Le client achète notre consentement: rencontre avec Laurie, rescapée de la prostitution, par Itzel Marie Diaz

28/12/2021

À 20 ans, en grande difficulté financière, Laurie s’est prostituée. Cette expérience dans un bar à hôtesses, elle l’a vécue comme un traumatisme, une violence, une humiliation. Cinq ans plus tard, elle a réussi à s’en échapper. Pour revivre, elle a eu besoin de penser son histoire. La jeune femme, dont le prénom a été modifié à sa demande, a tenté de comprendre comment elle en était arrivée là. Et surtout, comment elle avait pu rester aussi longtemps prisonnière d’un pareil système. Pour QG, elle livre pour la première fois son témoignage

À 20 ans, en grande difficulté financière, Laurie s’est prostituée. Cette expérience dans un bar à hôtesses, elle l’a vécue comme un traumatisme, une violence, une humiliation. Cinq ans plus tard, elle a réussi à s’en échapper. Pour revivre, elle a eu besoin de penser son histoire. Elle a beaucoup lu. Des livres sur la prostitution, sur le féminisme. La jeune femme (le prénom a été modifié à sa demande, NDLR) a tenté de comprendre comment elle en était arrivée là. Et surtout, comment elle avait pu rester aussi longtemps prisonnière de ce système. Pour QG, elle livre son histoire à Itzel Marie Diaz. Notre journaliste avait souhaité pouvoir s’entretenir avec Laurie lors d’une de nos émissions, « Quartier Interdit ». La jeune femme avait d’abord accepté l’invitation, puis souhaité témoigner anonymement. Au fil des jours, des nuits, Laurie a vu ressurgir les fantômes de son passé. Elle nous a confié avoir fait plusieurs crises d’angoisses suite à nos échanges. D’un commun accord, nous avons décidé d’annuler l’émission et de livrer son récit par écrit.

“Mon adolescence a préparé le terrain à ma mise en prostitution”

En terminale, Laurie est une jeune fille comme les autres. Passionnée de littérature, elle aimerait travailler dans une bibliothèque ou écrire des livres. À 17 ans, c’est une jolie adolescente qui aime plaire aux garçons. Un soir, un copain de l’époque l’invite chez lui. Il la viole. Traumatisée, elle finit par en parler à ses parents qui restent dans le déni. “Je ne sais pas s’ils ne voulaient pas me croire ou s’ils ne voulaient pas faire face à la situation” confie Laurie. Elle se sent humiliée, peu soutenue. Au lycée, c’est pire, on la traite de “salope”. Elle perd toutes ses amies. Alors elle prend son courage à deux mains et va porter plainte, seule. Là, elle se heurte à ce qu’on pourrait qualifier aujourd’hui de double peine[1]: “Le policier a essayé de me faire culpabiliser. Il m’a dit: Mademoiselle, rendez-vous compte: un viol, c’est vingt ans de prison. Quand il sortira, il aura quarante ans et aura tout raté. Les études, le premier travail, la première petite amie. Est-ce que vous avez vraiment envie d’être responsable de ça?” Laurie est intimidée. Trois jours plus tard, elle retire sa plainte.

« Selon un rapport de l’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales), 1,2 millions de femmes ont fait l’objet en 2017 d’une injure sexiste, soit près d’1 femme sur 202. Dans 64 % des cas, l’insulte contient les mots « salope » (27 %), « pute » (21 %) ou « connasse » (16 %). Bien que passibles d’1 an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende, seules 3% de ces injures font l’objet d’une plainte. » Source : Éduscol

Après le lycée, la jeune fille passe un an à être suivie par une psychiatre qui lui prescrit des médicaments. Elle est au fond du gouffre, elle a des envies de suicide. Et puis, elle rencontre un garçon qui lui propose de tout laisser et de partir s’installer ailleurs. “Aujourd’hui, quand j’y repense, je crois que je criais que j’avais besoin d’être sauvée.” raconte Laurie. Ils s’installent dans cette nouvelle ville, chacun de leur côté. Laurie est en première année à la fac. Sa famille ne pouvant subvenir à ses besoins, elle bénéficie de la bourse sur critères sociaux et de l’aide au logement. Elle est contente d’être loin de sa ville natale, son passé est enfin derrière elle. Pourtant, tout ne se passe pas comme prévu avec son compagnon. Il l’insulte, parle à sa place devant les autres, il profite de son état de faiblesse pour la dévaloriser sans cesse. Sans lui demander, il vient s’installer dans son studio. “C’est à partir de là qu’il y a eu des coups” raconte Laurie. “Au début, il me poussait dans le vide. Après, c’est devenu beaucoup plus violent. Il me plaquait contre les murs, me prenait au niveau de la gorge. Il faisait souvent semblant de m’étrangler.” Son compagnon s’amuse à lui brûler les mains avec un briquet et la tape au niveau du ventre. “Il aimait frapper dans le ventre car il disait que ça ne se voyait pas.” À la suite d’une énième nuit de violence, en pleine rue cette fois-ci, elle décide de porter plainte. Encore mal reçue au poste, le policier n’enregistre pas sa plainte pour “violences conjugales” mais pour “coups et blessures”, son compagnon n’apparaissant pas sur le bail. Le policier organise la nuit même une confrontation entre le couple, sans même demander l’accord de la jeune femme. Là, le compagnon de Laurie nie l’avoir frappé. Il explique qu’elle avait trop bu et qu’elle a décidé de s’allonger sur le trottoir. La plainte est classée sans suite peu de temps après. “Suite à ça, je n’ai plus du tout eu de nouvelles de mon ex.

“Je savais que j’allais rater mon année, j’ai voulu chercher un petit job”

En échec scolaire, Laurie s’apprête à perdre sa bourse. Elle décide alors d’écumer les offres d’emploi pour trouver un travail. Malheureusement, elle ne reçoit que des réponses négatives. Un jour, dans le journal, elle tombe sur une annonce qui attire son attention: “Cherche serveuse/barmaid. Venir se présenter directement sur place.” Intriguée, elle y va le jour même. D’extérieur, le bar ressemble à un bistrot de campagne. L’intérieur est sombre, presque noir. Il n’y a pas de musique. Le patron, une cinquantaine d’années, l’accueille et lui propose de boire un verre. Elle se souvient l’avoir trouvé très sympathique et se sent mise en confiance. “C’est important de le préciser car le lieu, par contre, ne mettait pas du tout en confiance” souligne Laurie. Le patron lui explique que les clients du bar sont des hommes qui se sentent seuls et qui veulent discuter avec des jolies jeunes filles. Pour cela, ils doivent acheter un verre ou une bouteille de champagne. “Quand je raconte ça aujourd’hui, je me demande comment j’ai pu ne pas voir” regrette Laurie. Le patron lui fait ensuite visiter les cabines où les filles sont censées tenir compagnie aux clients, pendant au moins trois quarts d’heure. Le patron lui explique le principe de rémunération: elle aura 15% de commission sur la vente du verre ou de la bouteille, le prix d’une bouteille variant entre 200 et 600 euros. “Si tu es gentille avec eux, ils auront envie de te faire plaisir et prendront une bouteille plus chère” déclare le patron du bar. Pour Laurie, qui a envoyé des tas de CV ces dernières semaines, c’est la première fois qu’elle décroche un entretien d’embauche. “Je me sentais valorisée. Je me disais ça y est, je m’en sors.” Elle fait un essai le soir-même et commence le lendemain.

Le bar est ouvert tous les jours de 16 heures de l’après-midi à une heure du matin. Les « hôtesses » doivent venir habillées de façon “sexy”, maquillées et en talons. Les autres filles ont toutes une vingtaine d’années, elles sont étudiantes ou en attente de leurs bourses. Une autre femme est là depuis dix ans. “Nous avions toutes des difficultés financières.” se souvient Laurie. La jeune femme ne comprend pas tout de suite qu’il s’agit de prostitution, il va lui falloir plusieurs semaines pour ouvrir les yeux sur la réalité de ce bar. “Personne n’employait le mot “prostitution”. Ni les clients, ni le patron, ni les autres filles. Je pensais que j’étais la seule à faire ça.” Dans la cabine, Laurie se sent coupable de ne pas arriver à repousser le client. Petit à petit, elle se rend compte que ses autres collègues aussi subissent ces actes sexuels. “Je crois que c’est à partir de ce moment-là que j’ai pris conscience que c’était de la prostitution. À travers les bouteilles de champagne, les clients achetaient nos services sexuels.

Une fois dans la cabine, le but du jeu est de céder le moins possible. Alors Laurie trouve des astuces pour repousser le moment fatidique: elle leur fait parler d’eux, elle leur propose une seconde bouteille, puis une troisième. Mais ils insistent toujours. “Ils te touchent tout le temps, c’est dégueulasse. À vingt ans, tu n’as pas envie de te faire toucher par un mec de cinquante ans ! » Au fil des mois et à force de devoir boire du champagne avec eux, Laurie prend du poids. Elle ne se sent plus maîtresse de son corps.

“On parle des prostituées, mais on n’interroge jamais le comportement des hommes”

En période d’affluence, les filles ont une moyenne de trois clients par soir. Les clients du bar ont entre 40 et 70 ans, parfois même 80. Ils sont mariés pour la plupart d’entre eux, avec des enfants. Laurie se souvient d’un client, riche héritier d’une grande marque. Il venait tout juste d’avoir un bébé. “C’était glauque. Il nous montrait des photos de son enfant. La minute d’après, il bénéficiait de nos services sexuels.” Le point commun entre tous, c’est la violence. Souvent physique, parfois verbale. “Beaucoup nous forçaient à les embrasser. D’autres nous étranglaient. Les cabines étaient petites. Ils nous plaquaient contre le mur et nous tenaient fermement le visage. » Certains clients développent une obsession pour une fille, et la prennent pour leur petite amie. D’autres les forcent à boire du champagne. Les filles sont la plupart du temps plongées dans un état second. “Je n’avais aucun pouvoir sur moi-même, je me sentais déshumanisée.” À chaque rapport sexuel, il faut en plus jouer la comédie. “Moi, j’avais juste envie de me déconnecter de mon corps.” raconte Laurie. Elle se fait plusieurs fois réprimander pour ne pas avoir souri, ne pas avoir montré qu’elle aimait ça. “Les clients voient la sexualité comme un du. Ils achètent notre consentement. Ils ont une perception déplorable de la femme et de la sexualité.

“Tout était faux”

Jeune et vulnérable, Laurie a une connaissance très pauvre du monde du travail et du droit des employés. Il est marqué sur son contrat de l’époque qu’elle travaille en qualité de serveuse et qu’elle occupe un poste de 24 heures par semaine. Les fiches de paie – fictives – qu’elle reçoit sont donc compatibles avec ce qui est noté sur son contrat. Or, Laurie travaille tous les jours de 16h à 1 heure du matin. Cela correspond à 63 heures de travail par semaine. Dans un classeur, les filles marquent leurs ventes. Elles ne sont payées qu’à la commission. S’il n’y a pas de client, il n’y a pas de salaire. “On avait un code. On faisait un rond si on vendait une bouteille, un carré si c’était un verre.” À la fin du mois, le patron calcule le salaire de chacune: pour Laurie, cela varie entre 300 et 500 euros par mois. Un salaire qui ne lui permet pas de subvenir à ses besoins. Si elle peut payer son loyer, elle doit néanmoins passer par des associations pour pouvoir manger.

« Le patron lui fait ensuite visiter les cabines où les filles sont censées tenir compagnie aux clients, pendant au moins trois quarts d’heure. Le patron lui explique le principe de rémunération: elle aura 15% de commission sur la vente du verre ou de la bouteille, le prix d’une bouteille variant entre 200 et 600 euros. »

“Je demandais de l’aide mais je me heurtais à des murs.”

Ce classeur, dans lequel figuraient les vrais documents, devait être caché pour laisser place à un faux classeur en cas de contrôle par les autorités. Dans ce dernier se trouvaient les faux contrats, les fausses fiches de paie avec un montant légal, les faux plannings ainsi que les cartes d’identité des jeunes femmes. Elle se souvient avoir eu la visite de policiers. “Ils nous ont demandé si on allait bien et ont demandé à voir les documents. Le patron nous disait souvent que si ce que nous faisions dans ce bar se savait, nous irions toutes en prison.” Dans la ville de Laurie, à cette époque, on compte environ une dizaine de bars comme celui-ci. On les appelle « bars à champagne” ou “bar à hôtesses”. Quasiment tous avec le même fonctionnement.

Laurie a essayé de partir plus d’une fois. Elle a fait des allers-retours dans la prostitution pendant plusieurs années et ne se l’explique toujours pas. Elle se souvient de ces soirs où le patron n’était pas là et où il n’y avait aucun client. Elle se remémore ces moments de complicité avec les autres filles, l’esprit familial qui y régnait, malgré la noirceur de leur “travail”. Ici, avec ces autres filles qui vivaient la même chose, elle se sentait comprise. Le monde extérieur était devenu trop différent. “Comme pour les sans-abris qui ont du mal à revenir au monde normal », explique-t-elle. Un soir pourtant, dans la cabine avec un client, elle se fait violenter et violer. Sous le choc, apeurée, elle demande au patron de rentrer chez elle. Il refuse. “Ce soir-là j’ai eu un déclic. Je me suis rendu compte que ce n’était pas moi qui acceptais ce genre de situation, j’y étais forcée. »

Alors elle part, définitivement. Elle va voir une assistante sociale et lui explique sa situation. On lui répond que “tous les métiers sont difficiles”. Elle consulte un médecin à cause de ses nombreux traumatismes qui lui dit qu’il “ne faut pas accepter quand un travail attaque notre santé.” Quant à sa conseillère Pôle Emploi, elle ne réagit même pas lorsqu’elle raconte qu’elle n’était pas vraiment serveuse, mais qu’il s’agissait en fait de prostitution. “J’ai l’impression que l’idée que la prostitution est un travail est vraiment en train de se faire une place au sein de la société.

“Petit à petit, je me suis rapprochée du mouvement abolitionniste”

Les trous de mémoire font partie des nombreux traumatismes avec lesquels Laurie doit vivre. Après s’être complètement éloignée du milieu de la prostitution, elle a eu besoin de comprendre comment tout cela avait bien pu se produire. Elle se sentait coupable de ne pas avoir réussi à partir plus tôt, de ne pas avoir vu dans quel « piège » elle était tombée. Elle a trouvé nécessaire d’intellectualiser son vécu pour retracer le fil des événements.

Au début, Laurie regarde des interventions du STRASS (syndicat du travail sexuel) sur YouTube et lit leurs articles sur internet. “À aucun moment pour moi la prostitution n’a été une prise de décision consciente et pleinement assumée. Je me disais qu’il y avait des femmes qui choisissaient la prostitution comme un travail, et c’est pour ça que je me suis renseignée sur le STRASS qui prône un discours légaliste.” Petit à petit, elle trouve que ce discours n’a pas de sens, qu’il offre un regard très individualiste sur ce que peut signifier la prostitution pour les personnes qui la pratiquent, sans jamais voir tout le système qui existe derrière. Elle se redirige alors vers des articles et des livres sur l’abolitionnisme: “J’ai trouvé que leur vision des choses faisait plus écho à la réalité », explique-t-elle. Elle lit Andrea Dworkin et Catharine MacKinnon, deux figures du féminisme aux États-Unis. Elle réalise aussi que celui qu’elle qualifiait de “patron” était en fait un véritable proxénète. “Je sais très bien qu’en lisant mon récit, les gens voudront marquer la différence qui existe entre une prostitution subie et une prostitution choisie. Ils diront qu’il faut arrêter celle qui est subie, et rendre possible dans de bonnes conditions celle qui est choisie. C’est ce que j’ai cru moi aussi pendant longtemps. Finalement, je me rends compte qu’il y a d’énormes défauts dans le discours qui voudrait qu’il suffise de légaliser pour que tout le monde soit content.

Laurie donne l’exemple de l’Allemagne où la prostitution a été légalisée en 2002. Depuis, la prostitution est reconnue comme un métier à part entière. Cette loi visait à améliorer les conditions des travailleurs et travailleuses du sexe et à les sortir de la clandestinité. Seulement, ce modèle n’a pas eu l’effet escompté. “Ils ont mis des règles pour que les rapports se passent dans de bonnes conditions: distribution de préservatifs, interdiction pour les clients de porter des lacets, des ceintures ou des cravates – objets qu’ils utilisaient pour être violents, notamment pour nous étrangler. » Résultat, l’apparition de nombreux bordels illégaux partout dans le pays: “Non seulement l’application de cette loi n’a pas arrangé le problème des violences envers les prostituées et leurs mauvaises conditions, mais ça les a déployées » se désole Laurie. En Allemagne, selon un rapport du ministère de la famille, la législation n’a pas réduit la criminalité et seulement 1 % des femmes interrogées ont signé un contrat de travail de prostituées[2]. Pourtant, environ 400.000 prostituées – et un million de clients – sont recensés dans l’ensemble du pays. Ces travailleuses du sexe sont majoritairement des migrantes, sans papiers et fraîchement arrivées d’Europe de l’Est (Roumanie, Bulgarie, Albanie) et du Nigeria[3].

« En Allemagne, les proxénètes se voient comme des entrepreneurs de l’industrie prostitutionnelle« 

Dans le mouvement légaliste, il s’agit seulement de défendre le droit d’un individu à se prostituer. On ne remet pas en question le droit du client à acheter un consentement, on ne parle pas non plus de toute la logique du marché concurrentiel” se désole Laurie. En Allemagne toujours, la prostitution a généré 14,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2013, soit trois ou quatre fois plus qu’avant le passage de la loi de 2002[4]. Légaliser ouvre un marché, et rend possible la baisse du prix de la prostitution ainsi que sa publicité. Certaines maisons closes proposent même des “packages”: 70 euros la journée pour autant de prostituées et de pratiques possibles. Dans certains FKK Saunaclub, (FreiKörperKultur, la culture du corps libre, NDLR), les clients peuvent même prendre un menu: entrée, plat, le dessert étant une prostituée. Le tout pour une cinquantaine d’euros. Les proxénètes ne sont plus des proxénètes, ce sont des “entrepreneurs de l’industrie prostitutionnelle”.

Des femmes qui disent avoir fait le choix de se prostituer, Laurie ne pense rien de mal. “Qui suis-je pour juger? Ce n’est pas mon rôle”. Ce qu’elle critique, c’est le modèle économique et social qui est mis en place. Laurie s’attache à ce qu’il y ait une véritable réflexion autour du système prostitutionnel. Pour elle, ce n’est pas anodin qu’au sein des personnes en situation de prostitution, il y ait une écrasante majorité de femmes, le plus souvent dans une position précaire. Il faut interroger le regard des clients hommes sur les femmes, leur perception de la sexualité, et la société en elle-même. Laurie dénonce aussi la démarche des médias qui ne donnent la parole qu’aux légalistes et diabolisent les abolitionnistes. “C’est la première fois que je réponds à un média sur mon vécu. » Elle se désole qu’on ne mette en lumière que des femmes qui ont bien vécu cette “expérience”, comme si on niait qu’il existait un autre versant. Pour Laurie, il est indispensable de bâtir un vrai dialogue avec les réglementaristes, afin de trouver des solutions concrètes, ensemble. “Il faut créer des ponts entre les différents mouvements”, conclut-elle, afin que chacun puisse vraiment disposer de sa liberté.

Itzel Marie Diaz

[1] https://doublepeine.fr

[2] https://www.spiegel.de/international/germany/human-trafficking-persists-despite-legality-of-prostitution-in-germany-a-902533.html

[3] Étude du ministère allemand de la Famille (2004)

[4] Selon des estimations du Statistiches Bundesamt, l’équivalent allemand de l’Insee

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4 Commentaire(s)

  1. Avec votre récit vous construisez votre résilience, vous allez être plus forte.
    Il faut des témoignages comme le vôtre , les flics mériteraient d’aller en prison, ils se croient au-dessus des lois , bien sûr pas tous mais il y en a beaucoup dans le genre que vous avez rencontré. J’ai honte pour ce qu’on vous a fait , je me sens responsable, pourquoi c’est possible ?
    Bien sûr les individus sont responsables sans excuse mais creusez un peu il y a tout un système derrière, celui du patriarcat, de l’infériorité de la femme, le comprendre rationnellement vous permettra de surmonter le traumatisme. Mais vous savez déjà cela …
    On a essayé de vous détruire et vous êtes encore debout à accomplir des actes positifs comme votre témoignage.
    Vous êtes mieux que vos parents , les flics pourris, et les violeurs .
    Il va perdre 20 ans de sa vie , a dit le flic , quelle horreur! En général l’idée qui me vient à l’esprit, ne dure pas trop longtemps , je finis par me contrôler et je continue d’être contre la peine de mort.

  2. Grandiose, je lui conseille immédiatement d’aller voir un psy et … je lui signale, il a pas du regarder de près que les femmes sont normalement poilues de partout, si les fantasmes pédophiles et infantilisants des hommes, ne les avait pas conditionnées a se raser.

    IL faut out faire pour éviter que ce nième psychopathe égotique atteigne le pouvoir!

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