CONTRE-POUVOIR: « La France en état de sécession démocratique » par Alphée Roche-Noël

28/07/2021

Il n’y a plus qu’une seule élection en France : la présidentielle. Le problème est que cette unique élection ne satisfait plus personne. A neuf mois de l’échéance, Alphée Roche-Noël analyse dans sa chronique Contre-Pouvoir pour QG, la façon dont notre système politique est en train de provoquer la sécession de pans entiers de la population

Encore une respiration, et nous serons immergés dans le fleuve de la présidentielle. Autant dire dans le Styx de l’intelligence collective, où la compétition virile et l’esbroufe ont depuis longtemps remplacé le débat d’idées et le souci du bien commun. Pouvait-il en être autrement, lorsque De Gaulle, sur les ruines d’une IVe République qu’il avait lui-même contribué à torpiller, avait fait du « charisme » et du « chef véritable », les mantras de son régime constitutionnel ? Une pratique relativement raisonnée, relativement équilibrée du pouvoir, par des individus qui avaient conservé un peu de l’ancienne culture parlementaire, a certes, un temps, permis de contenir les travers d’un régime en rupture avec l’héritage républicain du XIXe siècle. Mais de ce régime, l’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont réactivé les tares, tout en contribuant paradoxalement à faire de l’élection-reine une échéance fortement déceptive. On l’a déjà dit dans cette chronique : il n’y a plus qu’une seule élection en France. Le problème est que cette unique élection ne satisfait plus personne.

Le président Charles de Gaulle au milieu d’un bain de foule, 1962

Ce qui frappe, en effet, à neuf mois de la présidentielle, c’est le niveau de désamour des Français pour leur « monarque »… et pour leurs édiles. Parmi les indices les plus significatifs de ce divorce, il y a eu l’énorme abstention aux régionales – une autre espèce de gifle infligée à la Ve. Il y a désormais ces mouvements d’égo, en pagaille, de « grands élus » (ou de « grands féodaux » ?) qui, à peine réinstallés dans leur métropole ou leur région, annoncent déjà leur candidature à l’Élysée, comme si leur mandat local était de très médiocre importance. Il y a enfin l’obligation vaccinale de facto décidée par Macron, poire pour la soif d’un système politique décidément incapable de susciter la confiance. Au total, l’époque semble marquée par un « amoindrissement sacral », pour reprendre l’expression de l’historien Roger Chartier à propos de la période prérévolutionnaire, non pas du roi, mais des institutions « représentatives » [1]. Le parallèle avec la seconde moitié du XVIIIe siècle ne s’arrête pas là : comme sous Louis XV et Louis XVI, la fragilisation de la légitimité politique conduit des institutions non-élues, des juridictions judiciaires ou administratives, à s’ériger en gardiennes des droits et principes que le pouvoir s’ingénie à maltraiter. Mais, halte-là : ne poussons pas plus avant la comparaison.

Qu’on l’approuve ou qu’on la réprouve, il y a, en France, une sorte de sécession démocratique d’une partie considérable de la population. Ou plutôt : de parties de la population, dont l’accumulation finit par former un ensemble considérable. Tant que cette sécession ne touchait que les franges les plus marginalisées de la société, les quartiers populaires des villes grandes et petites, les enfants de l’ex-empire colonial, à qui l’on avait bien fait comprendre qu’ils ne seraient jamais acceptés en France que sous conditions, ce phénomène ne gênait pas grand monde. À mesure qu’il s’étend, qu’il gagne des classes sociales traditionnellement plus obédientes, à mesure que la jeunesse se désintéresse d’une politique qui s’est largement désintéressée d’elle, à mesure que l’action politique désinvestit les urnes pour investir la rue et tant d’autres enceintes, il devient difficile de l’ignorer. D’aucuns s’y risquent cependant, considérant que, dans des scrutins à ce point boudés, il n’est pas fondamentalement disqualifiant d’avoir été élu en réunissant sur son nom à peine 15 % des inscrits. Nous verrons si l’étiage de la présidentielle sera suffisamment bas pour provoquer un électrochoc, pour déciller ceux qui espèrent un retour à meilleure fortune (soit par le miracle de la croissance, soit par quelques accommodements superficiels).

Manifestation à Marseille contre l’extension du Pass sanitaire obligatoire pour accéder à certains commerces et lieux publics

Dans ses formes banales comme radicales, le sécessionnisme démocratique est un fait social qu’il serait parfaitement vain de considérer en termes moraux. (À ma connaissance, une seule s’y est risquée – Marine Le Pen –, et cette mère-fouettardisation d’un soir ne lui a nullement réussi. D’autres, plus subtils, ont affecté de s’en inquiéter, ont feint même d’en comprendre les motifs, tout en se réjouissant personnellement de leur succès microscopique. J’en conclus personnellement que l’attrait pour le pouvoir abolit l’esprit critique, ou du moins empêche d’en tirer des conséquences pratiques.) Comme fait social, donc, le sécessionnisme démocratique doit être tenu pour un mouvement propre de la société, marqueur non pas d’une humeur passagère, d’une tocade, mais d’une évolution profonde des modes de vie et des aspirations, de l’évolution également des techniques qui ont donné à la « démocratie d’opinion » un caractère performatif inédit et, surtout, peut-être, de la rupture du pacte social et économique qui liait encore les gouvernés aux gouvernants pendant les premières décennies de la Ve République.

Reste à savoir ce que ce fait social veut dire. Au lendemain du second tour des régionales, une enquête d’opinion [2] a mis en évidence les motifs politiques des abstentionnistes, dont un gros quart ont déclaré avoir voulu manifester leur mécontentement à l’égard de la classe politique, quand un petit quart ont affirmé qu’aucune liste ni aucun candidat ne leur convenaient. Loin d’être un symptôme d’apathie civique, comme j’ai moi-même pu le croire par le passé, l’abstentionnisme, signe le plus récent d’une crise qui vient de loin, se pense donc de plus en plus comme politiquement agissant.

« Loin d’être un symptôme d’apathie civique, l’abstentionnisme, signe le plus récent d’une crise qui vient de loin, se pense de plus en plus comme politiquement agissant »

Cette dernière convulsion est sans doute, pour partie, une énième réplique des mouvements sociaux déclenchés ces dernières années, lorsque sur les ronds-points et dans les rues de France, la foule s’est faite peuple pour remettre au goût du jour les idées de démocratie et de justice sociale. Dans ces mouvements divers et dans les pratiques qui les accompagnent, quelque chose est en gésine. Quelque chose qui réfute le « pouvoir » comme droit irréfragable d’un individu ou d’un groupe à imposer son autorité, et qui cherche les voies d’un « pouvoir » comme capacité collective à faire, dans une société de liberté. En ce sens, le sécessionnisme démocratique peut être un autonomisme : une affirmation de l’aptitude de la société à se gouverner elle-même, sans tuteur ni tutelle.

Qu’on se le tienne pour dit : la démocratie strictement (et soi-disant) représentative, la démocratie dans les formes que nous ont léguées les combats du XIXe siècle, aura été une étape de l’histoire. Lorsque la Révolution balbutiante dédaignait même ce beau nom de « démocratie », il y avait eu les débats sur le marc d’argent et le cens électoral. Et il avait fallu plus d’un demi-siècle pour que s’installât durablement un suffrage (masculin) universel… dévoyé, vingt années durant, par Louis Bonaparte. Au printemps 1871, la Commune de Paris expérimenta brièvement une souveraineté plus authentiquement populaire, articulant un régime représentatif contrôlé par le mandat impératif et des expressions multiples de participation directe… avant que la république bourgeoise ne s’impose, par les armes, installant un régime parlementaire qui, à tout prendre, était une nette amélioration par rapport aux monarchies restaurées et à l’empire. En tentant de rabibocher monarchie et république, prétexte pris du caractère prétendument indépassable du lien entre le « peuple » et l’« homme providentiel », la Ve fut un recul et une aberration. La crise actuelle doit nous en convaincre, qui nous a montré, jusqu’à la caricature, les défauts du gouvernement d’« un seul ».

Une fois encore, cependant, la monstrueuse élection présidentielle semble devoir tout engloutir. Comme si cette échéance-ci, en apparence si fermée, jusqu’à preuve du contraire préemptée par l’« extrême centre » et par l’extrême droite, pouvait réaliser ce dont les autres se sont montrées incapables. À contresens de l’histoire, les formes institutionnelles se répètent incessamment : nous verrons bien ce qui en sortira. En attendant, ce peuple politique dont je parlais plus haut, qui ne cesse de penser et de s’agiter, rappelle le personnage de Darrell Standing, le prisonnier métempsychique du Vagabond des étoiles [3]. À l’isolement et sous camisole de force, mais capable de se libérer, par la force de son imagination, pour se déplacer dans le temps et dans l’espace, il est déjà occupé à inventer l’avenir.

Alphée Roche-Noël

[1] Roger Chartier, Les Origines culturelles de la Révolution française, Paris, Seuil, 2000 [1990].

[2] Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et LCP-Assemblée nationale/Public Sénat.

[3] Jack London, Le Vagabond des étoiles, trad. Paul Gruyer et Louis Postif, Paris, Phébus, « Libretto », 2000 [1915].

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3 Commentaire(s)

  1. Je suis d’accord avec Do en plus je m’appelle rey qui se prononce ré , il faut donc un mi, désolé …
    Sérieusement c’est ce genre de choses qu’il faut faire , ça ressemblera beaucoup à ça, mais il faut voir si on peut dégager des directions vraiment majoritaires, j’ai peur qu’on soit vraiment divisé.
    Mais bon pour une fois que quelqu’un parle de révolution et donne des idées, on va pas faire le râleur , ma spécialité.
    Il faut construire et tant qu’on veut se débarrasser du capitalisme et que ce cap est maintenu je suis prêt à faire beaucoup de concession, d’être indulgent et de regarder les autres comme des partenaires d’abord.
    Il faudra du temps de la patience et beaucoup de travail mais quel enthousiasme!
    Mais beaucoup vont se dire « quel rêveur! », Mais a-t-on vraiment un autre choix!
    Regardez ce qui se passe! On est foutu! Les licenciements arriveront etc … après les élections ?
    Si l’appel de Do est un peu entendu , commençons par discuter par mail par exemple, il faut du temps et des discussions suivies encore et encore
    une discussion vraiment libre où on ne traite pas les gens de fascistes, de fous pronucléaires , d’ extrémistes, dés qu’on est pas d’accord.
    Je discute régulièrement avec quelqu’un qui vote Marine : son truc est de mettre un coup de pied dans la fourmilière des technocrates politiques si au deuxième tour il y a Mélanchon contre Macron il voterait Mélanchon , je ne sais pas si j’y arriverais …
    Je discute aussi avec un fanatique des USA pro Trump, et un jour il me dit que pour lui s’il travaille 8h il veut son argent pour ce qu’il a rapporté bref avec ce que Marx appelle la plus-value , je lui ai fait bien préciser et je lui ai dit qu’il était communiste. Il m’a traité de fou bien sûr mais je suis d’accord avec lui sauf que je préfère en mettre en commun pour l’hôpital par exemple. C’est un anarchiste de droite.
    Bref , derrière nos différences qui peuvent apparaître immenses, il y a souvent des discussions à avoir sans condamner à priori et j’apprends beaucoup sur les formes de pensées.
    Concrètement si Aude Lancelin fait un texte au départ (avec quelques signatures de personnalités ?), ceux qui sont d’accord avec ce texte acceptent de donner un mail et de s’inscrire à une liste de discussion. On peut commencer comme ça ? En même temps on peut faire des groupes de discussion là où c’est possible. Il faut pas trop rêver mais il faut faire quel que de sérieux plus sérieux qu’une élection!

  2. MOURIR POUR DES IDEES, C’EST BIEN BEAU, MAIS LESQUELLES ?

    http://mai68.org/spip/spip.php?article1082

    Changer la vie, tel est aujourd’hui le mot d’ordre. Détruire la société, c’est bien beau mais la remplacer par quoi ? répondent certains. Reconnaissons déjà qu’il sera difficile de faire pire que ce qui existe déjà.

    L’idéologie dominante est l’idéologie de la classe dominante, c’est un monstre que nos maîtres ont mis dans chacune de nos têtes. Il gouverne tout. il fabrique et maintient l’actuelle et monstrueuse « société ». Même moi, qui cherche sans arrêt ce qui n’est pas beau dans ma tête ou mon comportement, qui tire dessus à boulets rouges dès que je l’aperçois, même moi qui parfois croit être totalement libéré, j’ai subi le même conditionnement que chacun d’entre nous. Et une part du monstre reste en moi. Elle resurgirait forcément dans la description d’une société idéale que je tenterais. Un tel idéal de société serait forcément un monstre. Et ce d’autant plus que je le prendrais pour le meilleur des mondes possibles. Car alors je tenterais peut-être de l’imposer au monde entier. Hitler et Staline ont déjà commis un tel crime. Personne ne doit recommencer. Il est à noter cependant que le capitalisme est une « société » dont certains disent qu’elle est idéale. Les mêmes l’imposent au monde entier.

    Alors ? Alors que chacun cherche à détruire son propre conditionnement. Que chacun aide l’autre dans son déconditionnement. Et souvenons-nous de Pavlov, qui conditionnait les chiens en faisant sonner une clochette chaque fois qu’il leur apportait la bouffe. Au bout de quelques jours, il lui suffisait de sonner la clochette pour les faire saliver.

    Un jour il y eut une grosse inondation dans ses laboratoires et les chiens survivants se trouvèrent déconditionnés. Un raz de marée révolutionnaire nous déconditionnera plus facilement qu’une telle inondation !

    Alors, et alors seulement, chacun d’entre nous sera en mesure d’imaginer une société qui lui convient. Et si nous n’avons pas tous la même ? Qu’importe, la planète est grande. Ceux qui voudront expérimenter un certain mode de vie se réuniront quelque part. Ceux qui désireront en essayer un autre iront ailleurs. Etc… Ce ne sera donc pas la peine de se faire la guerre pour autant. Ce qui n’empêchera pas chacun d’entre nous de voyager, perpétuellement ou non, d’un lieu à l’autre, d’un mode de vie à l’autre. Ainsi chacun pourra voir ce qu’il y a de bien ou de mauvais dans tel ou tel mode de vie. Et chaque lieu pourra améliorer ou changer son genre de vie en fonction de toutes ces expériences.

    Tout ça ne m’empêchera pas de noter quelques points précis que je reproche à la « société » actuelle.

    Au moins 50% du prix d’une marchandise sert à financer la publicité. Supprimons la publicité et le travail nécessaire s’en trouvera réduit de moitié.

    Une automobile fabriquée il y a 70 ans n’était pas plus usée au bout de 30 ans qu’une bagnole d’aujourd’hui au bout de 6 ans. Pourquoi ? Parce qu’ »on » fait exprès, aujourd’hui, de fabriquer des autos qui s’usent plus vite pour obliger les clients à en acheter 5 fois plus souvent. Ça s’appelle l’usure intégrée. Supprimons l’usure intégrée et le travail nécessaire sera encore divisé par 5.

    Nous l’avons divisé une fois par deux, puis une fois par cinq, soit au total par 10. Et avec des moyens simples ! Du travail qui restera, celui qui ne sera pas faisable par des machines, nous le partagerons ou le ferons en commun. Cette seule idée me motive suffisamment pour changer la société, la vie.

    Nous ennuierons-nous ? Non ! Nous consacrerons l’essentiel du temps à jouer, à nous aimer, à construire le bonheur !

    Pensons aussi qu’à sa sortie, le coût de la nouvelle pièce de 10 Francs était de 1F30. Si nous supprimons l’argent, c’est donc encore 13% du travail qui disparaît. Et le capitalisme rendu impossible. Mais pourrons-nous nous passer d’argent ? Oui ! Tout sera gratuit, il n’y aura plus d’échange, seulement le don, pour le pur plaisir, l’amitié ou l’amour. J’ai vu en Afrique Noire plusieurs villages où l’argent ne servait à rien, où quand quelqu’un crevait de faim, c’est que tout le monde crevait de faim, où quand quelqu’un avait à manger, c’est que tout le monde avait à manger : solidarité totale. Serions-nous plus bêtes ou méchants qu’eux ?

    Que faire pour tout changer ? La grève ! Oui, mettons notre école, notre usine, notre entreprise privée ou publique, etc… en grève. Elisons nos comités de grève. Que les chômeurs élisent leurs comités aussi. Organisons la grève générale totale, illimitée, et unie dans une même coordination qui réorganisera toute la vie. Tout le pouvoir aux Assemblées Générales. Chaque délégué sera mandaté et révocable à tout instant par l’A.G. qui l’a élu. Autonomie de chaque A.G. Autonomie de chaque fraction de l’A.G. (Quand dans une A.G. deux actions sont envisagées, inutile de voter pour savoir laquelle doit être faite et laquelle doit être interdite (ce mot est d’ailleurs monstrueux). Que ceux qui préfèrent l’une la fassent, et que les autres fassent l’autre ! Ça évite de s’engueuler pour rien et ça fait deux actions au lieu d’une seule.)

    1° mai 1994 ; comité : « LA REVOLUTION, C’EST QUAND LA GREVE GENERALE NE S’ARRETE JAMAIS »

    Bien à vous,
    do
    http://mai68.org/spip2

  3. QU’EST-CE QU’UNE COORDINATION ?

    http://mai68.org/spip/spip.php?article1081

    Dans une coordination, tout part de l’individu mais rien ne s’y arrête. Une coordination n’est pas un syndicat. Son but n’est donc pas de les concurrencer mais de donner le pouvoir à la base. Dans un syndicat, c’est le bureau qui décide. La différence entre un syndicat et la coordination est une différence de nature, de qualité. En pratique, avec une coordination, les individus font ce qu’ils désirent. L’étymologie du mot le dit : la coordination n’est là que pour coordonner les actions et les réflexions quand c’est possible.

    Tout part de chaque individu. Il s’exprime et vote en Assemblée Générale d’usine (ou d’école, etc.) Cette A.G. élit et mandate deux délégués qui iront à la coordination départementale pour voter selon leur mandat et pour exprimer les idées de leur A.G. La coordination départementale débat sur chaque proposition qui lui est faite à titre de mandataire ou à titre personnel. Puis elle l’adopte ou la refuse. La coordination départementale élit et mandate deux délégués pour la coordination nationale. Le rapport entre la coordination départementale et la coordination nationale est le même que celui qui s’établit entre l’A.G. d’usine et la coordination départementale ou entre l’individu et l’A.G. d’usine.

    Les propositions adoptées par la coordination départementale redescendent en A.G. d’usines qui décident ce qu’elles en font.

    Les propositions adoptées par la coordination nationale redescendent en A.G. d’usines par l’intermédiaire des coordinations départementales. Les coordinations départementales et les A.G. d’usines décident ce qu’elles en font.

    Ainsi se crée un va et vient entre les individus et la coordination nationale où ce sont les individus qui ont le pouvoir. Les délégués ne faisant que transmettre les informations, les propositions ou les votes pour lesquels ils sont mandatés. Les présidents de séances ne sont pas des chefs. Ils sont élus pour, et seulement pour orgaaniser les tours de parole. Délégués et présidents de séances sont révocables à tout instant par ceux qui les ont élus.

    Un observateur s’exprime toujours à titre personnel. Il ne vote jamais. Il peut faire des propositions.

    Un délégué peut aussi s’exprimer à titre personnel à condition de le préciser à chaque fois.

    Quand un individu constate un « vice de forme » dans le développement d’une réunion, il le signale en criant : « point d’ordre ». son intervention est alors prioritaire !

    Fait le 15/02/1987 par le « comité pour une coordination »

    Note de la rédaction datée du 28 septembre 1999 : La révolution, c’est quand la grève ne s’arrête jamais, c’est quand l’autoorganisation des individus en coordination devient le seul « pouvoir ». Là j’ai du mettre le mot « pouvoir » entre guillemets parce que si on en arrive là un jour, c’est que le pouvoir aura disparu !

    Note de do datée du 5 décembre 2010 :

    Une coordination doit se réunir une fois par semaine.

    Lors de cette réunion, il est essentiel de fixer, entre autres choses, le prochain rendez-vous de la coordination, lieu jour, heure, hébergement, etc.

    Ce rendez-vous devra bien entendu être indiqué dans le texte que publiera la coordination après chacune de ses réunions.

    Bien à vous,
    do
    http://mai68.org/spip2

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