D’autant et surtout que les hommes ne résistent plus guère, et montrent même souvent une sorte de zèle, de fayotage étonnant. Eux aussi ils veulent « en être ». Ca craint ! Je crois que ce n’est pas toujours sincère ; mais voilà, on ne veut pas passer pour un machiste !
Franchement, je préfère l’activité concrète beaucoup plus risquée et difficile d’une Léa Salamé ou d’une Sonia Mabrouk, qui montrent une force offensive formidable (bien qu’absolument détestable sur le plan politique : des chiennes de garde du néolibéralisme) sur un terrain où la lutte est difficile, incertaine, et la victoire jamais acquise !
Il me semble à ce propos que l’équité des salaires est aussi plus importante que l’égalité grammaticale. J’ai trois filles et quatre petites filles et je n’ai pas eu écho de leur part d’une quelconque difficulté face aux contradictions dans les logiques grammatico-discursives (contradictions sans doute nombreuses). Les enfants craignent plus les coups ou les moqueries à la maison ou à la récréation que les incohérences grammaticales dans la classe (cette instrumentalisation tout à fait mensongère des enfants n’est guère digne).
En bref, l’héroïsme fémino-grammatical me les brise, et pourtant j’adore mme de Sévigné.